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Famille d'Andlau

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Famille d’Andlau
Image illustrative de l’article Famille d'Andlau
Armes de la famille.

Blasonnement D’or à la croix de gueules.
Branches Andlau Birseck (éteinte)
Andlau-Hombourg
Andlau-Klein-Landau
Andlau de Cléron d'Haussonville
Période XIIe/XIIIe – XXIe siècle
Pays ou province d’origine Basse Alsace
Allégeance Saint-Empire
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Empire français
République française
Fiefs tenus Andlau
Demeures Château d'Andlau
Château de Voré
Château de Coppet
Charges Baillis
Diplomate
Ambassadeur
Sénateur
Conseiller général
Maire
Fonctions militaires Général de brigade
Fonctions ecclésiastiques chanoines
Récompenses militaires Ordre royal et militaire de Saint-Louis, ordre national de la Légion d'honneur
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour 1773

La famille d'Andlau, en allemand von Andlau (Andlaw), est une famille subsistante de la noblesse du Saint-Empire puis française originaire de la ville d'Andlau en Alsace.

Elle compte parmi ses membres des officiers généraux, des hommes politiques, des diplomates.

La famille d'Andlau est originaire de Basse-Alsace[1]. Le nom est probablement à mettre en lien de la détention, de manière héréditaire, l'avouerie de l'abbaye d'Andlau, en Alsace[2].

Nicolas Mengus, auteur d'une thèse en histoire sur la famille (1998), a permis d'apporter un nouvel éclairage sur les premiers degrés de cette famille, entre la fin du XIIe et le début du XIVe siècle[3].

Selon ce dernier ou l'auteur de la notice du Dictionnaire historique de la Suisse (2002)[2], la famille apparaît à partir de la fin de la première moitié du XIIe siècle. Régis Valette fait remonter la filiation noble de cette famille à l'année 1274[4].

Les travaux de Menguys permettent de mettre en lumière que les de/von Andlau présents dans les chartes du XIIe siècle n'appartiennent pas tous au lignage sujet de cet article, von Andlau pouvant simplement désigner une personne originaire d'Andlau[5].

Les premiers personnages pouvant être rattachés au lignage sont Anihel, Bernher et Gerhard von Andlau, ministériaux de l'abbaye au cours de la deuxième moitié du XIIe siècle[5]. C'est à cette période que le cognomen semble se stabiliser[5].

Le premier membre connu apparait dans une charte de Mathilda, à propos d'un droit de pacage à Onolvesheim, en 1145, où est mentionnée le vitztum (vidame) et chevalier Otton von Andlau[6] (vicedominus Otto de Andelahe[2]).

La notice consacrée à la famille dans le Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne reprend une tradition selon laquelle le premier usage du cognomen Andlau correspondait à la mention d'Hélène d'Andlau, épouse de Jean de Wolfskohl, lors du tournoi de Brunswick, en 996, au cours duquel elle partage les armes entre les chevaliers (Herzog, Cronicon Alsatiae, 1552)[1]. Toutefois les tavaux de Mengus (1998, 2000) réfute cette assertion indiquant que les tournois se trouvant dans l'ouvrage Thurnier Buch (première édition 150) de Georg Rüxner sont une invention, soulignant que n'étaient mentionnées, « pour des raisons commerciales évidentes, que les familles noble encore existante »[7].

Le premier sceau connu de la famille appartient à Eberhard [II] d'Andlau, probable fils de Rudolph[8], apposé à une autre charte en 1249, comportant les armes de la famille[9].

Implantation et contrôle d'Andlau

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Les premiers Andlau a porté le titre de chevalier sont attestés à partir de 1214[5].

Eberhard d'Andlau, ministériel de l'abbaye d'Andlau, est à l'origine de la construction du château d'Andlau (Haut-Andlau, Hohandlau)[10],[8]. La construction est placée dans la seconde partie du XIIIe siècle, car durant la construction du château, entre 1249 et 1264, Eberhard d'Andlau destruit le château de Wibelsberg, possession des sires de Bergheim[10],[8]. La première mention de ce château date de l'année 1274[11], année au cours de laquelle le roi Rudolf/Rodolphe Ier de Habsbourg « légalise par le biais d'inféodisation la construction »[10]. Le château a été érigé sur une terre relevant de l'Empire[10].

En ce début du XIIIe siècle, l'avouerie de l'abbaye est placée entre les mains des nobles von der Dicke. Mengus (1998) fait observer que la famille n'a pu ériger un château permettant le contrôle du Val d'Adlau, là où elle a des intérêts, mais sur la marge, dans la région de Barr, probablement empêchée par les abbesses et les von der Dicke[10].

La famille est autorisée, à la même période, par l'évêque de Strasbourg, à ériger un château dans le cimetière fortifié de Valff[10]. La construction est due probablement également à ce même Eberhard d'Andlau[10].

C'est à partir de ces différentes implantations que la famille d'Andlau commence à prendre le contrôle de la région[10].

Période médiévale

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La famille semble passer dans la basse noblesse entre la fin du XIIIe siècle et 1315[5]. Elle est en effet qualifié à cette date de noble (Edel), dans une charte impériale[5].

Quatre membres sont tués à la bataille de Sempach en 1386[2].

Chaix d'Est-Ange (1903) indique que la famille alsacienne des barons de Berckeim pourrait être une branche de cette famille, détachée au XIIIe siècle[12]. Cette tradition prend sa source dans une charte de la famille d'Andlau de 1485 dans laquelle il est indiqué que ces familles ont un ancêtre commun, sans autre précision, ainsi que dans des blasons très proches[5]. Toutefois, Mengus (1998) écarte tout autant cette hypothèse de filiation, que la proximité des armes qui s'explique par une « origine commune « banale » ou ministérielle que par une même origine de sang »[5].

Certains exercent durant la période médiévale des charges ecclésiastiques et municipales en Alsace, à Strasbourg et à Bâle[2].

La famille appartient à l'ordre équestre, à la suite de l'obtention par la Bulle d'or de 1356, confirmé en 1550, du titre de « premier des quatre chevaliers héréditaires du Saint-Empire romain germanique »[2],[1].

Période moderne

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Au cours de la Réforme protestante, une partie de la famille passe au protestantisme[3].

Les prénoms de lignée, des premiers degrés — Rudolf, Heinrich, ou Eberhard — sont peu à peu abandonnés au profit de nouveaux — Blasius, Alexander, Arbogast —[3].

Vers 1678, une branche s'installe dans l'évêché de Bâle[2]. Plusieurs membres de la famille sont chanoines de Bâle et de Moutier-Grandval, quatre deviennent après 1714 baillis de Delémont et du Birseck[2].

Période contemporaine

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La famille d'Andlau a relevé le nom Cléron d'Haussonville en 1955[réf. nécessaire].

La branche française de la famille Andlau appartient aux familles subsistantes de la noblesse française[4]. Elle adhère à l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF), le [13].

Titres de noblesse

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La noblesse de la famille peut être considérée à partir de 1315, où ils sont dit nobles (Edel) dans une charte impériale[5]. Expression qui se retrouve dans une autre charte en 1399[5]. À partir de 1399, ils portent le titre d'écuyer[5].

Depuis 1356, l'aîné de la famille porte le titre de « premier des quatre chevaliers héréditaires du Saint-Empire romain germanique »[2]. Le titre est confirmé par Charles Quint, en 1550[2]. Ses membres appartiennent à la chevalerie d'Autriche antérieure (immatriculation en 1458) et à la chevalerie d'Empire de Basse-Alsace (immatriculation en 1547)[2].

En 1676 et 1680, les branches autrichiennes ont obtenu le titre de barons de l'Empire[1].

L'empereur Léopold Ier confère à la famille le titre de baron en 1676[2]. Le roi de France Louis XV reconnaît ce titre en France en 1773[2].

La branche de Hombourg obtient le titre de comte, en 1817, par l'Autriche[2]. La même année, le grand-duché de Bade reconnaît également ce titre[2].

Les branches d'Andlau-Hombourg et d'Andlau-Klein-Landau subsistent en France[2]. La branche suisse des d'Andlau-Birseck s'est éteinte en 1917[2].

Les armes de la famille se blasonnent ainsi : D’or à la croix de gueules.[12]

Elles sont accompagnées d'une Couronne de marquis[12].

La devise de la famille est : Simplicitas el fidelitas[12].

Nicolas Mengus (1998) propose une filiation des premiers d'Andlau[14]. Sa présentation de thèse comporte notamment un « arbre « sigillo-généalogique » des sires d'Andlau » (consultable) et sa publication (2000) plusieurs pages de notices biographiques.

 
 
 
 
Eberhard II
Von Andlau

1220-?
 
Adélaïde (Adelheid)
Von Fleckenstein

1225-?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Eberhard III
Von Andlau

1255-?
 
Inconnue
 
Rudolf
Von Andlau

1250-?
mentionné comme étant chevalier en 1287
 
Von Rathsamhausen
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rudolf III
Von Andlau

1290-1354
 
Inconnue
 
Peter
Von Andlau

1280-?
mentionné comme chevalier en 1296
 
Von Der Dicke
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hartmann III
Von Rathsamhausen
Zum Stein

1314-1357
 
Elisabeth (ou Else)
Von Andlau

1319-1362
 
 
 
 
 
Heinrich
Von Andlau

?-1346
chevalier de 1334 à 1346
 
Gertrud
Von Truchtersheim

1310-?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Heinrich II
Von Andlau

1328 - 1413
 
Klara
Von Ratoldsdorf
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Walter II
Von Andlau

1375-?
 
Margarethe
Von Hus

1383-1424
 
Rudolf X
Von Andlau

?-?
 
Adélaïde
Von Mullenheim

?-1429
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Petermann VI
Von Andlau

1400-1470
 
Angeline
Von Rotberg

1410-?
 
Ludwig I
Von Andlau

?-1478
 
Sophia Bock
von Blasheim und Gerstheim
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Han Heinrich
Von Reinach
 
Angele
Von Andlau

1430-?
 
Valentin Wurmser
von Schaffoltsheim

1454-1512
 
Adélaïde
Von Andlau

1444-?
 
 
 
 

Personnalités

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Possessions

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La famille possède le château fort de Haut-Andlau, situé au au sud-ouest de Strasbourg (détruit en 1246, puis reconstruit en 1344)[2].

Elle possède des terres principalement en Haute-Alsace, notamment Hombourg, Petit-Landau (Klein-Landau), Kingersheim et Wittenheim[2].

Les principales alliances de la famille d'Andlau sont[12] : von Rathsamhausen, de Truchsess (Truchseß), Zorn (de Bulach) (de), de Ferrette, de Reinach (1753), de Flaschlanden, de Fleckenstein, de Schauembourg (1848), de Klinglin, de Franquetot de Coigny, de Polastron (1736), d'Hennezel, Helvétius, de Mun (1867), d'Orglandes (1842), Terrny, de Chanaleilles, Savary de Lancosme, de Sercey,

Alliances de la famille d'Andlau-Hombourg : von und zu Sprinzenstein und Neuhaus (1938), de Galard de Brassac de Béarn (2002)

Alliances d'Andlau de Cléron d'Haussonville : de Salignac-Fénelon (1963), de Tornos y Steinhart (2017).

Notes et références

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  1. a b c d e f et g « Andlau (d') », Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s « d'Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. a b et c Mengus 1998, p. 251.
  4. a et b Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, Paris, Éditions Robert Laffont, , 410 p. (ISBN 2-221-09701-7), p. 30.
  5. a b c d e f g h i j et k Mengus 1998, p. 252.
  6. Mengus 2000, p. 111.
  7. Mengus 2000, p. 58.
  8. a b et c Mengus 2000, p. 69.
  9. « Eberhard II d'Andlau - premier sceau - Ad67 - G1659/2 », sur Sigilla : base numérique des sceaux conservés en France (consulté en ) (voir aussi sur dev.irht.cnrs.fr).
  10. a b c d e f g et h Mengus 1998, p. 253.
  11. Mengus 2000, p. 23.
  12. a b c d et e Chaix d'Est-Ange 1903, p. 192.
  13. Page « La table des familles », sur le site de l'Association d'entraide de la noblesse française - ANF (lire en ligne).
  14. Mengus 1998, p. 255.
  15. « Bartholomäus von Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  16. « Georg von Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  17. « Hartmann von Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  18. « Jean-Baptiste Georges d'Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  19. « François Charles d'Andlau » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  20. « Conrad Charles Frédéric d'Andlau-Birseck » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.

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Bibliographie

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Ouvrages généraux

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  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. t. Ier A-Att, Évreux, impr. de C. Hérissey, (BNF 34209118, lire en ligne), p. 192 à 193, Andlau (d').
  • Nicolas Mengus, Les sires d'Andlau, fin du XIIe-début du XIVe siècle : un lignage noble au temps des châteaux forts, Société savante d'Alsace, Musées de Strasbourg, , 299 p. (ISBN 2-904920-25-0).
    • Thèse de doctorat : Les sires d'Andlau au moyen âge (fin du XIIe-début du XIVe siècle), soutenance en 1998, sous la direction de Georges Bischoff.
    • Nicolas Mengus, « Les sires d’Andlau au Moyen Age (fin du XIIe-début du XIVe siècle). Positions de thèses », Revue d'Alsace, no 124,‎ , pp. 251-258 (lire en ligne [PDF]).
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Paris, Éditions Robert Laffont, , 414 p. (ISBN 978-2-221-10875-8).

Ouvrage familial

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  • Hubert d'Andlau-Hombourg, Le livre d'histoire d'une famille d'Alsace, vol. 2, Colmar, Editions Alsatia, 1972-1976, 287 + 382.
    À propos de l'ouvrage, Mengus (1998) indique que l'ouvrage constitue une première approche sur l'histoire de la famille, avec toutefois « erreurs et carences » pour la période médiévales.

Fonds d'Archives

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Articles connexes

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Liens externes

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