Chronologie du télégraphe

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La Chronologie du télégraphe montre l'apparition et le développement des technologies des lignes de télégraphe à travers le monde. Les principales avancées se déroulèrent au cours du XIXe siècle. Elles modèlent en profondeur l'histoire de la presse écrite sur cette période. À cette époque furent inventées les principales techniques qui sont les fondations des moyens de télécommunications modernes (duplex, multiplexages, système binaire, débit, commutateur, etc). À partir de 1861, l'Europe est reliée à la Californie, et en 1871 à Hong-Kong et à l'Australie.

Précurseurs[modifier | modifier le code]

Carte des communications télégraphiques du monde
« Carte générale des grandes communications télégraphiques du monde » Bureau International des Administrations Télégraphiques, Berne, 1901
  • 26 avril 1793 : rapport enthousiaste de Joseph Lakanal à la tribune de la Convention : « Voilà l'invention que la Révolution attendait. Quelle meilleure réponse apporter à ceux qui pensaient que la France est trop étendue pour former une seule République"[1].
  • 1794 : réalisation de la 1re ligne de télégraphe Chappe, Lille-Paris, suivie par une 2e vers Metz.
  • 1796 : Augustin Bétancourt et Abraham Breguet expérimentent à Meudon le télégraphe à aiguilles.
  • 1796 : George Murray (évêque de St David's) lance le premier télégraphe optique de Grande-Bretagne, de Londres à Deal, au succès immédiat[2].
  • 1797: ils proposent une variante, le télégraphe en T.
  • 1797: Madrid étudie le projet de Télégraphe optique espagnol (Madrid - Cadiz)[2]
  • 1798: Chappe propose de créer une agence de presse.
  • 1798: 3e ligne Chappe, de Paris à Brest.
  • 1799: 4e ligne Chappe, de Paris à Lyon.
  • 1805: le succès du télégraphe optique s'estompe, Bonaparte réduit les crédits aloués à leur construction et entretien. Claude Chappe ne supporte pas ce désaveu et se jette dans un puits en 1805 à l'âge de 42 ans[3].
  • 1805: la ligne Chappe, de Paris à Lyon, continuée jusqu'à Turin et Milan
  • 28 mai 1809: Bonaparte prolonge la ligne de Bruxelles vers Anvers, puis en 1810 vers Amsterdam.
  • : débarquement de Napoléon au Golfe Juan, Paris ne l'apprend que le 5 mars 1815, pour cause de brume. Napoléon avance presque jusqu'à Grenoble, le 7 mars.
  • septembre 1822 : la liaison Paris-Bordeaux-Bayonne décidée car perspectives de guerre avec l'Espagne, à la suite du soulèvement. Les frères Chappe l'obtiennent après une tentative du contre Amiral de Saint Haouen d’en obtenir la réalisation[4].
  • 1830 : Révolution de juillet, les frères Chappe écartés de leur entreprise. Pierre-François Marchal la reprend pour l'État.
  • décembre 1830: un mémorandum à l'État-major prussien projette l'édification du télégraphe optique prussien.
  • 1831: la Chambre de commerce de Paris et les courtiers en assurances tentent sans succès, d'établir un lieu unique d’information certifié, bannissant les autres sources écrites de l’intérieur de la Bourse.
  • janvier 1831: Alexandre Ferrier, domicilié au 1 Place de la Bourse à Paris, prévoit une ligne commerciale entre Calais et Londres. Alphonse Foy, le directeur du télégraphe Chappe s'y oppose.
  • 31 mai 1831: Alphonse Foy remplace Pierre-François Marchal à la Direction du Service Télégraphique.
  • 24 août 1831: lettre d'Alphonse Foy au président du conseil, promettant sous peu un mémoire sur "la possibilité de se servir des télégraphes d'État pour faciliter les services commerciaux et privés".
  • 24 janvier 1832: Alexandre Ferrier crée l'"Entreprise générale des télégraphes publics de jour et de nuit" pour une liaison Paris-Rouen
  • 21 juillet 1832: la construction du télégraphe optique prussien est finalement ordonnée.
  • 1832 : Michel Blanc (financier), gérant de la compagnie des Ponts suspendus de Lyon, lance avec son frère Joseph une ligne Paris-Lyon, qui transmet une fois par jour, vers 16 heures, pour des investisseurs financiers.
  • 1833 : Claude Ferrier exploite une ligne financière et commerciale Paris-Rouen à l'aide d'un télégraphe optique à 5 voyants. Alphonse Foy s'y oppose aussi.
  • 1832 : François Blanc s'installe à Bordeaux à la tête d'une société de placement qui mise sur la hausse ou la baisse des valeurs de la bourse de Bordeaux, en utilisant le télégraphe Chappe, avec la complicité des fonctionnaires chargés de son fonctionnement, pour connaitre avant les autres les variations des cours de la Bourse de Paris.
  • 6 mai 1834: un arrêté confie à la Chambre de commerce de Paris le monopole de l'affichage, public et privé, à la Bourse.
  • 22 octobre 1835 : Charles-Louis Havas transforme son bureau de traduction en "Agence des Feuilles Politiques - Correspondance Générale"[5].
  • 1837 : Jean-Claude Fulchiron, député du Rhône déclare que les télégraphes privés ne servent qu'à "établir brigandage pour voler ceux qui ne savent pas les nouvelles de Bourse".

De 1836 à 1845, la décennie du tâtonnement[modifier | modifier le code]

  • 1836 : plusieurs spéculations boursières, dont celles des frères jumeaux Louis et François Blanc[6], utilisant des télégraphies Chappe clandestines sont démantelées[7].
  • 14 mars 1837: les frères Blanc sont acquittés par la cour d'assises de Tours au motif qu'il n'existe pas de loi interdisant de recevoir télégraphiquement des informations.
  • 2 mai 1837: promulgation de la loi française sur le monopole d'État sur le télégraphe optique.
  • 1837 : Charles Wheatstone fait la démonstration en juillet 1837, au nord de Londres, de la première liaison télégraphique électrique filaire (2 km)[8].
  • 1838 : le premier télégraphe électrique commercial est construit par Charles Wheatstone entre Londres et Birmingham.
  • 28 septembre 1838 : Samuel Morse dépose une demande de brevet pour le télégraphe électrique.
  • 1839: seconde ligne du télégraphe optique russe. La première, très courte, datait de février 1834.
  • 1840 : le 1er télégraphe optique américain est lancé entre Philadelphie et New York par l'association des courtiers qui constituent la Bourse de Philadelphie.
  • 1842 : Samuel Morse déploie une ligne télégraphique sous-marine reliant l'île de Manhattan à Brooklyn et au New Jersey, en association avec Samuel Colt.
  • 1843 : Après des démarches opiniâtres, Samuel Morse réussit à obtenir du Congrès une aide de 30 000 dollars pour établir une ligne télégraphique entre Baltimore (Maryland) et Washington (DC).

1845 à 1855, la décennie du déploiement[modifier | modifier le code]

  • 1845 : le scientifique écossais Henry O'Rielly fonde l'une des deux premières compagnies américaines de télégraphe, la "Henry O'Rielly Contract and Co", à Philadelphie
  • 1845 : fondation de la Magnetic Telegraph company, de l’ex-ministre des postes Amos Kendall, associé à Samuel Morse
  • 1846 : Charles Wheatstone simplifie son télégraphe qui fonctionne avec deux aiguilles[9]
  • 1846 : création de la première compagnie de télégraphe anglaise l'Electric Telegraph Company, qui devient l'Electric and International Telegraph Company.
  • 1847 : la liaison Paris-Bordeaux-Bayonne prolongée jusqu'à Madrid.
  • 1848 : le scientifique écossais Alexander Bain dépose un brevet sur un autre type de télégraphe, utilisé par Henry O'Rielly
  • 1848 : création officielle de l’agence Associated Press sous le nom d’Harbor Associated Press
  • 1848 : le New York Télégraph Act vise à insuffler de la concurrence et reconnait la mission d'intérêt général de la presse.
  • Février 1849 : le télégraphe arrive au Nouveau-Brunswick, création du Pony express de Nouvelle-Écosse entre Halifax et Saint John.
  • Novembre 1849 : le télégraphe arrive à Halifax (Nouvelle-Écosse), premier terminal des navires à vapeur de la Cunard Line
  • 1850 : Julius Wilhelm Gintl invente un système télégraphique à écriture électro-chimique
  • 1851 : les États-Unis comptent 50 compagnies de télégraphe différentes
  • Novembre 1851 : pose du premier câble transmanche, création de l’agence Reuters à Londres
  • Décembre 1851 : premières statistiques, constatant que 38 % des dépêches concernent la bourse et 28 % le commerce, soit 2/3 des dépêches, l’État n’en représentant que 9 %[10].
  • 1er décembre 1852 : les équipements intermédiaires de Douvres et Calais sont supprimés, liaison directe entre les deux capitales. Les messages sont transmis en moins d'une heure entre les bourses de Paris et Londres au lieu de trois jours.
  • En 1853, M Gintl, fonctionnaire du service de télégraphie autrichien arrive à faire circuler des dépêches en mode duplex (dans les deux sens simultanément)[9]
  • 10 juin 1853 : Napoléon III accorde une seconde concession aux frères Brett. Ils relient la Corse et l'Algérie à la France.
  • 1853 : une rubrique « dépêches télégraphique » apparaît dans les quotidiens français
  • 1854 : le réseau télégraphique français long de 9 200 kilomètres, Paris relié à Bruxelles, Vienne et Madrid
  • 1854 : plus de 120 journaux de province anglais abonnés aux services télégraphiques de presse
  • 1854 : Hiram Sibley recapitalise la Western Union, impulse un programme de construction et d’acquisition, en particulier dans le Midwest, et rachète les droits de Cornwell, ex-associé de Samuel Morse.

1855 à 1870, quinze années de réformes institutionnelles[modifier | modifier le code]

1869 : l'agence de presse Comtelburo fondée par le journaliste John Jones;

1871 à 1884, treize années de généralisation[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en)Richard Schwarzlose, The Nation's Newsbrokers: The formative years, from pretelegraph to 1865, Volume 1, Northwestern University Press, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article (AP).

Références[modifier | modifier le code]

  1. "La Révolution française Pour les Nuls" Alain-Jacques CZOUZ-TORNARE - 2012
  2. a et b « Les voyages en France et en Angleterre et la naissance d’un expert technique : le cas d’Augustin Betancourt (1758-1824) »
  3. Musée télégraphique des Arts et Métiers [1]
  4. "Association Baccon Patrimoine Histoire et Patrimoine" [2]
  5. Création de l’agence Havas [3]
  6. « Des signaux clandestins sur le télégraphe Chappe entre Tours et Bordeaux, entre 1834 et 1836 », le Picton, no 127,‎ (lire en ligne)
  7. Jean-Claude Bastian, de l'Association Mont Saint-Quentin, Télégraphe Chappe, « L’argent et la naissance des télécommunications françaises », Les Cahiers de la FNARH, no 107,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  8. (en) The birth of scientist and inventor Charles Wheatstone telegraph.co.uk, consulté en octobre 2017
  9. a b et c Paul Laurencin, Le télégraphe terrestre, sous-marin, pneumatique : histoire, principes, mécanismes, applications, règlements, tarifs, etc. / Paul Laurencin (Chapelle), Paris, J. Rothschild, 1877 sujet : télégraphe (BNF bpt6k6536525n)
  10. Jean-Claude Bastian, de l'Association Mont Saint-Quentin, Télégraphe Chappe, « L’argent et la naissance des télécommunications françaises », Les Cahiers de la FNARH, no 107,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  11. a et b Schwarzlose 1989, p. 214
  12. Zakharova Larissa, « « Le socialisme sans poste, télégraphe et machine est un mot vide de sens. » Les bolcheviks en quête d'outils de communication (1917-1923) », Revue historique, 2011/4 (n° 660), p. 853-873 [4][
  13. Structure, fonctionnement et évolution du marché international des nouvelles. Les agences de presse de 1835 à 1934 Jacques Wolff, Revue économique (1991), page 585
  14. « L'État et les télécommunications en France et à l'étranger, 1837-1987: actes du colloque », par Alain Kyberd, École pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, page 123 – 1991- [5]

Articles connexes[modifier | modifier le code]