C (langage)

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C
Logo.
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Date de première version Voir et modifier les données sur Wikidata
Paradigme Impératif, procédural, structuré
Auteur Dennis Ritchie
Développeur Dennis Ritchie, Bell Labs
Typage Statique, faible
Normes ANSI X3.159-1989 (ANSI C, C89)
ISO/CEI 9899:1990 (C90)
ISO/CEI 9899:1999 (C99)
ISO/IEC 9899:2011 (C11)
Influencé par B (CPL, BCPL), ALGOL 60, Lisp
A influencé awk, csh, C++, C#, Objective C, D, Concurrent C, Java, JavaScript, PHP, Perl
Implémentations GCC, MSVC, Borland C, Clang, Watcom C
Site web www.iso.org/standard/74528.html et www.open-std.org/jtc1/sc22/wg14Voir et modifier les données sur Wikidata
Extension de fichier c et hVoir et modifier les données sur Wikidata

Le C est un langage de programmation impératif, généraliste, conçu pour la programmation système. Inventé au début des années 1970 pour réécrire UNIX, C est devenu un des langages les plus utilisés. De nombreux langages plus modernes comme C++, Java et PHP reprennent des aspects de C.

Histoire

Kenneth Thompson (à gauche) et Dennis Ritchie (à droite).

Le langage C a été inventé au cours de l'année 1972 dans les Laboratoires Bell. Il était développé en même temps que UNIX par Dennis Ritchie et Ken Thompson. Ken Thompson avait développé un prédécesseur de C, le langage B, qui est lui-même inspiré de BCPL. Dennis Ritchie a fait évoluer le langage B dans une nouvelle version suffisamment différente, en ajoutant notamment les types, pour qu'elle soit appelée C[1].

Bien que C soit officiellement inspiré de B et de BCPL, on note une forte influence de PL/1 (ou de PL360) ; on a pu dire que C était à Unix et au PDP11 ce que PL1 fut pour la réécriture de Multics.

Par la suite, Brian Kernighan aida à populariser le langage C. Il procéda aussi à quelques modifications de dernière minute.
En 1978, Kernighan fut le principal auteur du livre The C Programming Language décrivant le langage enfin stabilisé ; Ritchie s'était occupé des appendices et des exemples avec Unix. On appelle aussi ce livre « le K&R », et l'on parle de C traditionnel ou de C K&R lorsqu'on se réfère au langage tel qu'il existait à cette époque.

Normalisation

En 1983, l'Institut national américain de normalisation (ANSI) a formé un comité de normalisation (X3J11) du langage qui a abouti en 1989 à la norme dite ANSI C ou C89 (formellement ANSI X3.159-1989). En 1990, cette norme a également été adoptée par l'Organisation internationale de normalisation (C90, C ISO, formellement ISO/CEI 9899:1990). ANSI C est une évolution du C K&R qui reste extrêmement compatible. Elle reprend quelques idées de C++, notamment la notion de prototype et les qualificateurs de type[2].

Entre 1994 et 1996, le groupe de travail de l'ISO (ISO/IEC JTC1/SC22/WG14) a publié deux correctifs et un amendement à C90 : ISO/IEC 9899/COR1:1994 Technical Corrigendum 1, ISO/IEC 9899/AMD1:1995 Intégrité de C et ISO/IEC 9899/COR1:1996 Technical Corrigendum 2. Ces changements assez modestes sont parfois appelés C89 avec amendement 1, ou C94 / C95[3],[4]. Trois fichiers d'entêtes ont été ajoutés, dont deux concernant les caractères larges et un autre définissant un certain nombre de macros en rapport avec la norme de caractères ISO 646.

En 1999, une nouvelle évolution du langage est normalisée par l'ISO : C99 (formellement ISO/CEI 9899:1999). Les nouveautés portent notamment sur les tableaux de taille variable, les pointeurs restreints, les nombres complexes, les littéraux composés, les déclarations mélangées avec les instructions, les fonctions inline, le support avancé des nombres flottants, et la syntaxe de commentaire de C++. La bibliothèque standard du C99 a été enrichie de six fichiers d'en-tête depuis la précédente norme.

En 2011, l'ISO ratifie une nouvelle version du standard[5] : C11, formellement ISO/IEC 9899:2011. Cette évolution introduit notamment le support de la programmation multi-thread, les expressions à type générique, et un meilleur support d'Unicode.

Caractéristiques générales

C'est un langage de programmation impératif et généraliste. C est qualifié de langage de bas niveau dans le sens où chaque instruction du langage est conçue pour être compilée en un nombre d'instructions machine assez prévisible en termes d'occupation mémoire et de charge de calcul. En outre, il propose un éventail de types entiers et flottants conçus pour pouvoir correspondre directement aux types de donnée supportés par le processeur. Enfin, il fait un usage intensif des calculs d'adresse mémoire avec la notion de pointeur.

Hormis les types de base, C supporte les types énumérés, composés, et opaques. Il ne propose en revanche aucune opération qui traite directement des objets de plus haut niveau (fichier informatique, chaîne de caractères, liste…). Ces types plus évolués doivent être traités en manipulant des pointeurs et des types composés. De même, le langage ne propose pas en standard la gestion de la programmation orientée objet, ni de système de gestion d'exceptions. Il existe des fonctions standards pour gérer les entrées-sorties et les chaînes de caractères, mais contrairement à d'autres langages, aucun opérateur spécifique pour améliorer l'ergonomie. Ceci rend aisé le remplacement des fonctions standards par des fonctions spécifiquement conçues pour un programme donné.

Ces caractéristiques en font un langage privilégié quand on cherche à maîtriser les ressources matérielles utilisées, le langage machine et les données binaires générées par les compilateurs étant relativement prévisibles. Ce langage est donc extrêmement utilisé dans des domaines comme la programmation embarquée sur microcontrôleurs, les calculs intensifs, l'écriture de systèmes d'exploitation et les modules où la rapidité de traitement est importante. Il constitue une bonne alternative au langage d'assemblage dans ces domaines, avec les avantages d'une syntaxe plus expressive et de la portabilité du code source. Le langage C a été inventé pour écrire le système d'exploitation UNIX, et reste utilisé pour la programmation système. Ainsi le noyau de grands systèmes d'exploitation comme Windows et Linux sont développés en grande partie en C.

En contrepartie, la mise au point de programmes en C, surtout s'ils utilisent des structures de données complexes, est plus difficile qu'avec des langages de plus haut niveau. En effet, dans un souci de performance, le langage C impose à l'utilisateur de programmer certains traitements (libération de la mémoire, vérification de la validité des indices sur les tableaux…) qui sont pris en charge automatiquement dans les langages de haut niveau.

Dépouillé des commodités apportées par sa bibliothèque standard, C est un langage simple, et son compilateur l'est également. Cela se ressent au niveau du temps de développement d'un compilateur C pour une nouvelle architecture de processeur : Kernighan et Ritchie estimaient qu'il pouvait être développé en deux mois car « on s'apercevra que les 80 % du code d'un nouveau compilateur sont identiques à ceux des codes des autres compilateurs existant déjà. »[6].

Qualités et défauts

C'est un des langages les plus utilisés car :

Ses principaux inconvénients sont :

  • le peu de vérifications offertes à par les compilateurs d'origine (K&R C), et l'absence de vérifications à l'exécution, ce qui fait que des erreurs qui pourraient être automatiquement détectées lors du développement ne le sont que plus tard, souvent au prix d'un plantage du logiciel ;
    • des vérifications sont ajoutées avec le temps, mais elles restent partielles ;
  • son approche de la modularité restée au niveau de ce qui se faisait au début des années 1970, et largement dépassée depuis par d'autres langages :
  • la gestion d'exceptions très sommaire ;
  • le support très limité de la généricité, malgré l’introduction des expressions à type générique en C11 ;
  • les subtilités de l'écriture de programmes portables, car le comportement exact des exécutables dépend de l'ordinateur cible ;
  • le support minimaliste de l'allocation de mémoire et des chaînes de caractères, ce qui oblige les programmeurs à s'occuper de détails fastidieux et sources de bugs ; il n'y a notamment pas de ramasse-miettes standard ;
  • les bugs graves qui peuvent être causés par un simple manque d'attention du développeur ; tel le dépassement de tampon qui constitue une faille de sécurité informatique exploitable par les logiciels malveillants ;
  • certaines erreurs ne peuvent être détectées automatiquement qu'à l'aide d'outils supplémentaires et non standardisés, comme lint et Valgrind.

Aperçu de la syntaxe

Hello world

Le programme Hello world est proposé en exemple en 1978 dans The C Programming Language de Brian W. Kernighan et Dennis M. Ritchie. Créer un programme affichant hello world est depuis devenu l'exemple de référence pour présenter les bases d'un nouveau langage. Voici l'exemple original :

#include <stdio.h>

main()
{
    printf("hello, world\n");
}

Évolution des pratiques

Le même programme, conforme à la norme ISO et suivant les bonnes pratiques contemporaines :

#include <stdio.h>

int main(void)
{
    printf("hello, world\n");
    return 0;
}
  • int est le type renvoyé par la fonction main. Le type int est le type implicite en K&R C et en C89, et il était couramment omis du temps où l'exemple de Kernighan et Ritchie a été écrit. Ce n'est plus le cas en C99.
  • Le mot clé void entre parenthèses signifie que la fonction n'a aucun paramètre. S'il est omis, la fonction peut recevoir n'importe quels paramètres. Du temps du K&R C, le compilateur ne vérifiait pas que les paramètres envoyés à l'appel d'une fonction correspondent aux paramètres attendus. Et le mot clé void n'existait pas.
  • L'instruction return 0; indique que la fonction main retourne la valeur 0. Cette valeur est de type int, et correspond au int devant le main.

Brièveté de la syntaxe

La syntaxe de C a été conçue pour être brève. Historiquement, elle a souvent été comparée à celle de Pascal, langage impératif également créé dans les années 1970. Voici un exemple avec une fonction factorielle :

/* En C (norme ISO) */
int factorielle(int n)
{
	if (n > 1) return n * factorielle(n - 1);
	else return 1;
}
{ En Pascal }
function factorielle(n: integer) : integer
begin
	if n > 1 then factorielle := n * factorielle(n - 1)
	else factorielle := 1
end.

Là où Pascal utilise des mots clés function, integer, begin, if, then, else et end, C n'utilise que int, if, else et return, les autres mots clés étant remplacés par des parenthèses et accolades.

Langage d'expressions

La brièveté de C ne repose pas que sur la syntaxe. Le grand nombre d'opérateurs disponibles, le fait que la plupart des instructions contiennent une expression, que les expressions produisent presque toujours une valeur, et que les instructions de test se contentent de comparer la valeur de l'expression testée avec zéro, concourent à la brièveté du code source.

Voici l'exemple de fonction de copie de chaîne de caractères — dont le principe est de copier les caractères jusqu'à avoir copié le caractère nul, qui marque par convention la fin d'une chaîne en C — donné dans The C Programming Language, 2nd edition, p. 106 :

void strcpy(char *s, char *t)
{
    while (*s++ = *t++)
        ;
}

La boucle while utilise un style d'écriture classique en C, qui a contribué à lui donner une réputation de langage peu lisible. L'expression *s++ = *t++ contient : deux déréférencements de pointeur ; deux incrémentations de pointeur ; une affectation ; et la valeur affectée est comparée avec zéro par le while. Cette boucle n'a pas de corps, car toutes les opérations sont effectuées dans l'expression de test du while. On considère qu'il faut maîtriser ce genre de notation pour maîtriser C[7].

Pour comparaison, une version n'utilisant pas les opérateurs raccourcis ni la comparaison implicite à zéro donnerait :

void strcpy(char *s, char *t)
{
    while (*t != '\0') {
        *s = *t;
        s = s + 1;
        t = t + 1;
    }
    *s = *t;
}

Des sources à l'exécutable

Sources

Édition d'un fichier source C avec l'éditeur de texte Jed.

Un programme écrit en C est généralement réparti en plusieurs fichiers sources, qui peuvent être compilés chacun séparément.

Les fichiers sources C sont des fichiers texte, généralement dans le codage de caractères du système hôte. Ils peuvent être écrits avec un simple éditeur de texte. Il existe de nombreux éditeurs, voire des environnements de développement intégrés (IDE), qui ont des fonctions spécifiques pour supporter l'écriture de sources en C.

L'usage est de donner les extensions de nom de fichier .c et .h aux fichiers source C. Les fichiers .h sont appelés fichiers d'en-tête, de l'anglais header. Ils sont conçus pour être inclus au début des fichiers source, et contiennent uniquement des déclarations.

Lorsqu'un fichier .c ou .h utilise un identificateur déclaré dans un autre fichier .h, alors il inclut ce dernier. Le principe généralement appliqué consiste à écrire un fichier .h pour chaque fichier .c, et à déclarer dans le fichier .h tout ce qui est exporté par le fichier .c.

La génération d'un exécutable à partir des fichiers sources se fait en plusieurs étapes, qui sont souvent automatisées à l'aide d'outils comme make, SCons, ou bien des outils spécifiques à un environnement de développement intégré. Les étapes menant des sources au fichier exécutable sont au nombre de quatre : précompilation, compilation, assemblage, édition des liens. Lorsqu'un projet est compilé, seuls les fichiers .c font partie de la liste des fichiers à compiler ; les fichiers .h sont inclus par les directives du préprocesseur contenues dans les fichiers source.

Précompilation

Le préprocesseur C exécute des directives contenues dans les fichiers sources. Il les reconnaît au fait qu'elles sont en début de ligne, et commencent toutes avec le caractère croisillon #. Parmi les directives les plus courantes, il y a :

  • #include pour l'inclusion ;
  • #define pour la définition de macro ;
  • #if pour commencer la compilation conditionnelle ;
  • #ifdef équivalent de #if defined() ;
  • #endif pour clore la compilation conditionnelle.

Outre l'exécution des directives, le préprocesseur remplace les commentaires par un espace blanc, et procède au remplacement des macros. Pour le reste, le code source est transmis tel quel au compilateur pour la phase suivante. Il faut toutefois que chaque #include dans le code source soit récursivement remplacé par le code source inclus. Ainsi, le compilateur reçoit un seul source du préprocesseur, qui constitue l'unité de compilation.

Voici un exemple de fichier source copyarray.h faisant un usage classique des directives du préprocesseur :

#ifndef COPYARRAY_H
#define COPYARRAY_H

#include <stddef.h>

void copyArray(int *, size_t);

#endif

Les directives #ifndef, #define et #endif servent à garantir que le code à l'intérieur n'est compilé qu'une seule fois — alors que COPYARRAY_H n'est pas défini — même si le fichier est inclus plusieurs fois. La directive #include <stddef.h> inclut l'en-tête qui déclare le type size_t utilisé plus bas.

Compilation

La phase de compilation consiste généralement en la génération du code assembleur. C'est la phase la plus intensive en traitements. Elle est accomplie par le compilateur proprement dit. Pour chaque unité de compilation, on obtient un fichier en langage d'assemblage.

Cette étape peut être divisée en sous-étapes :

  • l'analyse lexicale, qui est la reconnaissance des mots clé du langage ;
  • l'analyse syntaxique, qui analyse la structure du programme et sa conformité avec la norme ;
  • l'optimisation de code ;
  • l'écriture d'un code isomorphe à celui de l'assembleur (et parfois du code assembleur lui-même quand cela est demandé en option du compilateur).

Par abus de langage, on appelle compilation toute la phase de génération d'un fichier exécutable à partir des fichiers sources. Mais c'est seulement une des étapes menant à la création d'un exécutable.

Certains compilateurs C fonctionnent à ce niveau en deux phases, la première générant un fichier compilé dans un langage intermédiaire destiné à une machine virtuelle idéale (voir P-Code) portable d'une plate-forme à l'autre, la seconde convertissant le langage intermédiaire en langage d'assemblage dépendant de la plate-forme cible. D'autres compilateurs C permettent de ne pas générer de langage d'assemblage, mais seulement le fichier compilé en langage intermédiaire, qui sera interprété ou compilé automatiquement en code natif à l'exécution sur la machine cible (par une machine virtuelle qui sera liée au programme final).

Assemblage

Cette étape consiste en la génération d'un fichier objet en langage machine pour chaque fichier de code assembleur. Les fichiers objet sont généralement d’extension .o sur Unix, et .obj avec les outils de développement pour MS-DOS, Microsoft Windows, VMS, CP/M… Cette phase est parfois regroupée avec la précédente par établissement d'un flux de données interne sans passer par des fichiers en langage intermédiaire ou langage d'assemblage. Dans ce cas, le compilateur génère directement un fichier objet.

Pour les compilateurs qui génèrent du code intermédiaire, cette phase d'assemblage peut aussi être totalement supprimée : c'est une machine virtuelle qui interprétera ou compilera ce langage en code machine natif. La machine virtuelle peut être un composant du système d'exploitation ou une bibliothèque partagée.

Édition des liens

L'édition des liens est la dernière étape, et a pour but de réunir tous les éléments d'un programme. Les différents fichiers objet sont alors réunis, ainsi que les bibliothèques statiques, pour ne produire qu'un fichier exécutable.

Le but de l'édition de liens est de sélectionner les éléments de code utiles présents dans un ensemble de codes compilés et de bibliothèques, et de résoudre les références mutuelles entre ces différents éléments afin de permettre à ceux-ci de se référencer directement à l'exécution du programme. L'édition des liens échoue si des éléments de code référencés manquent.

Éléments du langage

Éléments lexicaux

Le jeu de caractères ASCII suffit pour écrire en C. Il est même possible, mais inusité, de se restreindre au jeu de caractères invariants de la norme ISO 646, en utilisant des séquences d'échappement appelées trigraphe. En général, les sources C sont écrits avec le jeu de caractères du système hôte. Il est toutefois possible que le jeu de caractères d'exécution ne soit pas celui du source.

Le C est sensible à la casse. Les caractères blancs (espace, tabulation, fin de ligne) peuvent être librement utilisés pour la mise en page, car ils sont équivalent à un seul espace dans la plupart des cas.

Fonctions

Les fonctions en C sont des blocs d'instructions, recevant un ou plusieurs arguments et pouvant retourner une valeur. Si une fonction ne retourne aucune valeur, le mot-clé void est utilisé. Une fonction peut également ne recevoir aucun argument. Le mot-clé void est également utilisé dans ce cas.

// Fonction ne retournant aucune valeur
void afficher(int a)
{
    printf("%d", a);
}

// Fonction retournant un entier
int somme(int a, int b)
{
    return a + b;
}

// Fonction sans aucun argument
int saisir(void)
{
    int a;
    scanf("%d", &a);
    return a;
}

Prototype

Un prototype consiste à déclarer une fonction sans les instructions qui la compose. Un prototype se termine par un point-virgule. Leur intérêt est de pouvoir utiliser une fonction avant de devoir écrire ses instructions.

// Prototype de saisir()
int saisir();

// Fonction utilisant saisir()
int somme()
{
    int a = saisir(), b = saisir();
    return a + b;
}

// Définition de saisir()
int saisir()
{
    int a;
    scanf("%d", &a);
    return a;
}

Dans ce cas là, si on oublie d'écrire le prototype, il y aura une erreur à la compilation. Généralement, tous les prototypes sont écris dans des fichiers .h, et les fonctions sont définies dans un fichier .c classique.

Mots clés

Le C89 compte 32 mots clés, dont 5 qui n'existaient pas en K&R C, et qui sont par ordre alphabétique :

auto, break, case, char, const (C89), continue, default, do, double, else, enum (C89), extern, float, for, goto, if, int, long, register, return, short, signed (C89), sizeof, static, struct, switch, typedef, union, unsigned, void (C89), volatile (C89), while.

Ce sont des termes réservés qui ne doivent pas être utilisés autrement.

La révision C99[8] en ajoute cinq :

_Bool, _Complex, _Imaginary, inline, restrict.

Ces nouveaux mots-clés commencent par une majuscule préfixée d’un underscore afin de maximiser la compatibilité avec les codes existants. Des en-têtes de la bibliothèque standard fournissent les alias bool (<stdbool.h>), complex et imaginary (<complex.h>),

La dernière révision, C11[9], introduit encore sept nouveaux mots-clés avec les mêmes conventions :

_Alignas, _Alignof, _Atomic, _Generic, _Noreturn, _Static_assert, _Thread_local.

Les en-têtes standards <stdalign.h>, <stdnoreturn.h>, <assert.h> et <threads.h> fournissent respectivement les alias alignas et alignof, noreturn, static_assert, et thread_local.

Instructions du préprocesseur

Le préprocesseur du langage C offre les directives suivantes :

#include, #define, #pragma (C89), #if, #ifdef, #ifndef, #elif (C89), #else, #endif, #undef, #line, #error.

Types

Le langage C comprend de nombreux types de nombres entiers, occupant plus ou moins de bits. La taille des types n'est que partiellement standardisée : le standard fixe uniquement une taille minimale et une magnitude minimale. Les magnitudes minimales sont compatibles avec d'autres représentations binaires que le complément à deux, bien que cette représentation soit presque toujours utilisée en pratique. Cette souplesse permet au langage d'être efficacement adapté à des processeurs très variés, mais elle complique la portabilité des programmes écrits en C.

Chaque type entier a une forme « signée » pouvant représenter des nombres négatifs et positifs, et une forme « non signée » ne pouvant représenter que des nombres naturels. Le type char, généralement utilisé pour représenter un caractère, est un type entier comme les autres, si ce n'est que, selon l'implémentation, il équivaut à signed char ou à unsigned char.

Types entiers, en ordre croissant
Type Taille Magnitude signed
(magnitude minimale exigée par le standard[10])
Magnitude unsigned
(magnitude minimale exigée par le standard[10])
char,
unsigned char,
signed char (C89)
≥ 8 bits -127 à 127 0 à 255 (0xFF en hexadécimal noté avec le préfixe 0x de la syntaxe de C)
short (identique à signed short),
unsigned short
≥ 16 bits −32 767 à 32 767 0 à 65 535 (0xFFFF)
int (identique à signed int),
unsigned int
≥ 16 bits (taille d'un mot machine) −32 767 à 32 767 0 à 65 535 (0xFFFF)
long (identique à signed long),
unsigned long
≥ 32 bits −2 147 483 647 à 2 147 483 647 0 à 4 294 967 295 (0xFFFFFFFF)
long long (identique à signed long long),
unsigned long long (C99)
≥ 64 bits −9 223 372 036 854 776 000 à 9 223 372 036 854 776 000 0 à 18 446 744 073 709 552 000 (0xFFFFFFFFFFFFFFF)

Le type enum est un type énuméré.

Il existe des types de nombres à virgule flottante, de précision, donc de longueur en bits, variable ; en ordre croissant :

Types décimaux, en ordre croissant
Type Précision Magnitude
float ≥ 6 chiffres décimaux environ 10-37 à 10+37
double ≥ 10 chiffres décimaux environ 10-37 à 10+37
long double ≥ 10 chiffres décimaux environ 10-37 à 10+37
long double (C89) ≥ 10 chiffres décimaux

C99 a ajouté float complex, double complex et long double complex, représentant les nombres complexes associés.

Types élaborés :

  • struct, union, * pour les pointeurs ;
  • [] pour les tableaux ;
  • () pour les fonctions.

Les versions du langage antérieures à C99 ne proposent pas de type booléen, mais il est possible d'en définir un :

enum boolean {false, true};
typedef enum boolean bool;

ou, en version condensée :

typedef enum boolean {false, true} bool;

C99 ajoute le type _Bool.

Le type void *

Le type void * est un pointeur sur un type indéterminé. Il permet par exemple à une fonction de retourner n'importe quel type de données. Il faut néanmoins penser à convertir le pointeur void * en pointeur typé (opération appelées également type casting) pour que les opérations sur ce pointeur soient justes. Il est par exemple utilisé par la fonction malloc, pour retourner l'adresse du bloc adressé.

Structures

Les structures sont l'ancêtre des classes. Il s'agit de variables (champs) regroupées dans un même bloc. Pour définir une structure, il faut utiliser le mot-clé struct suivit du nom de la structure. Les variables doivent ensuite être déclarées dans un modules, qui se finit par un point-virgule.

// Définition de la structure personne
struct Personne
{
    int age;
    char * nom;
};

Pour accéder aux champs d'une classe, il faut utiliser l'opérateur . suivit du nom du champs. Pour déclarer une structure la même syntaxe qu'avec les variables est utilisée.

int main()
{
    struct Personne p;
    p.nom = "Albert";
    p.age = 46;
}

Les fonctions peuvent recevoir des pointeurs vers des structures. Ils fonctionnent avec la même syntaxe que les pointeurs classiques. Néanmoins, l'opérateur -> doit être utilisé sur le pointeur pour accéder aux champs de la structure. Il est également possible de déréférencer le pointeur pour ne pas utiliser cet opérateur, est toujours utiliser l'opérateur .

void anniversaire(struct Personne  * p)
{
    p->age++;
    printf("Joyeux anniversaire %s !", (*p).nom);
}

int main()
{
    struct Personne p;
    p.nom = "Albert";
    p.age = 46;
    anniversaire(&p);
}

Commentaire

Dans les versions de C antérieures à C99, les commentaires devaient commencer par une barre oblique et un astérisque (« /* ») et se terminer par un astérisque et une barre oblique. Tout ce qui est compris entre ces symboles est du commentaire, saut de ligne compris :

/* Ceci est un commentaire
   sur deux lignes 
   ou plus */

La norme C99 a repris de C++ les commentaires de fin de ligne, introduits par deux barres obliques et se terminant avec la ligne :

// Commentaire jusqu'à la fin de la ligne

Structures de contrôle

La syntaxe des différentes structures de contrôle existantes en C est largement reprise dans plusieurs autres langages, comme le C++ bien sûr, mais également Java, C#, PHP ou encore JavaScript.

Les trois grands types de structures sont présents :

  • les tests (également appelés branchements conditionnels) avec :
    • if (expression) instruction
    • if (expression) instruction else instruction
    • switch (expression) instruction, avec case et default dans l'instruction
  • les boucles avec :
    • while (expression) instruction
    • for (expression_optionnelle ; expression_optionnelle ; expression_optionnelle) instruction
    • do instruction while (expression)
  • les sauts (branchements inconditionnels) :
    • break
    • continue
    • return expression_optionnelle
    • goto étiquette

Comportements ambigus

La norme du langage C laisse la définition exacte du comportement de plusieurs opérations au choix du concepteur du compilateur. Ces comportements sont donc définis par l'implémentation. Cette propriété de C permet au compilateur d'utiliser directement les instructions proposées par le processeur, donc de compiler des programmes exécutables courts et efficaces. En contrepartie, c'est parfois la cause de bugs de portabilité des codes source écrits en C. Prenons pour exemple[11] la division entière d'un nombre négatif : -5 / 3. Alors que Fortran, Pascal et Ada spécifient un résultat de -1, et que Modula-3 spécifie un résultat de -2, C[12] garantit simplement que la valeur absolue du reste est strictement inférieure à la valeur absolue du diviseur[13]. La seule garantie dans cet exemple est donc que le résultat sera compris entre -2 et -1.

Pour le programmeur et l'efficacité de C, le plus important est sans doute le fait que les tailles des types de données de base ne doivent respecter que des garanties minimales. Ainsi, le type int correspondant au mot machine peut avoir une taille de 16 bits sur un processeur 16 bits et une taille de 64 bits sur un processeur 64 bits.

Outre les comportements laissés au choix de l'implémentation, des constructions syntaxiquement valables ont un comportement lors de l'exécution complètement indéfini. En plus de la classique division par zéro, on peut signaler l'affectation multiple d'une variable dans la même expression, avec l'exemple[14] :

 i = i++; /* Comportement indéfini. */

Les meilleurs compilateurs décèlent certaines constructions problématiques et peuvent les signaler, mais aucun ne prétend à l'exhaustivité.

Bibliothèques logicielles

La bibliothèque standard

La bibliothèque standard normalisée, disponible avec toutes les implémentations, présente la simplicité liée à un langage bas-niveau. Voici une liste de quelques en-têtes déclarant des types et fonctions de la bibliothèque standard :

  • <assert.h> : pour un diagnostic de conception lors de l'exécution (assert)
  • <ctype.h> : tests et classification des caractères (isalnum, tolower)
  • <errno.h> : gestion minimale des erreurs (déclaration de la variable errno)
  • <math.h> : fonctions mathématiques de base (sqrt, cos) ; nombreux ajouts en C99
  • <signal.h> : gestion des signaux (signal et raise)
  • <stddef.h> : définitions générales (déclaration de la constante NULL)
  • <stdio.h> : pour les entrées/sorties de base (printf, scanf)
  • <stdlib.h> : fonctions générales (malloc, rand)
  • <string.h> : manipulation des chaînes de caractères (strcmp, strlen)
  • <time.h> : manipulation du temps (time, ctime)

La bibliothèque standard normalisée n'offre aucun support de l'interface graphique, du réseau, des entrées/sorties sur port série ou parallèle, des systèmes temps réel, des processus, ou encore de la gestion avancée des erreurs (comme avec des exceptions structurées). Cela pourrait restreindre d'autant la portabilité pratique des programmes qui ont besoin de faire appel à certaines de ces fonctionnalités, sans l'existence de très nombreuses bibliothèques portables et palliant ce manque ; dans le monde UNIX, ce besoin a aussi fait émerger une autre norme, POSIX.1.

Les bibliothèques externes

Le langage C étant un des langages les plus utilisés en programmation, de nombreuses bibliothèques ont été créées pour être utilisées avec le C. Fréquemment, lors de l'invention d'un format de données, une bibliothèque ou un logiciel de référence en C existe pour manipuler le format. C'est le cas pour libjpeg, libpng, Expat, les décodeur de référence MPEG, libsocket etc.

Exemples

Voici quelques exemples présentant très succinctement quelques propriétés du C. Pour plus d'information, voir le WikiLivre "Programmation C".

Allocation mémoire

La structure int_list représente un élément d'une liste chaînée, contenant des données de type int. Les deux fonctions qui suivent (insert_next et remove_next) servent à ajouter et supprimer un élément de la liste.

/* La gestion de la mémoire n'est pas intégrée au langage
   mais assurée par des fonctions de la bibliothèque standard. */
#include <stdlib.h>
 
struct int_list {
    struct int_list *next; /* pointeur sur l'élément suivant */
    int value;             /* valeur de l'élément */
};
 
/* 
 * Ajouter un élément à la suite d'un autre.
 * node : élément après lequel ajouter le nouveau
 * value : valeur de l'élément à ajouter
 * Retourne : adresse de l'élément ajouté, ou NULL en cas d'erreur.
 */
struct int_list *insert_next(struct int_list *node, int value) {
    /* Allocation de la mémoire pour un nouvel élément. */
    struct int_list *const new_next = malloc(sizeof *new_next);
 
    /* Si l'allocation a réussi, alors insérer new_next entre node
       et node->next. */
    if (new_next) {
        new_next->next = node->next;
        node->next = new_next;
        new_next->value = value;
    }
 
    return new_next;
}
 
/*
 * Supprimer l'élément suivant un autre.
 * node : élément dont le suivant est supprimé
 * Attention : comportement indéterminé s'il n'y pas d'élément suivant !
 */
void remove_next(struct int_list *node) {
    struct int_list *const node_to_remove = node->next;

    /* Retire l'élément suivant de la liste. */
    node->next = node->next->next;
    /* Libère la mémoire occupée par l'élément suivant. */
    free(node_to_remove);
}

Dans cet exemple, les deux fonctions essentielles sont malloc et free. La première sert à allouer de la mémoire, le paramètre qu'elle reçoit est le nombre de bytes que l'on désire allouer et elle retourne l'adresse du premier byte qui a été alloué, sinon elle retourne NULL. free sert à libérer la mémoire qui a été allouée par malloc.

Références

  1. (en) « The Development of the C Language », Dennis M. Ritchie.
  2. (en) Brian Kernighan et Dennis Ritchie, The C Programming Language [détail des éditions], pp. 260,261
  3. (en), Samuel P. Harbison III, Guy L. Steel Jr., A Reference Manual, fifth edition, Upper Saddle River, Prentice Hall, 2002, p. 4, (ISBN 0-13-089592-X)
  4. (en), Thomas Wolf, The New ISO Standard for C (C9X), 2000
  5. http://www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/catalogue_tc/catalogue_detail.htm?csnumber=57853
  6. Brian Kernighan et Dennis Ritchie (trad. Thierry Buffenoir), Le langage C [« The C Programming Language »], Paris, Masson, , 1re éd., 218 p. [détail des éditions] (ISBN 2-225-80068-5), p. 4
  7. (en) Brian Kernighan et Dennis Ritchie, The C Programming Language, Prentice Hall, , 2e éd., 272 p. [détail des éditions] (ISBN 0-13-110362-8), p.  106.
  8. « ISO/IEC 9899:TC3, Section 6.4.1: Keywords », International Organization for Standardization JTC1/SC22/WG14,
  9. « ISO/IEC 9899:201x, Section 6.4.1: Keywords », International Organization for Standardization JTC1/SC22/WG14,
  10. a et b « Sizes of integer types », ISO-IEC 9899, 5.2.4.2.1
  11. donné dans Computer Architecture, a Quantitative Approach, 2e édition, de David A. Patterson et John L. Hennessy, Appendix A-12
  12. La révision en 1999 de la norme spécifie explicitement que le résultat soit -1 [6.5.5 alinéa 6].
  13. (en) Brian Kernighan et Dennis Ritchie, The C Programming Language, Prentice Hall, , 2e éd., 272 p. [détail des éditions] (ISBN 0-13-110362-8), p. 205
  14. (en) comp.lang.c FAQ list · Question 3.3

Voir aussi

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Articles connexes

Quelques programmes célèbres écrits en C

Bibliographie

Liens externes