Petite Métropole

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Église Saint-Eleuthérios
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Bâtiment protégé en Grèce (d)
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La Petite Métropole (grec moderne : Μικρή Μητρόπολη), anciennement l'église Saint-Eleuthérios (Άγιος Ελευθέριος) ou Panagía Gorgoepíkoos (Παναγία Γοργοεπίκοος, « Panagía qui accorde les demandes rapidement »[1]), est une église de style byzantin située sur la place Mitropóleos, à côté de la cathédrale métropolitaine d’Athènes (la « Grande Métropole »)[2].

Historique et datation[modifier | modifier le code]

L'église est construite sur les ruines d'un ancien temple dédié à la déesse Ilithyie[2]. Plusieurs dates possibles pour sa construction ont été proposées par le passé, allant du IXe siècle sous le règne de l'impératrice Irène l'Athénienne jusqu'au XIIIe siècle[1],[3]. Jusqu'à récemment, l'opinion commune parmi les chercheurs, en particulier en Grèce, l'attribuait à la période du mandat de Michel Choniatès en tant que métropolite d'Athènes, au début du XIIIe siècle[4]. Cependant, la Petite Métropole diffère considérablement des autres églises byzantines datant de la même période et situées à Athènes, ainsi qu'ailleurs ; bien qu'elle suive le style typique d'église à croix-inscrite, elle est, de manière unique, presque entièrement construite en spolia provenant de bâtiments datant de période antérieure[5], allant de l'antiquité classique jusqu'au XIIe siècle voire au XIIIe siècle, ce qui exclut une date de construction antérieure[6]. L'historien Bente Kiilerich souligne en outre que, lors de sa visite à Athènes en 1436, l'antiquaire Cyriaque d'Ancône mentionne une des inscriptions des spolia de l'église comme se trouvant au sein de l'agora antique d'Athènes, à savoir loin de son emplacement actuel. Cela suggère que l'église est construite postérieurement à 1436[7]. Kiilerich suggère une date du début de la période ottomane pour l'église, peut-être liée à la prise de l'ancienne cathédrale de la ville - la Théotokos Athiniótissa située au sein du Parthénon - par les Ottomans et sa conversion en mosquée[8].

Initialement dédiée à la Panagía Gorgoepíkoos d'après une icône miraculeuse de la Vierge Marie qui y est abritée, elle prend le nom de « Petite Métropole » car elle se trouve au sein de la résidence du métropolite d'Athènes[1],[2]. Après la guerre d'indépendance grecque, l'église est abandonnée. À partir de 1841, elle abrite la bibliothèque publique d'Athènes, jusqu'en 1863, date à laquelle elle est à nouveau dédiée en tant qu'église, d'abord au Christ-Sauveur, puis à Saint Éleuthérios[1],[2]. En 1856, l'église est restaurée dans son état d'origine et les ajouts les plus récents, comme le clocher, sont supprimés[1].

Description[modifier | modifier le code]

L'église suit un plan typiquement byzantin, en croix-inscrite, avec une nef à trois bras dont le bras central est plus haut que les bras latéraux[2]. Le dôme, de forme octogonale, est soutenu à l'origine par quatre colonnes, mais celles-ci sont remplacées au XIXe siècle par des piliers[9]. Il s'agit d'une structure de petite taille, d'à peine 7,6 mètres de long et 12,2 mètres de large[9]. Les murs sont construits exclusivement en spolia de marbre, comprenant une maçonnerie non décorée jusqu'à la hauteur des fenêtres, et comportant au total quatre-vingt-dix sculptures au-dessus de celles-ci ; cette caractéristique rend l'église unique parmi l'architecture sacrée byzantine. Contrairement à la pratique courante dans l'architecture byzantine contemporaine, aucune brique n'est utilisée, sauf pour le dôme[2]. Son intérieur est à l'origine entièrement décoré de fresques, cependant une seule d'entre elles est conservée aujourd'hui : une image de la Panagía située au-dessus de l'abside de l'entrée[9].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Freely 2004, p. 231.
  2. a b c d e et f (el) « Παναγία Γοργοεπήκοος: Περιγραφή » [archive du ], Ministère de la Culture de Grèce (consulté le )
  3. Kiilerich 2005, p. 95.
  4. Kiilerich 2005, p. 95, 106.
  5. Kiilerich 2005, p. 95, 108.
  6. Kiilerich 2005, p. 103–104.
  7. Kiilerich 2005, p. 107–108.
  8. Kiilerich 2005, p. 108–111.
  9. a b et c Freely 2004, p. 232.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (el) María Kazanáki-Láppa et Faní Malloúchou-Tufano, Τα βυζαντινά μνημεία της Ελλάδος στη Διεθνή Έκθεση της Ρώμης του 1911 [« Les monuments byzantins de la Grèce à l'Exposition internationale de Rome de 1911 »], Athènes, Société historique et ethnologique de Grèce,‎ , 358 p. (ISBN 9789606812057), p. 44–51.
  • (en) John Freely, Strolling through Athens: Fourteen Unforgettable Walks through Europe's Oldest City, Tauris Parke Paperbacks, (ISBN 978-1-85043-595-2, lire en ligne).
  • (en) Bente Kiilerich, « Making Sense of the Spolia in the Little Metropolis in Athens », Arte Medievale, vol. n.s. IV, no 2,‎ , p. 95–114 (lire en ligne).
  • (el) Andréas Xyngópoulos (el), « Τα βυζαντινά και τουρκικά μνημεία των Αθηνών [« Les monuments byzantins et ottomans d'Athènes »] », dans Konstantínos Kourouniótis et Geórgios Sotiríou (el) (eds.), Ευρετήριον των μνημείων της Ελλάδος [« Index des monuments de Grèce »], t. 2,‎ , 230 p. (lire en ligne), p. 71–72.

Lien externe[modifier | modifier le code]