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Histoire des sourds en France
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Date À partir du 1759
Lieu Drapeau de la France France
Chronologie
Avant 1759 Origines
1759-1834 Structuration
1834-1880 Émergence
1880-1920 Ére des luttes
1920-1975 Ére de deni
1975-2005 Réveil sourd
A partir du 2000 Actualité

Cet article traite de l’histoire des sourds, en France.

Origines[modifier | modifier le code]

L'histoire des sourds en époque préhistoire sourde est imprécis et incomplète alors on s'intéresse à l'article histoire des sourds, c'est en général.

Les débuts de traces[modifier | modifier le code]

La princesse écossaise sourde, Jeanne Stuart vit en France entre 1445 et 1457. Elle avait été promise au dauphin de France mais le mariage n'a pas eu lieu[réf. nécessaire].

Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan

Vers 1595, Michel de Montaigne déclare d'avoir vu des muets qui se communiquent par les signes: « nos muets disputent, argumentent, et content des histoires par signes ? J’en ay veu de si souples et formez à cela, qu’à la verité, il ne leur manquoit rien à la perfection de se sçavoir faire entendre. »[1]

Au XVIIIe siècle, à Amiens, un sourd de naissance, Étienne de Fay dit « le vieux sourd d’Amiens », parvenu à être professeur, architecte et dessinateur, faisait l’école en gestes à des enfants sourds dans l'Abbaye Saint-Jean[2].

Le même époque, l'auteur Pierre Desloges, relieur de métier et colleur de papier pour meubles, devenu sourd à l’âge de sept ans, établit clairement qu’une langue des signes structurée était couramment utilisée en France. Mais les sourds étant isolés, elle est faiblement uniforme, et plus grave, nombre de sourds n’y ont pas accès, se retrouvant sans langue et sans éducation.

Structuration (1759-1834)[modifier | modifier le code]

Ouverture de la première école pour les sourds[modifier | modifier le code]

Charles-Michel de L'Épée, le vrai nom de l'Abbé de L'Épée

Entre 1760 et 1762, l'abbé de L'Épée découvre des deux sœurs sourdes qui communiquent entre elles par la langue des signes. Leur mère lui explique que leur précepteur, le père Simon Vanint, est décédé en 1759. L'abbé décide lui remplacer pour enseigner aux sœurs et sa maison se transforme en école gratuite destinée aux sourds. Première temps, l'abbé apprend les signes par les sœurs sourdes et il crée les signes méthodiques[3]. Depuis la création de l'école, il accueille jusqu'à 60 élèves. Grâce aux deux sourdes, l'abbé de l'épée est mondialement connu dans l'enseignement de la langue des signes. Il eut 19 disciples qui fondent plus tard 17 écoles pour les sourds[réf. nécessaire].

Roch-Ambroise Cucurron Sicard devient le directeur de l'école de sourds-muets de Bordeaux en 1786. Il s’agit la deuxième école national pour l’éducation des sourds qui fut fondé le 20 février 1786, dans le quartier Saint-Serin sous les auspices de l’archevêque Jérôme Champion de Cicé qui en confia la direction à Roch Ambroise Sicard, l’un des meilleurs disciple de Charles-Michel de L'Épée. L'école de Paris étant uniquement réservé à l’éducation des garçons, et celui de Bordeaux dédié à l’éducation des filles.

Révolution française[modifier | modifier le code]

Le mai 1789, la révolution française commence. L'abbé de L'Épée meurt le 23 décembre 1789. Début de 1790, l’abbé Sicard prends le relais de l’abbé Masse, le remplaçant de l’abbé de L’Épée et, en avril 1790, le laïc Jean de Saint-Sernin (1741-1816) remplace l’abbé Sicard pour diriger l’institut des sourdes-muettes de Bordeaux jusqu’à sa mort.


L’abbé Sicard est incarcéré à l'Abbaye le 26 août 1792[4]. Reconnu comme prêtre bienfaisant grâce à l'horloger Monnot, il échappe aux massacres de Septembre[5].

Un décret de la Convention, en date du 12 mai 1793, met deux écoles pour les sourds « sous la protection spéciale de la nation ».

L'Institut national de jeunes sourds de Paris est créé le 4 avril 1794.

Menacé de déportation au 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il se cache pendant deux ans, jusqu'au 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799). Il devient membre de l'Institut de France en 1795 et de l'Académie française en 1803.

Le 25 février 1805, le pape Pie VII visite l'institution des sourds-muets de Paris sous la direction de l'abbé Sicard

Le samedi 25 février 1805, le pape Pie VII avec cinq cardinaux, des prélats romains et des évêques français, visitent l'institution des sourds-muets de Paris[6].

Expansion ou Essor d’éducation en langue des signes[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

David Comberry René Dunan Claudius Forestier

Rencontre de Thomas Hopkins Gallaudet[modifier | modifier le code]

Pendant les Cent-Jours, en mai 1815, l’abbé Sicard, Jean Massieu et Laurent Clerc quittent la France pour gagner l'Angleterre[7]. Ils font une démonstration des méthodes d’enseignements des jeunes sourds à Londres, ils font la rencontre de Thomas Hopkins Gallaudet, pasteur américain venu des États-Unis pour découvrir un moyen de donner des instructions aux sourds[8]. Le 22 aout 1816, Laurent et Sicard accompagne Thomas Hopkins Gallaudet en France[9]. Laurent accepte peu de temps après la demande de ce dernier de le suivre aux États-Unis pour trois ans[10] où ils fonderont la première école pour sourds, impulsant ainsi l’élan qui permettra à l'un des fils de Thomas Gallaudet, Edward Miner Gallaudet de créer l’université du même nom.

Éducation bilingue[modifier | modifier le code]

Roch-Ambroise Auguste Bébian

Roch-Ambroise Auguste Bébian

theatre sourd

Émergence (1834-1880)[modifier | modifier le code]

Monde[modifier | modifier le code]

Édouard Huet

?[modifier | modifier le code]

Ce période entre 1830 et 1879 traduit la naissance du combat pour la culture sourde et la langue des signes, les émergences d'intellectuels comme Ferdinand Berthier et les artistes sourds. Premier banquet en 1834 Ferdinand Berthier

« Qu’importe la surdité de l’oreille quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence »

— l'écrivain Victor Hugo écrivait à Ferdinand Berthier le 25 novembre 1845[11].

Ernest Dusuzeau

Artistes Sourds[modifier | modifier le code]

Autoportrait de Frédéric Peyson en 1849

Ére des luttes[modifier | modifier le code]

Congrès de Milan[modifier | modifier le code]

Le Congrès de Milan, troisième congrès[12] international pour l'amélioration du sort des sourds-muets, a eu lieu à Milan du 6 au 11 septembre 1880. Il y a eu le premier congrès qui s'est déroulé à Paris, lors de l'Exposition universelle de 1878 et puis le deuxième congrès qui se situe à Lyon en 1879[13]. Sur plus de 255 participants, seuls trois sourds sont présents, dont deux sourds français. Aucun interprète n'a été prévu pour eux, même si les débats sont traduits en italien, en allemand, en anglais et en français. Le congrès est organisé à l'initiative de défenseurs de la méthode orale français et italiens.Même si quelques voix, principalement anglo-saxonnes, se font entendre pour défendre le maintien de la langue des signes, la majorité des congressistes conclut à la nécessité de promouvoir la méthode orale, en proscrivant la langue des signes. Bien qu'il n'ait aucune valeur exécutive, il influent en Europe sur l'adoption des méthodes d'enseignement oral.

Les conséquences pour les sourds sont importantes : les professeurs sourds ne sont plus requis, puisqu'ils sont considérés comme n'étant pas aptes à enseigner la parole, ils sont donc mis à la retraite ou licenciés, Ernest Dusuzeau est un des victimes[14]. Pour les élèves sourds, l'absence de cours de langue des signes et de cours en langue des signes les prive de l'accès à une langue d'apprentissage construite et limite leur pratique, voire, pour ceux qui ne la rencontrent jamais, l'empêche.

Belle époque et la guerre mondiale (1880-1920)[modifier | modifier le code]

L’Echo de Famille a été fondé en 1908 à Poitiers, par Alexandre Lemesle, directeur de l’école des sourds de Poitiers[réf. nécessaire]. Émile Joseph Mercier

Lucien Blanvillain, le premier sourd en soldat

Dès le déclenchement de la Première Guerre mondiale, des sourds veulent s'engager dans leur armée nationale. Le plus souvent, on refuse de les incorporer à cause de leur surdité. Parmi eux, Lucien Blanvillain, s'engage au front dès février 1915 et meurt au combat le 30 septembre 1915 ; il deviendra connu pour être le premier soldat sourd tué pendant cette guerre[15].

Ére de deni (1920-1975)[modifier | modifier le code]

Deaflympics[modifier | modifier le code]

Eugène Rubens-Alcais

En 1924, Eugène Rubens-Alcais et ses amis ont organisé les Jeux Olympiques pour les Sourds dont à Paris[16]. Eugène a réuni les neuf nations pour faire le 1er Deaflympics. Paris est le premier lieu de Deaflympics de l'histoire[16]. Eugène Rubens-Alcais, Antoine Dresse et les autres sourds ont créé le Comité international des sports silencieux[17] pour organiser des Deaflympics.

Foyer des Sourd-Muets[modifier | modifier le code]

Eugène Graff

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Paul Burckel rejoint les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale pour échapper à l'Occupation de la France par l'Allemagne. Il participe ainsi à la bataille d'Angleterre et aux opérations sur les côtes de Bretagne.

Pierre Bernhard et Lucien Morel sont deux des résistants sourds plus connus. Le premier est un des dirigeants de club parisien Étoile Sportive des Sourds-Muets de Paris[18] et il a organisé des réunions clandestines pour leurs camardes de la résistance française dans les anciens locaux de club.
Lucien Morel fait des faux certificats de surdité pour les entendants, il sauve des sourds de la déportation au STO en Allemagne et participe dans la lutte clandestine à Paris[19]. Un sourd a dénoncé des fraudes de Lucien aux allemands. Lucien s'est fait arrêter par des allemands mais, est relâché par manque de preuves sur ses contrefaçons. Après la guerre, le dénonciateur sourd est condamné mais, il est gracié par De Gaulle pour ses actions à Saint-Jacques[Quoi ?][20].

Réveil sourde (1975-2005)[modifier | modifier le code]

A la fin de l'époque Trente Glorieuses


Bernard Mottez Jean-François Mercurio Deux langues pour une éducation International Visual Theatre

Colloque international sur la langue des signes[modifier | modifier le code]

Jean-François Mercurio

Le Colloque international sur la langue des signes se déroule du 9 au à Poitiers, au Futuroscope[21]. Jean-François l'organise avec des professionnels et des sourds.

Au moment de l'inauguration du colloque, Jean-François fait un discours et, au lieu de couper le ruban rouge de la cérémonie, casse une prothèse auditive avec un marteau pour évoquer le principal problème : la surmédicalisation de la surdité, déclarant : « Je vais casser des appareils pour nous libérer symboliquement et nous rendre notre langue afin que nous puissions nous exprimer librement pendant le colloque »[22]. Le sociologue Sylvain Kerbourc'h[Note 1] cite et souligne à ce propos l'analyse publiée dans le journal Écho de Famille : « Ce geste symbolique a peut-être été mal compris. Il ne s'agit pas d'une opposition à l'appareillage des sourds, mais d'une protestation contre l'importance excessive que prend l'aspect médical de la surdité au détriment du reste : des réalités humaines et en particulier de la place de la Langue des signes la première[23]. » Pour Agnès Millet[Note 2], « ce geste est inscrit dans la mémoire collective sourde comme le symbole d'une révolte identitaire - et communautaire[24]. »

Le , seulement sept jours après la fermeture du colloque, « Jean-François Mercurio, une des grandes figures du monde sourd, directeur de l'école bilingue de Poitiers et principal organisateur du colloque, se suicide. La communauté en est profondément traumatisée[25] ».

Après du Réveil sourde[modifier | modifier le code]

En 1993, elle a reçu le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Les Enfants du silence[26] et elle est la première comédienne sourde à avoir reçu.

Sourd en colère Association nationale de parents d’enfants sourds


Le 16 décembre 1994, l’émission L'Œil et la Main est crée.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

A savoir[modifier | modifier le code]

Politique[modifier | modifier le code]

En France, on a deux associations qui représentent les peuples sourds: la Fédération nationale des sourds de France et le Mouvement des sourds de France.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sylvain Kerbourc'h, CADIS (UMR 8039, CNRS-EHESS).
  2. Agnès Millet, Université Stendhal-Grenoble 3, Professeur émérite.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel de Montaigne, Essais, t. Livre II, Verdun, Ed. P. Villey et Saulnier, (lire sur Wikisource), « Chapitre 12 - Apologie de Raimond Sebond », p. 94-259
  2. Book de Google, page 100
  3. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040582v/f7.image
  4. http://www.apsa-poitiers.fr/doc/documents/berthier/1873-BERTHIER-SICARD.pdf, page 8
  5. http://www.apsa-poitiers.fr/doc/documents/berthier/1873-BERTHIER-SICARD.pdf, page 10
  6. https://books.google.fr/books?id=R0JXtpxs2LwC&pg=PT46&lpg=PT46&dq=abbe+sicard+et+pape+pie+vii&source=bl&ots=7n03JXD83D&sig=2T6TYqwdgt8YjQLkTKHn59BAxJA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiSjt7t8evLAhWKuBoKHXoMBhgQ6AEIIDAC#v=onepage&q=abbe%20sicard%20et%20pape%20pie%20vii&f=false
  7. http://www.apsa-poitiers.fr/doc/documents/berthier/1873-BERTHIER-SICARD.pdf, page 48
  8. « Qui était Laurent Clerc ? », sur www.projet-clerc.fr (consulté le )
  9. L'Echo Magazine, le mensuel des sourds n°823 - Juillet • Août • Septembre 2015, page 10
  10. L'Echo Magazine, le mensuel des sourds n°823 - Juillet • Août • Septembre 2015, page 4: "Sa mission était prévue pour trois ans"
  11. http://www.encoreunblogseo.info/quand-lesprit-entend/
  12. C'est troisième congrès, car on a oublie le deuxième congrès à lyon en 1879, voir ici
  13. https://sites.google.com/site/terredessourds/histoire/congresdemilan
  14. Il était une fois... les sourds français de Patrice Gicquel, éd. Books on Demand, 2011, p. 72
  15. http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/societe/les-silencieux-de-la-guerre
  16. a et b http://www.deaflympics.com/games.asp?1924-s
  17. http://www.yanous.com/tribus/sourds/sourds010413.html
  18. Yves Delaporte, Les sourds, c'est comme ça : Ethnologie de la surdimutité, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Ethnologie de la France », , 398 p. (ISBN 9782735109357), p. 303.
  19. Journal Saint-Jacques N°44, page 28
  20. http://www.unapeda.asso.fr/article.php3?id_article=462
  21. « Blog officiel de Jean-François Mercurio » (consulté le ).
  22. http://jean-francois-mercurio.blogspot.fr/
  23. Écho de Famille, n° 574, 1990, cité par Sylvain Kerbourc'h, Mouvement sourd (1970-2006): De la Langue des Signes française à la reconnaissance sociale des sourds, L'Harmattan, 2012, 250 p., note 1 p. 181.
  24. Agnès Millet, « Surdité et plurilinguisme : fragilité des constructions identitaires », in Pierre Martinez (dir.), Danièle Moore (dir.), Valérie Spaëth (dir.), Plurilinguismes et enseignement: identités en construction, Riveneuve, 2008, 211 p., p. 66.
  25. Paul Jouison, Ecrits sur la langue des signes français, L'Harmattan, 1996, 250 p., p. 30.
  26. http://www.lesmolieres.com/app/download/10663324099/palmares1987_2015.pdf?t=1445348464, page 3

Aide[modifier | modifier le code]

http://ulistfa.wifeo.com/histoire-secrete-des-sourds.php

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]