Charles Gir

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Charles Gir
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 57 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Charles-Félix Girard
Nationalité
Activités
Formation
Conjoint
Enfant

Charles-Félix Girard, dit Charles Gir ou Ch. Gir, est un artiste peintre, sculpteur, dessinateur, affichiste et caricaturiste français, né le à Tours, mort le à Bordeaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

École Boulle, Paris

Né du mariage de Félix André Girard (1853-?) et de Denise Léonide Charlotte Gence (1862-1925), Charles Gir est employé d'une librairie de Tours avant de s'échapper à vélo à Paris où il suit les cours de l'École Boulle et de l'École supérieure de dessin et de modelage Germain-Pilon[1]. Il commence rapidement à fréquenter l'Opéra Garnier avec une assiduité quotidienne qui durera dix-sept années (il y rencontrera son épouse Jeanne Fusier-Gir)[2]pour devenir un peintre et un caricaturiste très en vogue au moment de la Belle Époque et jusque dans les années 1920.

Installé au 17, Rue Catherine-de-La-Rochefoucauld dans le 9e arrondissement de Paris[3], il commence à se faire connaître grâce à des affiches de théâtre ; il illustre également plusieurs ouvrages littéraires, dont Chantecler, d'Edmond Rostand.

Il monte un atelier de productions graphiques regroupant des dessinateurs, l'« Atelier Charles Gir » à partir de 1900[4]. Il travailla pour L'Assiette au beurre et pour Paris-Journal[5], entre autres périodiques, et il est sans doute à l'origine du mensuel illustré Comica (1908-1909)[6].

Le Théâtre national ambulant de Firmin Gémier, 1911

Charles Gir accompagne en 1911 la tournée du Théâtre national ambulant de Firmin Gémier (un théâtre de 1.650 places déplacé par voie de chemin de fer)[7],[8] et en demeure un témoin essentiel en en rédigeant le Journal de route qu'il publie dans Comœdia[9].

Hôtel des Roches Noires, Trouville-sur-Mer
La Pointe du Raz

Il est l'auteur des trois frises qui ornent le hall de l'immeuble Les Roches Noires à Trouville-sur-Mer, qui était un hôtel de luxe, et qui fut vendu par lots d'appartements après la Seconde Guerre mondiale.

Après un séjour en 1926 au Maroc, notamment à Marrakech, qui nous est restitué par des toiles et des aquarelles figurant dans l'œuvre peint[10], Charles Gir acquiert un atelier à Grisy-les-Plâtres[11] : « Mes parents ont acheté cette ferme de village en 1929, confirme le fils de l'artiste. Mon père a tout de suite pris possession de l'écurie dont il a triplé le volume en supprimant les greniers. Il a éclairé ce vaste espace en découpant, dans le toit, des verrières qui le reliaient au ciel. il avait ainsi aménagé sont nid de travail, de rêve et de vie »[12]. Si depuis là il dessine et peint dans les années 1930 des vues des villages voisins (les églises de Bréançon, Livilliers, Theuville), nous sont alors évoqués, encore par son fils, ses fréquents séjours en Bretagne : « Il portait une vareuse de pêcheur breton faite par la couturière de Saint-Guénolé dans de la toile de voile rouge-saumon, selon la coutume de ce pays de mer sauvage. Dans ma petite enfance, nous allions souvent à la Pointe du Raz ; les peintres aimaient les couleurs changeantes de la Bretagne, bousculées par le vent violent. Mon père aimait aussi les pêcheurs aux gestes lents et mesurés, les femmes vêtues de noir et coiffées de dentelles qui s'agrippaient à la terre de la lande pour retrouver les moutons cachés dans la bruyère et les ajoncs. Il se liait facilement, dessinait tout le temps, dans les dunes, sur les rochers, aux kermesses, au bistro »[12].

Également sculpteur, Charles Gir est l'auteur d'un Don Quichotte qu'il avait terminé avant de mourir en 1941, mais qui n'a pu être livré à son commanditaire, la famille régnante d'Espagne d'avant la Guerre civile[13]. Il en a été édité un bronze actuellement exposé à Cergy depuis 1978[14]. Gir signe également le monument commémoratif de Giacomo Meyerbeer à Spa[15], le musicien ayant effectué plusieurs séjours dans cette ville d'eaux très en vogue à l'époque[16].

Il épousa le 12 octobre 1911 la comédienne Jeanne Fusier-Gir (1885-1973) qui joua beaucoup dans le répertoire de Sacha Guitry et dont la filmographie prolifique court de 1909 à 1966[17]. Ils eurent deux enfants : une fille, Françoise et un fils, François Gir (1920-2003) qui fut réalisateur de cinéma et de télévision[18]. Charles, mort à l'hôpital de Bordeaux le 22 mars 1941, Jeanne et François sont tous trois inhumés au cimetière de Grisy-les-Plâtres où ils possédaient une résidence secondaire.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Dessins de portraits[modifier | modifier le code]

Charles Gir a dessiné de nombreux portraits dont ceux de Pierre Alcover, Alexandre Arquillière, Joséphine Baker, Henri Bernstein, Richard Boleslawski, Aïda Boni, victor Boucher; Damia[19], Lucienne Bréval, André Brulé dans le rôle d’Arsène Lupin au Théâtre de l'Athénée, Francis Carco[20], Charlotte Clasis, Jean Cocteau, Yvonne Daunt, Maurice Donnay, Dorville, Dranem, Alexandre Dréan, Charles Fallot, Maurice de Féraudy, Catherine Fonteney, Jeanne Fusier-Gir, André Gailhard, Firmin Gémier, Régis Gignoux, Georges Grand[21], Edmond Guiraud, Tamara Karsavina, André de Lorde, Jacques Louvigny, Andrée Marly dans La Revue au Bataclan[22], Andrée Mégard, Yves Mirande, Paul Mounet, Gabriel Nigond, Jean Noté, Anna Pavlova, Raymond Poincaré, Jacques Richepin, François Ruhlmann, Saint-Georges de Bouhélier, Saint-Granier, Gabriel Signoret dans le film La Rafale de Jacques de Baroncelli en 1920, Aimée Tessandier, Marie Ventura, Maurice Yvain, Carlotta Zambelli.

Sculptures[modifier | modifier le code]

Le gorille et la femme, Casino de Paris, 1925

Affiches[modifier | modifier le code]

Contributions bibliophiliques[modifier | modifier le code]

  • Alfred Edwards, Clique Claques - Album de romances illustrées sur les célébrités contemporaines, portraits dessinés par Charles Gir de Giovanni Boldini, Alfred Capus, Maurice de Féraudy, Jean-Louis Forain, Ève Lavallière, Octave Mirbeau, Pie X, Auguste Rodin, Sarah Bernhardt, Sem, Tristan Bernard, Jean Schmit éditeur, Paris, 1912.
  • Maurice Dekobra, Les Halles, 33 lithographies de Charles Gir, 300 exemplaires numérotés, André Delpeuch éditeur, Paris, 1924[28].
  • Maurice Dekobra, Luxures (poèmes), illustrations de Charles Gir, Éditions d'art des Tablettes, Paris, 1924.
  • André Sauger, La vie est belle, 51 dessins de Charles Gir, édition originale constituée de 120 exemplaires numérotés, André Delpeuch éditeur, Paris, 1927.
  • Anna Johnsson (1885-1975), danseuse-étoile de l'Opéra de Paris, Chaussons roses et tutus blancs - Mémoires, André Delpeuch éditeur, Paris, 1930.
  • Charles Gir (texte et dessins), La Halle aux vins, lithographies sur le thème des vignerons et du vin, 52 feuillets sous chemise-couverture, 300 exemplaires numérotés et signés, 1939.

Œuvre disparue[modifier | modifier le code]

Charlles Gir, à l'instar de Paul Colin et Marcel Vertès, a par une peinture sur panneau mural contribué en 1928 aux ornements du théâtre du Perchoir, au 43 rue du Faubourg-Montmartre à Paris, dans le cadre des travaux de rénovation et de réouverture de celui-ci sous le nom de théâtre de la Caricature. Le site est aujourd'hui disparu[29].

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Un artiste original qui a traité avec une indulgence narquoise tous les sujets, la guerre, le théâtre, la mode, la politique. Ami de Raoul Dufy, de Jehan Rictus, de Francis Carco et de Roland Dorgelès, peintre et sculpteur, Gir est avant tout illustrateur, et ses affiches de théâtre sont bien connues. Cette discipline du graphisme ferme et ces couleurs en aplats, peu nombreuses, donnent un caractère particulier à ses scènes familières à la gouache ou à l'huile. » - Géral Schurr[31]
  • « Il réalisa de nombreux croquis de danseuses et de caricatures, les portant, après les spectacles de sa femme, aux journaux auxquels il collaborait. Il se fit surtout connaître pour ses affiches de théâtre. » - Dictionnaire Bénézit[2]

Conservation[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Espace public[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • La Maison des associations de Grisy-les-Plâtres, inaugurée en septembre 2012, a reçu le nom de « Charles Gir, peintre-sculpteur et Jeanne Fusier-Gir, comédienne »[44].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Les Trésors de Gamaliel, "La Ballerine" de Charles Gir
  2. a b c et d Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.6, p. 165.
  3. a b et c Albert de Pouvourville (préface), Salon des artistes français - Société coloniale des artistes français, catalogue de l'exposition, Grand Palais, Paris, 1924, n°146 p. 19
  4. Notice de la BNF, en ligne.
  5. André Warnod, « Lettre à Andrée Cahen-Berr, 5 septembre 1914 », Correspondances de guerre 1914-1918
  6. « Comica », in Dico Solo, 2004.
  7. Catherine Faivre-Zellner, « Le Théâtre National Ambulant Gémier » (chapitre IV), Firmin Gémier, Presses universitaires de Rennes, 2006
  8. Langdon Brown, « Firmin Gémier's Théâtre National Ambulant », Cambridge University Press, 21 octobre 2010
  9. Charles Gir, « Journal de route », Comœdia, 23 août 1911]
  10. a et b François Gir (notice biographique établie par le petit-fils de l'artiste), Catalogue de l'atelier Charles Gir, Aponem, 15 décembre 2022
  11. Nos artistes - Charles Gir, peintre, sculpteur (1883-1941), Commune de Grisy-les-Plâtres
  12. a et b François Gir, Charles Gir, mon père, archives de Grisy-les-Plâtres, novembre 2019
  13. a b et c Charles Girard ouvre les portes de l'atelier de son grand-père Charles Gir à Grisy-les-Plâtres, reportage, vià95, juin 2011
  14. Voir photos sur Cergirama, blog en ligne de la ville de Cergy.
  15. a et b E-Monumen, Monument a Giacomo Mayerbeer, Spa
  16. a et b Connaître la Wallonie, Charles Gir
  17. Caroline Hanotte, « Jeaanne Fusier-Gir », Mémoires de guerre, 8 septembre 2019
  18. Stephan Guérard, « François Gir », Les gens du cinéma
  19. Bibliothèque nationale de France; Damia par Charles Gir
  20. Bibliothèque nationale de France, "Francis Carco", dessin de Charles Gir
  21. Bibliothèque nationale de France, "Georges Grand", dessin de Charles Gir
  22. [htps://gallica.bnf/ark:/12148/btv1b53140742x.item Bibliothèque nationale de France, Andrée Marly par Charles Gir]
  23. « "Le ballet de Coppélia", statuettes de Charles Gir », reproduites dans la revue Musica, n°93, juin 1910
  24. a et b Historial de la Grande Guerre, Les monuments aux morts
  25. « Variétés - Ancêtres de la "Roulante" », Le Chasseur français, n°596, février 1940, p. 126
  26. « Charles Gir, le dandy parisien », Les Trésors de Gamaliel
  27. Patrick Deburaux, catalogue de la collection Pierre Tchernia, Drouot-Richelieu, 13 octobre 2017
  28. Paris-libris, Les Halles, présentation du livre
  29. André Warnod, « Variétés - Les peintres chez Thalie », Les Annales politiques et littéraires, 15 novembre 1928
  30. Aponem, La belle vente, catalogue incluant l'atelier Charles Gir, décembre 2022
  31. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 445.
  32. Brooklyn Museum, Charles Gir dans les collections
  33. Association de la Régie Théâtrale, présentation des collections
  34. Bibliothèque nationale de France, 108 dessins et caricatures de Charles Gir
  35. Musée du Barreau de Paris, Zoom sur "l'avocat" par Charles Gyr
  36. Musée Carnavalet, "Portrait en pied de Max Dearly" dans les collections
  37. Musée Carnavalet, "Loterie nationale" dans les collections
  38. Musée de Montmartre, présentation des collections
  39. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1985, vol.6, p. 115-116.
  40. a et b Université de Lille, Les monuments aux morts - Charles Gir (Charles Félix Girard dit)
  41. Les monuments aux morts sculptés en France : Jura, Saint-Amour
  42. Archives départementales de la Somme, Photographie montrant Charles Gir dans son atelier en train de sculpter "La mère éplorée du monument aux morts de Saint-Amour (Jura)
  43. Laurent Maillaud, « Mémoire de pierres », Vouvray Patrimoine, 23 avril 2015
  44. « Grisy-les-Plâtres : inauguration de la Maison Jeanne-Fusier-Gir-et-Charles-Gir », VOmews - L'actualité du Val-d'Oise, 17 septembre 2012

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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