Briséis (Chabrier)

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Briséis
Briséis ou Les amants de Corinthe
Nbre d'actes 3
Musique Emmanuel Chabrier
Livret Catulle Mendès et Ephraïm Mikhaël
Langue
originale
Français
Dates de
composition
mai 1888 à 1893 (inachevé)
Création 14 janvier 1899
Neues Königliches Opernhaus
Création
française
13 janvier 1897

Briséis ou Les amants de Corinthe est un drame lyrique inachevé en trois actes d'Emmanuel Chabrier sur un livret de Catulle Mendès et Ephraïm Mikhaël d'après le poème Die Braut von Korinth de Goethe.

Historique[modifier | modifier le code]

Il semble probable que Catulle Mendès (qui avait déjà écrit le livret de Gwendoline et les paroles des chansons Chanson de Jeanne et Lied de Chabrier) eût vu le potentiel d'un opéra dans La fiancée de Corinthe d'Ephraïm Mikhaël et Bernard Lazare et proposé le projet à Chabrier. Chabrier travailla sur l'opéra de mai 1888 à 1893, date à laquelle sa mauvaise santé (paralysie due à un stade avancé de la syphilis) l'empêcha de continuer.

Le premier acte (qui dure environ 75 minutes) était suffisamment achevé fin juin 1890 pour que Chabrier pût le jouer à Mendès – l’orchestration fut achevée fin septembre de la même année. En 1894, Chabrier demanda à Vincent d'Indy de terminer l'œuvre, mais il s'avéra trop difficile d'assembler les brouillons. Pour cause de maladie, Chabrier n'acheva que le premier acte (sur les trois projetés), qui fut créé lors d'un concert commémoratif en l'honneur de Chabrier à Paris le 13 janvier 1897, sous la direction de Charles Lamoureux. Les héritiers de Chabrier demandèrent également à d'autres compositeurs – dont Debussy, Enescu et Ravel – de tenter de le compléter.

La première mise en scène de l'acte 1 eut lieu au Neues Königliches Opernhaus de Berlin le 14 janvier 1899, sous la direction de Richard Strauss. Briséis est un opéra à la musique hautement érotique et à l'écriture séduisante, dont Strauss pourrait s'être souvenu lorsqu'il composa Salomé[1].

Le Festival de Vichy mit en scène Briséis dans une programmation avec Béatrice et Bénédict en 1954 avec Janette Vivalda dans le rôle titre, sous la direction de Paul Bastide[2].

Le manuscrit se trouve à la Bibliothèque de l'Opéra , Paris. La publication de la partition en 1897 comprenait une édition limitée avec un portrait de Desmoulins, des hommages de plusieurs amis et compositeurs (Bruneau, Charpentier, Chausson, D'Indy, Lamoureux, Messager et Mottl), ainsi que des poèmes à la mémoire de Chabrier de de Régnier, Saint-Pol-Roux, van Lerberghe et Viélé-Griffin[3].

L'opéra Die Kriegsgefangene de Goldmark (1899) devait à l'origine s'appeler Briseis, bien que le sujet soit différent[4].

Rôles[modifier | modifier le code]

Rôle Type de voix Distribution lors de la création le 13 janvier 1897
Chef : Charles Lamoureux
Distribution lors de la première sur scène le 14 janvier 1899
Chef : Richard Strauss
Briséis soprano Éléonore Blanc Ida Hiedler
Hylas ténor Pierre-Émile Engel Wilhelm Grüning
Le Catéchiste baryton Alexis Ghasné Baptiste Hoffmann
Stratoklès, serviteur de Thanastô basse M. Nicolaou Paul Knupfer
Thanastô mezzo-soprano Alba Chrétien-Vaguet Marie Goetze
Première servante soprano
Deuxième servante soprano
Vieux marin
Un autre marin
Refrain : Marins; Serviteurs de Thanastô

Argument[modifier | modifier le code]

L'action se passe à Corinthe sous le règne de l'empereur Hadrien.

Acte 1[modifier | modifier le code]

Scène 1

Hylas, amoureux de Briséis, souhaite faire fortune en Syrie mais s'arrête dans la maison où elle vit avec sa mère malade Thanastô. Alors qu'apparaît Briséis, Hylas invoque Eros.

Scène 2

Briséis et Hylas jurent par Kypris [Aphrodite] de s'aimer jusqu'à leurs derniers jours. Briséis insiste sur le fait que l'amour doit survivre à la mort dans le tombeau. Hylas part.

Scène 3

Thanastô implore Dieu de la sauver pour sauver les âmes des païens qui l'entourent, tout en regrettant que sa fille ne partage pas ses croyances chrétiennes. Briséis , tout en craignant les tentations auxquelles Hylas est confronté, jure de sauver sa mère déchirée par la maladie et la douleur.

Scène 4

Pendant que les serviteurs et Briséis invoquent les dieux païens, le catéchiste arrive et prie pour Thanastô, disant à Briséis que si elle le suit, sa mère sera sauvée. Thanastô avait fait promettre à sa fille de rester vierge « pour l'éternité, épouse de Dieu ». Briséis se soumet et suit le catéchiste.

Actes 2 et 3[modifier | modifier le code]

(Naufragé à l'endroit où Briséis a été baptisée, Hylas lui rappelle le vœu qu'elle lui a fait. Briséis se suicide puis fait appel à Hylas pour qu'il la rejoigne dans le tombeau nuptial. Après avoir respiré le parfum mortel des fleurs qu'elle lui offre, il le fait, à la grande surprise des chrétiens et des païens.)

Enregistrements[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Briséïs » (voir la liste des auteurs).
  • (it) Casaglia, Gherardo, « Briséïs, 14 janvier 1899 », L'Almanacco di Gherardo Casaglia,‎
  • Roger Delage, Emmanuel Chabrier, Paris, Fayard, (ISBN 2213605084)
  • (en) Larner G, Chabrier - Briséïs, or Les amants de Corinthe (notes du CDA66803), Londres, Hyperion,
  • (en) Alfred Loewenberg, Annals of Opera, Londres, John Calder, (lire en ligne)
  1. (en) Kennedy M, Richard Strauss, Master Musicians, Oxford, Oxford University Press,
  2. René Klopfenstein, « Report from France », Opéra magazine,‎ , p. 754
  3. Francis Poulenc, Emmanuel Chabrier, Genève et Paris, La Palatine,
  4. Loewenberg, p. ??

Liens externes[modifier | modifier le code]