Daniel Ellsberg
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Université Harvard (baccalauréat universitaire et doctorat) Harvard College Cranbrook Community Cranbrook Schools (en) |
Activités |
Officier, analyste militaire, militant politique, soldat de carrière, lanceur d'alerte, écrivain, militant pour la paix, économiste, journaliste d'opinion |
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Directeur de thèse |
Joseph Alexander Kershaw (d) |
Site web |
(en) www.ellsberg.net |
Distinctions | Liste détaillée Prix Gandhi pour la paix () Prix international du lanceur d'alerte () American Book Awards () Norwin S. Yoffie Career Achievement Award (d) () Right Livelihood Award () Prix Olof-Palme () Pillar award () Prix Dresde |
Daniel Ellsberg, né le à Chicago (Illinois) et mort le à Kensington (Californie)[1], est un analyste (fonctionnaire) américain employé par la RAND Corporation, qui a provoqué une controverse politique nationale quand il a fourni en 1971 au New York Times les Pentagon Papers, 7 000 pages de documentation top-secrète appartenant au Pentagone et concernant le processus décisionnel du gouvernement pendant la guerre du Viêt Nam. Il a reçu le prix Nobel alternatif en 2006. Il est considéré comme le premier lanceur d'alerte[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Daniel Ellsberg obtient un doctorat d'économie à l'université Harvard, où ses recherches le conduisent à formuler ce que l'on a appelé le paradoxe d’Ellsberg, qui est à l’origine du concept d’ambiguïté en théorie de la décision[3].
Il s'est rendu célèbre auprès du grand public en juin 1971 en fournissant au New York Times puis au Washington Post des extraits d'un rapport gouvernemental secret sur la guerre du Viêt Nam connu sous le nom de Pentagon Papers. Cela lui a valu d'être poursuivi pour vol, conspiration et espionnage. Afin de récupérer son dossier médical, le cabinet de son psychiatre fut cambriolé en septembre 1971 par l'ancien agent de la CIA Howard Hunt et Gordon Liddy, travaillant pour des conseillers de la Maison-Blanche[4]. Cet épisode fut révélé en 1973 lors des auditions devant la Commission sénatoriale sur le Watergate, et les charges contre Ellsberg furent abandonnées. Plus récemment, il a pris position contre la guerre en Irak et pour soutenir le site WikiLeaks. Daniel Ellsberg est également favorable à une nouvelle enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001[5].
Le , Daniel Ellsberg fonde, avec notamment John Perry Barlow, la Freedom of the Press Foundation, une association de soutien et de financement d'actions d'intérêt public axées sur la liberté d'expression et la liberté de la presse[6],[7]. Cette organisation a ainsi levé des fonds pour retranscrire l'intégralité du procès de Chelsea Manning[8], la soldate américaine accusée d'avoir transmis 250 000 câbles diplomatiques américains et 500 000 rapports de l'armée américaine concernant la seconde guerre de l'histoire contemporaine de l'Afghanistan et de la guerre d'Irak à WikiLeaks ; l'armée américaine ayant refusé de publier les transcriptions.
Le , Daniel Ellsberg publie, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, une tribune titrée « Edward Snowden: saving us from the United Stasi of America »[9], traduite en français et reprise, le 26 juin 2013, sous le titre « Aux États-Unis, une cybersurveillance digne d'un État policier », dans les colonnes du quotidien français Le Monde[10], dans laquelle il estime légitime l'action menée par le lanceur d'alerte Edward Snowden et indique que les programmes de surveillance de la NSA constitueraient, selon ses vues, une « activité dangereuse et anticonstitutionnelle », et où il conclut que « cette invasion massive de la sphère privée des Américains et des citoyens étrangers ne [contribuerait] en rien à notre sécurité » et « [mettrait] en danger les libertés mêmes que nous tentons de protéger ».
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Prix Gandhi pour la paix (1976)
- Prix international du lanceur d'alerte (2003)
- American Book Awards (2003)
- Norwin S. Yoffie Career Achievement Award (2004)
- Right Livelihood Award (2006)
- Prix Olof-Palme (2018)
Daniel Ellsberg est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 2006, « pour avoir placé la paix et la vérité en premier, au mépris de risques personnels considérables, et avoir consacré sa vie à inspirer les autres à suivre son exemple ».
Publications
[modifier | modifier le code]- (en-US) The Theory and Practice of Blackmail, Rand Corporation, Santa Monica, 1968, 38 p. (LCCN 78243130).
- (en-US) Papers on the War, éditions Simon & Schuster, New York, 1972, 309 p. (ISBN 0-671-21185-4), (LCCN 72081350).
- (en-US) Risk, Ambiguity and Decision, Garland Publishing, New York, 2001, LIII + 281 p. (ISBN 0-8153-4022-2), (LCCN 2002016874).
- (en-US) Secrets: A Memoir of Vietnam and the Pentagon Papers, Viking Press, New York, 2002, X + 498 p. (ISBN 0-670-03030-9), (LCCN 2002016874).
- (en) The Doomsday Machine: Confessions of a Nuclear War Planner, Londres, Bloomsbury, 2019, 420 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Daniel Ellsberg » (voir la liste des auteurs).
- (en-US) « Daniel Ellsberg, who leaked the Pentagon Papers, dies at 92 », sur washingtonpost.com, 16 juin 2023
- « Daniel Ellsberg, le premier lanceur d’alerte », Le Monde, 19 janvier 2018.
- (en) Daniel Ellsberg, « Risk, Ambiguity, and the Savage Axioms », Quarterly Journal of Economics, vol. 75, , p. 643-669.
- Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 610.
- « BreakForNews.com : Sibel Edmonds », sur breakfornews.com (consulté le ).
- Michael Calderone, « Freedom Of The Press Foundation Launches To Support WikiLeaks, Increase Transparency », huffingtonpost.com, (consulté le ).
- The Freedom of the Press Foundation - Board of Directors.
- The Freedom of the Press Foundation - Procès de Bradley Manning.
- (en) Daniel Ellsberg, « Edward Snowden: saving us from the United Stasi of America », The Guardian, (lire en ligne).
- Daniel Ellsberg (trad. Frédéric Joly), « Aux États-Unis, une cybersurveillance digne d'un État policier », Le Monde, no 21285, , p. 17 (lire en ligne).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Geseko von Lüpke et Peter Erlenwein (trad. de l'allemand), "Nobel" alternatif, 13 portraits de lauréats, Sète, La Plage, , 213 p. (ISBN 978-2-84221-191-2), p. 173 à 183.
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 2009 : L'Homme qui a fait tomber Nixon, The Most Dangerous Man in America: Daniel Ellsberg and the Pentagon Papers, documentaire, Judith Ehrlich et Rick Goldsmith, avec John Dean, Daniel Ellsberg, Patricia Ellsberg, Max Frankel, Egil « Bud » Krogh, Tony Russo, Hedrick Smith…, États-Unis (documentaire diffusé sur Arte le 21 avril 2010, rediffusé sur Arte +7 jusqu'au 28 avril 2010).
- 2017 : Pentagon Papers de Steven Spielberg : rôle joué par Matthew Rhys
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- (en) Site officiel
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Mike Gravel, « How the Pentagon Papers Came to Be Published by the Beacon Press », Democracy Now!, (consulté le ).
- Daniel Ellsberg sur le site du prix Nobel alternatif.
- Économiste américain du XXe siècle
- Militaire américain de la guerre du Viêt Nam
- Officier de l'United States Marine Corps
- Mémorialiste américain
- Lanceur d'alerte aux États-Unis
- Scandale du Watergate
- Docteur en économie de l'université Harvard
- Lauréat du Right Livelihood Award
- Prix Olof-Palme
- Naissance en avril 1931
- Naissance à Chicago
- Décès en juin 2023
- Décès dans le comté de Contra Costa
- Décès à 92 ans