Conservatoire national supérieur d'art dramatique

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Conservatoire national supérieur d'art dramatique
Le théâtre du Conservatoire au 2 bis rue du Conservatoire.
Histoire
Fondation
1784
Statut
Type
Forme juridique
Autre établissement public national d'enseignement (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
Claire Lasne Darcueil
Directeur
Sandy Ouvrier (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
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Localisation
Pays
Ville
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Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) est un établissement supérieur public à caractère administratif français, subventionné par le ministère de la Culture et la Communication. Situé à Paris dans 9e arrondissement, au no 2 bis rue du Conservatoire, il est actuellement dirigé par Claire Lasne Darcueil.

Historique

Le CNSAD, dit « Le Conservatoire » ou « Le Cons' », faisait d'abord partie du Conservatoire de musique et de déclamation, anciennement École royale de chant et de déclamation fondée en 1784. La déclamation n'était vue, aux débuts du Conservatoire en 1795, que comme une partie de la formation musicale.

C'est le décret du qui met en place un véritable enseignement de l'art dramatique. Par la suite, la déclamation fera cependant un peu figure de « parent pauvre » de l'enseignement du Conservatoire. Les élèves comédiens figuraient aux côtés de leurs homologues musiciens lors des séances de remises de prix ou des exercices publics, qui avaient lieu occasionnellement sous la Restauration et beaucoup plus régulièrement à partir de 1841.

En 1943, il fait l'objet d'une décoration murale de trois panneaux peints par Maurice Brianchon et son épouse Margueritte Louppe. En 1946, le Conservatoire est divisé en deux, musique d’une part et art dramatique de l'autre. L'art dramatique reste dans les murs et la musique déménage rue de Madrid. Il devient donc Conservatoire national d'art dramatique, et enfin Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1968, avec Antoine Vitez. Il compte parmi ses directeurs éminents Marcel Bozonnet de la Comédie-Française, Daniel Mesguich ou encore Claude Stratz.

Le CNSAD a ainsi formé depuis une cinquantaine d'années nombre des éminents comédiens qui ont fait la réputation du théâtre et du cinéma français.

Sa bonne réputation s'explique notamment par la sélection sévère à l'entrée ; en effet, les statistiques du concours d'entrée montrent en moyenne une réussite de seulement 2 ou 3 % d'admis chaque année par rapport au nombre de postulants. Il y a environ 1300 candidats chaque année pour 30 places, ce qui fait de cette institution l'une des écoles les plus sélectives pour la formation de comédiens.

Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique est un établissement public à caractère administratif dont le statut est fixé par le décret no 2011-557 du 20 mai 2011[1].

Le théâtre du Conservatoire

Coin du Conservatoire en 2009.

Le théâtre du Conservatoire accueille aujourd'hui les ateliers d'élèves dans la « vieille » salle du Conservatoire qui, du fait de sa restauration ne peut plus accueillir de concerts. Elle avait été bâtie en 1811 par l’architecte François-Joseph Delanoy sur l'emplacement de la salle de spectacle des Menus-Plaisirs, datant de 1763, pour les élèves de l’École royale de chant et de déclamation, et bénéficiait d'une acoustique inégalée. C'est dans cette salle que le public parisien découvrit Ludwig van Beethoven, en 1828, sous la baguette de François-Antoine Habeneck à la tête de l'Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire. Plusieurs œuvres d'Hector Berlioz y furent créées : la Symphonie fantastique (1830), Lélio ou le Retour à la vie (1832), Harold en Italie (1834) et Roméo et Juliette (1839).

Aujourd'hui ce théâtre accueille de temps en temps des spectacles du théâtre de la Ville, comme par exemple en 2006 Quartet de Heiner Müller, mis en scène par Matthias Langhoff, avec Muriel Mayette et François Chattot.

Le concours d'entrée

Le concours d'entrée a lieu chaque année et comprend trois épreuves dites 1er, 2e et 3e tours. Les candidats ayant accédé au 3e tour lors d'un précédent concours sont dispensés de l'épreuve du 1er tour. À chaque tour, il est déconseillé[réf. nécessaire] de présenter plus d'un monologue.

Premier tour / Quatre scènes de 3 minutes à préparer :

  • une 1re scène en alexandrins choisie dans le répertoire classique français
  • une 2e scène choisie dans une liste d'auteurs communiquée chaque année par le CNSAD
  • une 3e scène choisie librement dans l'ensemble du répertoire théâtral
  • une 4e scène choisie librement dans l'ensemble du répertoire théâtral ou faisant appel à toute autre expression scénique (danse, instrument, théâtre gestuel, voix chantée...)

Une de ces scènes doit avoir été écrite après 1980.

Le jury choisit une ou plusieurs des scènes proposées par le candidat.

Deuxième tour / 2 scènes de 3 minutes à préparer :

  • une 1re scène choisie dans le répertoire classique français (œuvres écrites avant 1900)
  • une 2e scène choisie dans le répertoire moderne ou contemporain (œuvres écrites après 1900)

Les scènes peuvent avoir été présentées au 1er tour.

Troisième tour / 1 scène de 5 minutes à préparer

L'enseignement

Le CNSAD dispense un enseignement spécialisé de l'art dramatique. Cet enseignement comprend les connaissances théoriques et la maîtrise pratique nécessaires à l'exercice du métier de comédien. La durée des études est de trois ans. Chaque promotion compte environ 30 élèves (généralement 15 garçons, 15 filles) et quelques stagiaires étrangers sont invités chaque année. Une formation à la mise en scène a été ouverte en 2001 : l’Unité nomade de formation à la mise en scène.

Alliant tradition et modernité, il combine deux types d'enseignement : la classe et l'atelier. La classe d'interprétation (héritage d'une longue tradition) permet à l'élève de se confronter à l'enseignement d'un maître. La formation y est essentiellement individuelle. Les ateliers d'interprétation initient les élèves à différentes pratiques du jeu. La formation y est avant tout collective.

Le JTN (Jeune théâtre national)

Depuis 1971, le Jeune théâtre national favorise l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes artistes issus du Conservatoire national supérieur d'art dramatique et de l'École supérieure d'art dramatique du théâtre national de Strasbourg (TNS). En leur offrant un espace pour rencontrer des metteurs en scène ou expérimenter leur projet, en finançant leur contribution à certains spectacles, le JTN accompagne les débuts des jeunes comédiens. Association loi de 1901, le JTN est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication.

De fait, un élève qui sort du Conservatoire (ou du TNS) bénéficie pendant 3 ans du support du JTN. Pendant cette période, les cachets du comédien sont en partie pris en charge par l'État. Ainsi, les metteurs en scène ou réalisateurs peuvent embaucher de « bons » comédiens issus de ces formations prestigieuses en faisant des économies sur les salaires. On retrouve aussi bien souvent des anciens élèves de ces deux écoles dans le théâtre public : à la Comédie-Française, au théâtre Nanterre-Amandiers, au théâtre de la Colline, etc.

Anciens élèves

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, documents historiques et recueillis ou reconstitués par C. Pierre, Imprimerie nationale, Paris, 1900.
  • Monique Sueur, Deux siècles au Conservatoire national d'art dramatique, Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Paris, 1986. (ISBN 2-904689-01-X).

Article connexe

Liens externes