André Quellier

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André Quellier
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Naissance
Décès
Nom de naissance
André Georges Quellier
Nationalité
française
Activité
Formation
Maître
Mouvement
style réaliste traditionnel
Influencé par
Distinction
Prix de l'Institut (1945) ; Prix de la Casa Velasquez (1955) ; Médailles d’Or des artistes français (1966) ; Grand prix de la Lumière (1981) ; Prix du Gemail ; Lauréat du congrès eucharistique mondial
Site web
Œuvres principales
  • Bip sur scène
  • Contes et fables de La Fontaine

André Quellier est un peintre réaliste français né en 1925 à Paris où il est décédé en 2010[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

André Quellier commence à peindre à l'âge de 11 ans[2].

Il entre quatre ans plus tard à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1941 et suit les cours de peinture classique de Jean Dupas et Edmond Heuzé. Il suit, durant l'Occupation, et les années qui suivent, le travail de la chorégraphe Katherine Dunham avec laquelle il collabore pour les décors mais également pour prendre des croquis des danseurs[3]. Elle lui reconnaît d'avoir su capté l'esprit de ses ballets[3]. Il illustre notamment la version française de son livre sur Les Danses d'Haïti et travaille comme illustrateur pour d'autres maisons d'édition[4].

Il reçoit en 1945 un prix de l'Institut de l'Académie française et en 1955 un prix de la Casa Velasquez lui permettant de devenir pensionnaire de la Casa Velasquez pour sa 25e promotion de 1955[5],[4].

Peu sensible à l'art moderne, il s'intéresse aux arts du spectacle et réalise en 1961 une série de 104 tableaux consacrés au mime Marceau[2]. Il réalise les portraits de plusieurs personnalités du monde des arts : Brigitte Bardot, Gérard Philipe, Jean Cocteau (acquis en 1990 par le musée de Los Angeles) et Marcel Jouhandeau[note 1], mais également mère Teresa, Jean-Paul II, le dalaï Lama et Félix Houphouët-Boigny[4].

De son atelier à Montmartre, il prépare des expositions à travers la France (Paris, Galerie des Dauphins à Sainte-Maxime, Saint-Tropez) et le monde (Japon, New-York, Londres, Moscou, Leningrad ou Téhéran). Il réalise des expositions temporaires à la chapelle des Pénitents de Ramatuelle de 1974 à 1981. Il occupe également un atelier à Fresnay-sur-Sarthe[6].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Outre les portraits et les sujets liés aux arts du spectacle, les paysages et les natures mortes font partie des sujets principaux des œuvres d'André Quellier. Il s'est intéressé par période aux sujets religieux et littéraire, une grande série d'environ 400 tableaux sur les Fables de La Fontaine, le Si Yeou Ki, 22 tableaux sur les contes de Rudyard Kipling, et des tableaux sur différents contes (Le Petit Chaperon rouge, Ricquet à la houppe, Cendrillon)[4].

Influence[modifier | modifier le code]

André Quellier était influencé par les peintres classiques : Hans Holbein, Jean Fouquet, Jean Clouet et par les primitifs italiens[4].

Collaboration avec Katherine Dunham[modifier | modifier le code]

André Quellier a travaillé avec la danseuse américaine Katherine Dunham après la Seconde Guerre mondiale. Il collabore à la création des décors de l'artiste et réalise pour la a chorégraphe des croquis, dessins et pastels alors qu'elle se produit à Paris. Ils travaillent ensemble durant cinq ans. Il illustre pour Katherine Dunham les illustrations de la traduction française de sa thèse consacrée aux Danses d'Haïti, paru en 1950 aux éditions Fasquelle et préfacé par Claude Lévi-Strauss[3].

Son travail est utilisé pour réaliser les visuels de certains programmes des exhibitions de la compagnie de Katherine Dunham à Paris et une exposition rassemblant des dessins, pastels et tableaux d'André Quellier est organisée au théâtre des Champs-Élysées lors du troisième passage de la compagnie à Paris[3].

Mime Marceau[modifier | modifier le code]

L'une des plus célèbres créations d'André Quellier est une série de plus de cent tableaux centrés sur le mime Marceau[note 2]. Ils sont présentés en 1961 lors d'une exposition puis à nouveau en 1967 au théâtre des Champs-Élysées. L'un des portraits du mime, Bip sur scène, est acquis par le ministère de la Culture pour être diffusé à la Bibliothèque nationale de France[7],[8]. Sa présence lors de la vente aux enchères réalisée après la mort du mime[9] avait été remarquée par la presse[10].

Art sacré[modifier | modifier le code]

André Quellier réalise durant plusieurs années des œuvres d'art sacré. Ce travail se cristallise autour d'un projet de réaliser des peintures pour la chapelle des Pénitents à Ramatuelle. Il y réalise un grand panneau en bois pour l'occasion et organise durant plusieurs années des expositions dans cette chapelle.

Il peint de nombreux tableaux ayant pour thème des épisodes bibliques (Jonas avalé par la baleine, le drame d'Abel et Caïn) ou centré sur le martyrologe catholique (saint Sébastien, saint Georges terrassant le dragon, sainte Anne) ou d'autres épisodes (les Rois mages).

Les fables de la Fontaine[modifier | modifier le code]

À partir de 1991 il entame la création de nombreux tableaux pour illustrer les œuvres de Jean de La Fontaine. Il se fonde sur les gravures de Jean-Baptiste Oudry et de Charles Eisen. Elles font l'objet d'une exposition au museum national d'histoire naturelle grâce à Henry de Lumley, puis à Béziers[note 3]. André Quellier meurt alors qu'un événement est prévu dans la propriété Caillebotte à Yerres. Les expositions se poursuivent après sa mort, à Montmorency en 2014[4],[11].

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1947 : Galerie des Deux Îles, Paris : Maquettes et décors des Ballets de Katherine Dunham
  • 1953 : Lynn Kotler Galery, New-York
  • 1954 : Galerie Leicester, Londres
  • 1955 : Galerie Allard, Paris : « L’Espagne »
  • 1956 : Salon Comparaisons, Paris
  • 1957 : Galerie Marforen, Paris : portraits et dessins
  • 1960 : Galerie du Péristyle, Paris : portraits
  • 1961 : Galerie Caveau, Paris : « Exposition Marcel Marceau - Cent tableaux inspirés par l'univers poétique du mime »[12]
  • 1962 : Galerie II, Monte-Carlo : paysages et natures mortes
  • 1963 : Galerie II, Monte-Carlo : Floralies
  • 1964 : Galerie Loukas, Paris
  • 1965 : divers
  • 1966 : New York (25 toiles)
  • 1967 : Théâtre des Champs-Élysées, Paris : « Marcel Marceau »
  • 1968 : Galerie L’Indifférent, Lyon
  • 1969 : Galerie du Martinez, Cannes Gassin Tokyo
  • 1970 : La Nationale des Beaux-Arts, Paris Salon Comparaisons, Paris
  • 1971 : salle municipale, Gassin
  • 1972 : Galerie Jaubert, Paris Gassin : Vignobles et vins de France
  • 1973 : Galerie Takashimaya, Tokyo
  • 1974 : Chapelle des Pénitents, Ramatuelle Exposition internationale des Arts, Téhéran Londres : « Arts et Beaux-Arts de France »
  • 1975 : Chapelle des Pénitents, Ramatuelle Moscou : « Arts et Beaux-Arts » Japon
  • 1976 : Chapelle des Pénitents, Ramatuelle : Exposition d’art sacré Galerie Takashimaya, Tokyo Galerie Le Biblion, Toulouse
  • 1977 : Koweït : « Art et Beaux-Arts de France » Chapelle des Pénitents, Ramatuelle : La vie rurale
  • 1979 : Galerie Van Dormal, Bruxelles salon des Peintres témoins de leur temps, Paris Biennale Internationale de Gemmail d’art sacré, Lourdes Chapelle des Pénitents, Ramatuelle : La Nativité et les Quatre Saisons
  • 1980 : salon des Peintres témoins de leur temps, Paris
  • 1981 : Chapelle des Pénitents, Ramatuelle : Les Anges Exposition Peintres de la Lumière, Lourdes Crypte de la basilique du Sacré Coeur : Art sacré
  • 1982 : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle salon des Peintres témoins de leur temps, Paris
  • 1983 : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salle Despas, Saint-Tropez Galerie Le Biblion, Toulouse
  • 1984 : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle
  • 1985 : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salon des peintres de Saint-Tropez
  • 1986 : Salon d’Automne, Paris
  • 1987 : Fondation Taylor, Paris
  • 1988  : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salon des peintres de Saint-Tropez Salon de la ville d'Angers Salon d’Automne, Paris
  • 1989 : Galerie Laetitia, Saint-Germain-en-Laye Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salon des peintres de Saint-Tropez Salon d’Automne, Paris
  • 1990 : Galerie Anne Julien, Paris Salon des artistes français, Paris Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salon des Peintres de Saint-Tropez Salon d’Automne de Paris
  • 1991 : Exposition Atelier du Ciel, Ramatuelle Salon des Peintres de Saint-Tropez Salon d’Automne de Paris
  • 1992 : Exposition à Tokyo Exposition Atelier du Ciel à Ramatuelle Salon d’Automne, Paris
  • 1995 : Musée d’Histoire Naturelle : « Fables de la Fontaine », Paris
  • 1996 : Exposition à la Galerie Marceau
  • 2001 : Musée mobile de Béziers : Fables et Contes de Jean de la Fontaine
  • 2003 : Galerie Isabel da Rocha et Pierre Cafay, Paris
  • 2004 : Galerie Himmel Pforte, Vienne
  • 2009 : Saint-Loup-de-Naud : « Autour de Jean de la Fontaine » Littlebig Galerie, Paris
  • 2010 : Orangerie du Parc Caillebotte, Yerres : Fables et Contes de Jean de La Fontaine

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1945 : Prix de l'Institut pour le tableau La Rupture
  • 1955 : prix de la Casa Velasquez
  • 1966 : Médailles d’Or des artistes français
  • 1981 : Grand prix de la Lumière
  • Prix du Gemmail de la ville de Lourdes
  • Lauréat du congrès eucharistique mondial

Œuvres[modifier | modifier le code]

Peintures[modifier | modifier le code]

  • Série Fables de La Fontaine : 333 tableaux, 1991-1995
  • Les Contes de Perrault : 8 tableaux, 1994
  • L’Atalante Fugitive : 2000

Pour le théâtre[modifier | modifier le code]

  • 1947 : Décor pour la pièce Saint-Just au théâtre Vieux-Colombier
  • 1947 : Maquettes et décors de ballets de Catherine Dunham

Illustrations[modifier | modifier le code]

  • Les Danses d'Haïti, Fasquelle, 1950, 123 pages.
  • Magdeleine E. Cluzel, Présences, entretiens sur l'art: Paul Swan, Louis Jouvet, Georges Pitoëff, Jean-Paul Sartre, Paul Valéry, Serge Lifar, Paul Verlaine, José-Luis Rey Vila, Michel de Ghelderode, André Quellier, Léo Carrière,Léonard de Vinci, G.-P. Maisonneuve, 1952, 165 pages.
  • Magdeleine E. Cluzel, Panorama de la danse en mil neuf cent cinquante-deux, Dessins de André Quellier, couverture de Claude Frégnac, Paris, M. Darantière, 1952, 37 p.
  • Climpses of the Theater and Dance, Éditions Kamin Dance Publishers, New York, 1954.
  • André Doyon, Yves Du Parc, De Mélanie à Lamiel ou D'un amour d'Henri Beyle au roman de Stendhal, Éditions du Grand Chêne, Aran (Suisse), 1972
  • Jean de La Fontaine, L'intégrale des fables et contes, illustré par André Quellier d'après les gravures de Charles Eisen et J.-B. Oudry, annoté, commenté et préfacé par Gérard Pico, Béziers, Musée des fables et des contes de Jean de La Fontaine, Paris, ADAGP, 2002, 1 disque optique.
  • Jean de La Fontaine, Le loup dans l’œuvre de Jean de la Fontaine, illustré par André Quellier, Béziers, Musée des fables et des contes de la Fontaine, 2002, 1 disque optique.

Collections[modifier | modifier le code]

  • Le grand portrait en pied de Jean Cocteau, qui figurait dans la bibliothèque de la maison de Jean Marais à Vallauris[13], a été acheté par un musée de Los Angeles, par la suite.
  • Bip sur scène, l'un des portraits de Marcel Marceau au théâtre a été acquis par le ministère de la Culture pour être diffusé à la Bibliothèque nationale de France[7],[8]. Sa présence lors de la vente aux enchères réalisée après la mort du mime[9] avait été remarquée par la presse[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Au mois de janvier 1963, au moment du baptême de Marc dont je suis le parrain, je lui fais cadeau d'un magnifique portrait de moi par André Quellier. Ce tableau où je suis représenté grandeur naturelle est placé au-dessus du lit de l'enfant » écrit Marcel Jouhandeau dans Un Second soleil d'été (février-septembre 1965).
  2. « André Quellier est le premier peintre du XXe siècle à avoir révélé au public la vision d’un Théâtre du Mime tel que ce même public l’évoque dans ses souvenirs en entendant résonner sur les planches des Théâtres de Boulevards ces images silencieuses. André Quellier fixe mes mimodrames sur ses toiles, mais ses personnages s’évadent, ils franchissent leurs cadres et le Peintre leur accorde sa propre vision en les faisant entrer dans la nature, à l’unisson des yeux et du cœur d’un public baigné par la cadence de nos silences. Il les peint dansant dans des paysages et rejoignant la famille des baladins et des comédiens italiens. Et lorsque les feux de la rampe seront éteints depuis longtemps ils continueront à vivre grâce à lui, et à projeter leur immobilité éloquente pleine de couleur et de fraîcheur. Ces peintures sensibles et si expressives d’André Quellier se porteront garantes de tout ce que ce monde de Funambules, avec ses êtres, aura pu mettre en lumière et à nu de son vivant. André Quellier, merci pour votre Témoignage : vous aurez recréé tout cela avec la main d’un Maître et avec l’œil de celui qui a mesuré le cœur, les yeux et l’esprit de l’homme. »
  3. « Jean-Baptiste Oudry a merveilleusement illustré la philosophie qui se dégage des Fables de La Fontaine. Le travail monumental d'André Quellier grâce à la couleur et à la lumière, magnifie cette œuvre en lui donnant une dimension nouvelle. » Henry de Lumley.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b « André Quellier », sur Association Parole Culture Cité (consulté le )
  3. a b c et d Fonds André Quellier, Médiathèque du Centre national de la danse, (lire en ligne)
  4. a b c d e et f Ader Nordmann, Atelier André Quellier, 1925-2010, Paris, Drouot-Richelieu, , 64 p. (lire en ligne)
  5. (es) « Anuario de los miembros y de los antiguos miembros - Creación artística | Casa de Velázquez », sur www.casadevelazquez.org (consulté le )
  6. « L'Atelier », sur andrequellier-site officiel (consulté le )
  7. a et b "L’État préempte des objets ayant appartenu au mime Marceau", Communiqué de presse, ministère de la Culture,28 mai 2009. (lire en ligne)
  8. a et b Joëlle Garcia, « Marcel Marceau, du souvenir à la mémoire », Revue de la BNF, no 40,‎ , p. 34–35 (ISSN 1254-7700, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b « L’univers du mime Marceau à vendre - Le Journal des Arts - n° 303 - 16 mai 2009 », sur www.lejournaldesarts.fr (consulté le )
  10. a et b AFP, « Souvenirs du Mime Marceau aux enchères », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « "Fables de la Fontaine" - Maison des Loisirs et de la Culture - Salons - Montmorency - sortir à Paris - Le Parisien », sur m.parisetudiant.com (consulté le )
  12. Marceau, Marcel (1923-2007). Auteur du texte et Marceau, Marcel (1923-2007), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
  13. « Une maison à cœur ouvert », Maison et Jardin, no 320, février 1986, pp. 110 à 114 ; une des photographies de l'intérieur par Gérard Martinet montre dans la bibliothèque un grand portrait en pied de Jean Cocteau peint par André Quellier

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Catalogues[modifier | modifier le code]

Galerie Gaveau: exposition Marcel Marceau : cent tableaux d'André Quellier, inspirés pars l'univers poétique du mime Marcel Marceau, Galerie Gaveau, 1961, 24 pages.

Ouvrages et articles[modifier | modifier le code]

  • Ader Nordmann, Atelier André Quellier, 1925-2010, Paris, Drouot-Richelieu, , Paris, 64 p.
  • Magdeleine E. Cluzel, Présences, entretiens sur l'art: Paul Swan, Louis Jouvet, Georges Pitoëff, Jean-Paul Sartre, Paul Valéry, Serge Lifar, Paul Verlaine, José-Luis Rey Vila, Michel de Ghelderode, André Quellier, Léo Carrière,Léonard de Vinci, G.-P. Maisonneuve, 1952, 165 pages.
  • Michèle Vessillier-Ressi, La condition d'artiste. Regards sur l'art, l'argent et la société, 1999, 382. 2840011042.
  • Joyce Aschenbrenner, Katherine Dunham : dancing a life, Urbana et Chicago, University of Illinois press, 2002
  • "André Quellier", Oxford Art Online. (lire en ligne)
  • « Reportage de La 5 sur André Quellier et ses oeuvres sur les Fables de La Fontaine en vidéos » [vidéo], sur Youtube.com (consulté le )
  • « Reportage sur IDF », sur Youtube, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]