Cokerie-lavoir du Chanois
Type d'usine |
---|
Opérateur | |
---|---|
Date d'ouverture |
1898 |
Date de fermeture |
1958 |
Destination actuelle |
Situation | |
---|---|
Coordonnées |
La cokerie-lavoir du Chanois est un complexe industriel des houillères de Ronchamp qui réunit les installations de triage-criblage, de lavage et de cokefaction de la houille sur un site voisin du puits du Chanois, à Magny-Danigon, en Haute-Saône, dans la région française de Bourgogne-Franche-Comté.
Les ateliers de triage-lavage-criblage sont construits en 1898, en remplacement des petits ateliers du puits du Magny. Une cokerie est construite de 1900 à 1920, pour remplacer les fours du puits Saint-Joseph, elle ferme en 1933 tandis que le reste des installations fonctionnent jusqu'à la fermeture des mines en 1958.
Des vestiges de ces installations subsistent au début du XXIe siècle, notamment une trémie en béton armé.
Localisation
[modifier | modifier le code]Le complexe est située à Magny-Danigon, à la limite de Ronchamp dans le département de la Haute-Saône en région française de Bourgogne-Franche-Comté. Il est implanté dans la plaine du Chanois, traversé par le Beuveroux et le Rahin. Sa position forme un triangle avec le puits du Chanois et la centrale thermique de Ronchamp, tous deux situés à 200 mètres.
Le triage-criblage et le lavage
[modifier | modifier le code]En 1888, le puits du Magny est mis en communication avec le centre du Chanois grâce à une voie de chemin de fer ; celle-ci est étendue en 1900 en direction du puits Arthur-de-Buyer qui entre alors en exploitation[1].
Les ateliers centraux sont installés à proximité du puits du Chanois en 1898[2] et permettent de traiter tout le charbon extrait à Ronchamp grâce à un réseau ferré établi entre les puits[1]. Les wagons déversent la houille dans la partie supérieure de l'atelier. Elle est alors criblée pour être séparée en deux catégories : les plus petits fragments sont envoyés au lavoir au moyen de bandes transporteuses tandis que les plus grands morceaux sont triés à la main par des femmes pour être directement expédiés aux clients[1]. En revanche, s'il n'est pas suffisamment débarrassé des stériles, il est concassé pour former des gaillettes de moins de sept centimètres avant d'être envoyé au lavoir.
Le lavoir du Chanois est un lavoir à charbon de type Baum qui permet de traiter 50 à 60 tonnes de charbon à l'heure[1]. Après traitement, le charbon donne plusieurs produits différents :
- les fines à coke qui sont égouttées puis stockées dans un silo ;
- des gaillettes dont la taille varie entre 15 et 60 mm ;
- les mixtes de lavages qui doivent être traités à nouveau car ils contiennent encore du charbon ;
- les schistes qui sont évacués sur les terrils ;
- les schlamms qui sont les boues résiduelles obtenues après lavage[1].
-
De gauche à droite : 0-8 mm (menue lavé), 8-12 mm (grains), 12-25 mm (grains), 25-40 mm (noix), 40-55 mm (noix), >55 mm (gaillettes criblées).
La cokerie
[modifier | modifier le code]Une première série de fours sont construits avant 1900.
-
La construction des fours.
-
Le refroidissement du coke incandescent.
-
La cokerie à ses débuts.
En 1913, est entreprise la construction d’une batterie de 28 fours à coke horizontaux à proximité du triage-lavage. Les travaux sont retardés par la Première Guerre mondiale et la mise en route ne se fait qu'en 1920[1].
La cokerie fournit plus de 130 tonnes de coke par jour à partir de 175 tonnes de charbon gras. Le coke incandescent est déversé sur un plan incliné où il est refroidi par des jets d'eau avant d'être déversé dans des wagons. Cette distillation de la houille permet de récupérer du benzol, du sulfate d'ammonium (pour l’agriculture, dans des ateliers spécifiques)[3], du goudron et du gaz distillé utilisé pour chauffer les fours[1]. La cokerie ferme ses portes en 1933.
-
La cokerie à son apogée.
-
Vue générale au-dessus de la cokerie.
-
Les fours à coke et le plan incliné.
-
La cokerie en ruine.
Vestiges
[modifier | modifier le code]En 2013, la cokerie ainsi que quelques petits bâtiments avoisinants sont en ruine et recouverts par la végétation[i 1]. L'une des deux trémies est toujours debout[i 2] tandis que la seconde a été dynamitée par l'armée dans les années 1960 et laissée sur place[i 3]. Les bâtiments annexes à la cokerie, notamment des cuves à benzols, sont en ruine sauf une partie qui avait été convertie en habitation et qui possède toujours un toit en bon état[i 4]. En revanche le grand lavoir-criblage et d'autres bâtiments de la même époque ont été démolis sans laisser de trace[4]. Les vestiges de la cokerie sont défrichés au début de l'année 2015.
-
Vue générale des installations en 2015.
-
L'ancien bâtiment des sous-produits côté Sud.
-
La trémie en béton toujours debout.
-
L'autre trémie écroulée.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Les ateliers dans la plaine du Chanois », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
- Jean-Jacques Parietti 2001, p. 83.
- « Le puits du Chanois », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
- Jean-Jacques Parietti 2001, p. 4.
Illustrations
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Site des Amis du Musée de la Mine »
- « Le ateliers du Chanois », sur abamm.org
- « Cartes postales anciennes des ateliers du Chanois », sur jtaiclet.free.fr Ronchamp au siècle dernier
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2).
- Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1)