Léonard Racle

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Léonard Racle
Présentation
Naissance
Dijon, France
Décès (à 54 ans)
Pont-de-Vaux, France
Nationalité Drapeau de la France France
Mouvement Architecture néoclassique
Activités architecte
Œuvre
Réalisations Château de Voltaire
Canal de Pont-de-Vaux
Maison Racle

Léonard Racle né à Dijon le , mort à Pont-de-Vaux le , est un ingénieur, architecte et faïencier français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Château de Voltaire à Ferney
Cénotaphe en argile-marbre (1780), destiné à recevoir le cœur de Voltaire

Léonard Racle est né à Dijon le d'un père artisan sellier-carrossier ; il ne poursuit pas ses études après l'école primaire, mais il lit assidûment les ouvrages scientifiques[1]. Il commence fort jeune à travailler dans le cabinet de Montin de Saint-André, ingénieur de la province de Bourgogne, auprès de qui il apprit son métier[2]. En 1758, il est nommé ingénieur du Roi en Pays de Gex. Le à Ferney-Voltaire, il épouse Anne-Catherine Guillot[3]. Sa première réalisation d'ingénieur est une faïencerie qu'il construit au Grand Saconnex.

En 1765, il se voir confier par Voltaire la mission d'ajouter deux ailes au château qu'il venait d'acquérir à Ferney[4]. L'écrivain l'introduit auprès du duc de Choiseul qui lui confie l'élaboration du projet de création de la ville et du port de Versoix avec l'ambition de concurrencer Genève [2]. Les travaux sont entrepris par trois-cents ouvriers engagés par Racle, mais ils sont interrompus en 1770 faute de financement du fait de la disgrâce du ministre, ce qui a pour conséquence de laisser l'architecte endetté jusqu'à la fin de sa vie[1]. Racle a pu toutefois construire dans cette ville une manufacture de faïence où il met en œuvre un procédé de son invention permettant de produire des poteries alliant la finesse et la dureté, que Voltaire nommait argile-marbre[2]. En 1774, Voltaire le charge du pavage des rues de Ferney[5]. L'écrivain, qui s'est lié d'amitié avec Racle, lui confie la construction de nombreuses maisons du village de Ferney qu'il a entrepris de développer. Le décès de Voltaire en 1778 prive l'architecte de son bienfaiteur, pour lequel il réalise à la demande du marquis de Villette le cénotaphe en argile-marbre destiné à recevoir son cœur[1].

Racle est sollicité par l'impératrice Catherine II de Russie, grande admiratrice de Voltaire, mais il préfère rester en France afin de se consacrer à la construction du canal de Pont-de-Vaux[2], joignant la Reyssouze à la Saône, et de réaliser sur ce canal un pont révolutionnaire d'une seule arche de 450 pieds d'ouverture du type qu'il avait imaginé et qui lui avait valu d'être couronné en 1786 par l'académie de Toulouse[6]. Il construit également à Pont-de-Vaux une nouvelle faïencerie poterie destinée à utiliser son procédé. Après la Révolution, il devient membre de l'administration centrale du département de l'Ain[2]. Ayant consacré toutes ses forces à son travail, il meurt épuisé et endetté le en sa maison de Pont-de-Vaux dans la Bresse[7].

Principaux ouvrages[modifier | modifier le code]

Ancien théâtre, dit « la maison Fusier », à Ferney-Voltaire
Ancienne halle aux blés, dite « la grenette », à Pont-de-Vaux

Manuscrits[modifier | modifier le code]

La Bibliothèque municipale de Dijon conserve des manuscrits de Léonard Racle (MS 442 et MS443), qui ont été numérisés [lire en ligne]

Publication[modifier | modifier le code]

Réflexions sur le cours de la rivière de l'Ain, et les moyens de le fixer: lues à la seconde session du Département de l'Ain le [26] novembre 1790, Bourg, C. C. G. Philipon, 1790 [lire en ligne].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Françoise Pellaton, « Qui est Léonard Racle, l'architecte du château de Voltaire ? », Le Pays Gessien,‎ , p. 14
  2. a b c d et e Joseph François Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, volume 36, Paris, L.G. Michaud, , p. 519.
  3. « Racle, Léonard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. consulté le 5 décembre 2012.
  4. [PDF] « Château de Voltaire », sur Centre des monuments nationaux (consulté le ).
  5. « Voltaire urbaniste », sur deo-erexit-voltaire.org (consulté le ).
  6. Claude Nicolas Amanton, Galerie auxonnaise ou Revue générale des auxonnais dignes de mémoire, Auxonne, Saunié, (lire en ligne).
  7. Claude N. Amanton, Simon Chardon de la Rochette, Notice biographique sur Léonard Racle de Dijon, Dijon, Frantin, .
  8. « Château de Voltaire », notice no PA00116395, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Maison », notice no PA00116398, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. « Maison Fusier », sur ferney-voltaire.fr (consulté le ).
  11. Archives communales de Vevey, GB Bleu 22, 6 avril 1777
  12. « Maison Racle », notice no PA01000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. « Pont-de-Vaux - Personnages connus, sites méconnus », sur Histoire et traditions en Bresse Val-de-Saône (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude-Nicolas Amanton, Notice biographique sur M. Léonard Racle, de Dijon, Frantin, Dijon, 1810 [lire en ligne].
  • Charles Jarrin, Deux oubliés : Sébastien Castellion, Léonard Racle, Imprimerie du Courrier de l'Ain, Bourg-en-Bresse, 1895.
  • François Chatillon, Léonard Racle, un architecte du siècle des Lumières, Centre des Hautes études de Chaillot, 2001.

Articles connexes[modifier | modifier le code]