Hancourt
Hancourt | |||||
La mairie et l'école. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC de la Haute Somme | ||||
Maire Mandat |
Philippe Warée 2020-2026 |
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Code postal | 80240 | ||||
Code commune | 80413 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Les Hancourtois Les Hancourtoises |
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Population municipale |
89 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 22 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 54′ 14″ nord, 3° 04′ 24″ est | ||||
Altitude | Min. 82 m Max. 110 m |
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Superficie | 4,06 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Péronne (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Péronne | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Hancourt est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
À moins de dix kilomètres à l'est de Péronne, Hancourt, village tourné vers l'agriculture, peut être rejoint par l'axe Amiens - Roye, la route départementale 1029.
Géographie physique
Nature du sol et du sous-sol
Le sol argilo-siliceux, particulièrement fertile, recouvre la majorité du territoire, composé d'un plateau sillonné par trois vallons peu marqués.
Hydrographie
En 1899, l'eau est puisée dans un nappe à 33 mètres de profondeur et deux mares permettent d'abreuver le bétail[1].
Un ruisseau, connu des anciens, coulait d'Hancourt vers Cauvigny pour se jeter dans l'Omignon, il est tari à la fin du XIXe siècle[1].
Climat
Le climat de la commune est tempéré océanique.
Géographie humaine
Urbanisme et aménagement du territoire
La commune présente un habitat groupé.
Activité économique et de services
L'activité économique dominante de la commune reste l'agriculture.
Transports en commun routiers
La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés (ligne no 49, Péronne - Roisel - Saint-Quentin)[2].
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Hancourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (93,9 %), zones urbanisées (6,1 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
L'abbé Simon, de Honnecourt, et Étienne, l'évêque de Noyon, dans un cartulaire d'Arrouaise, citent Haencourt dès 1198. En 1223, Haudecort est fourni par Jean de Proyart dans un cartulaire de Fouilloy. Haincourt est relevé en 1424. Dès 1519, c'est Hancourt, forme actuelle qui prédomine[10].
Hancourt est un terme de formation germano-romane. Le suffixe « court », dérive du terme latin Curtis désignant une cour de ferme, une ferme puis un village[11]. Le préfixe « Han » serait un dérivé du nom d'un des propriétaires germaniques après les Invasions barbares des Ve et VIe siècles[12].
Histoire
Époque moderne
Sur la carte de Cassini ci-contre, Hancourt, signifie que le village était, au milieu du XVIIIe siècle, un hameau sans église.
Un moulin à vent en bois était situé au sud-ouest.
L'important chemin qui reliait Pœuilly à Péronne en passant par Hancourt est aujourd'hui un simple chemin agricole nommé Chemin d'Aix.
Époque contemporaine
Hancourt au XIXe siècle
Le village a possédé son château, disparu à la suite d'un incendie. Deux énormes tilleuls en marquaient encore l'entrée en 1899[1].
En 1798, le village a son école.
La rue de la Chapelette marque l'accès à la chapelle communale déjà disparue au XIXe siècle[1].
Le village a eu son moulin mais il n'existe déjà plus à la fin du XIXe siècle. À cette époque, quinze exploitations agricoles font vivre les habitants ; neuf d'entre elles cultivent alors moins de cinq hectares. L'activité de tissage, autrefois répandue, ne compte plus que deux métiers à tisser en 1899[1].
Hancourt pendant la Grande Guerre
Hancourt occupée par les Allemands (1914-1917)
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Hancourt[13]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la Kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
En , le général Hindenburg décida la création d'une ligne de défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages devaient être détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le les habitants furent évacués, emmenés à Vraignes. En , avant le retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons furent pillées et incendiées, le village fut donc systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons furent dynamitées et les arbres sciés à un mètre de hauteur[14].
L'abbé Charles Calippe dans son ouvrage La Somme sous l'occupation allemande, 27 août 1914-19 mars 1917, a laissé ce témoignage :
« Dans le hameau de Hancourt, toutes les maisons sont détruites, complètement pour la plupart. Dans un champ, voici les restes d'un batteuse à vapeur calcinés ; les instruments de culture, épars dans les rues et les cours ont été brisés[15]. »
Le village, vidé de ses habitants, resta occupé par les Allemands ; il fut le théâtre de nombreux combats en mars-. Les ruines du village furent plusieurs fois reprises par chaque camp
La reprise d'Hancourt par l'armée britannique (7 septembre 1918)
Ce n'est que le , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Hancourt fut définitivement libéré comme en témoigne le communiqué britannique du :
« Hier soir et pendant la nuit, nos troupes ont fait de nouveaux progrès à l'est et au nord-est de Péronne. Elle se sont emparés des villages de Hancourt..."[16]. »
La reconstruction d'Hancourt durant l'Entre-deux-guerres
Comme d'autres villages de la région, Hancourt est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands. Des 23 communes qui composaient le canton de Roisel, seules deux ont échappé à la destruction Vraignes-en-Vermandois et Tincourt-Boucly qui ont servi à héberger la population évacuée des autres villages avant leur destruction[17].
Dans le cimetière militaire situé un peu à l'écart village, reposent les corps de 98 soldats britanniques tombés lors des combats à Hancourt[18]. Peu à peu, les habitants revinrent s'installer dans le village et alors démarra une phase de reconstruction, qui durera presque une décennie, menée par une coopérative de reconstruction, administrant la perception des droits de guerre. De 204 habitants avant la guerre en 1911, Hancourt n'en comptait plus que 111 en 1921, soit pratiquement la moitié.
Sur le monument aux morts sont écrits les noms des 9 soldats hancourtois Morts pour la France ainsi que celui d'une victime civile[19].
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[20], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 le [21].
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Carte montrant l'étendue des destructions de Hancourt. -
Mairie et école vers 1914. -
Hancourt France Pionniers de la 5e division remplissant les cratères des mines aux carrefours principaux (). -
Vue du village détruit et des arbres coupés en . -
Village reconstruit vers 1935, avec le café de la place.
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].
En 2021, la commune comptait 89 habitants[Note 3], en évolution de −8,25 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Enseignement
Le village n'a plus d'école primaire.
En 2020, l'aspect financier est géré par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, Pœuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, Hesbécourt, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilité de deux sites, avec deux classes maternelles à Bernes, et surtout neuf classes à Roisel, trois en maternelle et six en primaire[28].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Mairie.
- Monument aux morts.
- Calvaire.
- Chapelle Sainte-Thérèse, construite en 1883, en remerciement de la guérison de la maladie du charbon[29].
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Le monument aux morts. -
Le calvaire, à l'entrée du village, en venant de Vraignes-en-Vermandois.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Notice géographique et historique réalisée par l'instituteur, Alban Frété, 1899, Amiens, Archives départementales de la Somme, Lire la notice en ligne sur le site des archives départementales.
- « Les horaires des lignes » Lignes du réseau Trans'80 », sur trans80.hautsdefrance.fr).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique du département de la Somme, 1868-1878, tome 1, p. 439. Lire le dictionnaire en ligne, sur le site des archives départementales, vue 233/269.
- Charles Rostang, Les Noms de lieux, Paris, Presses universitaires de France, 1969
- Jacques Chaurand et Maurice Lebègue, Noms de lieux de Picardie, éditions Bonneton, 232 p., novembre 2000, p. 71 à p. 80, (ISBN 978-2-862-53265-3).
- (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « Carte Michelin 1936, Michel Martin ».
- « La Somme sous l'occupation allemande, 27 août 1914-19 mars 1917 / abbé Charles Calippe ; préface de S. G. Mgr de La Villerabel,... », sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux », sur Gallica, (consulté le ).
- « La guerre en 1917 : les crimes allemands : dans la Picardie dévastée / Maurice Thiéry ; préface de S. Pichon,... », sur Gallica, (consulté le ).
- (en) « Cemetery Details / CWGC », sur cwgc.org (consulté le ).
- « Galerie Généanet ».
- « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest] / [Service géographique de l'armée] », sur Gallica, (consulté le ).
- http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
- Courrier picard, 6 février 2017, avis de décès, p. 17.
- « Quatrième mandat pour Philippe Warée à Hancourt », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ) « Maire depuis 2001, Philippe Warée vient d’être réélu pour un quatrième mandat ».
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Roisel claque la porte du syndicat scolaire », Courrier picard, , p. 20.
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 260 (ASIN B000WR15W8).