Abbaye de Whitland

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Abbaye de Whitland
Reconstitution axonométrique d'un monastère sur un panneau d'information
Reconstitution de l'abbaye médiévale de Whitland
Nom local Holy Cross abbey
Whitland Abbey
Albalanda
Hendy-gwyn
Diocèse Menevia
Patronage Sainte Marie (Moyen Âge)
Sainte Croix (aujourd'hui)
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CL (150)[1]
Fondation 16 septembre 1140
Dissolution Février 1539-1991
Abbaye-mère Clairvaux (1140-1539)
Mount-Saint-Bernard (depuis 1991)
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles 183 - Cwmhir (1143-1537)
385 - Strata Florida (1164-1539)
409 - Strata Marcella(1170-1536)
526 - Comber (1200-1543)
589 - Tracton (1225-1540)
Congrégation Cisterciens (1140-1539)
Trappistines (depuis 1991)
Protection Monument classé de grade II depuis le 30 novembre 1966[2]
Coordonnées 51° 49′ 50″ N, 4° 36′ 01″ O[3]
Pays Drapeau du pays de Galles Pays de Galles
Comté Carmarthenshire
Communauté Whitland
Géolocalisation sur la carte : pays de Galles
(Voir situation sur carte : pays de Galles)
Abbaye de Whitland
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Abbaye de Whitland

L'abbaye de Whitland (en gallois Abaty Hendy-gwyn) est une abbaye cistercienne, située au pays de Galles. Fondée au XIIe siècle, elle est fermée comme toutes les abbayes britanniques lors de la dissolution des monastères décidée par Henri VIII.

Une communauté de sœurs trappistines refonde l'abbaye à proximité immédiate des ruines médiévales en 1991.

Situation et toponymie[modifier | modifier le code]

L'abbaye est nommée en latin Alba Domus ou Alba Landa, qui est traduit en anglais par Whitland (les moines médiévaux eux-mêmes utilisent également le vieux français Blanchland). La transcription galloise Ty Gwin est quant à elle plus récente[4].

Selon certaines sources, le premier site de l'abbaye aurait été situé plus à l'ouest, dans le Pembrokeshire, plus exactement à Little Trefgarne dans la paroisse de St Dogwells, et aurait perduré de 1140 à 1155 jusqu’à ce que les moines envisagent un lieu plus adapté à Whitland[5]. Selon d'autres sources, c'est à la mort de l'évêque Bernard, soit en 1151, que les moines auraient déménagé[6]. Cette théorie du déménagement monastique a été dans l'historiographie du XXe siècle sujette à caution[7]. Aujourd'hui, elle est à peu près unanimement considérée comme valable[8].

L'abbaye est située sur la rive droite (nord-ouest) de l'Afon Gronw, et en face de la forêt de Coed Ysgubor-Fawr[9].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

L'abbaye est fondée en 1140 par Bernard, évêque de Saint David's. Comme l'immense majorité des fondations cisterciennes médiévales, elle est placée sous le patronage de la Vierge Marie. L'abbaye est une des nombreuses filles de Clairvaux, mais la communauté monastique, dès l’origine, se compose de nombreux Gallois[6].

Des recherches récentes suggèrent que Whitland aurait pu ne pas être une fille directe de Clairvaux, mais de Vaucelles[8].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Whitland est la première fondation claravalienne en Pays de Galles. Selon certains auteurs, elle reste toujours un établissement assez modeste[8] ; cependant, d'autres affirment qu'elle compte jusqu'à cent moines au XVe siècle, ainsi que dix-sept granges[10]. Ce qui est attesté, c'est qu'elle fonde cinq abbayes-filles au cours des 80 années suivant sa création : Strata Florida en 1164, Strata Marcella en 1170, Cwmhir en 1176, Comber en 1200 et Tracton en 1224. Les trois premières sont situées au pays de Galles, les deux dernières en Irlande[6].

Comme de nombreuses autres abbayes médiévales, Whitland est un lieu d'inhumation. Les défunts les plus célèbres inhumés à l'abbaye sont Cadwaladr ap Gruffydd, fils de Rhys ap Gruffydd, enterré en 1186 et Maredudd ap Rhys, mort en 1271[11].

Durant le XIIIe siècle, l'abbaye soutient l'indépendance galloise face aux velléités normandes d'invasion. Après la bataille de Cadfan (en), l'abbaye est envahie par trois seigneurs (Étienne Bauzan (en), Nicolas, seigneur de Cemais (en) et Patrick de Chaworth) qui la mettent à sac, tuant les serviteurs de l'abbaye, dépouillant les convers et frappant les moines. Après la bataille d'Orewin Bridge et la conquête du pays de Galles, Édouard Ier promet à l'abbaye une compensation de 260 livres sterling, compensation qui n'est jamais payée[10]. Il visite l'abbaye en personne le [6].

Au XVe siècle, l'abbaye est en crise et ne compte plus que huit moines en 1440[2].

Dissolution[modifier | modifier le code]

Les ruines actuelles de l'abbaye médiévale.

En , comme toutes les abbayes britanniques, celle de Whitland est fermée et la communauté monastique chassée lors de la dissolution des monastères[6]. Des destructions importantes soient aussitôt pratiquées sur l'édifice ; notamment, de nombreuses pierres sont soustraites et transportées à Carmarthen pour la construction d'une église catholique. Néanmoins, des ruines notables sont encore visibles au début du XIXe siècle et relevées, entre autres, par Edward Donovan[12].

Au XIXe siècle, W.H. Yelverton est le propriétaire du site, qu'il a acquis par son mariage avec la fille de John Morgan, qui le possédait depuis 1779. Yelverton fait bâtir une maison non loin de l'abbaye et aménage un parc paysager sur l'ancien monastère[2].

Déménagement de la communauté trappiste de Stapehill[modifier | modifier le code]

L'entrée de l'actuelle abbaye.

En 1991, les sœurs trappistines de Stapehill déménagent sur le site plus adapté de Whitland, juste au-dessus des ruines de l'ancienne abbaye[13].

Les restes de l'ancien monastère ainsi que le parc qui les entoure sont inscrits au patrimoine en tant que Monuments classés de grade II le [2].

L'abbaye[modifier | modifier le code]

L'édifice médiéval[modifier | modifier le code]

Un opuscule paru en 1868 par W. Thomas décrit, sur la base des ruines restantes, le monastère. Celui-ci aurait mesuré 226 pieds sur 216 (68 × 66 mètres)[12]. L'église abbatiale médiévale était assez vaste puisque la nef comptait huit travées[2].

L'édifice actuel[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 61 & 62.
  2. a b c d et e Good Stuff, « Remains of Whitland Abbey including garden walls to S - Llanboidy - Carmarthenshire - Wales », sur British Listed Buildings (consulté le ).
  3. Luigi Zanoni, « Whitland », sur Certosa di Firenze (consulté le ).
  4. Royal Commission 1917, p. 151.
  5. « Whitland », sur Carmarthenshire Pages (consulté le ).
  6. a b c d et e « Whitland (Abbey) », sur Monastic Wales (consulté le ).
  7. Royal Commission 1917, Note, p. 152 & 153.
  8. a b et c Royal Commission 1917, History, p. 227.
  9. « OS Map name 037/SW », sur British History Online (consulté le ).
  10. a et b « Cistercian Abbey at Whitland Abbey, Carmarthenshire », sur Ancient Egypt and Archaeology Web Site, (consulté le ).
  11. Royal Commission 1917, History, p. 228.
  12. a et b Royal Commission 1917, p. 152.
  13. Christine Wood, « The Community », sur Abbaye de Whitland (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Royal Commission 1917] (en) Royal Commission on Ancient and Historical Monuments in Wales and Monmouthshire, An inventory of the ancient monuments in Wales and Monmouthshire, Londres, Her Majesty's Stationery Office, , 281 p. (OCLC 656779937, lire en ligne), chap. 447 (« Whitland »), p. 151-153 ;
  • [Burton & Stöber 2015] (en) Janet E. Burton et Karen Stöber, Abbeys and priories of medieval Wales, Cardiff, University of Wales Press (en), , 260 p. (ISBN 9781783161805, OCLC 891615657, lire en ligne), « Whitland — Cistercian abbey », p. 226-230.