Rue de l'Arche-Sèche

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Rue de l'Arche-Sèche
Image illustrative de l’article Rue de l'Arche-Sèche
La rue de l'Arche-Sèche avec le marché de Feltre à gauche.
Situation
Coordonnées 47° 12′ 59″ nord, 1° 33′ 30″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Début Place royale
Fin Place du Cirque
Morphologie
Type Rue
Histoire
Création 1766
Anciens noms Rue Bouchardon
Rue des Douves Saint-Nicolas
Rue Cornic
Monuments Tour Bretagne
Ancien marché de Feltre
Géolocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue de l'Arche-Sèche
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue de l'Arche-Sèche
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue de l'Arche-Sèche

La rue de l'Arche-Sèche est une voie de Nantes, en France.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Située dans le Centre-ville de Nantes, cette artère bitumée et ouverte en partie à la circulation automobile (le tronçon sud à partir du square Arthur-Colinet est piétonnier), relie la place Royale à la place du Cirque. Elle croise successivement les rues Vauban, de l'Échelle et des Vieilles-Douves, tout en communiquant avec la rue Duvoisin grâce au square Arthur-Colinet.

Trois ponts la franchissent du nord au sud : le pont Sauvetout[1], le pont de l'Arche-Sèche[2] (double passerelle piétonnière reliant les rues de la Boucherie et Cacault à la rue des Deux-Ponts), le pont de Feltre[3].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

La rue doit son nom au « pont de l'Arche-Sèche » qui la franchit[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Cette artère est aménagée en 1766 par l'architecte Mathurin Crucy. Elle suit le tracé du chemin appelé « petit chemin des murailles » qui parcourt le fossé longeant la muraille de la porte Sauvetout[5].

Au XIIIe siècle, Guy de Thouars, gouverneur du duché de Bretagne, souhaitant protéger le port de Nantes, fait creuser un fossé, probablement dans le but de le remplir d'eau, objectif qui ne sera pas atteint. Son successeur, Pierre Mauclerc fait élever de nouveaux remparts[5]. Le creusement de ce fossé dans la roche vise à améliorer la protection de la ville ; l'enceinte romaine ne protégeait pas les ponts, le port fluvial et un nœud routier important. Même insuffisamment profond pour être en eaux en permanence, la présence de cette faille participe à la défense de la ville[6].

Au fil du temps le fossé devient chemin, et le chemin devient un dépotoir à ciel ouvert. Les travaux de grande ampleur de Crucy transforment le chemin en rue, qui prend le nom de « Bouchardon », puis « Cornic ». L'artère étant encaissée, la communication avec les rues parallèles se fait au moyen d'« échelles », qui sont des chemins pentus jalonnés d'escaliers en ardoise[5].

Sur la partie Est, Mathurin Crucy réalise la Halle aux toiles. François-Jean-Baptiste Ogée (1760-1845), architecte-voyer du département et de la ville, le premier, dessine une proposition défendue par Mathurin Peccot, mais elle est rejetée par le conseil municipal. Crucy voit son premier plan rejeté, puis le deuxième accepté en 1821. Crucy, vieillissant, doit faire des concessions, et de nombreuses contraintes de style lui sont imposées par Gourlier, rapporteur au conseil des bâtiments civils. L'édifice présente ainsi des frontons, éléments jugés nobles par Crucy, et qu'il n'aurait pas de lui-même inscrits dans un immeuble utilitaire. Le rez-de-chaussée s'ouvre sur la rue de l'Arche-Sèche par 19 portiques arrondis, et est destiné à recevoir les marchands. Le bâtiment mesure 75 m de long, pour 12 m de large. Le premier étage, qui se trouve au niveau de la rue de Feltre, présente côté rue de l'Arche-sèche des ouvertures cintrées à impostes d'archivoltes, au-dessus de chaque ouverture du rez-de-chaussée. Le lieu accueille des marchands de toile et des marchands de fruits et légumes sur ses deux niveaux, et plus tard héberge la collection de peinture de François Cacault[7].

Carte postale ancienne figurant la partie nord de la rue, au niveau du pont Sauvetout.

En 1830, le pont Sauvetout est démoli, et rebâti en 1837[8]. Vers 1835, pour franchir latéralement la rue, un pont de fer est construit ; il est restauré en 1844[4]. En 1834, un cirque est construit sur la place de l'Abreuvoir (l'actuelle place du Cirque), à l'angle de l'allée d'Orléans.

Parmi les commerces installés dans cette rue figurent un commissionnaire expédiant des livraisons vers Paris, Rouen et Bordeaux, un magasin de berlingot nantais, la beurrerie Saillant, et une fabrique de glace[5]. Une boutique de daguerréotypes ouvre en 1839 (magasin Baudoux)[9].

Le romancier Michel Chaillou est né dans cette rue, le [10].

Le Comité d'entente des associations d'anciens combattants de la Loire-Inférieure, fondé en 1932 à l'initiative de Léon Jost, fixe son siège au no 10 de la rue d'Arche-Sèche. C'est là que le , Alexandre Fourny, président des Anciens prisonniers de guerre, révèle au bureau du Comité les conditions déplorables dans lesquelles sont détenus les prisonniers des camps de Châteaubriant[11].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la rue est endommagée par la première vague[12] des bombardements alliés du 16 septembre 1943 sur Nantes.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

La base sud de la tour Bretagne se trouve à l'extrémité nord de la rue.

Le marché de Feltre, situé sur le côté est de la rue, ancien marché couvert construit en 1902, a repris le style classique de l'ancien bâtiment de Mathurin Crucy, qu'il a remplacé. Ses murs latéraux présentent des arcades en fonte et un appareillage de brique rouge[13]. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment abrite une fabrique de glace, puis est utilisé comme patinoire municipale après 1967. Il fait enfin l'objet de travaux d'extension devant l'entrée principale dans les années 1980, afin d'y accueillir deux magasins : l'un à l'enseigne C&A et l'autre à celui du Forum du Livre[14].

Voies secondaires[modifier | modifier le code]

Square Arthur-Colinet[modifier | modifier le code]

Le marché de Feltre vu de la tour Bretagne.
Localisation : 47° 12′ 56″ N, 1° 33′ 29″ O

Cette placette pavée et plantée d'un érable negundo, permet d'accéder à la rue Duvoisin depuis la rue de l'Arche-Sèche, au moyen d'escaliers qui occupent tout son côté est. Le square est dans l'axe du portail ouest du transept de la Basilique Saint-Nicolas. Le nom qui lui a été attribué rend hommage à Arthur Colinet (1885-1956), organiste, titulaire des grandes orgues de la basilique Saint-Nicolas[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pont Sauvetout, sur le site personnel de Maurice Racinoux.
  2. Pont de l'Arche-Sèche, sur le site personnel de Maurice Racinoux.
  3. Pont de Feltre, sur le site personnel de Maurice Racinoux.
  4. a et b Pied 1906, p. 9.
  5. a b c et d Université de Nantes, 1984, p. 44.
  6. Lelièvre 1988, p. 22-23.
  7. Collectif, Mathurin Crucy (1749-1826) : architecte nantais néo-classique, Nantes, musée Dobrée, , 154 p. (BNF 34868424), p. 119-122.
  8. Étienne Ravilly et Jacques-Yves de Sallier-Dupin, La Ville de Nantes de la monarchie de juillet à nos jours, Nantes, éditions Reflets du passé, , 304 p. (ISBN 2-86507-019-0), p. 20.
  9. Cozic et Garnier, Histoire de la presse nantaise, tome 1, page 198.
  10. « Biographie », sur michel-chaillou.com, Michel Chaillou (consulté le ).
  11. Dominique Bloyet et Étienne Gasche, Nantes – Les 50 otages, Montreuil-Bellay, Éditions CMD, coll. « Mémoire d'une ville », , 160 p. (ISBN 2-84477-011-8), p. 7-11.
  12. Roger Boiziau, 1940-1945 : Quand les bombes tombaient sur Nantes, La Crèche, Geste éditions, , 165 p. (ISBN 978-2-84561-667-7), p. 102

    « […]la basilique Saint-Nicolas montrait son flanc gauche crevé, près d'elle, la rue de l'Arche-Sèche, comme la rue du Calvaire au-dessus, n'étaient plus que des tranchées remplies par les éboulements des immeubles. »

    .
  13. Catherine Olart (photogr. Laurent Allenou), Nantes secret et insolite : les trésors cachés de la cité des ducs, Paris, Les Beaux Jours/Compagnie parisienne du livre, , 176 p. (ISBN 978-2-35179-040-3), p. 85.
  14. « Nantes au quotidien », Nantes passion - supplément, no 62,‎ , p. 30 et 31 (lire en ligne).
  15. Les annales de Nantes et du pays nantais - no 171 et 172 - 1er et 2e trimestre 1974 - pages 10 à 12

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Lelièvre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, Paris, Éditions Picard, coll. « Architectures », , 295 p. (ISBN 2-7084-0351-6).
  • Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 8-9.
  • Jean-Pierre Rault et Jacques Sigot, Les Noms des rues de Nantes, Éditions CMD, coll. « Découverte », , 400 p. (ISBN 978-2-909826-36-3).
  • Université de Nantes. Service formation continue dont université permanente, Çà et là par les rues de Nantes, Nantes, Reflets du passé, , 207 p. (ISBN 2-86507-016-6).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]