Claude Lepape

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Claude Lepape
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Claude Lepape est un peintre et graveur et décorateur de théâtre français, né à Paris le , et mort à Villiers-le-Morhier (Eure-et-Loir) le .

Il est le fils du peintre Georges Lepape et rattaché à l'École de Paris[1].

Biographie

Claude Lepape est d'abord élève à l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris. Selon Tristan Klingsor, cet admirateur de François Clouet et de Jean-Auguste-Dominique Ingres reçut également les conseils de Roger Bissière et de Paul Albert Laurens[2] avant d'entrer à l'Art Students League of New York en 1932.

Entre 1945 et 1950, s'intéressant à la gravure, Claude Lepape produit des eaux-fortes et des pointes-sèches pour l'édition littéraire. Son travail lithographique s'étend à la publicité, et il conçoit et réalise des illustrations de magazines et des affiches pour les marques Dop (1949, 1951), Monsavon (1950), lingerie Scandale (1950), cosmétiques Cutex et Féret Frères (1950), Fromageries Bel (1950), Martini (1953).

Il travaille ensuite pour le théâtre, réalisant des décors et des costumes pour des pièces de Georges Feydeau, André Roussin et Eugène Labiche[2].

D'un style hyperréaliste, mais aussi d'une inspiration symboliste tardive, qualifié « d'une virtuosité rare »[3], « au dessin précis d'une acuité microscopique »[1], c'est à partir de 1954 que Claude Lepape peint des « portraits par l'objet » où le modèle n'est plus représenté par son visage mais, en une sorte de « nature morte psychologique »[4], par ses objets personnels les plus significativement identitaires (les lunettes et l'encrier de Marcel Achard, par exemple). Hétéroclites, de telles juxtapositions, dans leur improbabilité, savent souvent conférer aux tableaux de Claude Lepape des atmosphères étranges qui les rapprochent du surréalisme. Citons les « portraits par l'objet » que fit ainsi Claude Lepape de Marie Le Blan (Madame Robert Thion de la Chaume), de Robert de Mari, d'Henri Ulver, d'André Roussin, de Georges Feydau ou donc encore de Marcel Achard[2].

Marcel Achard peut alors évoquer : « Claude Lepape a inventé une nouvelle sorte de nature morte : la nature morte psychologique, la nature morte vivante, l'objet devenant esprit. Il a introduit en peinture la verve, la malice et l'espièglerie. Tout en prêtant à ses objets la grâce de Boilly, il y ajoute l'attrait des rébus. Il a la distinction d'un petit maître et l'inattendu d'une boutade d'Aurélien Scholl. Certains de ses portraits ont la saveur d'un épigramme et le réalisme poétique d'un plan de Marcel Carné »[5].

Il fut un hôte assidu du Var et de Sainte-Maxime dans la villa de son père, Georges Lepape, « Les Oursins », construite sur les rochers.

Œuvres

Contributions bibliophiliques

  • Georges Duhamel, Images de notre délivrance, Éditions le Pavois, 1944. Illustrations de Claude Lepape[6].
  • Marcel Aymé, Travelingue, NRF, 1945. eaux-fortes de Claude Lepape.
  • Paul Vialar, Saint-Tropez-sur-Amour, Éditions Lafarge, 1947. eaux-fortes de Claude Lepape.
  • André Roussin, Le tombeau d'Achille, Éditions Odette Leautier, 1945. Pointe-sèche de Claude Lepape.
  • Les ombres heureuses de Monte-Carlo, suite de douze eaux-fortes de Claude Lepape, texte de présentation par Jean Cocteau.
  • Alfred Fabre-Luce, Paris 1947, Société des amis du livre moderne, 1949. Eaux-fortes de Claude Lepape.
  • Alfred de Musset, Comédies et proverbes (l'un des 12 volumes de l'ensemble Œuvres), l'Édition d'art H. Piazza, 1967. Illustrations de Claude Lepape.

Publications

  • En collaboration avec Thierry Defert, Georges Lepape ou l'élégance illustrée, Paris, Éditions Herscher, 1983.
  • En collaboration avec Thierry Defert, Wagner et la France, Paris, Éditions Herscher, 1983.

Décors de théâtre

Réception critique

  • « Il peint les objets avec une minutie qui semble exclure toute surprise, et une fois qu'il les a touchés de sa baguette, on s'aperçoit qu'ils ont changé non d'apparence, mais de sens. Tous objets qui n'ont pas accoutumé de se rencontrer ; leur rapprochement insolite fait rêver à quelque chose de presque inquiétant. Le surréalisme a eu de l'influence sur cette jeune école. Chez Lepape, la finesse des rapports est très grande et l'harmonie du tableau est donnée par un fond très bien choisi - souvent un vert ou un bleu - qui dénote un œil fort sensible. » - Pierre du Colombier[7]

Collections publiques

Expositions

Personnelles
  • Galerie Philips, Paris, 1938.
  • Galerie Zak, Paris, 1942.
  • Galerie Charpentier, Paris, 1948.
  • Galerie de Berri, Paris, 1950.
  • Galerie André Weil, Paris, 1953.
  • Galerie Marforen, Bruxelles, 1956, 1958.
  • Galerie Pro Arte, Paris, 1957.
  • Galerie du Péristyle, Paris, 1960[7].
  • Galerie Philippe Ducastel, Avignon, 1969.
  • Salon artistique régional de la Vallée de l'Eure, Maintenon, 1993 (Claude Lepape, invité d'honneur).
  • Plusieurs expositions à Saint-Tropez, non datées[1].
collectives

Notes et références

  1. a b et c Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Ides et Calendes, 1993.
  2. a b c et d Tristan Klingsor, Claude Lepape, Flammarion, 1958.
  3. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Paris, éditions de l'Amateur, , 1069 p.
  4. a et b Dictionnaire Bénézit.
  5. Marcel Achard, « Claude Lepape », in Catalogue du 13e Salon artistique de la Vallée de l'Eure, 1993 [Claude Lepape, invité d'honneur].
  6. (en) Blog, « The Liberation of Paris, 19-29 August 1944: “Images de notre délivrance” by Georges Duhamel and Claude Lepape », (consulté le )
  7. a et b Pierre du Colombier, « Claude Lepape », Journal de l'amateur d'art, n°252, 25 mai 1960, page 11.

Annexes

Bibliographie

Liens externes