Michel Rémy-Bieth

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Michel Rémy-Bieth
Michel Rémy-Bieth dans son atelier du Boulevard de Clichy
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (86 ans)
MeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Michel Rémy-Bieth est un artiste peintre et un collectionneur de documents liés à Colette, né le à Meaux.

Biographie

Il est le fils de Maurice Rémy et de Cécile Bieth. Son père était un industriel, cofondateur de la société Létang-Rémy spécialisée dans les produits haut de gamme en acier inoxydable et rachetée en 1984 par la société Guy Degrenne. Il avait un frère ainé, Daniel, né en 1931, libraire à Arcachon, décédé en 1965. Après une petite enfance passée à Paris, il séjourna pendant deux ans chez ses grands-parents maternels à Meaux. Il apprécia cette villégiature et fut influencé par son grand-père qui l’initia au dessin. Il revint ensuite à Paris et poursuivit sa scolarité au cours Hattemer à Paris. À 20 ans, c’est comme marchand de tableaux qu’il s’établit d’abord, ayant participé à la mise en place avec un associé d’une galerie de tableaux itinérante. Mais il rompit rapidement avec cet associé, Jean-Jacques Bastogy (alias Jean-Jacques Montfort)[1], qui s’avéra être un faussaire capable d’imiter les toiles ou le style d’artistes célèbres. Michel del Castillo convainquit alors Michel Rémy-Bieth d’entamer lui-même une carrière d’artiste peintre ce qui le conduisit à étudier à l’Académie Julian pendant deux ans et à fréquenter l’atelier du peintre Edouard Mac-Avoy pendant quatre ans. Il habita jusqu’en 1999 à Paris qu’il quitta pour s’établir successivement dans le Gers, en Provence et dans le Lot et Garonne.

Michel Rémy-Bieth artiste peintre

La peinture de Michel Rémy-Bieth

En 1965, il établit son premier atelier d’artiste au 107 rue Lauriston (75116) puis, dix années plus tard, il déménagea au 6 boulevard de Clichy (75018) pour un autre atelier qu’il occupa jusqu’à son départ de Paris.

Plusieurs écrivains ou peintres célèbres ont commenté la peinture de Michel Rémy-Bieth et analysé son originalité.

Michel del Castillo, Prix Renaudot 1981[2]

"Chez lui, le sujet a fini par se dépouiller de toute connotation anecdotique. Qu’il choisisse de célébrer l’arbre ou d’évoquer ses séjours en Chine, Michel Rémy-Bieth ne montre chaque fois que la peinture". Ou bien encore : "Parce qu’elle ne sacrifie à aucune mode, qu’elle n’est d’aucun clan, d’aucune école, la peinture de Michel Rémy-Bieth apparaît d’une radicale modernité".

Yann Queffélec, Prix Goncourt 1985[2]

"L’œuvre de Michel Rémy-Bieth invente un reflet du monde que l’œil reconnaît sans jamais l’avoir vu. On ne saurait dire qu’elle est minérale ou désincarnée. Dans ce jeu des éléments, elle saisit le tremblement des signes qui font de l’univers une promesse."

Edouard Mac-Avoy, peintre

"Michel Rémy-Bieth a compris qu’être original, ce n’est pas étonner son monde, c’est être « différent ». Sa coquetterie est de choisir les sujets de tous, c’est de faire semblant de ressembler. Et, par je ne sais quelle distance des choses, quelle gravité enveloppée de la couleur, par je ne sais au juste quel charme, ou quelle élégance, ne pouvoir être confondu avec personne."

Principales expositions[2]

Il participa régulièrement au Salon des Artistes Français, au Salon des Beaux-Arts d’Outre-Mer et au Salon d’Automne. Les principales galeries où il exposa furent les suivantes : Galerie Saint Placide (1970), Paris ; Galerie Saint-Honoré (1971), Paris ; Galerie Ambroise (1982), Paris ; Espace Cardin (1982), Paris ; Palais de Beaux-Arts de Chine (1986), Pékin ; Alvin Gallery (1986), Hong-Kong ; Galerie Wolfensberger (1988), Zurich ; Galerie Point-Rouge (1993), Paris ; Musée Pouchkine (1975), Moscou ; Musée de l’Ermitage (1975), Leningrad, Château Haut Sarpe à Saint-Emilion (2017)[3].

Principaux prix[2]

Il reçut les prix suivants : Médaille d’Argent des Artistes Français (1967), Prix Emile Bernard (1971), Prix de la Fondation Taylor (1981), Médaille d’Or des artistes français (1981)

Livres sur les toiles de Michel Rémy-Bieth

En 1978 parut Une esthétique de la désespérance[4] avec un texte de Michel del Castillo.

Michel Rémy-Bieth exposa ses toiles en au Palais ds Beaux-Arts de Chine à Pékin. Un livre en résulta avec des textes de Patrice et Elise de Moncan[5].

La Collection de Michel Rémy-Bieth

La genèse d'une collection

Michel Rémy-Bieth connaissait Sacha Guitry qui avait constitué une importante collection de manuscrits[6]. L'Éducation sentimentale de Flaubert, qu’il montra à Michel ainsi que d’autres autographes de personnages célèbres le décidèrent à devenir lui-même collectionneur alors qu’il n’était qu’adolescent[6]. Une de ses premières acquisitions fut un ensemble de lettres de Colette à Mathilde de Morny (Missy), son amante et amie, et fille de Charles de Morny. C’est ainsi que débuta une importante collection de manuscrits de Colette ou en rapport avec Colette, qui avec plus de 2 000 pièces, vint modifier notablement la perception que les spécialistes de l’écrivaine avait d’elle.

Le contenu de cette collection

Libraires spécialisés et salles de vente furent tout au long de sa vie ses fournisseurs d’autographes, photographies et livres dédicacés. Quelques particuliers participèrent à cette quête, dont Sanda Goudeket, veuve de Maurice Goudeket, le troisième mari de Colette et du couturier Lucien Lelong.

On trouve dans la collection à la fois des autographes adressés à Colette ou écrits par Colette à des amies (Nathalie Clifford Barney, Renée Hamon, Marguerite Moreno, Musidora, Anna de Noailles, Annie de Pène, Erna Redtenbacher, Rachilde, Renée Vivien…), des amis (Francis Carco, Jean Cocteau, Claude Farrère, Francis Jammes, Sacha Guitry, Léopold Marchand…), des écrivains (Louis Aragon, Paul Claudel, Jean Genet, Pierre Loti, Paul Morand, François Mauriac, Henry de Montherlant, Marcel Proust…), des peintres (André Dignimont, André Dunoyer de Segonzac, Raoul Dufy, Marie Laurencin, Luc-Albert Moreau…), des musiciens (Claude Debussy, Gabriel Fauré, Francis Poulenc, Maurice Ravel…) et des hommes politiques (Léon Blum, Edouard Herriot…).

La collection rendit possible l’écriture du livre « Colette Intime[6] » qu’il cosigna en 2004 avec Gérard Bonal

Michel Rémy-Bieth a fait officiellement don de sa collection à la Maison de Colette[7].

Distinctions

Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, 2014[8]

Membre d'honneur à vie de la Société des Amis de Colette, 2019.

Notes et références

  1. « Montfort (auteur de Tribulations d'un faussaire) », sur Babelio (consulté le )
  2. a b c et d Programme de l'exposition Michel Rémy-Bieth, arborescence, Collégiale Saint-Lazare, Avallon, juillet à septembre 1994
  3. « Michel Rémy-Bieth : en souvenir de Colette », sur SudOuest.fr (consulté le )
  4. Texte de Michel del Castillo, Michel Rémy-Bieth : Une Esthétique de la Désespérance, éditions d'Aquitaine,
  5. Texte de Patrice et Elise de Moncan, toiles de Michel Rémy-Bieth, Et le printemps à Pékin est aussi doux que l'automne à Capri, Paris, GIP éditions, , 131 p.
  6. a b et c Gérard Bonal et Michel Rémy-Bieth, Colette intime, Paris, Phébus, , 446 p. (ISBN 2-7529-0028-7)
  7. « La Maison de Colette », sur La Maison de Colette (consulté le )
  8. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres juillet 2014 - Ministère de la Culture », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )