Parascalops breweri

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La Taupe à queue velue ou chevelue (Parascalops breweri) est une espèce de taupes de la famille des Talpidae. Il s'agit de la seule espèce du genre Parascalops. On la retrouve à l'est de l'Amérique du Nord. Son pelage est de couleur gris foncé.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La Taupe à queue velue est de couleur gris foncé à presque noir sur le dos et elle a le ventre plus pâle[4]. Elle a une longueur totale de 13,8 à 17 cm incluant une queue de 2,4 à 3,6 cm de long[4]. Ses pieds mesurent entre 15 et 21 mm[4]. Les individus adultes ont un poids se situant entre 40 et 65 g tandis que les nouveau-nés pèsent environ 9 g[4]. Les mâles sont légèrement plus gros que les femelles[4]. Les excréments de la Taupe à queue velue ont une forme cylindrique avec, généralement, un diamètre de 2,5 mm et une longueur de 10 mm[4].

La longévité de la Taupe à queue velue peut atteindre cinq ans en milieu naturel[4].

Comportement[modifier | modifier le code]

Période d'activité[modifier | modifier le code]

La Taupe à queue velue est un animal actif toute l'année et à toute heure du jour[4].

Nid[modifier | modifier le code]

Son nid fabriqué avec des feuilles mortes et des herbes est en fait une chambre souterraine à une profondeur de 10 à 40 cm qui a un diamètre d'environ 16 cm[4]. La Taupe à queue velue prend soin de ne pas laisser de débris ou de matière fécale dans son nid et dans son réseau de galeries en les déposant plutôt près des sorties[4].

Locomotion[modifier | modifier le code]

Elle a du mal à soulever la partie antérieure de son corps, c'est pourquoi la Taupe à queue velue se déplace lentement au sol, soit moins de dix mètres par minute[4]. Cependant, dans les terriers, elle arrive à se déplacer plus rapidement étant donné qu'elle peut appuyer ses pattes sur les murs[4]. D'ailleurs, ses pattes sont recouvertes d'écailles et sont munies de griffes qui lui permettent de pouvoir creuser rapidement dans le sol meuble[4]. Elle est aussi dotée de vibrisses et de longs poils tactiles au museau[4].

Alimentation[modifier | modifier le code]

L'alimentation de la Taupe à queue velue est composée d'araignées, de cloportes, de coléoptères, d'escargots, de fourmis, de limaces, de millipèdes et de vers de terre[4].

Relations intra et interspécifiques[modifier | modifier le code]

C'est un animal généralement solitaire, mais il arrive de voir plus d'une taupes dans le même réseau de galeries souterraines, surtout au début de l'automne où elles s'efforcent à l'agrandir en prévision de la saison hivernale[4].

Les principaux prédateurs de la Taupe à queue velue sont les belettes, les buses, les hiboux, les opossums d'Amérique, les renards gris et les renards roux[4]. Les chats et les chiens domestiques font aussi partie de la liste de ses prédateurs[4]. Sous la menace, elle pousse des cris stridents[4].

La taupe exerce pour sa part une forte pression de prédation sur les invertébrés du sol, qui sont la base de son alimentation.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les femelles n'ont habituellement qu'une seule portée annuelle de quatre ou cinq petits au mois d'avril ou de mai après une période de gestation d'une durée de quatre à six semaines[4]. À la naissance, les petits sont nus à l'exception de vibrisses et de poils tactiles au niveau du museau[4]. Leur sevrage s'effectue à l'âge de quatre mois alors qu'ils commencent à sortir du nid[4]. À l'âge de dix mois, ils atteignent leur maturité sexuelle[4]. La femelle élève seule ses petits[4].

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Carte d'Amérique avec une grande tache verte à l'est des grands lacs
Répartition sur le continent américain

L'aire de répartition de la Taupe à queue velue est située sur la côte atlantique de l'Amérique du Nord à partir du sud du Québec au Canada jusqu'à la Caroline du Nord et au Tennessee aux États-Unis[4].

On la retrouve dans les forêts mixtes et de feuillus, les pâturages et les champs où le sol est meuble et bien drainé[4]. Durant la saison hivernale, elle habite dans un réseau de galeries souterraines couvrant une superficie qui a entre 15 et 24 m de diamètre[4]. Son territoire est plus grand durant la saison estivale[4]. La densité des Taupes à queue velue peut atteindre une trentaine d'individus par hectare, mais est généralement de trois par hectare[4].

Classification[modifier | modifier le code]

Le nom scientifique de la Taupe à queue velue est Parascalops breweri. Parascalops étant le genre dont elle est la seule espèce. L'auteur de ce nom est Frederick William True, un mammalogiste américain, en 1894[5]. Le nom de son espèce, breweri, est en référence à Thomas Mayo Brewer, un naturaliste américain. L'auteur de ce nom est John Bachman, un naturaliste américain, qui le lui a donné en 1842Selon MSW.

Classification plus détaillée selon le Système d'information taxonomique intégré (SITI ou ITIS en anglais) :
Règne : Animalia ; sous-règne : Bilateria ; infra-règne : Deuterostomia ; Embranchement : Chordata ; Sous-embranchement : Vertebrata ; infra-embranchement : Gnathostomata ; super-classe : Tetrapoda ; Classe : Mammalia ; Sous-classe : Theria ; infra-classe : Eutheria ; ordre : Soricomorpha ; Famille : Talpidae ; Sous-famille : Scalopinae ; Tribu : Scalopini ; Genre : Parascalops [6].

Cette espèce est traditionnellement classée dans l'ordre des Insectivora, un regroupement qui est progressivement abandonné au XXIe siècle[7].

Relations avec l'homme[modifier | modifier le code]

La Taupe à queue velue laisse des monticules de terre que l'on nomme « taupinières » après avoir creusé[4]. Ces monticules sont indésirables sur les terrains de golf et les parterres[4]. Néanmoins, la Taupe à queue velue est un animal utile puisqu'elle se nourrit d'une très grande quantité d'insectes[4].

Statut et préservation[modifier | modifier le code]

La Parascalops breweri est classée au statut de préoccupation mineure selon l'Union internationale pour la conservation de la natureUICN.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  2. (en) Murray Wrobel, Elsevier's Dictionary of Mammals : in Latin, English, German, French and Italian, Amsterdam, Elsevier, , 857 p. (ISBN 978-0-444-51877-4, lire en ligne)
  3. Nom vernaculaire en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af Mammifères du Québec et de l'est du Canada, pp. 49-51
  5. (en) Référence Mammal Species of the World (3e  éd., 2005) : Parascalops (consulté le )
  6. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 7 janvier 2015
  7. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 7 janvier 2015

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Jacques Prescott et Pierre Richard, Mammifères du Québec et de l'est du Canada, Waterloo (Québec), Éditions Michel Quintin, , 400 p. (ISBN 2-89435-270-0) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Références taxinomiques[modifier | modifier le code]