Madeleine Dissoubray

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Madeleine Dissoubray
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Madeleine Dissoubray, née le à Sainte-Marguerite-les-Aumale (aujourd'hui Morienne, Seine-Maritime) et morte le à Montreuil-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est une militante communiste, résistante et déportée française. Elle est l'épouse du député communiste Louis Odru.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts comme institutrice[modifier | modifier le code]

Fille d'un ingénieur agronome[1], Madeleine suit des études à l’École normale d'institutrice de Rouen en 1934[2]. Elle exerce son métier d'institutrice dans plusieurs établissements. En 1937, elle enseigne au cours complémentaire à Aumale puis au Petit-Quevilly de 1939 à 1940 et enfin au collège technique de Sotteville-lès-Rouen (1940-1941). Elle entre à l'Institut national d'orientation professionnelle en , exerce au Centre d'information et d'orientation (CIO) d'Aulnay-sous-Bois et termine sa carrière en 1977 comme directrice du CIO Montreuil-Sous-Bois[3].

Famille[modifier | modifier le code]

Son frère, René Dissoubray, né le , instituteur également[4], est lieutenant dans la Résistance. Arrêté et emprisonné en 1942, il survit à la déportation dans les camps de concentration nazis. Il sera trésorier de l'Association nationale des anciens combattants et amis de la résistances. En 2006, il est promu au grade de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur[5].

Sa sœur, Yvonne Dissoubray, née le , professeur, est aussi une militante communiste et résistante : elle est notamment responsable de l'Union des femmes françaises dans les Côtes-du-Nord puis inter-régionale en 1943-1944. Elle sera conseillère municipale de Rouen de 1953 à 1959[6].

En 1948, Madeleine épouse Louis Odru (1918-2004), un instituteur communiste, avec qui elle aura deux enfants, Annick et Pierre. Annick Odru deviendra vétérinaire, diplômée de l'école nationale de vétérinaires d'Alfort avec une spécialisation en ophtalmologie vétérinaire. Pierre Odru étudiera à l'école centrale de Lyon, devenant ensuite ingénieur de recherche principal à l'IFPEN pendant 35 ans puis responsable de programme à l'Agence nationale de la recherche à partir de 2010.

La vie pendant la guerre[modifier | modifier le code]

Engagement politique et Résistance[modifier | modifier le code]

En 1940, elle adhère au Parti communiste clandestin de Rouen avec sa sœur et son frère.

Elle devient membre de la direction des groupes de rue, puis de l'Organisation spéciale de la région rouennaise et elle entre dans la clandestinité en novembre 1941 sous le nom de Marcelle Duteurtre, pseudonyme « Jacqueline », participant aux premières activités de sabotage de la Résistance. Elle côtoie alors le philosophe Valentin Feldman, qu'elle initie aux rudiments de l'action directe, lors de plusieurs opérations clandestines.

Incarcération et déportation[modifier | modifier le code]

Elle est arrêtée le par la Brigade spéciale puis livrée à la Gestapo qui l'emprisonne pendant 6 mois dans la division des otages à la prison de la Santé[7],[8]. Elle est ensuite envoyée au fort de Romainville en [9]. Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau le avec le convoi des 31 000[1],[10] où son groupe de femmes résistantes entre dans le camp en chantant La Marseillaise[1]. Elle est transférée au camp de Ravensbrück fin , puis pour finir, en , au camp de Mauthausen.

Elle est libérée par la Croix rouge internationale. Elle fut nommée « déportée résistante » et homologué comme sous-lieutenant FFI.

L'après-guerre[modifier | modifier le code]

Après sa Libération, Madeleine revient à Rouen mais ne reprend pas son poste d'institutrice. Elle entre au bureau de la fédération communiste en 1946 et est rédactrice de l'hebdomadaire communiste « L'Avenir normand ». D'abord membre du bureau départemental de l'Union des femmes françaises, elle devient membre du bureau national de l'UFF en 1947[3]..

Après son mariage en 1948, Madeleine Odru milite dans les commissions de l'enseignement locale, fédérale et nationale du Parti communiste français et fait partie de la revue L’école et la Nation. Elle appartient aussi au Syndicat national de l'enseignement technique, puis, après la fusion, au SNES. Critique à l'égard des options adoptées par la direction du PCF, elle rejoint le mouvement des Reconstructeurs à la fin des années 1980. Par la suite, elle continue à voter pour les candidats communistes et à défendre la presse communiste[3].

Madeleine Odru, née Dissoubray, s'éteint le à Montreuil-Sous-Bois.

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Mémoire Vive – Madeleine, dite “Jacqueline” Odru, née Dissoubray – 31660 », sur www.memoirevive.org (consulté le )
  2. « Madeleine Odru née Dissoubray - afmd », sur afmd.asso.fr (consulté le )
  3. a b et c Jacques Girault, « Dissoubray Madeleine [épouse Odru Madeleine] », sur maitron.fr.
  4. Daniel Grason, « Dissoubray René [alias Dubreuil Roland] », sur maitron.fr.
  5. Marc Champenois, « Ordre de la Légion d'honneur - Nominations, promotions et élévations du… », sur france-phaleristique.com (consulté le ).
  6. Alain Prigent, « Dissoubray Yvonne, Huguette », sur maitron.fr.
  7. « Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah », sur www.cercleshoah.org, (consulté le )
  8. Carole Sterlé, « "Lutter pour que ça ne puisse jamais recommencer" », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Delbo.
  10. Moorehead.
  11. Ordre de la Libération, « Médaille de la Résistance française avec rosette - fiche Madeleine DISSOUBRAY » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Brusson, Rescapé des camps nazis : de mémoire vive, édition du Céfal, Belgique, 2003.
  • Charlotte Delbo, Le convoi du , Éditions de minuit, Paris, 1995.
  • Russell Miller, La deuxième guerre mondiale, Time Life, Amsterdam, 1981.
  • Yves Santamaria, Histoire du Parti communiste francais, La découverte, Paris, 1999.
  • Caroline Moorehead, Un train en hiver : le train des femmes pour Auschwitz, Le cherche midi, Paris, 2014, chapitre 9.

Liens externes[modifier | modifier le code]