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Abbaye Sainte-Marie de Souillac

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Abbaye Sainte-Marie de Souillac
L'abbaye Notre-Dame de Souillac dans le Monasticon Gallicanum.
L'abbaye Notre-Dame de Souillac dans le Monasticon Gallicanum.
Présentation
Culte Catholique romain
Type ancienne abbaye
Rattachement Ordre bénédictin
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1840)[1]

Logo monument historique Classé MH (1978)[2]

Logo monument historique Inscrit MH (1991)[3]
Site web www.souillac-sur-dordogne.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Lot
Ville Souillac
Coordonnées 44° 53′ 39″ nord, 1° 28′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Lot
(Voir situation sur carte : Lot)
Abbaye Sainte-Marie de Souillac
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Abbaye Sainte-Marie de Souillac
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Sainte-Marie de Souillac

L'abbaye Sainte-Marie de Souillac est une ancienne abbaye bénédictine située à Souillac dans le département du Lot.

Lorsque les bénédictins s'installent dans la plaine de Souillès - ainsi nommée d'un mot local « souilh » signifiant lieu boueux et marécageux -, ils remplacent une communauté fondée, d'après la tradition, par saint-Éloi. Les moines assèchent sans relâche et transforment le marécage en un riche domaine. Plusieurs fois ruinée et saccagée pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye se relève grâce à la ténacité des abbés, mais les guerres de Religion lui causent des dommages encore plus grands. Reconstruite au XVe siècle, et rattachée alors à la congrégation de Saint-Maur, l'abbaye cesse d'exister à la Révolution, ses bâtiments étant transformés en magasin des tabacs.

L'église abbatiale Sainte-Marie est devenue l'église paroissiale de Souillac, en lieu et place de l'église Saint-Martin, détruite lors des guerres de Religion.

Architecture

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Souillac, Abbaye Sainte-Marie

L'église remonte au XIIe siècle et s'apparente aux édifices de style byzantin tels que Périgueux avec la cathédrale Saint-Front et Cahors avec la cathédrale Saint-Étienne en connaissent, mais elle est plus évoluée dans ses formes, plus légère dans son élévation. De l'extérieur on admire un ravissant chevet aux absidioles pentagonales, et une étonnante tour. Le transept est particulièrement important, tandis que le chœur, polygonal, s'ouvre sur plusieurs chapelles.

À l'intérieur, des reliefs proviennent du projet avorté d'un grand porche occidental qui aurait dû ressembler à celui de Moissac et qui ne fut jamais réalisé. Ils présentent sur trois registres la légende de Théophile, qui vendit son âme au diable et la préparation au sacrifice d'Isaac. À droite (en regardant le portail), on observe le très curieux « pilier de Souillac », enchevêtrement impressionnant de monstres, à la finalité indéfinie faute de documents. Du même côté, on remarque la prodigieuse figure du prophète Isaïe, chef-d’œuvre de l’ensemble, et qui devrait être considérée comme une œuvre marquante de la sculpture mondiale.

L'église conserve des objets d'art de différentes époques et provenances. Il faut particulièrement noter sur la paroi nord, un tableau d'Eustache Le Sueur, un curieux et remarquable polyptyque de tradition médiévale datable au plus tôt de la première moitié du XVIIe s. et surtout une œuvre majeure de Théodore Chassériau, Le Christ au Jardin des Oliviers (1844). Un éclairage et une mise en valeur de ce tableau de grande qualité sont prévus dans un bref délai.

L'abbatiale possède aussi les restes d'un retable baroque, consistant en un tableau en bas-relief représentant Dieu le père bénissant, conservé dans l'antichambre de l'orgue. Probablement placé dans le registre supérieur d'un retable et surplombant la grande Crucifixion exposée dans la nef, ce bas-relief en bois doré et polychrome est apparenté stylistiquement aux œuvres de la famille Tournié de Gourdon.

De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy[4].

Le grand orgue

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Orgues de l'abbatiale Sainte-Marie de Souillac
Image illustrative de l’article Abbaye Sainte-Marie de Souillac
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Quercy
Département Lot
Commune Souillac
Édifice Abbatiale Sainte-Marie de Souillac
Latitude
Longitude
44° 53′ 38″ nord, 1° 28′ 38″ est
Facteurs
Construction Jean-Baptiste Stoltz, 1850
Restauration Daniel Birouste, 1988 et 2017
Caractéristiques
Jeux 17
Claviers 2 + 1 pédalier
Tuyaux nombre inconnu
Protection Logo monument historique Classé MH (1978)

L'église abbatiale possède un orgue conçu par Jean-Baptiste Stoltz, daté (à l'intérieur même du buffet) du , et classé le au titre des monuments historiques[5]. Il est représentatif de la facture d'orgue répondant aux usages de la vie paroissiale de la Restauration, avec les contraintes d'un budget modeste. Il a été restauré en 1988 par le facteur d'orgues Daniel Birouste, de Plaisance dans le Gers, puis a profité d'un relevage à l'automne 2017 grâce à l'action commune des Amis de l'orgue Stoltz de l'abbatiale de Souillac, des Amis d'Alain Chastagnol et de la municipalité.

Idéal pour la musique française du XIXe siècle, quoi que bridé par un pédalier court, l'orgue permet d'interpréter de nombreux répertoires de l'époque baroque à aujourd'hui.

Créée en 2003, sous l'égide de l'abbé Michel Friedrich, l'Heure d'Orgue est une animation estivale autour de cet instrument, organisée par les Amis de l'orgue Stoltz de l'abbatiale de Souillac : chaque année, entre cinq et huit concerts sont organisés, ainsi que des visites commentées. Depuis 2016, L'Heure d'Orgue est devenue une action culturelle de l'Association Les Amis d'Alain Chastagnol, association qui promeut la restauration et la valorisation de l'édifice.

Liste des titulaires

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Christophe Loiseleur des Longchamps, compositeur et chef de chœur, en est l'organiste titulaire depuis 1991.

L'orgue surmonte les sculptures du célèbre tympan roman. Il est posé sur une console en noyer soutenue par deux grandes volutes. Le buffet, d'époque Restauration, est en noyer et les tuyaux en étain poli. La façade se compose de trois tourelles sur consoles godronnées et de deux plates-faces exposant la Montre.

I. Grand Orgue II. Récit expressif Pédale

Bourdon 16
Bourdon 8
Salicional 8
Montre 8
Prestant 4
Nazard 2
2/3 Doublette 2
Plein-jeu
Cornet
Trompette 8
Clairon 4

Bourdon 8
Flûte 8
Flûte harmonique 8
Prestant 4
Cor anglais 16
Hautbois 8

en tirasse permanente

Cuillère d'expression
Cuillère appel d'anches
Cuillère appel d'anches
Cuillère accouplement I-II

Notes et références

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  1. « Église abbatiale Sainte-Marie », notice no PA00095262, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM46000291, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Anciens bâtiments conventuels de Sainte-Marie », notice no PA00095300, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Eglise abbatiale Sainte-Marie », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. « orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM46000291, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, consultée le 29 juin 2013.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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