Yvonne Daunt

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Yvonne Daunt
Yvonne Daunt, 1919
Biographie
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Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
San FranciscoVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Père
John Daunt (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
John Daunt (en) (grand-père paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Yvonne Daunt (17 août 1899 - 26 avril 1962) est une danseuse de l'Opéra de Paris des années 1920, nommée Étoile de l'Opéra de Paris en 1920. Rythmicienne, elle danse pieds nus comme Isadora Duncan[1],[2].

Famille[modifier | modifier le code]

Yvonne Rochefort Daunt souvent décrite comme irlandaise, parfois comme canadienne[3] ou anglaise[4], est née à Paris de parents mariés en Australie[5]. Elle est la fille de John Hubert Edward Daunt et Winnifred Amy Travers Daunt. Son père, un anglais né en Inde[6], a joué au golf pour la Grande-Bretagne aux Jeux olympiques d'été de 1900 à Paris, sa mère est née en Australie. Son grand-père, John Daunt, a reçu la Croix de Victoria pour son service en Inde[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Née à Paris, Yvonne Daunt passe sa jeunesse au Japon, puis revient à Paris. En 1916, elle danse au Palais de Glace, au rond point des Champs-Élysées[7]. Elle est engagée par Jacques Rouché pour la nouvelle classe d'eurythmique du corps de ballet de l'Opéra de Paris fin 1917; première danseuse en 1918, danseuse étoile en 1920.

Yvonne Daunt est une danseuse formée à la fois à la tradition du ballet classique et aux eurythmies. La technique de Daunt mélange le style « grec » aux pieds nus avec le travail traditionnel de la pointe et de la demi-pointe[2].

« C'est une véritable artiste », remarque un critique en 1919 ; « Elle affiche beaucoup d'inspiration et une forte personnalité, ainsi qu'une technique [sic] impeccable[8]». Ses costumes minimalistes sont considérés comme « surprenants » pour l'époque[9].

Elle apparaît dans Castor et Pollux en 1919, dans le rôle de l'Esprit de feu, incarnant la soif du désert dans Antar en 1921[10],[11], dans Les Troyens[12],[13], et dans Ascanio[14], la même année.

Elle remplace Ida Rubinstein dans le rôle-titre de La Tragédie de Salomé en 1922[15],[16] et danse le rôle de la Source dans le ballet Frivolant, de Jean Poueigh et Pierre Hortala, la même année[17],[11], dans Padmâvatî en 1923.

Elle participe aux premières Sunshine Matinees, fondée en 1919 par Dorothy Claremont et Phillip J. S. Richardson (en) pour montrer le développement de la danse en Angleterre, au Queen's Theatre de Londres le 25 novembre 1919[18].

En 1922, elle est engagée pour danser au Coliseum Theatre à Londres où elle se blesse[19].

En 1923, elle chorégraphie une série de danses sur la musique du compositeur américain Henry Cowell[20],[21].

Elle quitte l'Opéra en 1924, au moment de son mariage. Dans les années 1930, elle vit à Sydney et enseigne la danse[22],[23]. « Je me rends compte maintenant que le succès de mon travail d'élévation est dû à la vie en plein air que je menais étant jeune », déclare-t-elle à un journal en 1935, faisant référence aux avantages de son éducation australienne pour une carrière dans la danse[24].

Iconographie[modifier | modifier le code]

Yvonne Daunt par Charles Gir

Marguerite Milward (en) et Louise Ottensooser, deux élèves d'Antoine Bourdelle, réalise un buste en plâtre d'Yvonne Daunt pour le Salon des Tuileries 1923[25],[26]. A Paris, Yvonne Daunt est dessinée par Charles Gir et elle rencontre Henri Matisse qui fait son portrait en cadeau de mariage en 1924[27].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Yvonne Daunt s'est mariée deux fois. Son premier mari est Allan Stein, neveu de Gertrude Stein[28]. Ils ont un fils, Daniel, né en 1927[29]. Ils divorcent en 1930 et se remarient tous les deux. Son deuxième mari est Carleton Graves[30]. Yvonne Daunt Graves est décédée en 1962, à l'âge de 62 ans. Sa tombe est avec celle de son second mari au cimetière national de San Francisco[31].

Elle est aussi une grande amie d'Anatole France pendant ses années à Paris[30].

Sa nièce, Sybella Daunt Blencowe, commande, en Australie, un spectacle de danse intitulé « Forgotten Interlude » en 2009, en son hommage[32].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « La Rampe », sur Gallica, (consulté le )
  2. a et b (en) Samuel Dorf, Performing Antiquity, New York, Oxford University Press (lire en ligne)
  3. (en) "Canadian Dancer Stars in Paris" Chillicothe Gazette, 28 juillet 1922, via Newspapers.comAccès libre
  4. (en) « Fame Of English Dancer », Kalgoorlie Miner,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (en) « Family Notices », Australasian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) John Daunt, Sports Reference.
  7. « Le Figaro », sur Gallica, (consulté le )
  8. (en) Margaret MacRea, "Hundreds Turned Nightly from Doors of Paris's Music Temples" Musical America (11 January 1919): 28.
  9. (en) "Clothes Do Not Hamper Parisian Dancing Sensation" Escanaba Morning Press, 7 aout 1921, p. 14. via Newspapers.comAccès libre
  10. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  11. a et b Garafola 2015.
  12. « Paris-midi », sur Gallica, (consulté le )
  13. "Paris" The Musical Times (1 August 1921): 588.
  14. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  15. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  16. La Revue de Paris, (lire en ligne)
  17. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  18. (en) George Buckley Laird Wilson, A dictionary of ballet, New York :, Theatre Arts Books, (ISBN 978-0-87830-039-6, lire en ligne)
  19. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )
  20. (en) Dance Scope Spring 1966: Vol 2 Iss 2, American Dance Guild Incorporated, (lire en ligne)
  21. Joel Sachs, Henry Cowell: A Man Made of Music, Oxford University Press, 2015, pp. 119, 122, 209. (ISBN 9780190227920)
  22. (en) « Yvonne Daunt in Sydney 1935-36 », The Sydney Morning Herald,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) « Madame Yvonne Daunt, une star du Ballet Parisien », Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en) « Dance News and Gossip », Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. (en) « The Chicago tribune and the Daily news, New York », sur Gallica, (consulté le )
  26. « Revue du vrai et du beau », sur Gallica, (consulté le )
  27. (en) John Klein et Henri Matisse, Matisse Portraits, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-08100-8, lire en ligne)
  28. (en) Linda Wagner-Martin, Favored strangers : Gertrude Stein and her family, New Brunswick, New Jersey, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-8135-2169-5 et 978-0-8135-2474-0, lire en ligne)
  29. (en) Ulla E. Dydo et William Rice, Gertrude Stein: The Language That Rises: 1923-1934, Northwestern University Press, (ISBN 978-0-8101-2526-1, lire en ligne)
  30. a et b (en) « Ballerina from Paris », Sun,‎ (lire en ligne, consulté le )
  31. (en) « Yvonne Daunt Graves | 17 Aug 1899 - 26 Apr 1962 | burial record | BillionGraves », sur BillionGraves (consulté le )
  32. (en) « Works », sur pryingeye (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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