Michel Alerme

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Michel Alerme
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Marie Marcel Étienne Michel Alerme, né le à Arques-la-Bataille (Seine-Maritime) et mort le dans le 8e arrondissement de Paris, est un ancien colonel de l'Armée française devenu journaliste et collaborateur durant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1897 (promotion de Bourbaki), il opte pour les troupes coloniales à sa sortie et fait longuement campagne en outre-Mer, d'abord en Asie de 1900 à 1905 (Chine, Tonkin, Cochinchine), puis en Afrique de 1905 à 1912 (Madagascar, Afrique-Occidentale française et Mauritanie)[1].

Capitaine en 1911, Alerme sert comme officier d'état-major de 1914 à 1917 et est promu chef de bataillon en 1916. Il obtient en 1915 la croix de guerre et la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Il est détaché au cabinet du ministre de la Guerre le , puis officie comme sous-chef de cabinet de Georges Clemenceau à partir du sous les ordres du général Mordacq. Promu lieutenant-colonel en , il réintègre l'armée active en janvier 1920 puis obtient un congé sans solde en 1921.

Il mène ensuite une carrière de journaliste. Il est directeur de L'Écho national d'André Tardieu et directeur d'une filiale de l'agence Havas pour l'Extrême-Orient. Puis directeur de l'hebdomadaire Radio-magazine[2].

Lorsque Dominique Sordet, qui collabore à Radio-magazine, fonde en 1937 l'agence de presse Inter-France, Michel Alerme le rejoint. Il préside jusqu'en 1944 le conseil d'administration de cette agence anticommuniste, favorable sous l'Occupation à la collaboration[3]. Il se présente alors publiquement comme un militant antisémite et collaborationniste. Il est aussi désigné en 1943 administrateur-gérant du quotidien Le Petit Parisien, contrôlé par les Allemands[4]. Il donne des articles dans la presse collaborationniste (La Gerbe[5], Je suis partout[6]).

Comme Sordet, il adhère en au Comité des amis des Waffen-SS[7]. En , il signe à l'instar de Sordet et de presque tous les ténors de la collaboration la « déclaration commune sur la situation politique », une pétition réclamant le retour à Paris d’un gouvernement élargi « par l’entrée des éléments indiscutables » et des « sanctions sévères, allant jusqu’à la peine capitale, à l’égard de tous ceux dont l’action encourage la guerre civile ou compromettrait la position européenne de la France »[8]

En 1944, après la chute du Régime de Vichy, il est recherché et poursuivi mais réussit à se cacher. Il figure sur la liste noire publiée par le CNE[9]. Il meurt à Paris en 1949 sans avoir été capturé.

Il était le frère du comédien André Alerme[10].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Colonel Alerme, Les Causes militaires de notre défaite, Publications du Centre d'études de l'Agence Inter-France, Paris, 1941[11].
  • Colonel Alerme, Stratégie anglaise, Éditions du Centre d'études de l'Agence Inter-France, Paris, 1942[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. son dossier de la Légion d'honneur
  2. Pierre-Marie Dioudonnat, op. cit., Robert Belot, Lucien Rebatet: Un itinéraire fasciste, Éditions du Seuil, 1994, p. 107, Nomenclature des journaux, revues, périodiques français paraissant en France et en langue française à l'étranger / L'Argus de la presse, 1936
  3. L'Humanité, 20 mai 1949 (photographie)
  4. Francine Amaury, Histoire du plus grand quotidien de la III République : Le Petit Parisien, 1876-1944, Volume 2, Presses universitaires de France, 1972, p. 1321, Le Petit Parisien, 15 décembre 1943, Le Miroir des sports, 10 mai 1943 (photographie)
  5. Charles Cormier, Hitler, caporal stratège ..., Les Éditions de la nouvelle France, 1945
  6. Je suis partout, 21 mai 1943
  7. Le Matin, 29 avril 1944
  8. Pierre Rigoulot, Georges Albertini, socialiste, collaborateur, gaulliste, Perrin, 2012, p. 169 (l'auteur présente Alerme comme ancien chroniqueur à l'Action française, p. 145, ce qui semble être une erreur), Annie Lacroix-Riz, Les élites françaises entre 1940 et 1944: De la collaboration avec l'Allemagne à l'alliance américaine, Armand Colin, 2016.
  9. Les Lettres françaises, 16 septembre 1944, p. 1 — sur Retronews
  10. Le Journal, 4 juin 1939
  11. Compte-rendu dans Je suis partout, 23 juin 1941
  12. Compte-rendu dans Je suis partout, 15 janvier 1943

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]