Gabriel Putz
Gabriel Henry Putz | ||
Naissance | Metz |
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Décès | (à 66 ans) Metz |
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Origine | France | |
Arme | Artillerie | |
Grade | général de corps d'armée | |
Années de service | 1877 – 1919 | |
Commandement | 28e division d'infanterie 34e corps d'armée VIIe armée 4e corps d'armée |
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Conflits | Expédition de Tunisie Expédition du Tonkin Expédition de Madagascar Révolte des Boxers Première Guerre mondiale |
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Famille | Putz | |
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Gabriel Henri Putz (1859-1925) est un général français, actif durant la Première Guerre mondiale. Il fut élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur, en 1920.
Une carrière d’artilleur
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Issu d’un père polytechnicien et militaire, Gabriel Putz naît le , à Metz (Moselle). Son père Henry Putz (1824-1903), polytechnicien et officier d'artillerie, fut nommé général de brigade en 1881 et commandeur de la Légion d'honneur. Ses deux frères ont épousé la carrière militaire, le colonel Marcel Putz (1874-1959), officier de la Légion d'honneur, et Henri Putz, (1868-1893), major d'entrée de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion de Châlons. Son beau-frère Henri Jannet (1869-1914), polytechnicien et officier d'artillerie, tomba pour la France le au combat de Machemont comme chef d'escadron au 36e régiment d'artillerie.
Carrière
[modifier | modifier le code]Ayant opté pour la nationalité française le , Gabriel Putz entre major de promotion à l’École polytechnique (promotion 1877-1879)[1], dont il sort avec le numéro 6. II rejoint alors l’École d’application de l'artillerie, dont il sort major de promotion, où il revient quelques années plus tard avant de rentrer à l’École supérieure de guerre où il est également major de promotion (1890-1892) et d’être affecté à l’État-major de l'Armée[1].
La première partie de sa carrière est marquée par la participation à plusieurs expéditions coloniales
1881-1882 : au Corps Expéditionnaire en Tunisie, comme lieutenant d’artillerie[1].
1885 -1886 : au Tonkin[1], comme capitaine à la Division d’Occupation du Tonkin-Annam.
1896-1897 : à Madagascar[1] où le général Gallieni, gouverneur général, qui l’avait remarqué au Tonkin lui confie le Cercle de Mondava, avant de le prendre à son état–major.
En 1897, à son retour de Madagascar, il commande un groupe au 11e RA de Vincennes.
1900-1901 : En Chine (Révolte des Boxers) comme chef du quatrième bureau de l’état-major du général Voyron, chef du corps expéditionnaire, contingent français autonome dans le cadre d’une expédition internationale
Lieutenant-colonel à son retour de Chine, il est réaffecté au 11e RA à Vincennes.
En 1906, il rejoint l’état-major du général Galliéni, commandant la 14e région militaire RA et gouverneur militaire de Lyon, dont il devient le sous-chef d'état-major[1]. En 1909, comme colonel il prend les fonctions de chef d’état-major.
Nommé général de brigade en 1911[1], il assure le commandement de l’artillerie du 17e CA à Bordeaux, avant de rejoindre le Comité d’État-major, organisme à la disposition du Chef d’État-Major général.
Le , il reçoit le commandement de la 28e division d'infanterie[1] (Chambéry) et des subdivisions territoriales d'Annecy, Vienne et Bourgoin.
Il est promu général de division le .
La Grande Guerre
[modifier | modifier le code]À la tête de sa division, il est blessé le [1]. Début septembre, il met en place, conformément aux instruction du général Dubail, commandant la Ire armée, un conseil de guerre divisionnaire chargé de juger les actes d'insoumission dans le secteur de la 28e DI[2]. C'est ce conseil qui condamna Eugène Bouret, plus tard réhabilité[3].
Le , il prend le commandement du Groupement des Vosges, toujours subordonné à la Ire armée, puis le 34e CA à partir d'octobre et enfin en le Détachement d’Armée des Vosges (VIIe armée) toujours placé sous les ordres du général Dubail, nommé commandant du groupe d’armées de l’Est. Il accueille dans son secteur une visite officielle du président Raymond Poincaré le .
C'est lors de son commandement à la tête du Détachement de l'armée des Vosges que le général Putz autorisa l'installation de Foyers de soldats, véritable révolution dans le cadre militaire, car on n'avait pas pensé aux heures d'inaction du soldat : ces foyers situés près du front (créés en France par Emmanuel Sautter) proposaient notamment aux combattants un lieu de repos et de loisirs, des salles de lectures et de correspondance ; un essai fut décidé par le général Putz et un premier foyer dut inauguré à Voivre fin , mais l’autorité militaire ne suivit pas, le repos du soldat devant rester une affaire militaire ; malgré tout, quelques autres suivirent, mais les débuts restèrent modestes jusqu’à l'arrivée des troupes américaines en 1917, et notamment lorsqu'elles devinrent opérationnelles en 1918[4].
Le il permute avec le général de Maud’huy et prend le commandement du détachement d’armée de Belgique (future VIIIe armée. Quelques jours plus tard, le , il essuie près d'Ypres la première attaque par les gaz menée par les Allemands (Deuxième bataille d'Ypres).
En , il eut connaissance par une information d'un déserteur allemand, d'une possible attaque au gaz de la part des Allemands : il passa l'information au roi des Belges et au Général Foch, ce qui permit aux armées alliées de se prémunir en partie lors de la seconde bataille d'Ypres. En , il fut écarté par l'État-major, qui lui confia la VIIIe armée[5] : « Le général Putz, qui a cessé de plaire, me dit C'est le G.Q.G. qui ordonne tout, et le G.Q.G., ce n'est pas le major-général, mais 3 ou 4 officiers formant l'entourage du Général Joffre, sans responsabilités et sans mandat. (28.5.1915) »
Gabriel Putz prend ensuite en charge le 4e corps d'armée qu'il dirige du au . Il est sur le front de l'Argonne fin 1915, puis dans l'Aisne et la Somme en 1916. Le général Putz prend ensuite la tête du Commandement supérieur du Nord, du au . Il est réemployé comme adjoint à l'inspecteur général des effectifs de la zone des armées du au . Pour couronner sa carrière militaire, le général de division Putz est élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur, le [6].
Gabriel Putz décéda le à Metz, mais fut inhumé dans le tombeau des gouverneurs à l'Hôtel des Invalides[7].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Grand officier de la Légion d'honneur le [6]
- Croix de guerre –, palme de bronze (France)[7]
- Médaille coloniale (agrafe Tunisie)[7]
- Médaille commémorative de Madagascar
- Médaille commémorative de l'expédition du Tonkin
- Ordre de l'Étoile de Roumanie (Officier)[7]
- Ordre de l'Étoile d'Anjouan et des Comores (Officier)[7]
- Ordre du Dragon d'Annam (Chevalier)[7]
Famille et alliés
[modifier | modifier le code]Le général Putz avait épousé le Aline-Marie Lacombe[1] (1871-1931), fille de François Lacombe (1827-1875) ingénieur, chevalier de la Légion d'honneur, et de Alexandrine Glénard (1842-1898), descendante de la famille Glénard-Coignet-Dupasquier, d'origine lyonnaise et stéphanoise ; par sa femme, il sera allié du général Meunier (1848-1916), du colonel Louis Pichat (1872-1950) et du général Nivelle.
De son mariage, il aura 2 enfants :
- Antoinette Putz (1905-1989), mariée avec Gaëtan Gondinet (1900-1985) ;
- Roger (1908-1934), marié en 1933.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Callabre 2008, p. 205.
- Callabre 2008, p. 80-81.
- Callabre 2008, p. 100.
- Monographie de Daniel Lesueur, relative au Foyer de soldat Mary Mather créé avec l'accord du général Humbert
- Carnets du général Gallieni - édit.1932, p. 170
- Dossier de légionnaire (cote LH/2242/11) sur Base Leonore.
- Callabre 2008, p. 206.
Sources
[modifier | modifier le code]- Almanach Hachette 1918
- Didier Callabre, Le fusillé innocent : la réhabilitation de l'artilleur Eugène Bouret, 1914-1917, Autrement, (ISBN 978-2-7467-1201-0 et 2-7467-1201-6, OCLC 470751334, lire en ligne), « Les protagonistes de l'affaire », p. 192-208
- Dossier de Légion d'honneur du général Putz.