Église Notre-Dame-des-Victoires de Tataouine

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Église Notre-Dame-des-Victoires de Tataouine
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame-des-Victoires de Tataouine
Église de Tataouine dans les années 1920.
Présentation
Culte Catholicisme
Début de la construction 1916
Fin des travaux 1918
Géographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Tataouine
Ville Tataouine
Coordonnées 32° 55′ 35″ nord, 10° 26′ 39″ est

Carte

L'église Notre-Dame-des-Victoires de Tataouine (arabe : كنيسة نوتردام دو لا فكتوار بتطاوين), située dans la ville de Tataouine en Tunisie, est une ancienne église catholique construite en 1918, à l'époque du protectorat français, par les soldats des bataillons d'infanterie légère d'Afrique.

Construction de l'église[modifier | modifier le code]

Construite à l'origine pour y caserner les bataillons disciplinaires de l'armée française, la ville originellement appelée Foum Tataouine n'a pas vocation à devenir un centre administratif. Elle fait partie de la région appelée Territoires du Sud, restée sous administration militaire jusqu'à l'indépendance de la Tunisie. Du point de vue religieux, elle fait partie de la paroisse de Gabès qui comprend tout le sud de la Tunisie. C'est pourquoi les soldats français en poste dans le sud ne peuvent compter que sur le soutien spirituel des aumôniers militaires.

L'arrivée du père Gabriel Deshayes en va bouleverser cette situation. Affilié à la congrégation de Notre-Dame de Sion, il sillonne le sud du pays pendant deux ans. Nommé aumônier militaire à la tête de cet immense territoire en , il vend tous les biens qu'il possède pour les consacrer à la construction d'églises.

Le , il pose la première pierre de la chapelle de Foum Tataouine. Se faisant architecte, maçon et entrepreneur, il est aidé dans ses travaux par les soldats du camp malgré la situation conflictuelle que traverse la région. Dès le , le clocher est terminé et les cloches se font entendre. Les premiers offices peuvent être dits en 1917 mais il faut attendre pour que l'église soit bénie par Jean Joseph Tournier[1].

L'édifice est constitué d'une nef unique avec transept. C'est une architecture rarement adoptée en Tunisie. On ne la trouve que dans les églises de Mateur, Enfidaville et Souk El Arba. La plupart des autres églises en zone rurale, bien qu'à nef unique, sont dépourvues de transept[2]. Comme beaucoup d'églises affectées par le manque de ressources financières, elle est surmontée d'un clocher-arcade comme à Porto Farina, Tinja, Sainte Marie du Zit, Saïda, Ebba Ksour, Le Kef, Le Sers, Mdhilla, Moularès, Redeyef ou Médenine[3].

Sur les 8 000 francs qu'a coûté la construction de l'édifice, le père Deshayes en a financé la moitié[4]. En , il s'installe à Médenine puis à Zarzis en 1920, d'où il continue à desservir toutes les églises qu'il a construites jusqu'à son décès en 1926. Ses successeurs finissent par regagner Gabès et renoncent à desservir régulièrement ces églises éloignées et difficiles d'accès[5].

Bâtiment après l'indépendance[modifier | modifier le code]

L'église de Tataouine n'est pas mentionnée dans le modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le par lequel la quasi-totalité des églises de Tunisie sont cédées au gouvernement avec l'assurance qu'elles ne seront utilisées qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec leur ancienne destination[6].

Elle est actuellement convertie en caserne[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 300Voir et modifier les données sur Wikidata.
  2. Saloua Ouerghemmi, Les églises catholiques de Tunisie à l'époque coloniale : étude historique et architecturale, Tours, Université de Tours, , p. 261Voir et modifier les données sur Wikidata.
  3. Ouerghemmi 2011, p. 272.
  4. Dornier 2000, p. 300.
  5. Dornier 2000, p. 301.
  6. « Modus vivendi entre le Saint-Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le ).
  7. Ouerghemmi 2011, p. 388.