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Guillaume Ier de Bourgogne

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Guillaume Ier de Bourgogne
Titres de noblesse
Comte de Bourgogne
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Comte de Mâcon
à partir de
Biographie
Naissance
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Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants

Guillaume Ier de Bourgogne, dit le Grand ou Tête Hardie, mort le à Besançon, est un seigneur du XIe siècle issu des Anscarides, comte de Bourgogne (1057) et comte de Mâcon (1078).

Comté de Bourgogne.

Guillaume est le fils du comte Renaud Ier, lui-même fils d'Otte-Guillaume, fondateur de la lignée des comtes héréditaires de Bourgogne, et de son épouse Adélaïde de Normandie[1], fille du duc de Normandie Richard II.

La médiéviste Éliane Vergnolle (2001) souligne que par sa mère, il appartient au lignage des ducs de Normandie, qui obtiendra la couronne d'Angleterre en 1066 et que sa cousine, Agnès de Poitiers, épousera l'empereur germanique Henri III[1].

Guillaume de Bourgogne succède à son père à la mort de celui-ci, le [2]. Il apparait comme un comte de Bourgogne très puissants, tout comme ses fils aînés Renaud II († v. ) puis Étienne Ier ( ), qui lui succèderont, régnant sur des terres dépassant largement les limites du puissant et vaste comté de Bourgogne. Ils sont vassaux contre leur gré de l'empire germanique à la suite du testament du roi Rodolphe III de Bourgogne ( ) et à la guerre de succession de Bourgogne (1032-1034).

Guillaume de Bourgogne épouse la comtesse Étiennette (Stephania), dont l'origine n'est pas connue[3]. Le père Anselme de Sainte-Marie a fait d'elle, mais sans preuves, la fille Raimond-Bérenger II de Barcelone[3]. D'autres auteurs, s'appuyant sur son épitaphe, ont pu considérer qu'elle aurait appartenu à une famille comtale de Vienne[3]. Le généalogiste hongrois, Szabolcs de Vajay (en) (2002)[4], dans un premier temps, lui avait donné une origine lorraine à partir d'un document mal interprété, il a dès lors refuté cette origine[3]. Les hypothèses récentes reprennent en partie l'analyse du père Anselme qui la rattache à la maison de Barcelone, mais la documentation à disposition ne permet pas de certitudes[3].

En 1039, l'archevêque de Besançon, Hugues Ier de Salins, devient l'homme de confiance favori du nouvel empereur germanique, Henri III du Saint-Empire (neveu du précédent). L'empereur accorde alors une certaine autonomie franche et le droit de s'auto-administrer par son propre gouvernement au comté de Bourgogne. Hugues Ier est nommé chancelier et sera récompensé très largement pour sa totale et très dévouée collaboration et pour ses services de vassal à son suzerain. Henri III vient à Besançon en 1043 pour se fiancer avec Agnès de Poitiers, nièce du comte Renaud Ier de Bourgogne, et fille du duc Guillaume V d'Aquitaine. Pour cette occasion, l'archevêque Hugues obtient des droits régaliens sur la ville de Besançon (droits juridiques, politiques, fiscaux et économiques...) Il est nommé prince de l’empire germanique (rang maximum avant empereur) et règne en souverain sur la cité de même que ses successeurs avec l'empereur et le pape Grégoire VII pour seuls supérieurs. Il échappe au pouvoir des comtes de Bourgogne.

En 1076, l'empereur germanique Henri IV du Saint-Empire s'oppose au pape Grégoire VII qui veut résister à la volonté impériale de dominer l'Église et le Saint-Siège. Il est excommunié par le Saint-Siège ce qui le discrédite profondément dans l'Europe chrétienne où le pape détient un grand pouvoir spirituel. C'est le début de la lutte de pouvoir entre l'empereur germanique et le Saint-Siège (querelle des Investitures).

En 1078, le comte Guy II de Mâcon se fait moine à l'Abbaye de Cluny et cède son titre et ses terres à son cousin Guillaume Ier de Bourgogne. Guillaume Ier s’affirme comme le personnage le plus important du comté de Bourgogne. Il met la main sur le pouvoir ecclésiastique en 1085 après le décès des puissants archevêques de Besançon, Hugues Ier de Salins et Hugues II en y faisant ordonner ses fils Hugues III de Bourgogne archevêque et Guy de Bourgogne (futur Pape sous le nom de Calixte II) administrateur du diocèse de son frère.

Le , il meurt à Besançon à l'âge de 67 ans et est inhumé à la cathédrale Saint-Étienne[2], remplacée au XVIIIe siècle par la Cathédrale Saint-Jean, où furent transférées les sépultures des comtes de Bourgogne.

Ses fils Renaud II de Bourgogne et Étienne Ier de Bourgogne lui succèdent et meurent en croisade en Terre sainte, suivis en cela par leur frère Raymond de Bourgogne, roi de León et de Galice, ce qui affaiblira grandement le pouvoir de leur famille.

Descendance

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Guillaume de Bourgogne se marie avec Étiennette. Le couple a onze enfants[1], peut être plus[5] :
Le (?) précédant un nom indique que la filiation ne fait pas consensus.

Notes et références

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  1. a b et c Éliane Vergnolle, La création architecturale en Franche-Comté au XIIe siècle du roman au gothique, Presses Universitaires de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires », , 320 p. (ISBN 978-2-84627-006-9, lire en ligne), p. 16.
  2. a et b Laurence Delobette, « Les casati de la cathédrale Saint-Etienne de Besançon, XIIIe – XIIIe siècles », dans Jacky Theurot, Nicole Brocard, La ville et l'Eglise du XIIIe siècle à la veille du Concile de Trente : regards croisés entre comté de Bourgogne et autres principautés (actes du colloque des 18 et 19 novembre 2005), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 394 p. (ISBN 978-2-84867-195-6, lire en ligne), p. 113-144.
  3. a b c d et e Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN 1-900934-04-3), p. 145-149
  4. Szabolcs de Vajay, « Parlons encore d'Étiennette », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 2-6.
  5. fmg.ac/MedLands.
  6. Europäische Stammtafeln, volume 2, planche 59.

Articles connexes

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Liens externes

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