Fosse no 2 des mines de Liévin

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Fosse no 2 des mines de Liévin dite fosse d'Aix ou Calonne
La fosse no 2 au début du XXe siècle.
La fosse no 2 au début du XXe siècle.
Puits n° 2
Coordonnées 50,431328, 2,754619[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 601,50 mètres
Étages des accrochages 160, 192, 222, 253, 301, 392 et 542 mètres...
Arrêt 1936 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1936
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Liévin
Caractéristiques
Compagnie Société d'Aix
Compagnie des mines de Liévin
Ressources Houille
Concession Liévin

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 2 des mines de Liévin dite fosse d'Aix ou Calonne
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Fosse no 2 des mines de Liévin dite fosse d'Aix ou Calonne

La fosse no 2 dite fosse d'Aix ou Calonne de la Société d'Aix puis de la Compagnie des mines de Liévin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Liévin. Elle est ouverte en tant que fosse d'Aix à partir du par la Société d'Aix a à peine cent mètres au sud de la concession de la Compagnie des mines de Béthune. Elle entre en exploitation le , et malgré une exploitation difficile, la production est fructueuse. Un coron de quarante habitations est construit. Mais la Société d'Aix est déboutée de sa demande de concession en septembre 1862, et c'est la Compagnie de Liévin qui obtient ces terres. La fosse est alors abandonnée peu après, son propriétaire ayant décidé de poursuivre l'exploitation, contre la loi, et cesse le . Durant les procès et les expertises qui s'ensuivent, la fosse est entretenue au strict minimum.

La Compagnie de Liévin rachète la fosse en 1868, et elle est renommée fosse no 2. Un terril no 71, 2 de Liévin, est édifié au nord de la fosse, mais cette dernière cesse d'extraire en 1876. Elle assure alors l'aérage pour la fosse no 1 - 5. La fosse no 2 est reprise en 1904 et forme le 2 - 5 - 5 bis de Liévin avec la fosse no 5 - 5 bis. Des cités sont alors construites autour de la fosse. Le chevalement n'est pas détruit durant la Première Guerre mondiale. Le puits est comblé en 1936, et les installations détruites peu après. La fosse a été sous-utilisée. La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin.

Le coron construit par la Société d'Aix est détruit en 1993. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 2, et y installe un exutoire de grisou. Un hard-discount Lidl est construit sur le carreau de fosse. Les cités sont pour la plupart rénovées. Le terril n'a pas été exploité et est entièrement boisé.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

La fosse d'Aix est commencée le 17 mai 1858 par la Société d'Aix à l'ouest de Liévin. Le puits est entrepris à l'altitude de 65 mètres[JC 1]. La fosse atteint la houille le 28 juillet à 126 mètres[A 1], le terrain houiller est atteint à 127 mètres[JC 1]. Elle est située à cent mètres au plus de la concession de Grenay, exploitée par la Compagnie des mines de Béthune.

Le diamètre utile du puits est de 4,10 mètres[D 1],[SA 1]. Le fonçage s'effectue par le procédé à niveau vide[SA 1],[W 1]. Le cuvelage est en bois[W 1], il est surmonté de dix mètres de cercles en fonte[SA 1]. Le puits est cuvelé de la profondeur de vingt mètres jusqu'à 110,70 mètres[SA 1].

En moins d'une année cette fosse atteint le charbon. Le niveau a été passé sans qu'on ait eu besoin d'autre machine pour l'épuisement des eaux que la machine d'extraction horizontale[W 1] de 25 chevaux[D 1], qui sert aussi à l'extraction des déblais[D 2]. L'épuisement des eaux se fait à l'aide de bennes à eau[SA 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La Société d'Aix met en service sa fosse d'Aix le [A 2]. Avant d'arriver à 160 mètres, profondeur à laquelle un accrochage a été établi[D 3], le puits a traversé trois veines de houille, dont deux de 80 centimètres et une de 70 centimètres[D 2]. Les bowettes ouvertes à cet accrochage et à celui de 192 mètres[D 3] constatent autour de la fosse des terrains très irréguliers ; mais un peu plus loin, trois veines, dont l'une nommée Saint-Honoré au sud, et l'autre dite Saint-Jean-Baptiste au nord, présentent sur certains points des renflements considérables, six mètres dans la première et 1,80 mètre dans la seconde, suivis d'étranglements[D 2].

L'exploitation de ces grandes couches a été assez fructueuse, malgré une exploitation difficile[A 1], et fournit 66 831 hectolitres soit 5 681 tonnes en 1861 et 148 300 hectolitres soit 12 606 tonnes en 1862, soit un ensemble de 215 131 hectolitres ou 18 287 tonnes[D 2]. Le charbon est de bonne qualité, et son écoulement facile.

L'extraction cesse le 19 février 1863[D 4]. Le décret de a débouté la Société d'Aix de sa demande de concession, et attribue à la Compagnie de Liévin les terrains où le houiller a été constaté, y compris la partie occidentale où la fosse d'Aix a été ouverte. Il s'est ensuivi de longs procès et expertises[SA 1]. Les travaux sont ensuite régulièrement entretenus jusque février 1868, date à laquelle la Compagnie de Liévin en prend possession après le payement d'une indemnité[D 3].

La fosse à l'issue de la guerre.

Reprise par la Compagnie des mines de Liévin[modifier | modifier le code]

La Compagnie des mines de Liévin a repris la fosse qui est devenu son puits no 2 en 1868, mais l'abandonne en 1876[A 1]. le puits continue toutefois d'assurer l'aérage[W 1] pour le siège no 1 - 5 de Liévin[SA 1] mais n'est pas relié aux autres fosses par le chemin de fer[W 1]. Un terril, no 71 dit « 2 de Liévin » est établi au nord-nord-ouest de la fosse.

Dans les années 1890, la fosse est utilisée par la compagnie pour effectuer des travaux de reconnaissance afin d'explorer les plateures situées à l'ouest de la concession[SA 1]. Les accrochages sont établis aux profondeurs de 160, 192, 222, 253, 301, 392, et 542 mètres de profondeur[SA 1]. Le puits est profond de 552,90 mètres[SA 1]. La fosse no 2 est reprise en 1904 et forme le 2 - 5 - 5 bis de Liévin avec la fosse no 5 - 5 bis[A 1], sise à 790 mètres à l'ouest-sud-ouest[note 1]. Des cités sont construites pour loger les mineurs travaillant dans les mines de Liévin. Durant la Première Guerre mondiale, la fosse no 2 est la seule de la compagnie à ne pas avoir été totalement détruite. Elle assure ensuite l'aérage[A 1].

La Compagnie des mines de Liévin remblaye le puits no 2, profond de 601,50 mètres[BRGM 1], en 1936, soit avant la nationalisation[BRGM 1]. Les installations sont détruites. La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 2, et y installe un exutoire de grisou. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Il ne reste rien des installations de surface de la fosse[2]. Un hard-discount Lidl est construit sur le carreau de fosse.

Le terril[modifier | modifier le code]

Le sommet du terril du 2 de Liévin.
50° 25′ 59″ N, 2° 45′ 11″ E

Le terril no 71, 2 de Liévin, situé à Liévin, a été formé à partir de 1870, peu de temps après que la Compagnie des mines de Liévin a racheté la fosse à la Société d'Aix. Il s'agit d'un terril plat, dont un cône de petite taille a été édifié par-dessus. La fosse a fermé en 1936, date à laquelle le terril a cessé d'être alimenté. Il n'a jamais été exploité, et est entièrement boisé[3].

Les cités[modifier | modifier le code]

La Société d'Aix a construit quarante maisons sous la forme d'un coron[D 5]. De vastes cités ont été construites autour de la fosse no 2 par la Compagnie de Liévin pour y loger les mineurs de sa fosse no 5 - 5 bis. En 1993, les maisons construites par la Société d'Aix, établies en un long coron, sont détruites[M 1]. Les habitations de la compagnie ont en revanche été pour la plupart rénovées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
  1. a b et c « BRGM - Puits no 2 »
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c d et e Dubois et Minot 1991, p. 124
  2. Dubois et Minot 1991, p. 123
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel,
  1. a et b Vuillemin 1880, p. 202
  2. a b c et d Vuillemin 1880, p. 203
  3. a b et c Vuillemin 1880, p. 212
  4. Vuillemin 1880, p. 207
  5. Vuillemin 1880, p. 210
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1911, p. 128
Références à Nada Breitman et Marc Breitman, Les maisons des mines dans le Nord et le Pas-de-Calais, Mauad Editora Ltda,
  1. Breitman 1995, p. 20
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f g h i et j Soubeiran 1898, p. 64
Références à Collectif, Bulletin trimestriel, Société de l'industrie minérale, Saint-Étienne,
  1. a b c d et e Collectif 1895, p. 302

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 123. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel, (lire en ligne), p. 202-203, 207, 210, 212. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 128. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nada Breitman et Marc Breitman, Les maisons des mines : dans le Nord et le Pas-de-Calais, Liège, Mauad Editora Ltda, , 127 p. (ISBN 978-2-87009-617-8 et 2870096178, lire en ligne), p. 20. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 64. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Collectif, Bulletin trimestriel, Société de l'industrie minérale, Saint-Étienne, (lire en ligne), p. 302. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article