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Hépatite D

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Hepatitis delta virus
Description de cette image, également commentée ci-après
Représentation schématique du virion du Virus de l’hépatite D.
Classification ICTV
 Rang ' royaume ' non reconnu  incertae sedis
Famille incertae sedis
Genre Deltavirus

Espèce

Hepatitis delta virus
ICTV 1993[1]

L’Hépatite D est une maladie provoquée par un petit virus à ARN circulaire (virus de l'hépatite delta ou virus de l'hépatite D, Hepatitis delta virus, HDV). Le HDV est considéré comme un sous virus satellite, car il ne peut se propager qu’en présence d'un autre virus, notamment le virus de l'hépatite B (HBV)[a]. La transmission du HDV peut se produire soit par le biais d’une infection simultanée par le HBV (co-infection) soit par infection d'une personne déjà porteuse du virus de l'hépatite B (surinfection). Qu’il s’agisse d’une co-infection ou d’une surinfection le HDV est responsable de complications plus graves qu’en cas d'infection par le VHB seul. Parmi ces complications on cite une probabilité plus élevée de développer une insuffisance hépatique dans les infections aiguës et un risque accru de développer un cancer du foie dans les infections chroniques. En combinaison avec le virus de l'hépatite B, l'hépatite D est responsable du plus haut taux de mortalité de toutes les hépatites virales soit 20 %[4].

Structure du génome et similitudes avec les viroïdes

Le génome du HDV se présente sous la forme d’un simple brin d’ARN circulaire et fermé, enroulé dans le sens négatif. En raison d'une séquence de nucléotides qui est à 70 % auto-complémentaire, le génome du HDV forme une structure d’ARN partiellement à double brin qui est décrit comme une structure en bâtonnet. Avec un génome d'environ 1 700 nucléotides, le HDV est le plus petit « virus » connu capable d’infecter des animaux. Toutefois, il a été suggéré que le HDV pouvait trouver son origine dans une classe de virus infectant les plantes et appelés viroïdes. Les preuves avancées à l'appui de cette hypothèse découlent du fait que le HDV et les viroïdes ont une structure de simple brin d’ARN circulaire et fermé en forme de bâtonnet. De même, le HDV et les viroïdes contiennent des séquences d'ARN capables d’exercer l’activité catalytique des structures qu’on appelle les ribozymes. Au cours de la réplication virale, ces ARN catalytiques sont nécessaires pour produire des copies unitaires de fragments d’ARN du génome avant de les assembler. Enfin, ni le HDV ni les viroïdes ne sont capables d’encoder leurs propres polymérases. À défaut, pour leur réplication les viroïdes et le HDV ont besoin d'un hôte dont ils peuvent utiliser la polymérase d'ARN comme matrice. Sur la base de preuves indirectes, l'ARN polymérase II a été impliquée dans la réplication du HDV. Normalement, l'ARN polymérase II utilise l'ADN comme substrat et produit des ARNm. Par conséquent, si le HDV utilise effectivement l'ARN polymérase II au cours de sa réplication, il serait le seul agent pathogène connu capable de convertir une polymérase ADN dépendant en polymérase ARN dépendant.

Antigènes Delta

Une différence significative entre les viroïdes et le HDV est le fait que, alors que les viroïdes ne produisent pas de protéines, le HDV produit deux protéines appelées le petit et le grand antigène delta (HDAg-S et HDAg-L, respectivement). Ces deux protéines sont produites à partir de l’ouverture et de la lecture d'une seule matrice. Ils sont identiques pour 195 acides aminés et ne diffèrent que par la présence de 19 acides aminés supplémentaires, à l’extrémité C du HDAg-L. Bien qu'elles aient 90 % de leurs séquences identiques, ces deux protéines jouent des rôles différents au cours d'une infection. Le HDAg-S est produit dans les premiers stades de l’infection et il est indispensable à la réplication virale. HDAg-L, en revanche, est produit pendant les dernières étapes de l’infection, il agit comme un inhibiteur de la réplication virale, et il est indispensable pour l'assemblage des particules virales.

Notes et références

Notes

  1. Le virus de l'hépatite D est capable, in vitro comme in vivo, d'utiliser l'enveloppe d'autres virus que le VHB, comme le virus de l'hépatite C, et même des virus d'autres genres, comme le virus de la dengue[2],[3].

Références

  1. ICTV. International Committee on Taxonomy of Viruses. Taxonomy history. Published on the Internet https://talk.ictvonline.org/., consulté le 28 février 2021
  2. « L'hépatite D, un virus qui en utilise d'autres », sur CNRS, (consulté le ).
  3. (en) Jimena Perez-Vargas, Fouzia Amirache, Bertrand Boson, Chloé Mialon, Natalia Freitas et al., « Enveloped viruses distinct from HBV induce dissemination of hepatitis D virus in vivo », Nature Communications, vol. 10,‎ , article no 2098 (DOI 10.1038/s41467-019-10117-z).
  4. Stéphane Biacchesi, Christophe Chevalier, Marie Galloux, Christelle Langevin, Ronan Le Goffic et Michel Brémont, Les virus : Ennemis ou alliés ?, Versailles, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 112 p. (ISBN 978-2-7592-2627-6, lire en ligne), IV. Pourquoi certains virus sont-ils dangereux ?, chap. 11 (« Y a-t-il beaucoup d'hépatites virales dans le monde ? »), p. 100, accès libre.

Référence biologique

Liens externes