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Citrus depressa

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Le shīkwāsā, de l'okinawaïen シークヮーサー est un agrume cultivé au Japon dans les îles Ryūkyū (Préfecture d'Okinawa) et à Taïwan.

Le fruit est récolté vert pour son jus doux-acide.

Le mot shīkwāsā désigne en français la plante et le fruit.

Dénomination

Citrus × depressa, dans la classification Tanaka, C. indica chez Swingle ou C. pectinifera Tanaka, est apparenté aux mandarines et aux C. tachibana – du genre citrus.

Son nom vernaculaire dans la langue d'Okinawa s'écrit shīkwāsā (シークワーサー?) : Shi signifie acide et kwaasa signifie ajouter, autrement dit «ce qui donne de l'acidité»; son nom japonais est citron hirami, où hira signifie « plat », et mi, « substantiel ».

Nombreuses graphies possibles en katakana


En anglais les noms : taiwan tangerine, flat lemon, hirami lemon se rencontrent[1].

Historique

Le shīkwāsā est originaire des îles Ryūkyū, d'où il a gagné Taïwan. Il existe encore une bio diversité des variétés sauvages[2]. L'analyse de l'ADN de diverses variétés montre qu'il existerait deux groupes résultant d'hybridation avec différentes mandarines japonaises (Citrus tachibana) [3],[4].

Description

Petit arbre buissonnant d'environ 5 m., vigoureux et dense, fructifère. La floraison blanche a lieu en avril (diamètre de la fleur 3 cm). Le fruit se récolte à compter de juillet à septembre à Okinawa[5], fin septembre en climat tempéré chaud. [1]

Le fruit se consomme vert - ici début octobre

Le fruit est petit (diamètre 2,5 à 4 cm, hauteur 2 à 3 cm, poids de 25 à 60 g), déprimé aux pôles, à péricarpe (écorce) fin. Il contient 8 ou 10 quartiers spécialement juteux et des graines. La pulpe est molle et gélatineuse. Le jus acide, laisse en bouche une saveur riche[6]. L'essence contenue dans le péricarpe a un parfum de mandarine satsuma.

Origine

Tokurou Shimizu et al. (2016) le décrivent comme hybridation de Sunki unshiu (C.reticulata var. austera ou C. sunki Hort. ex Tanaka) pollinisée par Twukkuni (C. nobilis Lour. var. kunep. Tanaka)[7].

Culture

La rusticité est comparable au calamondin, Zone USDA 9a en situation protégée, autrement dit il supporte des petits gels matinaux brefs et doit être protégé des vents froids.

Il accepte bien la culture en pot.

Sa bonne tolérance au stress permet de l'envisager comme porte greffe en sol acide face à l'acidification mondiale des sols[8].

Cultivars

Shikuwasa (à gauche) et cultivar Kugani (à droite)

De nombreuses variétés ont été inventoriées d'ile en ile, sont principalement rapportées: Kaachi (le plus acide mais amer), Izumi Kugani (le moins acide), Katsuyama kugani, Ogimi kugani, - ces 4 représentent 90 % de la production d'Okinawa - et Ishikunibu, Hijyakunibu, Kabishi et Fusubuta. Nakamoto est une variété inerme[9]. La production était de 3000 t. en 2009[10],[11].

Nutrition

Quelques publications donnent des effets favorables en expérimentation animale: effet anti obésité [12], effet l'effet hépato protecteur du jus [13]. Cette action positive sur le foie due aux anti oxydants (la nobilétine, la tangerétine, la 5-O-déméthylnobilétine et la sinensétine) protège des lésions hépatiques induites par l'alcool chez la souris et le mécanisme impliqué est lié à la régulation du stress oxydatif hépatique [14].

In vitro: anti-métastatique du cancer gastrique[15] ou de la langue[16].

Utilisation du fruit

Shikuwasa en coupe : péricarpe très fin et grande abondance de jus.

Le jus est principalement utilisé dans les boissons (alcool de riz awamori + jus de shīkwāsā + eau) ou en sauce ponzu, en association avec la sauce de soja.

Le jus du fruit est un condiment acide apprécié au Japon où il est commercialisé en bouteille. Le gout du jus des fruits verts est acide, peu sucré, savoureux, riche et assez équilibré. Le jus est peu coloré. La récolte se poursuit jusqu'à mars ; les fruits jaunissent en hiver sous l'action du froid. Le fruit mûr n'est pas utilisé.

Il est riche en pectine[17].

Huile essentielle

Une comparaison des profils aromatiques des agrumes de Taïwan (2010) a permis de classer celui du shikuwasa dans le groupe des mandarines[18].

Une analyse d'huile essentielle obtenue par centrifugation a été publiée en 2016 : le limonène représentait 60%, l' γ -terpinene 14%, ensuite p-cymène, terpinolène, α-pinène, β-pinène, myrcène, et α-thujene 2% chacun[19]. Une seconde analyse (2017) donne des résultats proches et précise sur les composés aromatique l'importance du linalol, 3 hydrocarbures sesquiterpéniques ( δ-élémène, germacrène B et bicyclosesquiphellandrène) et 2 esters (acétate d'heptyle et acétate de décyl) interviennent également dans son profil aromatique[20].

Références

  1. Chia-Chi Chen, Yi-Tsz Liu, Kai-Chun Chang et Yun-Xuan Chang, « Extracts of Taiwan Tangerine (Citrus depressa Hayata) via Supercritical Fluid Carbon Dioxide Extraction on the Regulation of Hypertension in Spontaneously Hypertensive Rats », Adaptive Medicine, vol. 12, no 4,‎ (ISSN 2076-944X, DOI 10.4247/AM.2020.ACA253, lire en ligne, consulté le )
  2. Ryuji Ishikawa, Nathan Badenoch, Kunimasa Miyagi et Kaname Medoruma, « Multi-lineages of Shiikuwasha (Citrus depressa Hayata) evaluated by using whole chloroplast genome sequences and its bio-diversity in Okinawa, Japan », Breeding Science, vol. advpub,‎ (DOI 10.1270/jsbbs.15151, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Masashi Yamamoto, Akiko Takakura, Aika Tanabe et Sayuri Teramoto, « Diversity of Citrusdepressa Hayata (Shiikuwasha) revealed by DNA analysis », Genetic Resources and Crop Evolution,‎ , p. 1–10 (ISSN 0925-9864 et 1573-5109, DOI 10.1007/s10722-016-0403-2, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Iqrar A. Khan, Citrus Genetics, Breeding and Biotechnology, CABI, , 384 p. (ISBN 978-1-84593-193-3, lire en ligne)
  5. Citrus depressa
  6. (en) « Horticultural Varieties of Citrus (chap. 4) », sur http://websites.lib.ucr.edu
  7. (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Varied tolerance and different responses of five citrus rootstocks to acid stress by principle component analysis and orthogonal analysis », Scientia Horticulturae, vol. 278,‎ , p. 109853 (ISSN 0304-4238, DOI 10.1016/j.scienta.2020.109853, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Takashi Hanagasaki, « Vinegar extraction from unripe shikuwasa (Citrus depressa L.), an Okinawan citrus fruit. », Foods & Raw Materials Vol. 9 Issue 2,‎ , p 310-316. 7p. (lire en ligne)
  10. (en) Yonathan Asikin, Flavor Characteristics and Biological Functions of Okinawan Sugaryand Citrus Materials( 博士論文全文 ), Kagoshima, Kagoshima University,‎ , 159 p. (lire en ligne)
  11. (en) Yonathan Asikin et al., « The Composition of Volatile Aroma Components, Flavanones, and Polymethoxylated Flavones in Shiikuwasha », Journal og Agrocultural and Food Chemistry,‎ (lire en ligne)
  12. Young-Sil Lee, Byung-Yoon Cha, Kiyoto Saito et Sun-Sil Choi, « Effects of a Citrus depressa Hayata (shiikuwasa) extract on obesity in high-fat diet-induced obese mice », Phytomedicine, vol. 18,‎ , p. 648–654 (DOI 10.1016/j.phymed.2010.11.005, lire en ligne, consulté le )
  13. Toshiyuki Akachi, Yasuyuki Shiina, Yayoi Ohishi et Takumi Kawaguchi, « Hepatoprotective Effects of Flavonoids from Shekwasha (Citrus depressa) against D-Galactosamine-Induced Liver Injury in Rats », Journal of Nutritional Science and Vitaminology, vol. 56,‎ , p. 60–67 (DOI 10.3177/jnsv.56.60, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Eun Young Lee, Se Ho Kim, Sukkum Ngullie Chang et Jin-Hyung Lee, « Efficacy of Polymethoxylated Flavonoids from Citrus depressa Extract on Alcohol-induced Liver Injury in Mice », Biotechnology and Bioprocess Engineering, vol. 24, no 6,‎ , p. 907–914 (ISSN 1976-3816, DOI 10.1007/s12257-019-0310-4, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Akiko Minagawa, Yoshihide Otani, Tetsuro Kubota et Norihito Wada, « The Citrus Flavonoid, Nobiletin, Inhibits Peritoneal Dissemination of Human Gastric Carcinoma in SCID Mice », Japanese Journal of Cancer Research, vol. 92,‎ , p. 1322–1328 (ISSN 1349-7006, DOI 10.1111/j.1349-7006.2001.tb02156.x, lire en ligne, consulté le )
  16. Shinichi Uesato, Hirofumi Yamashita, Ryu Maeda et Yoshiyuki Hirata, « https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24687742 », Planta Medica, vol. 80,‎ , p. 452–457 (DOI 10.1055/s-0034-1368321, lire en ligne)
  17. (en) Isolation and structural characterisation of pectin from endocarp of Citrus depressa
  18. Shu Yen Lin, Su Feng Roan, Ching Lung Lee et Iou Zen Chen, « Volatile Organic Components of Fresh Leaves as Indicators of Indigenous and Cultivated Citrus Species in Taiwan », Bioscience, Biotechnology, and Biochemistry, vol. advpub,‎ , p. 1002261877–1002261877 (DOI 10.1271/bbb.90891, lire en ligne, consulté le )
  19. « Extraction method influenced physical, aroma, and antioxidant profiles of Shiikuwasha (Citrus depressa Hayata) pulp essential oil », sur www.actahort.org (consulté le )
  20. (en) « Extended aroma extract dilution analysis profile of Shiikuwasha (Citrus depressa Hayata) pulp essential oil », Journal of Food and Drug Analysis, vol. 26, no 1,‎ , p. 268–276 (ISSN 1021-9498, DOI 10.1016/j.jfda.2017.04.002, lire en ligne, consulté le )

The Citrus Industry, Herbert John Webber, Leon Dexter Batchelor, University of California Press, 1948

Liens externes

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