Basilique Sainte-Marie de Cracovie
Église Sainte-Marie Basilique Notre-Dame | |||
Extérieur de la basilique | |||
Présentation | |||
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Nom local | Kościół Mariacki | ||
Culte | Catholicisme | ||
Type | Basilique mineure | ||
Début de la construction | XIVe siècle | ||
Style dominant | Styles gothique et Renaissance | ||
Site web | www.mariacki.com | ||
Géographie | |||
Pays | Pologne | ||
Région | Petite-Pologne | ||
Ville | Cracovie | ||
Coordonnées | 50° 03′ 42″ nord, 19° 56′ 21″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Pologne
Géolocalisation sur la carte : centre-ville de Cracovie
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La basilique Sainte-Marie de Cracovie[1], également basilique Notre-Dame de Cracovie[2] (polonais : Kościół Mariacki w Krakowie, église Marie de Cracovie, ou Kościół archiprezbiterialny pw. Wniebowzięcia Najświętszej Marii Panny, église archipresbytérale de l'Assomption de la Vierge Marie), est une église polonaise, construite au XIVe siècle dans l'ancienne capitale de la Pologne. Elle est dédiée à l'Assomption de la Vierge[1].
L'église, avec son mélange d'architecture gothique et de style Renaissance[1], se dresse sur la place du Marché. Construit de briques faites à la main, le bâtiment comporte trois nefs. Elle est particulièrement réputée pour son retable de bois réalisé par Veit Stoss et sa halle aux draps (XIIIe siècle).
Autrefois fréquentée par des marchands, elle fut l'église principale de Cracovie pendant des siècles[1].
Histoire
La basilique fut construite sur les fondations d'une église romane détruite sous les ordres de l'évêque Iwo Odrowąż lors des invasions tatares et construite vers 1220 typiquement orientée vers l'est à l'époque ; orientation conservée par la basilique Notre-Dame. Cette position est désaxée par rapport à la forme octogonale de la place sur laquelle elle se trouve[1].
La partie principale de l'église a été construite à partir du milieu du XIVe siècle jusqu'en 1397, date à laquelle la voûte du vaisseau central fut terminée.
Les deux tours carrées furent achevées dans les années 1400-1406. La plus haute (80 mètres), coiffée d'un casque gothique pointu fut ornée par la couronne dorée en 1666. Du haut de cette tour, toutes les heures, un héraut sonne du clairon (hejnal) un air traditionnel, transmis à midi en direct par la radio Jedynka dans tout le pays. Ceci commémore la mort du joueur de trompette du XIIIe siècle qui fut transpercé d'une flèche alors qu'il donnait l'alarme d'une invasion tartare.
La tour plus basse (69 mètres) faite de briques et coiffée au XVIe siècle d'un heaume de style Renaissance sert de clocher.
On peut y voir une plaque commémorative en l'honneur de Jean-Paul II, qui fut archevêque de la ville avant de devenir pape.
Les deux tours de la basilique
La basilique comporte deux tours de hauteurs différentes : la tour nord, qui mesure 81 mètres, ainsi que la tour sud, qui mesure 69 mètres et qui constitue le clocher de l'église avec ses cinq cloches abritées sous une coupole datant du XVIe siècle. La plus grosse cloche (appelée Półzygmunt en polonais) a été fondue en 1438. La tour nord comporte 8 étages identiques, tandis que la tour sud semble vouloir la rattraper en étirant ses deux derniers étages. La tour septentrionale, qui date de 1478, a fait office durant le Moyen Âge de tour de guet (des sentinelles étaient chargés d'alerter les habitants en cas d'incendie de la ville), et sert aujourd'hui de poste de surveillance pour les pompiers, qui doivent jouer chaque heure une phrase musicale appelée hejnał mariacki (le mot hejnał vient du hongrois hajnal qui signifie « aurore », et pourrait donc être interprété comme un réveil une manière de rythmer la journée). C'est peut-être une chanson militaire, hypothèse qui se confirme si on se fie au caractère de la mélodie. C'est devenu, de nos jours, une façon de rythmer les heures. Le hejnał mariacki est retransmis tous les jours à midi sur le premier programme de la radio polonaise par le biais de micros installés dans la tour depuis 1928[1],[3].
Légende
L'histoire[Depuis quand ?] raconte que la construction de la basilique fut confiée à deux frères, chacun devant construire une tour. Une rivalité se développa alors entre les deux frères et chacun s'attela à construire la tour la plus grande et la plus majestueuse. Le plus jeune, n'ayant pas réussi à bâtir une tour aussi grande que celle de son aîné, ne put supporter la défaite et alla poignarder son rival. Rongé par les remords, il s'enfonça ensuite le couteau dans le cœur.
Une autre version de la légende dit que, pendant une invasion des Tatars, le sonneur a vu les troupes ennemies approcher de la ville, a commencé à jouer la mélodie au clairon pour avertir les habitants, mais mourut le cou transpercé par une flèche tatare. Le message fut donc brutalement interrompu, et, aujourd'hui encore, la mélodie du hejnał mariacki ne semble pas être terminée, mais s'arrête au milieu d'une phrase musicale. Bien que le gardien soit mort, les habitants ont pu être alertés et ont pu lancer une attaque contre les envahisseurs, auxquels ils prirent un grand butin[3]. Cette légende n'est pas documentée avant un livre de 1929, Le trompettiste de Cracovie (pl) de l'Américain Kelly (pl), il est très possible que ce soit une invention du XXe siècle.
Le retable
Le plus grand retable gothique en bois d'Europe, le grand retable de Veit Stoss, orne le maître-autel : il est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture du bas Moyen Âge. Son auteur naquit vers 1448 dans la petite ville de Horb am Neckar. Venu de Nuremberg à Cracovie en 1477, il y vécut une vingtaine d'années puis retourna à Nuremberg où il mourut en automne 1533.
Veit Stoss commença son œuvre grandiose le 25 mai 1477. Lorsque, après six ans de travail, le conseil municipal vit le retable en cours d'exécution, il s'émerveilla au point d'exonérer d'impôt le sculpteur. Le retable est terminé en juillet 1489, au bout de douze ans de travail.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le retable fut démonté et emporté par les nazis en Allemagne et dissimulé dans divers endroits. Retrouvé après la guerre, il a été rapatrié en 1946 à Cracovie en très mauvais état. Entièrement restauré, il est revenu en 1957 à l'église, étant remonté à l'aide du treuil même dont s'était servi Veit Stoss en 1489 et qui se trouve dans le grenier du chœur, au-dessus du retable.
Le retable se compose de cinq parties (pentaptyque) : un panneau central et quatre volets dont deux sont mobiles et deux fixes. Sa base est constituée par la prédelle qui repose sur la table d'autel ; elle représente la généalogie de la Vierge dite Arbre de Jessé, d'après le dessin de l'artiste néerlandais Israël van Mackenem.
Le retable fermé comporte douze tableaux - bas-reliefs - représentant des scènes de la vie de la Vierge Marie et du Christ. Soit de la gauche vers la droite, de haut en bas :
- La rencontre de saint Joachim et de sainte Anne ;
- La nativité de la Vierge Marie ;
- La Présentation de la Vierge Marie au Temple ;
- La Présentation de Jésus au Temple ;
- Jésus au milieu des docteurs ;
- L'Arrestation de Jésus ;
- La Crucifixion ;
- La Descente de la Croix ;
- La Mise au tombeau ;
- Le Christ dans l'Abîme ;
- Trois Maries près du Tombeau ;
- Le Christ avec Sainte-Madeleine.
Les volets ouverts laissent apparaître la scène centrale de la Dormition et de l'Assomption de la Vierge, qui renoue avec la Légende dorée selon laquelle Marie mourut sans souffrir, entourée des apôtres. Dans l'encadrement de cette scène sont placés des prophètes et des patriarches ; dans les angles supérieurs, les Pères de l'Église : Grégoire, Jérôme, Ambroise et Augustin.
Le volet gauche comporte de haut en bas les scènes de l'Annonciation, de la Nativité, de L'Adoration des mages; le volet droit, les scènes de la Résurrection, de l'Ascension, de la Pentecôte.
Le sommet du retable est composé de la représentation du Couronnement de la Mère de Dieu et des patrons du royaume de Pologne : saint Stanislas et saint Adalbert.
Ouvert, le retable a 11,00 m de largeur et 12,85 m de hauteur ; le panneau central a 5,34 de largeur ; sa hauteur (de même que celle des volets) est de 7,25 m. Les statues les plus hautes ont 2,8 m et pèsent plusieurs centaines de kilogrammes.
Maître Stoss utilisait pour l'exécution de son œuvre trois espèces de bois : du chêne - pour tous les éléments portants, du mélèze, pour le boisage de l'ensemble de l'autel et du tilleul dans lequel il a sculpté plus de 200 personnages et près de 2 000 détails : fleurons, remplages, ajours. Les lourds troncs des tilleuls vieux de 500 ans étaient choisis par lui-même, puis transportés à Cracovie, par voie fluviale de la forêt de Niepołomice.
Dans le coin droit du compartiment Crucifixion se tient un homme pensif, vêtu d'une riche pelisse. La tradition affirme que Stoss avait l'habitude de se représenter ainsi.
Culture
Le film polonais de 1961 intitulé La Pantoufle dorée prend pour cadre la basilique et met en scène un jeune sculpteur qui travaille à la création du retable, sous la houlette du maître Veit Stoss. Dans le récit, pour le récompenser de son talent, le roi Casimir IV Jagellon lui offre une paire de pantoufles dorées qu'il perdra dans l'autel lors de la cérémonie d'inauguration.
Galerie d'images
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La basilique Notre-Dame la nuit
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Vue depuis la rue Mikolajska
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Mémorial Jean-Paul II.
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Plaque commémorative de la délivrance de Vienne par Jean III Sobieski.
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Intérieur de la basilique
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Chaire par Veit Stoss
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La croix
Notes et références
- (fr)p.20 du [1], Grzegorz Rudziński (Éditions Bonechi-Galaktyka, 2012)
- http://books.google.fr/books?id=o798XwAACAAJ Thadée Szydlowski, Le retable de Notre-Dame à Cracovie, Institut français de Varsovie / Les Belles Lettres 1935 (avec une introduction de Pierre Francastel)
- (fr)p.21 du Livre d'or de Cracovie, Grzegorz Rudziński (Éditions Bonechi-Galaktyka, 2012)
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
- (pl) Site officiel