Jacques Peirotes

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Jacques Peirotes
Illustration.
Jacques Peirotes en 1929.
Fonctions
Député allemand

(7 ans)
Gouvernement Empire allemand
Groupe politique SPD
Maire de Strasbourg

(10 ans)
Réélection 1925
Gouvernement IIIe république
Groupe politique SFIO (1919-1929)
Successeur Charles Hueber
Député français

(8 ans)
Gouvernement IIIe république
Groupe politique SFIO (1924-1932)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Strasbourg, Bas-Rhin
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès Lichtenberg, Bas-Rhin
Sépulture cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen)
Nationalité allemande, française
Parti politique SPD (1911-1918)
SFIO (1919-1935)
Profession typographe
maire de Strasbourg
Résidence Alsace

Jacques Peirotes, né à Strasbourg le et mort à Lichtenberg le , est un homme politique socialiste allemand et français, maire de Strasbourg de 1919 à 1929[1] et député du Bas-Rhin de 1924 à 1932.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le jeune Jacques-Laurent Peirotes, fils d'un ouvrier menuisier travaillant à l'usine de locomotives de Graffenstaden, apprend le métier de typographe tout en se lançant dans la vie politique. Dès 1900, il est rédacteur de la Freie Presse (la Presse libre) qui était un organe du Parti social-démocrate allemand (SPD) d'Alsace-Lorraine qu'il avait rejoint en 1895. En 1902, il en devient directeur politique. En 1913, le journal tire à 9 500 exemplaires.

Il entre au conseill municipal de Strasbourg en 1902 et est élu conseiller du canton sud du Kreis Straßburg (Stadt) (arrondissement de Strasbourg-Ville) en 1903. Il est aussi député à la deuxième chambre du Landtag d'Alsace-Lorraine, de 1911 à 1918. Il est ensuite élu député, sur la circonscription No. 3 (Colmar), au Reichstag de 1911 à 1918 pour le SPD[2]. Au Reichstag, il a pris la parole dans le débat sur l'incident de Saverne.

Quand la guerre éclate, il est exilé par les autorités allemandes à Hanovre et paré du titre de Proscrit d'Alsace. Il fait publier Neutral oder Französisch (Neutre ou français). De retour à la fin de la guerre, il a l'habileté de neutraliser les comités de soldats et d'ouvriers[3]. Il siège en tant que président de la Commission municipale de Strasbourg du 10 au .

Alors que la révolution vient d’éclore à Strasbourg, Jacques Peirotes, à la suite de la démission de Schwander, se fait élire maire le . Tandis que la salle du conseil municipal est occupée par les Soviets qui forment un gouvernement révolutionnaire composé de 120 représentants, Peirotes rassemble le conseil municipal en salle des commissions, et est élu à l’unanimité. Le gouvernement révolutionnaire siège dans la salle de la cour d’assises du Tribunal au 1 quai Finkmatt. Deux exécutifs rivaux coexistent. Vers midi, le conseil municipal, Peirotes en tête, quitte l’Hôtel de Ville de la rue Brulée pour se rendre place Kleber. Il y proclame la République, devant la statue du général Kléber, sans plus de précision. Dans le même temps, le « Soviet de Strasbourg » proclame une « République d'Alsace-Lorraine » (Republik Elsaß-Lothringen). Pendant dix jours, Jacques Peirotes doit composer avec les éléments révolutionnaires, civils et militaires. Notons que Peirotes siège en même temps dans les deux gouvernements : au Conseil d'ouvriers et de soldats et au Gouvernement Provisoire désigné par le Landtag devenu « Conseil National » (Nationalrat)[4].

Élu maire de Strasbourg en 1919 et réélu en 1925, il crée un office municipal d'habitat bon marché qui construit 3 000 logements sociaux en 10 ans. Il est battu en 1929 par une coalition de communistes et d'autonomistes qui porte Charles Hueber à la mairie.

Il est inhumé au cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen)[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Monument commémoratif de la rue Jacques Peirotes
Monument funéraire au cimetière Saint-Gall

Le nom de Jacques Peirotes a été donné à une rue de Strasbourg (Quartier Suisse), où un monument orné d'une plaque en bronze réalisée par le sculpteur Alfred Marzolff honore sa mémoire[6].

Son monument funéraire au cimetière Saint-Gall de Strasbourg (Koenigshoffen) porte la même plaque.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Danièle Voldman, La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954 – Histoire d'une politique, éd. L'Harmattan, 1997, 487 p. (ISBN 2738451942 et 978-2738451941), p. 382 [lire en ligne]
  2. Kaiserliches Statistisches Amt (ed.): Die Reichstagswahlen von 1912. No. 2. Berlin: Puttkammer & Mühlbrecht, 1913, p. 102 (série de publications = Statistik des Deutschen Reichs; vol. 250)
  3. Jacques Fortier, « L'Alsace dans la Grande Guerre – La chute de l'Empire – La journée des deux Républiques », Les Dernières Nouvelles d'Alsace, . [lire en ligne sur le site dna.fr], consulté le .
    « [...] Le 10 à Strasbourg, l'un des insurgés [...] proclame la République d'Alsace-Lorraine [...]. Le même jour, le socialiste Jacques Peirotes, élu maire de Strasbourg, proclame aussi la République devant la statue du général Kléber. Le 11, la chambre basse du Landtag se constitue en Conseil national et investit Ricklin comme chef de gouvernement, remplacé dès le lendemain par Peirotes. Le 13, le drapeau rouge flotte sur la cathédrale. Des débats épiques opposent les conseils de soldats et d'ouvriers et les élus dans une ambiance confuse. Sollicitées par des notables inquiets, les troupes françaises décident alors d'avancer leur arrivée... »
  4. Edith Peirotes / Daniel Fischer, De Dietrich des lieux de mémoire - De 1789 à 1918, les lieux de pouvoir à Strasbourg en révolution(s), Strasbourg, Edition Association De Dietrich, , 200 p. (ISBN 978-2-9525943-8-7), p.86 et 87
  5. Strasbourg-Koenigshoffen. Cimetière Saint-Gall, Ville de Strasbourg, 2008, p. 83
  6. « Jacques Peirotes », in Les statues de Strasbourg, Éditions Coprur, Strasbourg, p. 73-74 (ISBN 2-903297-42-8)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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