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Dans le 3e numéro de la revue Les Deux sœurs, Christian Dotremont développe sur 35 pages la notion de « surréalisme révolutionnaire » : « Il semble aujourd'hui qu'il n'y ait plus de surréalisme si même il semble y avoir tant de surréalistes [...] Le surréalisme ne peut être que révolutionnaire que s'il excède le plan expérimentale - et il l'excède - naturellement. »[3]
Avril
4 avril Le quotidien L'Humanité s'en prend à Breton « qui fut l'hôte de Trotsky, le plus grand serviteur de la police politique internationale contre le mouvement ouvrier. »
11 avril Tristan Tzara, Le Surréalisme et l'après-guerre, conférence prononcée à la Sorbonne : « Je ne vois pas sur quoi le surréalisme serait fondé pour reprendre son rôle dans le circuit des idées au point où il le laissa comme si cette guerre et ce qui s'ensuivit ne fût qu'un rêve vite oublié. » Breton manifeste bruyamment sa désapprobation avant de quitter l'amphithéâtre[4].
Breton donne sa signature à un communiqué défendant Paul Nizan d'accusations portées à son encontre par Louis Aragon.
Publication du tract collectif Liberté est un mot vietnamien contre l'expédition militaire française en Indochine[5].
Noël Arnaud et d'autres surréalistes se disant « révolutionnaires et favorables au Parti communiste », tiennent des réunions et en publient des compte-rendus comme « Pour déséquivoquer le surréalisme français ».
31 mai Dans un entretien avec Dominique Arban pour le quotidien Combat, André Breton déclare : « La passion reste la conscience du mouvement surréaliste. »
Juin
7 juin Christian Dotremont et Jean Seeger écrivent et publient à Bruxelles, le tract Pas de quartier dans la révolution ! Les surréalistes parisiens répondent par le Manifeste des surréalistes révolutionnaires en France[6].
8 juin Breton rappelle les calomnies d'un parti bannissant « la libre discussion dans les organismes révolutionnaires » et invite ceux qui prétendent « déséquivoquer » à « assainir l'air » autour d'eux-mêmes.
13 juin Exposition Toyen à Paris. Breton préface le catalogue.
Les surréalistes parisiens regroupés sous le nom de Cause publient la déclaration collective Rupture inaugurale pour « définir son attitude préjudicielle à l'égard de toute politique partisane ». Cette brochure de quatorze pages est signé par près de cinquante personnalités se réclamant du surréalisme[7].
Juillet
1er juillet Publication de La Cause est entendue, tract rédigé par des surréalistes belges, à l'exception de Magritte, Marcel Mariën et Paul Nougé, et français[8].
7 juillet Exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght où 25 pays y sont représentés : . Victor Brauner, Le Loup-table, objet . Marcel Duchamp, Prière de toucher, sein en mousse sur la couverture du catalogue[9] . Frederick J. Kiesler, Le Rayon vert, installation, . Salle des superstitions, installation et . Totem des religions, sculpture[10].
Dans Le Surréalisme contre la Révolution, Roger Vailland accuse Breton de réviser l'histoire de la littérature et de la philosophie du point de vue du surréalisme[11].
Première exposition parisienne de Matta. Le catalogue publie un texte de Breton de 1944, La perle est gâtée à mes yeux…
Octobre
Sarane Alexandrian, Poésie et objectivité, manifeste publié dans la revue Fontaine. Breton considère Alexandrian comme le porte-parole de la nouvelle génération surréaliste[12].
4 novembre À Prague, exposition Surréalisme international à l'initiative de Toyen et Jindrich Heisler. Breton rédige la préface du catalogue. . Toyen, La Fenêtre de « Magna sed apta », objet, d'après le roman Peter Ibbetson de George du Maurier[14].
Georges Henein créé les éditions et les cahiers La Part du sable : « Pourquoi La Part du sable ? À cause de cette matière qui est en nous avant que d'être dans la nature, à la fois apaisante et égarante, conductrice et dislocatrice, plage où l'on aborde et piste déjà effacée. »[16]
Le peintre canadien Jean-Paul Riopelle s'installe à Paris et participe aux activités des surréalistes.
En réponse à l' Ode à Charles Fourier d'André Breton, Dotremont publie l' Ode à Karl Marx, tandis que les « surréalistes révolutionnaires de France et de Belgique » publient le tract URSS capitale Moscou, témoin du rapprochement de ses membres avec les partis communistes belge et français[18].
van Gogh le suicidé de la société : « Mais comment faire comprendre à un savant qu'il y a quelque chose de définitivement déréglé dans le calcul différentiel, la théorie des quanta, ou les obscènes et si niaisement liturgiques ordalies de la précession des équinoxes, - de par cet édredon rose crevette que Van Gogh fait si doucement mousser à une place élue de son lit, de par la petite insurrection « vert Véronèse », azur trempé de cette barque devant laquelle une blanchisseuse d'Auvers-sur-Oise se relève de travailler, de par aussi ce soleil vissé derrière l'angle gris du clocher du village, en pointe, là-bas, au fond ; devant cette masse énorme de terre qui, au premier plan de la musique, cherche la vague où se congeler. »
La Hauteur des murs, poèmes : « Comme l'eau de la solitude, mes feuilles imitent les oiseaux, comme les mains de l'avare, elles quittent mes rameaux, une à une, pour jouer un instant encore avec l'or du soleil, danseuses de la mort[21]. »
Ode à Charles Fourier : « Je te salue de la Forêt Pétrifiée de la culture humaine Où plus rien n'est debout Mais où rôdent de grandes lueurs tournoyantes Qui t'appellent la délivrance du feuillage et de l'oiseau De tes doigts part la sève des arbres en fleurs [...] Que les plus vertigineux autostrades ne laissent pas de nous faire regretter ton trottoir à zèbres Que l'Europe prête à voler en poudre n'a trouvé rien de plus expédient que de prendre des mesures de défense contre les confetti Et que parmi les exercices chorégraphiques que tu suggérais de multiplier Il serait peut-être temps d'omettre ceux du fusil et de l'encensoir »
Cache-toi, guerre, poème sur un cycle de dessins de Toyen : « Il ne s'agit ni d'inimitié ni d'amour Les couchers de soleil accompagnés de papiers glacés et flâneurs sont suivis par des vides déserts sur lesquels apparaissent de vieux objets abandonnés qui se joignent à la circulation se mordant mutuellement et qui tâchent de croître si possible l'un dans l'autre afin d'atteindre leur but convenir à tout »[30]