Natori (croiseur)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Natori (名取)
illustration de Natori (croiseur)
Le Natori à Nagasaki en 1922.

Type Croiseur léger
Classe Nagara
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau du Japon Japon
Constructeur Mitsubishi Heavy Industries
Chantier naval Nagazaki
Commandé 1919
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 438 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 162,99 m
Maître-bau 14,76 m
Tirant d'eau 4,9 m
Déplacement 5 088 tonnes
À pleine charge 5 832 tonnes
Propulsion 4 turbines à engrenages Gihon
12 chaudières Kampon
Puissance 90 000 ch
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture: 62 mm
pont: 30 mm
Armement 5 canons Type 3e Année 14 cm/50
1 canon antiaérien Type 89 127 mm
14 canons de 25 mm Type 96
6 mitrailleuses de 13,2 mm
8 tubes lance-torpilles de 610 mm
48 mines
Électronique Radar Type 21
Rayon d'action 9 000 milles marins (17 000 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Aéronefs 1 hydravion
Pavillon Empire du Japon
Localisation
Coordonnées 12° 29′ 00″ nord, 128° 49′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Natori (名取)
Natori (名取)

Le Natori (名取?) était un croiseur léger de classe Nagara en service dans la Marine impériale japonaise. Le navire est baptisé sous le nom de la rivière Natori, située dans la préfecture de Miyagi, au Japon.

Historique[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Sa quille est posée le au chantier Mitsubishi Heavy Industries à Nagasaki, il est lancé le et opérationnel le . Peu après sa mise en service, le Natori patrouille au large des côtes de la Chine. À partir de 1938, le croiseur est basé à Taiwan, où il couvre le débarquement des troupes Japonaises dans le sud de la Chine.

En 1940, un différend frontalier entre la Thaïlande et l'Indochine française dégénère en conflit armé. Les hostilités cessent le , un accord est finalement signé le 31 après deux jours de pourparler entre la France vichyste et le Royaume de Siam. La signature intervient à bord du Natori, ancré dans le port de Saigon.

Début de la Guerre du Pacifique[modifier | modifier le code]

Le , le Natori devient navire amiral du 5e Escadron de Destroyer du Vice-Amiral Ibō Takahashi de la 3e Flotte. Il est ensuite affecté à la 1re Unité d'Attaque Surprise des Forces de Philippines. Au moment de l'attaque sur Pearl Harbor, le Natori escorte six transports de troupes de la 48e division pour Mako, PescadoresAparri et Luzon. Le , la force de débarquement est attaquée par trois bombardiers B-17 Flying Fortress du 14e Escadron de l'USAAF, endommageant légèrement le Natori et le destroyer Harukaze. Fin décembre, après des réparations mineures à Mako, le Natori escorte dans le golfe de Lingayen 27 navires de transport composés des 47e Régiment d'Infanterie, 48e Division d'Infanterie et 4e Régiment de blindés.

Le , il est réaffecté dans la Deuxième Unité d'Escorte en compagnie croiseur léger Kashii, chargés d'escorter 43 navires de transports du Troisième Convoi de Malaya, à destination de Songkhla.

Bataille du détroit de la Sonde[modifier | modifier le code]

Il couvre ensuite l'invasion des Forces Japonaises dans les Indes néerlandaises et participe à la bataille du détroit de la Sonde le .

Le Natori et plusieurs divisions de destroyers sont déployés au nord et à l'ouest des zones d'atterrissage. À 23 h 00, la Troisième Force Escorte (dont le Natori) et ses destroyers arrivent sur zone avec les Mogami, Mikuma et Shikinami. Les Natori, Hatsuyuki et Shirayuki ouvrent rapidement le feu. À 23 h 08, les croiseurs alliés manœuvrent vers le nord-est tandis que le Natori et ses destroyers se dirigent en trois colonnes vers le sud-est. Entre 23 h 10 et 23 h 19, vingt-huit torpilles sont tirées. Durant la bataille, le croiseur n'est pas endommagé.

Le , le Natori est affecté à la 16e Division de Croiseur en compagnie du croiseur léger Nagara. Après l'invasion de Java, il participe à la bataille de l'île Christmas. Le 1er avril, il est attaqué sans succès par trois torpilles au large de l'île Christmas par le sous-marin USS Seawolf. Le Naka est lui touché à tribord, près de sa chaudière no 1. Il est remorqué jusqu'à la baie de Banten par le Natori.

D'avril à juin, il patrouille en mer de Java. Après une refonte à Maizuru, le croiseur patrouille en mer de Java et de Timor jusqu'en décembre. À cette occasion il transit à Mergui (Birmanie), PenangSingapour et Davao.

Le , le Natori escorte une « Force navale Spéciale de Débarquement », débarquant à Hollandia, en Nouvelle-Guinée.

Le , à 18 milles marins (33 km) au sud-est d'Ambon, le Natori est repéré et attaqué par le sous-marin USS Tautog à une distance d'environ 3 000 mètres. Il tire deux torpilles le touchant à l'arrière. La déflagration casse son gouvernail, provoquant une vitesse réduite. Le Tautog tire deux autres torpilles mais le manque, ce qui permet au Natori d'échapper à son attaquant.

Réaménagement[modifier | modifier le code]

Plan du Natori.

Le , alors stationné à Ambon, le Natori est endommagée sur son côté tribord par une bombe de 226 kg larguée par un bombardier B-24 Liberator du 90e Bomb Group du 319e Bomb Squadron. La bombe cause de gros dégâts dans la chaudière no 2 et provoque une inondation. Le navire quitte Ambon dans la journée pour des réparations à Makassar. Les travaux s'avérant impossible, le Natori fait route vers la base navale de Singapour. Quelques réparations sont effectuées jusqu'au , date à laquelle la décision est prise de l'envoyer au Japon pour des travaux de modernisation.

Les modernisations débutent à l'Arsenal naval de Maizuru. Les canons 140 mm no 5 et no 7 sont retirés, ainsi que sa catapulte et son derrick. Un canon Type 89 127 mm est installé, ainsi que deux canons Type 96 de 25 mm, portant le total à 14 canons de 25 mm. Un radar de recherche aérien type 21 est installé et des hydrophones sont fixés sur sa coque. Les réparations et la modernisation s'achèvent le , au cours duquel le Natori est désigné navire amiral du 3e Escadron de Destroyer de la Flotte du Pacifique Central.

Opérations dans les Philippines[modifier | modifier le code]

Le , le Natori transporte des troupes de l'Armée Impériale Japonaise de Kure à Davao (Mindanao). Il débarque également des troupes à Palaos le , la veille de la bataille de la mer des Philippines. Le navire stationne à Davao jusqu'à août comme navire de garde.

Le , le sous-marin USS Bluegill patrouillant vers Davao repère le Natori voguant à 26 nœuds (48 km/h), mais il n'attaque pas, n'obtenant aucun poste de tir favorable. Le Natori arrive à Palaos le , aidant à évacuer 800 « femmes de réconfort » japonaises et coréennes pour Davao.

Le , à 200 milles marins (370 km) à l'est de Samar, le Natori accompagne le transport T. 3 vers Palau, lorsqu'ils sont repérés par le sous-marin USS Hardhead à l'est du détroit de San-Bernardino. L'identifiant comme un cuirassé, le submersible tire une première salve de cinq torpilles Mark 23 (en), tirées d'environ 2 600 mètres. Le Natori est touché à bâbord dans une de ses chaufferies. Le Natori désormais ingouvernable est touché une seconde fois par une salve de quatre torpilles Mark 18 (en), explosant à tribord au milieu.

À 07 h 04, le Natori coule à la position géographique 12° 29′ N, 128° 49′ E, emportant 330 membres d'équipage, dont le Capitaine Kubota. Les destroyers Uranami et Kiyoshimo sauvent 194 survivants et le sous-marin USS Stingray (en) récupère quatre autres survivants dans un radeau en caoutchouc. Le , soit près d'un mois après le naufrage, le destroyer USS Marshall (en) capture un canot de sauvetage avec 44 autres survivants du Natori à son bord.

Le Natori est rayé des listes le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David Brown, Warship Losses of World War Two, Naval Institute Press, , 256 p. (ISBN 1-55750-914-X).
  • Haruko Taya Cook et Theodore F. Cook, Japan At War : An Oral History, New York, The New Press, (ISBN 1-56584-039-9), « Lifeboat » First-hand account of the sinking of the Natori by one of the surviving crew.
  • Andrieu D'Albas, Death of a Navy : Japanese Naval Action in World War II, Devin-Adair Pub, (ISBN 0-8159-5302-X).
  • Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941-1945, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 0-87021-097-1).
  • David Evans, Kaigun : Strategy, Tactics, and Technology in the Imperial Japanese Navy, 1887-1941, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-192-7).
  • Stephen Howarth, The Fighting Ships of the Rising Sun : The Drama of the Imperial Japanese Navy, 1895-1945, Atheneum, , 398 p. (ISBN 0-689-11402-8).
  • Hansgeorg Jentsura, Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869-1945, Naval Institute Press, , 284 p. (ISBN 0-87021-893-X).
  • Eric Lacroix et Linton Wells, Japanese Cruisers of the Pacific War, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-311-3).
  • M.J. Whitley, Cruisers of World War Two : An International Encyclopedia, Naval Institute Press, , 288 p. (ISBN 1-55750-141-6).

Liens externes[modifier | modifier le code]