André Crépin

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André Crépin (né le à Abbeville et mort le à Amiens) est un médiéviste, philologue, linguiste et professeur de littérature anglaise. Il a aussi été l'éditeur et le traducteur de Geoffroy de Monmouth, Geoffroy Chaucer[1].

Spécialiste de la littérature anglaise du Moyen Âge, il est membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Biographie[modifier | modifier le code]

André Crépin est Picard. Il réside à Amiens de 1936 à sa mort. Il a été formé et fait carrière dans l'enseignement public. Il est élève des lycées de Saint-Omer et d'Amiens. En 1948, il obtient une licence de lettres classique à la Sorbonne. L'année suivante, il intègre les classes préparatoires à Louis-le-Grand à Paris. Il poursuit ses études à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm où il sort agrégé d'anglais en 1953. Parallèlement, il est diplômé de l'École des sciences politiques de Paris. Il étudie aussi à l'École pratique des hautes études et au Brasenose College de l'université d'Oxford. En 1954, il réussit le certificat de grammaire classique et philologie de la Sorbonne.

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

En 1953, il est nommé professeur aux lycées d’Arras, puis l'année suivante de la Cité scolaire d’Amiens. En 1956, il commence sa carrière d'universitaire :

  • 1956-1959 : Pensionnaire de la Fondation Thiers
  • 1959-1964 : Assistant à la Sorbonne puis maître-assistant à l’université de Nanterre.
  • 1965-1983 : Maître de conférences au Collège littéraire universitaire d’Amiens, puis professeur (1972) à l’université de Picardie Jules Verne
  • En 1970, il soutient sa thèse d'État sous la direction d'Antoine Culioli : « Poétique vieil-anglaise : désignations du Dieu chrétien »
  • 1983-1994 : Professeur d'anglais médiéval à la Sorbonne où il succède à Marguerite-Marie Dubois en philologie anglaise.
  • 1995 : André Crépin prend sa retraite et le professeur Leo Carruthers le remplace.

À Amiens, il provoque une révolution en donnant une place égale aux études américaines et britanniques. Il fait de la linguistique une discipline majeure. Pendant sa carrière, André Crépin a dirigé 21 thèses de doctorat[2], dont celle de Leo Carruthers à Paris IV.

Carrière et responsabilités administratives[modifier | modifier le code]

Au cours de sa carrière à l'université de Picardie Jules Verne et à la Sorbonne, André Crépin a exercé des responsabilités administratives :

  • Co-directeur du Centre d'études médiévales (avec Danielle Buschinger) 1970 Amiens
  • Doyen de la Faculté de lettres et sciences humaines (1970-1973) Amiens
  • Directeur de l'UER de langues et cultures étrangères (1974-1983) Amiens
  • Membre du Conseil national des universités (1987-1994)
  • Directeur de l’École doctorale no 1 (Études médiévales) (1990-1994) Paris
  • Directeur de l’UFR d’anglais
  • Doyen de la Faculté des études anglaises et nord américaines (1990-1995) Paris

Académie des inscriptions et belles-lettres[modifier | modifier le code]

En 1996, il rejoint l'Académie comme membre correspondant. Le , il en est élu membre au fauteuil de Jean Vercoutter.
Ainsi, il devient ainsi le premier universitaire angliciste à devenir immortel[3].

Sociétés savantes[modifier | modifier le code]

Il est membre de plusieurs sociétés savantes picardes[4] :

mais aussi

Décorations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Essais littéraires et éditions critiques[modifier | modifier le code]

  • Histoire de la langue anglaise, Paris, Presses universitaires de France, collection Que sais-je 1265, 1967 (3e édition 1982), 128 p.
  • Nouvelle Histoire de l'Église : le Moyen Âges, Paris, Le Seuil, 1968, 621 p. (révision de la traduction de L. Jéeéquiel, D. Knowles et D. Obolensky)
  • Problèmes de grammaire historique : de l’indo-européen au vieil anglais, Paris, Presses universitaires de France, 1978, 150 p.
  • Grammaire historique de l’anglais : du XIIe siècle à nos jours, Paris, Presses universitaires de France, 1978, 127 p.
  • Poèmes héroïques vieil-anglais, Paris, Union Générale d'éditions '10/18, Bibliothèque médiévale), 1981, 191 p. (traduction et présentation)
  • Beowulf, Göppingen, Kümmerle, 2 vol, 1983-1991, 1051 p. (édition, traduction et commentaires)
  • Deux mille ans de langue anglaise, Paris, Nathan, 1994, 191 p.
  • La versification anglaise, Paris, Nathan, 1996, 128 p.
  • Beowulf et alentours : textes traduits du vieil anglais et commentés, Greifswald, Reineke, 1998, 113 p.
  • Chaucer et les cultures d’expression française, exposition en Sorbonne, Paris, AMAES, 1998, 72 p. (catalogue d’exposition)
  • Chaucer : Contes de Canterbury, Paris, Gallimard, collection Folio classique, 2000, 822 p. (traduction, présentation et notes)
  • Beowulf, Paris, Hachette, collection lettres Gothiques, 2007, 180 p. (traduction)

Ouvrages en collaboration[modifier | modifier le code]

  • Picardie et monde anglo-saxon, Amiens, UPJV Cahier Martine Cauwel, 1981, 86 p. (en collaboration avec M. Roucoux)
  • Histoire de la littérature anglaise au Moyen Âge, Paris, Nathan, 1993, 264 p. (en collaboration avec H. Dauby)
  • Tristan et Iseut, Paris, Gallimard, collection La Pléiade, 1995[7] (en collaboration avec Régis Boyer, Danielle Buschinger, Mireille Demaules, Christiane Marchello-Nizia, René Pérennec, Daniel Poirion, Jacqueline Risset, Ian Short, Wolfgang Spiewok et Hana Voisine-Jechova. Édition publiée sous la direction de Christiane Marchello-Nizia)
  • Sir Tristrem, Texte du manuscrit Auchinleck, Amiens, Presse du Centre d'Études Médiévales, 2002 (établissement du texte du manuscrit Auchinleck ; traduction par H. Dauby)
  • Thomas More : poèmes anglais, Angers, Editions Moreanum, 156 p. (avec Germain Marc'hadour et illustrés par Hans Holbein)
  • Bède le Vénérable. Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Paris, éditions du Cerf, collection Sources chrétiennes, 3 vol., 2005 (avec Michael Lapidge, Pierre Monat et Philippe Robin)
  • Chaucer Œuvres complètes, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins
  • Approches techniques littéraires et historiques : 2e Journée d'études anglo-normandes, 2012 (organisée par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Palais de l'Institut,  ; actes édités par André Crépin et Jean Leclant)

Direction d'ouvrages[modifier | modifier le code]

  • La représentation de l'Antiquité au Moyen Âge, Vienne, K.M. Havolar, 1981, 398 p. (avec Danielle Buschinger)
  • Comique, satire et parodie dans la tradition renardienne et les fabliaux, Göppinger, Kümmerle, 1982, 166 p. (avec Danielle Buschinger)
  • Linguistic and Stylistic Studies in Medieval English, Paris, AMAES, 1984, 132 p.
  • Amour, mariage et transgressions au Moyen Âge, Göppingen, Kümmerle, 1984, 560 p. (avec Danielle Buschinger)
  • The Medieval Imagination. L'imagination médiévale : Chaucer et ses contemporains, Paris, AMAES, 1991, 263 p.
  • "Sir Gawain and the Green Knight" - Essays and Studies, Paris, AMAES, 1994, 198 p. (avec Colette Stévanovitch)
  • Tristan -Tristant, Mélanges en l'honneur de Danielle Buschinger à l'occasion de son soixantième anniversaire, Greifswald, Reineke Verlag, 1996 (avec Wolfgang Spiewok)
  • Angleterre et Orient au Moyen Âge, Actes du 10e congrès de l'AMAES à Marrakech, Paris, AMAES, 2002, 141 p.

Mélanges[modifier | modifier le code]

  • Études de linguistique et de littérature en l’honneur d’André Crépin, dirigées par Danielle Buschinger et W. Spiewok, Geifswald, 1993
  • Heroes and heroines in medieval english literature, presented to André Crépin, Leo Carruthers dir., Cambridge, 1994
  • Mélanges de langue, littérature et civilisation offerts à André Crépin à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, dirigés par Danielle Buschinger et Arlette Sancery, Amiens, 2008 (ISBN 2-901121-36-5)
  • Palimpsests and the literary imagination of medieval England : collected essays, Leo Carruthers, R. Chai-Elsholz, and T. Silec dir., New York, 2011

Articles[modifier | modifier le code]

Les mélanges offerts en 2008 recensent près de 150 articles de 1950 à 2007 dont :

  • « L’inscription du “Couteau de saint Louis” conservé à Longpont (Aisne) » in Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres (CRAI), 1997[8]
  • « Expression et pensée du futur en anglais de l’an mil », in Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettre (CRAI), 2000[9]
  • « Du syntagme de prose à l’hémistiche en vieil-anglais d’après la traduction alfrédienne de Boèce », in Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (CRAI), 2001[10]
  • « Quand les Anglais parlaient français », in Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (CRAI), 2004[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Chaucer ».
  2. « thèses ».
  3. a et b « André CREPIN ».
  4. « CTHS ».
  5. « Académie SBLA de Lyon ».
  6. « Amis des Sources chrétiennes ».
  7. « Gallimard La Pléiade ».
  8. « CRAI1997 ».
  9. « CRAI2000 ».
  10. « CRAI2001 ».
  11. « CRAI2004 ».

Liens externes[modifier | modifier le code]