Évangéliaire

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Couverture de l'évangéliaire d'Hugo d'Oignies, XIIIe siècle.

L'évangéliaire est un livre liturgique du christianisme qui contient la totalité ou une partie des Évangiles lus lors des célébrations liturgiques. Plusieurs variantes existent selon les différentes confessions chrétiennes.

Terminologie

Le nom « évangéliaire » provient du grec Εὐαγγέλιον[1]. Les terminologies latines et germaniques distinguent le livre destiné à la lecture liturgique, composé de péricopes tirées des Evangiles, appelé "evangelistarium", en allemand "Evangelistar", parfois en ancien français "evangeliste", du livre contenant le texte intégral des quatre évangiles ("liber evangeliorum", "evangelium", en allemand "Evangeliar").

Évangéliaire catholique latin

Dans le catholicisme de rite latin, l'évangéliaire est le livre liturgique destiné au ministre de la proclamation solennelle de l'évangile, en principe le diacre ou, à défaut, le prêtre. Il est distingué du missel et l'épistolier. Dans le rite romain ordinaire, toutes les péricopes bibliques sont généralement réunies dans un seul livre le lectionnaire. L'évangéliaire est porté en procession dans les messes solennelles. À la fin de cette lecture, les fidèles acclament la « Parole de Dieu » et le livre reçoit le baiser[2].

Jadis l'évangéliaire était enluminé, et parfois décoré avec des pierres précieuses. Ceci est dû au caractère qu'il revêt dans la liturgie de la parole. En effet, il apporte la Bonne nouvelle, autrement dit la parole du Christ[3]. Il est lu les dimanches et aux fêtes des saints, suivant le calendrier liturgique.

Lors de la Messe papale, on fait usage de deux évangéliaires. Le premier est utilisé par un diacre de rite romain qui chante l’Évangile en latin. Le second, par un diacre de rite byzantin (grec-catholique) qui chante l’Évangile en grec.


Évangéliaire orthodoxe et catholique oriental

Origine

L'évangéliaire tire son origine de la synthèse de deux façons de lire les textes bibliques selon les traditions hiérosolymitaine et constantinopolitaine[1]. Dans la tradition hiérosolymitaine, le Grand Lectionnaire de l'Église de Jérusalem date de la première moitié du Ve siècle et est probablement le plus ancien des proto-évangéliaires[1].

Dans la tradition byzantine, il existe à l'origine deux types de lectionnaires, les courts ne contenant que les lectures pour les samedis et dimanches et les longs contenant les lectures pour tous les jours de la semaine[4]. Job Getcha estime que le long lectionnaire est une forme complétée du courts qui s'est fait à partir du IXe siècle à la suite de la réforme stoudite préconisant l'ordo palestinen plutôt que celui de la Grande-Église[5].

Contenu

Dans la tradition byzantine, il existe deux sortes d'évangéliaires. L'évangéliaire de la première sorte est nommé Lectionnaire ou Aprakos (en). Il contient des portions d'évangiles lus en fonction du calendrier liturgique en commençant depuis Pâques[6]. Celui de la seconde sorte d'évangéliaire se nomme les Tétra-évangiles et comporte les quatre évangiles complets de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Cet évangéliaire est souvent annoté et indique quelle péricope est lue à quelle période de l'année[6].

Dans le lectionnaire prévu par le Typikon de la Grande Église, onze péricopes sont lues lors des matines dominicales. Elles se nomment les onze évangiles de la Résurrection. On les retrouve aussi dans le lectionnaire arménien et le grand lectionnaire de l'Église de Jérusalem. Le tableau suivant dresse la liste de ces onze péricopes selon le Typikon de la Grande Église[7] :

no  Péricope
1 Mt 28,16-20
2 Mc 16,1-8
3 Mc 16,9-20
4 Lc 24,1-12
5 Lc 24,21-35
6 Lc 24,36-53
7 Jn 20,1-10
8 Jn 20,11-18
9 Jn 20,19-31
10 Jn 21,1-14
11 Jn 21,14-25

Notes et références

  1. a b et c Job Getcha, Le Typikon décrypté, p. 60
  2. Pierre Jounel, Missel du dimanche, p. 354
  3. Pierre Faure, « De l'autel à l'ambon, le cérémonial de l'évangéliaire », Chroniques d’art sacré, no 85,‎ , p. 11-12 (lire en ligne)
  4. Job Getcha, Le Typikon décrypté, p. 61
  5. Job Getcha, Le Typikon décrypté, p. 62
  6. a et b Job Getcha, Le Typikon décrypté, p. 63
  7. Job Getcha, Le Typikon décrypté, p. 66

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Job Getcha, Le Typikon décrypté : Manuel de liturgie byzantine, Paris, Cerf, coll. « Liturgie » (no 18), , 1re éd., 352 p. (ISBN 978-2-204-08901-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Jounel (présenté par), Missel du dimanche : Texte liturgique officiel, Paris, Mame-Desclée, , 1233 p. (ISBN 978-2-7189-0705-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Voir aussi

Articles connexes

Manuscrit     Date présumée
Évangéliaire Barberini VIIe siècle
Livre de Durrow VIIe siècle
Évangiles de Lindisfarne fin VIIe ou début VIIIe siècle
Évangéliaire de Lorsch entre 778 et 820
Livre de Kells 820
Codex Aureus de St Emmeran    870
Évangéliaire de Landévennec fin IXe ou début Xe siècle
Évangéliaire d'Otton III fin Xe ou début XIe siècle
Évangéliaire de Liuthar fin Xe ou début XIe siècle
Évangéliaire de Morienval Xe siècle
Évangéliaire de Reims partie vers 1030 et partie en 1389
Évangéliaire de Sion XIIe siècle
Évangéliaire de Mayence 1250
Codex Assemanius XIe siècle

Livres de péricopes

Liens externes

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