Chelonanthus purpurascens

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Chelonanthus purpurascens
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Chelonanthus purpurascens
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Gentianales
Famille Gentianaceae
Genre Chelonanthus

Espèce

Chelonanthus purpurascens
(Aubl.) Struwe, S. Nilsson & V.A. Albert, 1998

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Clade Lamiidées
Ordre Gentianales
Famille Gentianaceae
Tribu Helieae

Synonymes

selon tropicos :

  • Chelonanthus uliginosus (Griseb.) Gilg
  • Helia purpurascens (Aubl.) Kuntze
  • Helia uliginosa (Griseb.) Kuntze
  • Irlbachia purpurascens (Aubl.) Maas
  • Lisianthius amoenus Miq.
  • Lisianthius purpurascens Aubl. - Basionyme
  • Lisianthius spruceanus Benth.
  • Lisianthius uliginosus Griseb.[1]

selon le GBIF :

  • Chelonanthus spruceanus (Benth.) Pilg.
  • Chelonanthus uliginosus (Griseb.) Gilg
  • Helia amoena (Miq.) Kuntze
  • Helia gracilis (Griseb.) Kuntze
  • Helia purpurascens (Aubl.) Kuntze
  • Helia spruceana (Benth.) Kuntze
  • Helia uliginosa (Griseb.) Kuntze
  • Irlbachia purpurascens (Aubl.) Maas
  • Lisianthius amoenus Miq.
  • Lisianthius gracilis Griseb.
  • Lisianthius grandiflorus Willd.
  • Lisianthius grandiflorus Willd. ex Griseb.
  • Lisianthius purpurascens Aubl.
  • Lisianthius spruceanus Benth.
  • Lisianthius uliginosus Griseb.
  • Lisianthius uliginosus var. grandiflorus Griseb.
  • Lisianthius uliginosus var. guianensis Griseb.
  • Lisianthus amoenus Miq.
  • Lisianthus gracilis Griseb.
  • Lisianthus grandiflorus Willd.
  • Lisianthus grandiflorus Willd. ex Griseb.
  • Lisianthus purpurascens Aubl.
  • Lisianthus spruceanus Benth.
  • Lisianthus uliginosus Griseb.
  • Lisianthus uliginosus var. grandiflorus Griseb.
  • Lisianthus uliginosus var. guianensis Griseb.
  • Lisyanthus purpurascens Aubl., 1775 - Basionyme
  • Lisyanthus uliginosus Griseb., 1838[2]

Chelonanthus purpurascens est une espèce de plante herbacées de la moité nord de l'Amérique du Sud, appartenant à la famille des Gentianaceae.

Elle est connue au Guyana sous les noms euri-balli (Arawak), wild tabacco et en Guyane comme amanwei[3], aman etni (Palikur), grand centorel (créole), silikaleipo sili (Wayãpi), tabaco-bravo (Portugais) (noms partagés avec Helia alata)[4].

Répartition[modifier | modifier le code]

On trouve Chelonanthus purpurascens de la Colombie au Brésil en passant par le Venezuela, les Guyanes, l'Équateur, le Pérou et la Bolivie[3]

Description[modifier | modifier le code]

Chelonanthus purpurascens est une herbacée érigée, rarement prostrée, voire un sous-arbrisseau, peu ramifié à ramifié, atteignant jusqu'à 2,7 m de haut. Les tiges, atteignant jusqu'à 0,5 cm de diamètre, sont cylindriques à légèrement quadrangulaires (ailes larges de 0,1-0,4(-1) mm), avec des entre-nœuds longs de 0,5-15,1 cm.

Les Feuilles sont atténuées pour celles inférieures, sessiles à brièvement pétiolées (pétioles atteignant 0-7(20) mm de long). Le limmbe est membraneux à rarement coriace, de forme ovale à lancéolé, rarement elliptiquement orbiculaire à ovalement orbiculaire, à base atténuée, aiguë à obtuse, à marge non épaissie, plate, à l'apex aigu acuminé à rarement obtus, mesurant 1-13,3 x 0,4-5,1 cm.

L'inflorescences, portant 1-39 fleurs, est dotée de pédicelles atteignant jusqu'à 4-20 mm de long. Les bractées sont ovales à apex aigu ou oblongues à apex obtus, longues de 0,1-3,2(-5,7) mm.

Les fleurs portent des sépales verts, ovales à circulaires, à marge membraneuse, à apex aigu à obtus, longs de 5-7 mm (calice de 4-10 x 3-6 mm). La corolle est bleue, pourpre, lavande (parfois avec la face interne de la gorge blanche), en forme d'entonnoir à tubulaire, parfois presque campanulée, long de 18-72(-87) mm pour 9-36 mm de large à l'ouverure, avec des lobes ovales à circulaires, obtus à l'apex mesurant 5-17 x 3-14 mm.

Les étamines sont non exsertes, parfois longues, dépassant légèrement la corolle (filaments longs de 16-45 mm, fortement courbés près de l'anthère). Les anthères sont blanches, jaunes à orange, oblongues, recourbées et longues de 2,6-6,7 mm Le pollen présente une exine différentiellement réticulé avec des boucles polaires[5],[6],[7]. Le pistil est long de 27-44 mm. L'ovaire mesure 4-5,4 x 1,2-1,3 mm, avec une style long de 20-50 mm et les lobes du stigmate elliptique, mesurant 1,9-5,4 x 0,7-2,1 mm.

Le fruit est une capsules horizontale à noueuse, brune, ellipsoïde, mesurant 6-20 x 3-9 mm, ave le style persistant à son sommet. Les graines sont brunes, mesurant 0,1-0,4 mm de diamètre[8],[3].

Écologie[modifier | modifier le code]

Chelonanthus purpurascens est présent à 0-3 500 m d'altitude, dans les forêts humides, les lisières des forêts, les forêts-galeries, les savanes et le long des rivières, rarement trouvé dans les forêts de nuages, le campo rupestre, la végétation de type broussailleux et les bords de routes, et plus communément trouvé sur les sables blancs, les sols pauvres en nutriments ainsi que sur les sols rocheux et plus rarement sur les sols argileux ou latéritiques[8],[3].

Chelonanthus purpurascens a été étudié sous divers aspects :

Utilisations[modifier | modifier le code]

Au Guyana, les Arawaks utilisaient l'infusion de feuilles contre la variole, et contre les mycoses[3].

En Guyane, les Palikur préparent un remède très amer qui nettoie la bile, et un bain pour une traintement contre la gale[4].

Chelonanthus purpurascens est employé comme fébrifuge[17],[18],[19],[20],[21].

Protologue[modifier | modifier le code]

Lisianthius_purpurascens Aubl. (= Chelonanthus purpurascens (Aubl.) Struwe, S. Nilsson & V.A. Albert) par Aublet (1775) :
Planche 79. Lisianthius_purpurascens - 1. Feuille de grandeur naturelle. - 2. Bouton de fleur. - 3. Calice. - 4. Fleur épanouie. - 5. Corolle ouverte. Étamines. - 6. Étamine. - 7. Calice. Capſule. Style. Stigmate. - 8. Ovaire. Style. Stigmate. - 9. Portion du ſtyle. Stigmate. - 10. Ovaire coupé en travers. - 11. Capſule avec un débris du ſtyle. - 12. Capſule coupée en travers[20].
échantillon type de Lisianthius alatus Aubl. (à gauche) et Lisianthius purpurascens Aubl. (= Chelonanthus purpurascens (Aubl.) Struwe, S. Nilsson & V.A. Albert) (à droite), collecté par Aublet en Guyane

En 1775, le botaniste Aublet a décrit cette plante pour la première fois sous le nom de Lisianthius purpurascens, et en a proposé le protologue suivant[20] :

« 1. LISYANTHUS (purpuraſcens) foliis ovatis, acucis, integerrimis. (Tabula 79.)

Planta annua, caules plures, bipedales, è radice flbroſa & ramoſa emittens. Caulis tetragonus, nodoſus, erectus. Folia oppoſita, ſeſſilia, ovato-acuminata, ſubcarnoſa, glabra, glauca, integerrima. Flores terminales, ramuſculo dichotomo inſidentes. Corolla purpuraſcens.

Tota planta guſtu amara eſt.

Floret variis anni temporibus.

Habitat in fifliiris humidis rupium montis Serpent dicti.


LA LISYANTHE purpurine. (Planche 79.)

Cette plante s'élève d'un pied, & plus. Sa racine eſt fibreuſe & blanche. Sa tige eſt à quatre angles obtus, ſimple, & quelquefois diviſée à ſa naiſſance en deux rameaux oppoſés.

Les premières feuilles ſont ovales, larges d'un pouce dans le milieu, longues de deux pouces & plus, terminées en pointe, avec des pédicules qui à leur naiſſance entourent la tige. Les feuilles ſupérieures ſont plus courtes, plus larges à leur baſe, preſque ſans pédicule, & entourent les tiges ; ces feuilles ſont un peu charnues, vertes, liſſes.

À leur extrémité les rameaux ſe partagent en deux petites tiges, ſur chacune deſquelles ſont placées cinq à ſix fleurs, de couleur purpurine, qui d'abord ſont droites, & s'inclinent à meſure qu'elles s'épanouiſſent.

Le calice eſt d'une ſeule pièce, charnu, à quatre & cinq petites diviſions.

La corolle eſt d'une ſeule pièce ; c'eſt un tuyau renflé à la ſortie du calice, & un peu courbe, long d'environ neuf lignes, fort évaſé à ſa partie ſupérieure, & partage en quatre ou cinq lobes égaux, renverſés en dehors.

Les étamines ſont au nombre de quatre ou cinq ; deux ſont plus courtes. Les filets, qui naiſſent & la partie inférieure du tube, ſont applatis, charnus, blancs, & viennent gagner l'orifice du tube. Leurs anthères ſont attachées par leur milieu, & reſſemblent par leur forme à la graine ailée de quelque ombellifère. Au bas du piſtil, dans le fond du calice, ſont placés deux petits corps charnus, aigus, un de chaque côte.

Le piſtil eſt un ovaire oblong, ſurmonté d'un style charnu, blanc, comprimé en forme de ſpatule, & à deux lames.

L'ovaire devient une capſule qui s'entr'ouvre des deux côtes dans ſon milieu de la pointe à ſa baſe en deux valves intérieurement roulées à droite & à gauche en manière de cornet. Cette capſule contient un grand nombre de ſemences très menues, de couleur rouſſâtre : elle conſervé le ſtyle.

Toutes les parties de cette plante ſont amères. Elle eſt employée dans le pays comme un bon apéritif & fébrifuge.

Cette plante ſe trouve communément au bord des ruiſſeaux qui découlent de la montagne Serpent, & dans les fentes humides des rochets de la terre ferme. »

— Fusée-Aublet, 1775.



Galerie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Chelonanthus purpurascens Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. (fr + en) Référence GBIF : Chelonanthus purpurascens
  3. a b c d et e (en) L. Struwe, J. Allogio, L. Cobb, J .R. Grant, M.J. Jansen-Jacobs, M. Kinkade, K.B. Lepis, H. Maas-van de Kamer, P.J.M. Maas et M.I. Palmer, Flora of the Guianas : Fasc. 30. Gentianaceae, Kew, S. Mota de Oliveira. Royal Botanic Garden, coll. « Series A: Phanerogams », , 131  (ISBN 978-1-84246-507-3)
  4. a et b Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 158
  5. (en) B. Maguire et B.M. Boom, « Botany of the Guayana Highland-part XIII », Mem. New York Bot. Gard., vol. 51,‎ , p. 2-56
  6. (en) S. Nilsson, « Pollen morphological contributions to the taxonomy of Lisianthus L. s.lat. (Gentianaceae) », Svensk Bot. Tidskr., vol. 64,‎ , p. 1-43
  7. (en) S. Nilsson, Gentianaceae - Systematics and Natural History., Cambridge, Cambridge University Press, , 377-497.
  8. a et b (en) Scott A. Mori, Georges Cremers et Carol Gracie, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 2. Dicotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 776 p. (ISBN 978-0-89327-445-0), p. 83
  9. (en) Maria Fernanda Calió, Katherine B. Lepis, José Rubens Pirani et Lena Struwe, « Phylogeny of Helieae (Gentianaceae): Resolving taxonomic chaos in a Neotropical clade », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 106,‎ , p. 192-208 (DOI 10.1016/j.ympev.2016.09.013)
  10. Lena Struwe, Victor A. Albert, Fernanda M. Calió, Cynthia Frasier, Katherine B. Lepis, Katherine G. Mathews et Jason R. Grant, « Evolutionary patterns in neotropical Helieae (Gentianaceae): evidence from morphology, chloroplast and nuclear DNA sequences », Taxon, vol. 58, no 2,‎ , p. 479-499 (DOI 10.1002/tax.582013, lire en ligne)
  11. (en) Valdnéa Casagrande Dalvi, Renata Maria Strozi Alves Meira et Aristéa Alves Azevedo, « Extrafloral nectaries in neotropical Gentianaceae: Occurrence, distribution patterns, and anatomical characterization† », American Journal of Botany, vol. 100, no 9,‎ , p. 1779-1789 (DOI 10.3732/ajb.1300130)
  12. (en) Renata Maria Strozi Alves Meira, Aristéa Alves Azevedo et Valdnéa Casagrande Dalvi, « Are stem nectaries common in Gentianaceae Juss.? », Acta Botanica Brasilica,‎ (DOI 10.1590/0102-33062016abb0404, lire en ligne)
  13. (en) Vincent Trunz, Louis Zeltner, Philippe Küpfer et Jason R. Grant, « Cytotaxonomic Notes on the Tribe Helieae (Gentianaceae) », Harvard Papers in Botany, vol. 17, no 1,‎ , p. 43-46 (DOI 10.2307/41761743, lire en ligne)
  14. (en) Hian Carlos Ferreira de Sousa, Jéssica da Conceição Santos, Vania Gonçalves-Esteves et Cláudia Barbieri Ferreira Mendonça, « Taxonomic significance of pollen morphology in the tribe Helieae (Gentianaceae) from the Atlantic Forest, Brazil », Palynology, vol. 43, no 4,‎ , p. 539–550 (DOI 10.1080/01916122.2018.1496364)
  15. (en) Lena Struwe et Victor A. Albert, Gentianaceae: Systematics and Natural History, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 9780511541865, DOI 10.1080/10635150490522322)
  16. (en) Marcilio Zanetti, Roberta L. C. Dayrell, Mariana V. Wardil, Alexandre Damasceno, Tais Fernandes, Alexandre Castilho, Fernando M. G. Santos et Fernando A. O. Silveira, « Seed Functional Traits Provide Support for Ecological Restoration and ex situ Conservation in the Threatened Amazon Ironstone Outcrop Flora », Front. Plant Sci., vol. 11,‎ (DOI 10.3389/fpls.2020.599496)
  17. (en) Renata Braga Souza Lima, Gina Frausin, Stacy Brody, Lena Struwe et Adrian Martin Pohlit, The Gentianaceae. Volume 2: Biotechnology and Applications, Berlin, Heidelberg, Springer, , 421–437 p. (DOI 10.1007/978-3-642-54102-5_18)
  18. (en) Milliken BW, « Plants for malaria. Plants for fever. Medicinal species in Latin America — a bibliographic survey », The Royal Botanic Gardens, Kew UK,‎ , p. 116 (ISBN 1900347334)
  19. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 104
  20. a b et c Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 201-203
  21. (es) R.A. Rutter, Catálogo de plantas útiles de la Amazonía Peruana, Pucallpa, Peru, Instituto Linguístico de Verano, (lire en ligne)

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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