Mona Ozouf

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Modèle:Infobox Personnalité des sciences sociales

Mona Ozouf, née Mona Sohier en 1931 à Plourivo (Côtes-d'Armor)[1], est une chercheuse française, philosophe de formation, qui s'est dirigée vers l'histoire et spécialisée sur la Révolution française.

Biographie

Famille et études

Elle est la fille de Yann Sohier et d'Anne Le Den, deux instituteurs bretonnants et militants de la cause bretonne, qui l'élèvent en langue bretonne. Elle perd son père à l'âge de quatre ans.

Après sa scolarité en Bretagne, notamment au Lycée Chateaubriand de Rennes[2], elle est élève à l'École normale supérieure de jeunes filles ; elle est agrégée de philosophie.

Elle est la veuve de Jacques Ozouf.

Carrière universitaire

C'est par l'intermédiaire de Jacques Ozouf, devenu son mari en 1955, qu'elle fait la connaissance des historiens Denis Richet, Emmanuel Le Roy Ladurie et François Furet. De nombreux ouvrages sont nés de la collaboration avec celui-ci. Membre du centre de recherches politiques Raymond Aron à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle est, aujourd'hui[Quand ?], directrice de recherche au centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle écrit pour le Nouvel Observateur et participe à la revue Le Débat. Si elle s'est récemment[Quand ?] intéressée à la figure du roman de l'univers démocratique, ses travaux ont surtout porté sur les questions se rapportant à l'école publique et à la Révolution française. Les rapports qu'entretiennent pédagogie, idéologie et politique semblent l'avoir particulièrement intéressée.

Engagement

En 2003, elle est l'une des signataires de la pétition[réf. nécessaire] « Avec Washington et Londres, pour le soutien du peuple irakien » qui soutient la coalition anglo-américaine dans son intervention contre Saddam Hussein et récemment une promotrice de la pétition « Liberté pour l'histoire[3] ».

Composition française

Dans le premier chapitre de son ouvrage Composition française, elle critique ouvertement le livre de Françoise Morvan, Le Monde comme si, qu'elle décrit comme « un injuste et talentueux pamphlet » qui s'en prend aux choix politiques de son père, Yann Sohier, ainsi qu'au mouvement breton et à la langue bretonne. Elle dénonce également le jacobinisme qui s'oppose à la différence.

Mona Ozouf et le féminisme

Dans son ouvrage  Les Mots des femmes : essai sur la singularité française, Mona Ozouf critique le féminisme égalitaire dit « à l’américaine », en opposant un commerce heureux entre les sexes à la judiciarisation excessive de leurs rapports telle qu’elle existe aux États-Unis. Selon elle, ce féminisme serait un apport étranger, en décalage avec la singularité des mœurs françaises issues du modèle aristocratique de la galanterie française.

Réception critique

Les travaux de Mona Ozouf ont été critiqués par l’historienne du féminisme américaine Joan W. Scott qui lui reproche de mettre en avant une spécificité française des rapports de séduction pour masquer les rapports de domination entre les sexes[4].  

Citations

  • « La difficulté avec la France, c’est qu’il y en a deux : en elles coexistent une nation aristocratique et une nation démocratique ; un pays conservateur et un pays révolutionnaire ; l’un presque engourdi, l’autre éminemment inflammable. Tel était bien le sentiment de Jules Ferry ». (Mona Ozouf, Jules Ferry : La liberté et la tradition, 2014).
  • « De leur histoire nationale, que doivent savoir tous les écoliers français, ces électeurs et ces soldats en puissance ? Pour l’essentiel, de quoi entretenir en eux le sentiment de la grandeur de leur patrie. » (Mona Ozouf, Jules Ferry : La liberté et la tradition, 2014).

Publications

Distinctions

Notes et références

  1. Fiche biographique de Mona Ozouf sur le site de l'EHESS
  2. Page sur les anciens du lycée Chateaubriand
  3. Elle participe au conseil d'administration de l'association éponyme.
  4. « féminisme à la française »
  5. Académie royale néerlandaise des Sciences et des Lettres.
  6. Prix-littéraires.net.
  7. Ouest-France des 3–4 octobre 2009, page « Bretagne ».

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Harvey Chisick, « Mona Ozouf (1931-) », in Philip Daileader et Philip Whalen (dir.), French Historians 1900-2000: New Historical Writing in Twentieth-Century France, John Wiley & Sons, 2010, p. 461-474 (ISBN 9781444323665)
  • Yann Fauchois, « Mona Ozouf », in André Burguière et Bernard Vincent (dir.), Un siècle d'historiennes [sous-titre : « Vingt historiennes présentées par vingt historiens »], Des Femmes-Antoinette Fouque, Paris, 2001, p. 183-200 (ISBN 978-2-7210-0634-9)
  • (en) Caroline Ford, Yann Fauchois et Sudhir Hazareesingh, « Forum on Mona Ozouf », in French History (Oxford University Press), 2010, no 4, p. 481-500
  • Anne-Sophie Jarrige, Mona Ozouf : itinéraire intellectuel et politique de 1931 à 1999, Institut d'études politiques de Paris, 2001, 257 p. (mémoire de DEA)

Filmographie

Article connexe

Liens externes