Fortuné Guyon de Rochecotte

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Fortuné Guyon de Rochecotte
Fonctions
Chef militaire chouan
Biographie
Naissance
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Propriétaire de
Date de baptême
Grade militaire
Conflit

Fortuné Guyon, marquis de Rochecotte, né au château de Rochecotte à Saint-Patrice, baptisé le , mort fusillé à Paris en sous la Révolution française, est un aristocrate et militaire français, commandant en chef des royalistes insurgés des provinces du Maine, du Perche et dans le pays Chartrain de 1795 à 1798.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le château de Rochecotte

Louis Fortuné Guillon de Rochecotte est le fils de Fortuné Guillon, marquis de Rochecotte (1729-1790), chevalier de Saint-Louis, capitaine au régiment d'Orléans, et de Marie-Françoise Doucet du Gué.

Ancien régime[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l'école militaire de Paris, il entre au régiment du roi infanterie en 1786[1].

Émigration[modifier | modifier le code]

À la Révolution, en , il prend part à l'affaire de Nancy sous les ordres de Louis de Bouillé[2].

Après le licenciement de son corps en 1790, il émigre[3] à Coblenz en 1791 et rejoint l'armée de Condé dans un régiment de cavalerie noble ; en 1793 il se distingue à la bataille de Bertsheim en Alsace contre les troupes de la Convention[1].

Chouannerie[modifier | modifier le code]

Après le 9 Thermidor, il rentre en France en avec le comte de Bourmont pour rejoindre les insurgés royalistes en Bretagne. En 1796, il est officier de Charette, qui lui donne commission « de diriger les mouvements des fidèles du Roi dans le Maine » et le titre de maréchal de camp[2].

À la tête d'environ 500 hommes et secondé par Louis Courtillé dit Saint-Paul[1],[4], il parcourt la province et occupe plus de 4 000 soldats républicains. Le , il investit la ville de Mayenne et en est repoussé ; en février, il prend part au combat d'Aigrefeuille puis s'empare du bourg de Saint-Mars d'Outillé. Dans la forêt de Bercé, il bat le général Rey ; à Saligné près de Vallon, il reçoit une balle dans les reins[1].

Après la pacification de la Vendée par le général Hoche, il refuse la soumission et obtient du roi Louis XVIII un brevet de commandant des provinces du Maine, du Perche et dans le pays Chartrain[5],[6].

Arrestation et condamnation[modifier | modifier le code]

Il avait pour projet de délivrer à Paris les conjurés Berthelot de La Villeheurnois et Brotier, chefs de la conjuration dite du camp de Grenelle, mais ne put y parvenir. Il participe ensuite à l'évasion de l'amiral britannique Sydney Smith de la prison du Temple[5],[4].

Sous le Directoire, il est dénoncé comme l'un des agents royalistes les plus actifs et est arrêté à Paris près du Pont-Royal le . Durant l'interpellation, il tue un agent de police et en blesse deux autres[7],[8],[9].

Les officiers de son état-major, Gustave, Guéfontaine, La Volvène, Arthur de la Poterie essaient en vain de le délivrer mais sont trahis[2],[1].

Pendant son interrogatoire, le comte de Rochecotte tente de se faire passer pour un certain « Ulric Néméré » du département du Puy- de- Dôme, mais son identité est confirmée grâce à l'information d'un délateur royaliste ayant combattu à ses côtés, révélant la présence d'une cicatrice d'une blessure sur le corps de Rochecotte.

Il est jugé par une commission militaire et fusillé au Champ-de-Mars dans les 24 heures.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Mémoires du comte Fortuné Guyon de Rochecotte en 1795, 1796, 1797 et 1798, rédigés sur ses papiers et sur les notes de ses principaux officiers, par Alphonse de Beauchamp (1767-1832), 1818[1].
  • Archives départementales d'Indre-et-Loire, collection des registres paroissiaux et d'état civil numérisés, Saint-Patrice, baptême, [10].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Mémoires du comte Fortuné Guyon de Rochecotte ... en 1795-96-97 et 98; rédigés sur ses papiers et sur les notes de ses principaux officiers, (lire en ligne), p. 21, 37, 44, 87, 89, 224
  2. a b et c Jacques Duchemin Descépeaux, Lettres sur l'origine de la chouannerie et sur les chouans du Bas ..., Volume 2 (lire en ligne), p. 449
  3. États détaillés des liquidations faites par la Commission d ..., Volume 3, (lire en ligne), p. 12
  4. a et b Jacques Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, Volume 3 (lire en ligne), p. 443, 444, 447, 448, 502, 503, 508, 526, 527, 534
  5. a et b A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins., Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers. Volume 18, Librairie historique (Paris), 1820-1825 (lire en ligne), p. 105, 106
  6. Feller, Franc̜ois Xavier de (1735-1802)., Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes. Tome 7, J.-B. Pélagaud (Lyon), (lire en ligne), p. 293
  7. Jean-Nicolas Dufort de Cheverny, Mémoires sur les règnes de Louis XV et Louis XVI et sur la Révolution. Tome 2, E. Plon, Nourrit et Cie (Paris), (lire en ligne), p. 408, 409
  8. « Le monde et la ville », Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  9. Jean-Louis Chalmel, Histoire de Touraine jusqu'à l'année 1790, Volume 4 (lire en ligne), p. 436
  10. « collection des registres paroissiaux et d'état civil numérisés, Saint-Patrice, 1765 », sur archives.touraine.fr

Liens externes[modifier | modifier le code]