Catastrophe de l'Étançon

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Catastrophe de l'Étançon
La stèle rendant hommage aux victimes du 16 décembre 1950.
La stèle rendant hommage aux victimes du 16 décembre 1950.

Type catastrophe minière
Localisation Ronchamp
Coordonnées 47° 42′ 36″ nord, 6° 38′ 54″ est
Date

Géolocalisation sur la carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney
(Voir situation sur carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney)
Catastrophe de l'Étançon
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Catastrophe de l'Étançon
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Catastrophe de l'Étançon

La catastrophe de l'Étançon est la dernière tragédie que connait le bassin minier de Ronchamp et Champagney le . C'est l'un des événements marquants de la fin des houillères de Ronchamp en tuant quatre mineurs. Cet accident est dû à une subite arrivée d'eau, venue d'anciens travaux, envahissant la galerie Fourchie, une descenderie située dans le bois de l'Étançon, à proximité du puits du même nom.

Contexte[modifier | modifier le code]

Un affaissement de la galerie Fourchie en 2013.

Lors de la nationalisation des houillères françaises en 1946, le bassin minier de Ronchamp est confié à Électricité de France, car trop éloigné des autres grands bassins miniers et possédant une importante centrale thermique[1]. L'appauvrissement du gisement et sa faible rentabilité conduisent à effectuer des recherches aux affleurements de charbon, notamment à l'endroit où une première couche avait déjà été exploitée par de vieux travaux avec galeries au XVIIIe siècle et par les premiers puits du XIXe siècle, mais où une deuxième avait été dédaignée par manque de moyens techniques[2].

De 1949 à 1950 est ainsi creusé un petit puits dans la forêt de l'Étançon : le puits de l'Étançon d'une profondeur de 44 mètres[3]. C'est à cette époque que sont également creusés la galerie 780, le fonçage Robert, le fonçage de l'Est, le plan Grisey no III, la galerie Datout et la galerie Fourchie. C'est un retour à l'artisanat des débuts que connaît cette mine pendant sa dernière décennie d'existence[4].

En 1950, l'entrée de la galerie Fourchie est située à 200 mètres du puits de l’Étançon mais les deux ne possèdent aucune liaison souterraine. Cette année-là est marquée par une fin d'automne pluvieuse qui noie les anciens travaux du secteur. Un inspection est réalisée par les Charbonnages de France et rien d'anormal n'est constaté[5].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , plusieurs éboulements se produisent dans la matinée, provoquant l'arrêt des travaux qui reprennent l'après-midi avec 21 ouvriers. Le chef d'équipe, monsieur Piguet, constate une forte arrivée d'eau à 17 h 30 alors qu'il est occupé à réparer un moteur, il sauve in extremis le galibot Boffy âgé de 16 ans et va donner l'alarme. Le directeur général monsieur Solasse et l'ingénieur principal Egermann arrivent les premiers sur les lieux avec leurs adjoints, puis arrivent les mineurs, les familles, les pompiers, les gendarmes, le docteur Maulini et le maire de Ronchamp, Alphonse Pheulpin, délégué mineur. Dans les heures et les jours qui suivent, tout est mis en œuvre pour tenter de rechercher et sauver quatre mineurs restés coincés au fond de la mine. Du matériel comprenant des transformateurs, des groupes électrogènes, des pompes sont amenés d'Alsace, de Belfort, de Besançon et de Paris pour faire baisser au plus vite le niveau de l'eau[5].

Bilan[modifier | modifier le code]

Cette catastrophe fait quatre victimes :

  • Louis Billequez : 32 ans, marié, 2 enfants ;
  • Martial Demesy : 27 ans, marié, 3 enfants ;
  • Marius Jeanroy : 40 ans, marié, 1 enfant ;
  • Gérard Kortitzko : 31 ans, marié, 2 enfants.

Ces mineurs sont retrouvés morts ensemble le 22 décembre, en fin de matinée. Le docteur Maulini annonce qu'ils sont morts noyés le jour de la catastrophe. Ils sont remontés à la surface et placés dans des cercueils qui sont exposés dans une chapelle ardente aménagée dans le hall des bureaux de la houillères. Leurs obsèques ont lieu deux jours plus tard, la veille de Noël à l'église de Ronchamp[5].

Hommages[modifier | modifier le code]

Après l'accident, une liaison est établie avec le puits de l'Étançon. À la fermeture des mines en 1958, la galerie est murée et une plaque de cuivre est scellée dans la pierre en hommage aux victimes. Le site se retrouve enfoui sous la décharge municipale. Pour le cinquantenaire de la catastrophe, un monument est installé au puits de l’Étançon avec une stèle d'hommage[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Parietti 2001, p. 73.
  2. Parietti 2001, p. 75.
  3. « Les puits creusés dans le bassin », sur abamm.org.
  4. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 76.
  5. a b c et d « Les tragédies dans la mine », sur abamm.org.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1)