À la musique (Chabrier)

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À la musique
Musique Emmanuel Chabrier
Texte Edmond Rostand
Dédicataire Jules Griset
Création 23 mars 1891
Théâtre du Châtelet
Interprètes Rachel-Pascaline Leroux-Ribeyre avec l'Orchestre Colonne dirigé par Édouard Colonne

À la musique est une œuvre vocale d'Emmanuel Chabrier pour soprano solo, chœur de femmes et orchestre (ou piano). Les paroles sont du poète et dramaturge Edmond Rostand.

Historique[modifier | modifier le code]

Cette œuvre a été composée comme cadeau de pendaison de crémaillère pour Jules Tergis Griset, industriel et violoncelliste passionné (membre du célèbre Quatuor Geloso avec Albert Géloso, Pierre Monteux et Bloch[Notes 1]) à qui elle est dédiée (« pour inaugurer la maison d'un ami »). Elle est créée en novembre 1890 chez Griset (alors place de Laborde, aujourd'hui 12 place Henri-Bergson, Paris) par la Société Chorale d'Amateurs Guillot de Sainbris avec Chabrier au piano.

La première représentation publique a lieu le 23 mars 1891 avec Mme Rachel-Pascaline Leroux-Ribeyre[Notes 2] et l'Orchestre Colonne dirigé par Édouard Colonne au Théâtre du Châtelet. Elle est également jouée lors des Concerts du Conservatoire les 22 et 29 janvier 1893 avec Éléonore Blanc (qui créera le rôle de Briséïs quatre ans plus tard) comme soliste, sous la direction de Paul Taffanel. Le manuscrit orchestral se trouve désormais à la Bibliothèque nationale de France.

À la musique est une des pièces préférée de Claude Debussy et elle a été choisie par Désiré-Émile Inghelbrecht pour ouvrir le concert qu'il dirige pour inaugurer le nouveau Théâtre des Champs-Élysées le 2 avril 1913[1]. Présent à la répétition de ce concert, Debussy demande au chef de la rejouer – rien que pour le plaisir de l'entendre[Notes 3].

Analyse[modifier | modifier le code]

La musique (marquée Andantino, molto con affetto ) est dans la veine la plus tendre et la plus lyrique de Chabrier, entièrement exempte de toute excentricité ou de grandiloquence pseudo-wagnérienne. Myers souligne des touches audacieuses, comme lorsque les altos, sur une pédale fa# dans l'orchestre, réitèrent pendant quatre longues mesures 9/8 les mots « musique adorable » sur la même note, tandis que le soliste et d'autres voix tissent autour d'eux une mélodie expressive commençant sur un sol. Il ajoute que « ses accents limpides et mélodieux sont totalement dépourvus de tous ces courants jonchés d'ironie, de bravoure ou d'exagération humoristique qui sont devenus acceptés comme les caractéristiques de son style très idiosyncrasique. »

Orchestration[modifier | modifier le code]

Fichier audio
Emmanuel Chabrier, À la musique
noicon
Orchestre national de la Radiodiffusion française,
dir. Louis Fourestier (1952).

À la musique est composée pour un orchestre composé de deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes en si bémol, deux bassons, quatre cors en fa, deux trompettes en fa, trois trombones, timbales, triangle, deux harpes, violons, altos, violoncelles et contrebasses.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Alfred Bloch ou Albert Blotte ?
  2. Femme du compositeur Xavier Leroux
  3. Dans Comment on ne doit pas interpréter Carmen, Faust et Pelléas, (Paris, Heugel, 1933), Inghelbrecht termine son commentaire en citant un vers de À la musique.

Références[modifier | modifier le code]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « À la musique » (voir la liste des auteurs).
  • Roger Delage, Emmanuel Chabrier, Paris, Fayard,
  • (en) Rollo Myers, Emmanuel Chabrier and His Circle, Londres, JM Dent & Sons Ltd,
  1. Désiré-Émile Inghelbrecht, Mouvement contraire: Souvenirs d'un musicien, Paris, Domat, , p. XV, 1912-13

Liens[modifier | modifier le code]