Marie-Julie Jahenny

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Marie-Julie Jahenny
Marie-Julie Jahenny,
la mystique de La Fraudais.
Biographie
Naissance
Décès
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Marie-Julie Jahenny est une mystique et stigmatisée catholique française, née le à Blain et morte le au hameau de La Fraudais-en-Blain près de Nantes.

Dénommée « la sainte de Blain » par ses fidèles, elle revit, chaque vendredi, à partir de 1873, la Passion du Christ et en porte les stigmates. Soutenue par les milieux légitimistes, elle annonce à plusieurs reprises le retour de la monarchie en France. Elle sera l'objet, à partir de 1877, de suspicions de la part du clergé diocésain et d'une interdiction de s'approcher des sacrements, mesure qui sera levée en 1888 après une enquête diligentée par le pape Léon XIII.

Selon l'historienne Andrea Graus « Her case is exemplary of other nineteenth-century French Catholic female mystics and “political prophetesses,” promoters of ultramontanism, millenarism and royalism in the face of the “evil” republican, secularized and post-revolutionary France[note 1], [1]. »

Biographie

Jeunesse

Marie-Julie Jahenny naît en 1850 dans une famille paysanne du village de Blain en Loire-Atlantique (à l'époque Loire-Inférieure). Son père, Charles Jahenny, et sa mère, Marie Boya Jahenny, sont des paysans industrieux et pieux installés à La Fraudais, un écart d'une dizaine de maisons relevant du village[2],[3]. Ils habitent une chaumière de plain-pied (sans étage), assez semblable à une bourrine vendéenne.

La jeune Marie-Julie, qui est l'aînée de cinq enfants (un garçon et quatre filles), participe aux tâches domestiques à la ferme, prend soin de son frère et de ses sœurs, garde les vaches[4].

La mort d'une de ses sœurs en bas âge la marque profondément. Son père s'efforce d'apprendre à lire et à écrire aux enfants. Vers l'âge de dix ans, elle est écolière pendant six mois afin d'apprendre le catéchisme en vue de sa première communion[2].

Pieuse, s'infligeant en secret des pénitences[4], elle manifeste, lors de son adolescence, une dévotion particulière à la Vierge Marie et à la Passion du Christ. Elle a pour père spirituel et confesseur, le curé de Blain, Pitre-Hervé David (1829-1885), qui la conseille pendant la première décennie de sa vie mystique[2].

Au bout de quelques années, elle devient membre du Tiers-Ordre franciscain, un ordre séculier composé de personnes laïques souhaitant vivre comme les Frères franciscains. Elle fait alors vœu de chasteté[3].

Lorsqu'elle a 22 ans, ses parents décident de lui faire apprendre, chez les demoiselles Péhée à Blain, le métier de couturière[5]. À la même époque, elle subit, de la part d'un médecin, une agression sexuelle qui la traumatise[4].

Le 6 janvier 1873, elle tombe malade et s'alite. Souffrant d'un cancer de l'estomac ou d'une tuberculose intestinale, elle est condamnée. Elle reçoit les derniers sacrements[4].

Apparitions de la Vierge

Le 22 février, la Vierge, couronnée et s'appuyant sur une grande croix, lui serait apparue, lui annonçant sa guérison. Le 15 mars, Elle serait revenue, demandant à Marie-Julie Jahenny si elle était prête recevoir les plaies de son fils et à souffrir pendant le restant de son existence afin d'obtenir la conversion des pécheurs, mission couramment rencontrée chez les stigmatisées[6],[4].

Apparition du Christ et stigmatisation

Le vendredi 21 mars, le Christ serait apparu à Marie-Julie Jahenny qui est frappée par les cinq plaies rayonnantes, aux mains aux pieds et au côté. Assistent à la scène ses proches, ses voisins et plusieurs prêtres des environs. Dès lors, chaque vendredi, la scène se répète[6]. Le 5 octobre, elle présente les marques de la couronne d'épines ; le 25 novembre, la plaie de l'épaule gauche ; le 6 décembre, les stigmates dorsaux aux extrémités ; le 12 janvier 1874, les marques des cordes aux poignets, ainsi qu'un stigmate épigraphique au devant du cœur ; le 14 janvier, des marques de flagellation aux chevilles, jambes et avant-bras ; quelques jours plus tard, deux raies au côté correspondant aux coups de lance[7] ; le 20 février, à l'annulaire de droite, un anneau modelé dans la chair, semblable à une bague de couleur rouge qui se serait incrustée dans la peau[8], symbole du saint prépuce et du mariage mystique avec le Christ[6] ; plus tard, plusieurs marques sur la poitrine, et le 7 décembre 1875, l'inscription latine O CRUX AVE avec une croix et une fleur[7].

Un journal manuscrit anonyme, intitulé Souvenirs de La Fraudais. 4e volume. 1878 à 1879[9] relate le déroulement du chemin de croix le vendredi chez Marie-Julie Jahenny : « Les trois chutes se succédèrent comme par le passé. Les stigmates de la tête qui, avant l’extase, étaient peu saillants, se boursoufflent, quelques-uns saignent abondamment. Ceux des mains saignent aussi, mais moins. Le sang, au lieu de suivre la loi commune, monte le long de la paume et vient retomber sur le dos de la main. À chaque chute elle reste prosternée le visage contre terre, et d’une voix forte et singulièrement timbrée, elle adresse à Dieu des prières admirables. »

Enquêtes

Le phénomène attire les visiteurs et suscite la méfiance de certains membres du clergé à Blain et à Nantes, lesquels soupçonnent son confesseur, le père David, d'être l'inspirateur d'une stigmatisation frauduleuse. L'évêque de Nantes, Félix Fournier, donne alors mission à deux médecins catholiques libéraux, Jouon et Vignaux, d'examiner Marie-Julie Jahenny. Le jour de leurs investigations, 10 000 curieux affluent à La Fraudais. Le 29 mars 1873, les deux médecins affirment que l'imagination fertile de Jahenny, sa faible religiosité et son désir de montrer les blessures sont contraires à ce que l'on attend d'une sainte. Ils certifient la réalité des stigmates mais en contestent l'origine surnaturelle, les qualifiant de « dépressions nerveuses »[6],[10].

Félix Fournier charge alors un médecin légitimiste comme lui[11], le docteur catholique Antoine Imbert-Gourbeyre, professeur à l'École de médecine de Clermont-Ferrand de 1852 à 1888 et spécialiste en stigmatisation[note 2], d'examiner et de surveiller Marie-Julie Jahenny. Imbert-Gourbeyre, qui cherche à exploiter le phénomène de la stigmatisation contre les tentatives du neurologue anticlérical Jean-Martin Charcot de réduire celle-ci à l'hystérie et à la névrose obsessionnelle[12], [13], [14], rend visite à Marie-Julie pour la première fois en septembre 1873[15], [11]. Contredisant l'avis de ses collègues Jouon et Vignaux, il conclut au caractère surnaturel des stigmates et réussit à convaincre l'évêque : « Il n'y a pas de fraude à La Fraudais », lui déclare-t-il, non sans jeu de mots[10],[16]. Sa fille et lui se lient même d'amitié avec Marie-Julie Jahenny et prennent rang parmi les fidèles qui assistent chaque vendredi au « chemin de croix » de la stigmatisée[6],[2]. Imbert-Gourbeyre écrit une biographie de la stigmatisée et un recueil de ses prophéties, mais les ouvrages ne sont pas édités[15].

Périodes d'inédie

Dans la première décennie de sa vie de mystique, Marie-Julie Jahenny aurait connu deux périodes d'abstinence complète de nourriture et de boisson : une première période de 94 jours à compter du 12 avril 1874 et une deuxième période de 5 années, 1 mois et 22 jours à partir du 28 décembre 1875. Selon le docteur Imbert-Gourbeyre, pendant toute la durée de cette dernière période, il n'y aurait eu aucune excrétion liquide ni solide[3].

Prophéties

Outre les stigmates, un autre aspect de Marie-Julie Jahenny est son don de prophétie qui aurait commencé à se manifester en 1874, date à laquelle remonte la première transcription en français. À plusieurs reprises « la mystique sans doute la plus prolixe sur ce thème » – selon Paul Airiau[17] – annonce la montée du « Grand Monarque » sur le trône de France, un roi du nom d'Henri V de la Croix (que les fidèles de la mystique assimilent à Henri d'Artois, comte de Chambord, dernier prétendant légitime au trône de France). Ces prophéties, faites en patois gallo, sont traduites en français et transcrites par deux clercs des environs de La Fraudais, Adolphe et Auguste Charbonnier, membres de l'association Les Amis de la Croix, créée dès 1873 pour promouvoir et soutenir financièrement la mystique. Des membres de cette association lui servent de directeur, d'assistant particulier et de secrétaire. Le clergé, que ce soit à Blain ou à Nantes, n'accorde aucune foi à ces prophéties, estimant que les soutiens de la prophétesse essaient de faire passer leurs messages politiques par l'intermédiaire de celle-ci[2].

Dans la rubrique qu'il consacre à Marie-Julie dans le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine (1990), Jean Guéhenneuc note que « les révélations sont assez vagues pour susciter des interprétations diversement orientées. ». Et d'ajouter que l'on découvre, dans le recueil des paroles de la prophétesse, « la présence d'une idéologie qui avait cours autour de Marie-Julie dans le dernier quart du XIXe siècle où l'on attend le retour d'un type de chrétienté. »[18].

Mise en suspicion

À la mort de Félix Fournier en 1877, Marie-Julie Jahenny est mise en suspicion par les autorités diocésaines.

Le curé de Blain, l'abbé Audrian, établit pour l'évêque Jules-François Le Coq un dossier, daté du , visant à démontrer que le comportement de la mystique, et partant son expérience religieuse, ne cadrent pas avec la sainteté. Il y accuse Marie-Julie Jahenny de mensonges, de manque de modestie et d'insoumission à l'autorité ecclésiastique. Reprenant les conclusions des médecins Jouon et Vignaux en 1873, l'abbé qualifie de « dépressions nerveuses » les extases de la stigmatisée, présentant ainsi son expérience mystique comme une fraude[10]. L'évêque interdit à la stigmatisée de s'approcher des sacrements[19]. Cette situation cesse au bout de onze ans (en 1888), après qu'une nouvelle enquête, diligentée par le pape Léon XIII et conduite par un émissaire de Rome, détermine que ces suspicions sont injustes et doivent être levées[3].

Retour en grâce

Si Pierre-Émile Rouard, évêque de Nantes de 1896 à 1914, fait interdire aux pèlerins l'accès à La Fraudais[20], son successeur, l'évêque Eugène Le Fer de la Motte (1914-1935), soutiendra discrètement la stigmatisée, lui demandant d'offrir ses souffrances du vendredi au clergé diocésain.

Herbert Thurston, un jésuite anglais connaisseur entre autres des phénomènes paranormaux, publie en mars 1931 dans The Month (en) un article sceptique quant au caractère surnaturel des manifestations de La Fraudais : « Are we to say that Marie Julie was a saint stupendously favoured by God; or a soul for the time being, at any rate, held in bondage by the devil; or simply a religiously obsessed neurotic girl, so phenomenally suggestible that the ideas latent in her subconscious mind had the power to work out their own fulfilment even in her physical frame? I must confess that it is the last solution which seems to me, both in this and in other similar cases, to accord best with the verifiable data[note 3], [21]. »

En 1932, le pape Pie XI envoie un émissaire à la Fraudais, lequel est suivi, en 1937, par le cardinal Pacelli, futur Pie XII, qui, après s'être entretenu avec Marie-Julie, reprend la formule du docteur Imbert-Gourbeyre : « Il n'y a pas de fraude à la Fraudais »[14].

Célébrité

Si, à la fin du XIXe siècle, rendre visite à Marie-Julie Jahenny relève du parcours du combattant en raison du piètre état des routes et des moyens de transport et de l'absence de publicité de la part du clergé local, en revanche, dans les années 1930, l'amélioration des accès routiers facilite la venue de visiteurs et de pèlerins[2].

La célébrité de Marie-Julie Jahenny ne doit rien à la presse écrite de son temps. La raison en est que l'Église, par prudence ou par réticence, fait en sorte que la presse tant nationale que régionale ne parle pas de la « sainte de Blain » et qu'il n'y ait pas de publications promotionnelles la concernant. On prie certains journalistes de ne pas évoquer l'affaire. Ce n'est que par le bouche à oreille que se bâtit la renommée de Marie-Julie Jahenny même si trois livres évoquent son cas, l'un du Dr Imbert-Goubeyre (Les Stigmatisées, 1873), les deux autres du journaliste Adrien Péladan (Événements miraculeux de Fontet, de Blain et de Marpingen, 1878, et Dernier mot des prophéties,1880)[2].

Dévotion populaire

Nombre de visiteurs à la Fraudais viennent, notamment dans les années 1870, pour assister au « chemin de croix » de la mystique. Ils font don à celle-ci de nourriture, de vêtements et d'un peu d'argent. Ils repartent, qui avec un mouchoir portant l'empreinte des stigmates, qui avec une image pieuse en souvenir. D'autres demandent à Marie-Julie Jahenny une bénédiction ou leur inclusion dans ses prières. C'est par l'entremise de ces fidèles que s'édifient la crédibilité et l'autorité de la mystique en dépit des obstructions du clergé de Blain et de Nantes[2].

Disparition

Dans les dernières années de sa vie, les stigmates de Marie-Julie Jahenny s'estompent et, à partir de sa quatre-vingtième année, ne sont plus visibles[22]. Sa famille n'est plus là, un chien avertit la vieille dame de l'arrivée de visiteurs[2]. Ses extases sont transcrites par des fidèles, monsieur et madame Cluzeau[3]. La dernière a lieu le 24 octobre 1940[23].

Tombée malade le 26 février, elle est dans le coma quand on lui administre l'Extrême-Onction. Elle meurt le . Sa dépouille mortelle est revêtue de l'habit des tertiaires de saint François d'Assise – voile noir et robe de bure. Après une simple absoute à l'église de Blain, la bière, sur laquelle aucune gerne n'a été posée, est conduite au cimetière de la commune et placée dans le dépositoire le 8 mars, l'inhumation ayant lieu de 17 mars dans un caveau préparé à cet effet[24].

La mort de la mystique de Blain est signalée dans L'Ouest-Éclair du 9 mars 1941[25]. Auparavant, le 28 février, Le Petit Parisien relatait la visite récente d'un de ses journalistes à Marie-Julie Jahenny[23]. Dans son édition du 13 mars 1941, le New York Times consacre quelques lignes à sa disparition[26].

La même année, le livre Quelques souvenirs sur Marie-Julie, la stigmatisée de Blain de la journaliste Jacqueline Bruno est censuré par l'évêque de Nantes[note 4], [27].

Postérité

Après la mort de la recluse, ses fidèles unissent leurs efforts pour acheter la maison et en faire en un lieu de dévotion. Une première tentative d'acheter les biens de Marie-Julie Jahenny a lieu quelques mois après la disparition de cette dernière. Une habituée de La Fraudais, Mme Verseau, propose 70 000 francs pour la création d'une association qui proposerait, avec l'accord de l'Église, la location d'objets aux croyants désireux d'acheter une grâce. Mais l'opération échoue[2].

Il faut attendre 1958 pour que ce but soit atteint par l'association Les amis de Marie-Julie et de La Fraudais – devenue par la suite l'association Le Sanctuaire de Marie-Julie Jahenny –, présidée par André de La Franquerie, écrivain catholique monarchiste et intégriste [note 5] qui avait ses entrées chez la stigmatisée. La chambre de Marie-Julie Jahenny, où se déroulaient ses extases, est conservée telle quelle, tandis que la salle à manger est transformée en chapelle (mais sans l'approbation des autorités diocésaines). L'ensemble se visite encore aujourd'hui[22].

« La référence des pseudo-mystiques »

Spécialiste des phénomènes de piété, l'historien des religions Joachim Bouflet, qualifie Marie-Julie Jahenny de « pythonisse stigmatisée à la longévité remarquable qui de 1873 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale sera la référence obligée de tous les pseudo-mystiques de l'époque ». Selon lui, elle fait partie, avec Mélanie Calvat, la voyante de La Salette, d'« une nouvelle génération de visionnaires, pour la plupart stigmatisées », chez qui l'apparition mariale initiale « se trouve très tôt reléguée à l'arrière-plan d'un cycle visionnaire se prolongeant sur des années et qui pour partie échappe au contrôle de l'institution »[28].

Marie-Julie Jahenny dans la littérature

Dans les Foules de Lourdes [note 6], Joris-Karl Huysmans évoque Marie-Julie Jahenny :

« Qui connaît une autre stigmatisée de France dont l’aloi divin peut sembler également sûr ? À part quelques médecins catholiques, tels que le Dr Imbert-Gourbeyre qui fut chargé par Mgr Fournier, l’ancien évêque de Nantes, de la scruter, de la surveiller de très près, personne dans la therapeutique ne s’en est occupé, depuis plus de vingt ans, qu’elle est étendue sur un lit ; et, à l’exception de quelques mystiques, tous ignorent Marie-Julie Jahenny, de la Fraudais ! »

Citant Olivier Leroy[note 7], Blaise Cendrars signale les lévitations de la mystique dans le Lotissement du ciel (partie « Le nouveau patron de l’aviation »).

Textes posthumes

  • Cris du Ciel sur le temps qui vient : quatorze mois avec Marie-Julie Jahenny [textes recueillis et présentés par Pierre Roberdel], , Éditions Resiac, 6e édition, 454 pages, (ISBN 2-85268-029-7) (une 2e édition est signalée à 1977).
  • Pierre Roberdel, Le Ciel en colloque avec Marie-Julie Jahenny [propos recueillis par Auguste Charbonnier], , Éditions Résiac, 3e édition, 239 pages, (ISBN 2-85268-028-9)

Notes et références

Notes

  1. « Son cas est typique des autres mystiques catholiques et « prophétesses politiques » françaises du XIXe siècle, promotrices de l'ultramontanisme, du millénarisme et du royalisme face à la France républicaine, laïcisée et post-révolutionnaire « malfaisante » ».
  2. Auteur en 1873 d'un ouvrage à succès paru à Paris : Les Stigmatisées.
  3. « Doit-on dire que Marie Julie était une sainte prodigieusement favorisée de Dieu ; ou une âme pour l'instant, en tout cas, tenue en esclavage par le diable ; ou simplement une fille névrosée obsédée par la religion, si incroyablement suggestible que les idées latentes dans son subconscient avaient le pouvoir de se réaliser, même dans son plan physique ? Je dois avouer que c'est la dernière solution qui me semble, dans ce cas comme dans d'autres cas similaires, s'accorder le mieux avec les données vérifiables. »
  4. Un exemplaire de cet ouvrage, consulté par l'historienne Andrea Graus, se trouve aux Archives historiques du diocèse de Nantes, Fonds Marie-Julie Jahenny, cote 5F2/48.
  5. Nom de plume d'André Lesage (1901-1992), « camérier secret du Pape » – selon le titre honorifique que lui avait conféré Pie XII – et auteur, en 1926, de la Mission divine de la France.
  6. Les Foules de Lourdes, Paris, P.-V. Stock,  (Wikisource).
  7. Olivier Leroy, La Lévitation, contribution historique et critique à l'étude du merveilleux, Paris, Valois, 1928.

Références

  1. Van Osselaer et al. 2020, p. 355.
  2. a b c d e f g h i et j (en) Andrea Graus, « A Visit to Remember : Stigmata and Celebrity at the Turn of the Twentieth Century », Cultural and Social History, vol. 14, no 1,‎ , p. 55–72 (ISSN 1478-0038 et 1478-0046, DOI 10.1080/14780038.2016.1237411, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d et e (en) We are warned. The prophecies of Marie-Julie Jahenny, Compiled, Translated and Edited by E. A. Bucchianeri, Scribd, 2011, 590 p., en particulier la section Marie-Julie Jahenny (1850-1941): Stigmatist, Visionary, and Victim Soul, pp. 7-21.
  4. a b c d et e Joachim Bouflet, Les apparitions de la Vierge Marie - Entre merveilles et histoire, Éditions du Cerf, , 909 p. (lire en ligne).
  5. Francis Legouais, Après les abeilles et les lys. En pays nantais. Deux siècles d'histoire..., Thouaré-sur-Loire, Marcel Buffé éditeur, 1976, chap. VIII (« Une Blinoise qui fit parler d'elle »), p. 94.
  6. a b c d et e (en) « Marie-Julie Jahenny », sur University of Antwerp - About Stigmatics - MediaHaven, (consulté le ).
  7. a et b (en) We are warned. The prophecies of Marie-Julie Jahenny, Compiled, Translated and Edited by E. A. Bucchianeri, 2011, 590 p., en particulier la section Marie-Julie Jahenny (1850-1941): Stigmatist, Visionary, and Victim Soul, pp. 7-21 : « Our Lady then replied that she would be given the Five Wounds, and the stigmata began on the 21st of March. Heaven was just beginning to send her the Wounds of Christ. The Crown of Thorns appeared on October 5th, the Wound in the left Shoulder where Christ carried the Cross was received on November the 25th, on December 6th the scourge wounds appeared on her back, and on January 12th, 1874, she received wrist-wounds representing where the Hands of Our Lord were bound. She also received on the same day as the wrist-wounds, a wound over her heart. On January the 14th, additional scourge-stigmata appeared on her ankles, legs and forearms, days later she received two scourge stripes on her side. »
  8. L'Echo du merveilleux, p. 91.
  9. Fonds Marie-Julie Jahenny, cote 5F2/91, conservé aux Archives historiques du diocèse de Nantes et cité par Andrea Graus, Visiting Stigmatics and Their Promotion from the Ground Up, in The Devotion and Promotion of Stigmatics in Europe, c. 1800–1950. The Devotees, the Unofficial Movements and the Episcopate in France, chapter 4, p. 109, n. 61
  10. a b et c (es) Andrea Graus, « Sacerdotes, apropiación del discurso médico y experiencia mística en la Francia del siglo XIX », História, Ciências, Saúde-Manguinhos, vol. 28, no 2,‎ , p. 455–472 (ISSN 1678-4758 et 0104-5970, DOI 10.1590/s0104-59702021000200007, lire en ligne, consulté le ) Accès libre.
  11. a et b Bouflet 2020.
  12. Cristina Mazzoni, Saint Hysteria : Neurosis, Mysticism, and Gender in European Culture, Ithaca et Londres, Cornell University Press, (ISBN 978-1-5017-3716-9 et 1-5017-3716-3, lire en ligne), p. 25-27
  13. Graus 2021, p. 459-460.
  14. a et b Association Marie de Nazareth, Marie-Julie Jahenny (1850-1941) : "renouvellement de l'Univers entier", site Prophéties pour Notre Temps, s. d.
  15. a et b (en) Luca Sandoni, « Political mobilizations of ecstatic experiences in late nineteenth-century Catholic France: the case of Doctor Antoine Imbert-Gourbeyre and his “Stigmatisées” (1868-73) », Disputatio philosophica : International Journal on Philosophy and Religion, vol. 16, no 1,‎ , p. 32-33 (ISSN 1332-1056, lire en ligne, consulté le ).
  16. C. Laplatte, compte rendu de René Biot, L'énigme des stigmatisés (Paris, Arthème fayard, 1955, 190 p.), Notes bibliographiques, dans Revue d'histoire de l'Église de France, tome 42, n°139, 1956. pp. 282-311, page 305.
  17. Paul Airiau, « Le Grand Monarque dans le catholicisme français (XIXe – XXe siècles) », Politica hermetica, Lausanne, L’Âge d’Homme, no 14 « Le souverain caché »,‎ , p. 75 (ISSN 1143-4562, lire en ligne)
  18. Jean Guéhenneuc, « JAHENNY Marie-Julie - Stigmatisée (Blain (44) 12.2.1850 - 4.3.1941) », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.) ; Michel Lagrée (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, vol. 3. : La Bretagne, Paris / Rennes, Éditions Beauchesne / Institut culturel de Bretagne, (ISBN 2-86822-034-7, lire en ligne).
  19. Marcel Launay, « Chronique d'un épiscopat nantais, Mgr Rouard (1896- 1914) », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, vol. 84, no 2,‎ , p. 454, n. 21 (ISSN 0399-0826, DOI 10.3406/abpo.1977.2887, lire en ligne, consulté le )
  20. Launay 1977, p. 447-448.
  21. Thurston 1955, p. 163.
  22. a et b (en) Andrea Graus, « Stigmata and celebrity from the bottom-up », sur STIGMATICS: International research network on stigmata, (consulté le ).
  23. a et b Hubert Bouchet, Marie-Julie Jahenny la « stigmatisée » de Blain subissait depuis plus de 60 ans le martyre de la Passion, Le Petit Parisien, 28 février 1941.
  24. Francis Legouais, Après les abeilles et les lys. En pays nantais. Deux siècles d'histoire..., Thouaré-sur-Loire, Marcel Buffé éditeur, 1976, chap. VIII (« Une Blinoise qui fit parler d'elle »), p. 115-116.
  25. Pierre Cressard, Après la mort de la « stigmatisée » de Blain. Souvenir d'une visite à Marie-Julie la sainte de La Fraudais, L'Ouest-Eclair, 9 mars 1941, p. 1 et p. 2.
  26. MARIE-JULIE JAHENNY: Stigmatist Had Been Visited by Pilgrims for Seven Decades, The New York Times, March 13, 1941.
  27. Van Osselaer et al. 2020, p. 114 (n. 82).
  28. Joachim Bouflet, Institution et charisme dans l’Église de 1846 à nos jours : la question du jugement épiscopal sur les apparitions mariales modernes et contemporaines, thèse de doctorat en histoire moderne et contemporaine, sous la direction de Marc Agostino, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, École Doctorale Montaigne Humanités (ED 480), 2014, 560 p. (p. 64, 66-67 et 87).

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages historiographiques

Ouvrages sociologiques

  • Jacques Maître, Mystique et Féminité : essai de psychanalyse sociohistorique, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Sciences humaines et religions », , 482 p. (ISBN 2-204-05726-6), p. 382-383.

Ouvrages sceptiques

Ouvrages hagiographiques

  • Adrien Péladan, Dernier mot des prophéties ou l'avenir prochain dévoilé…, 4e édition, Nîmes, 1878. (OCLC 370000301)
  • Adrien Péladan, (Suite à Dernier mot des prophéties). Evénements miraculeux de Fontet, de Blain et de Marpingen, prophéties authentiques des voyantes contemporaines Berguille et Marie-Julie, Nîmes, 1878. (OCLC 1176957656)
  • Antoine Imbert-Gourbeyre, La stigmatisation. L’extase divine et les miracles de Lourdes. Réponse aux libres-penseurs, 2 tomes, Clermont-Ferrand, Librairie catholique, 1894. (OCLC 561538180)
  • Jacqueline Bruno, Quelques souvenirs sur Marie-Julie, la stigmatisée de Blain, Saint-Nazaire, Éditions du Courrier de Saint-Nazaire, 1941
  • Pierre Roberdel, Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de Blain, Éditions Résiac, 1972, 351 p. (OCLC 67185378)
  • André Lesage, marquis de La Franquerie, Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée bretonne, Association des amis de Marie-Julie et de La Fraudais, La Chapelle-Hermier, 1975, 66 p. (OCLC 461538673)
  • Henri-Pierre Bourcier et Marie-Julie Jahenny, Prières litaniques de Marie-Julie Jahenny Résiac, 1988 (ISBN 9782852681699)
  • Henri-Pierre Bourcier, Marie-Julie Jahenny, une vie mystique 1850-1941, Paris, Pierre Tequi éditeur, 1991, 368 p. (ISBN 9782740300251)
  • Pierre Roberdel, Vers l'avenir avec Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de La Fraudais, Mambré, 1992, 187 p. (ISBN 9782950159434)
  • Docteur Antoine Imbert-Gourbeyre, La stigmatisation: 1894, édition établie par Joachim Bouflet, Éditions Jérôme Millon, 1996, 543 p., (ISBN 2-84137-035-6) (édition critique du premier tome de l'ouvrage paru en 1894. Ne contient que la 1re partie ("Les faits") de l'ouvrage de 1894).

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