Élections législatives de 1956 dans l'Ariège

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Élections législatives de 1956 dans l'Ariège
3 sièges de députés à l'Assemblée nationale
Corps électoral et résultats
Inscrits 97 608
Votants 74 784
76,62 % en augmentation 1,1
Votes exprimés 73 242
Blancs et nuls 1 542
Front républicain
Voix 41 707
56,94 %
en augmentation 2,3
Députés élus 3 en stagnation
Parti communiste français
Voix 20 095
27,44 %
en diminution 2,1
Députés élus 0 en stagnation
Union et fraternité française
Voix 7 337
10,02 %
Députés élus 0

Les élections législatives françaises de 1956 se déroulent le . Dans le département de l'Ariège, trois députés sont à élire.

Système électoral[modifier | modifier le code]

Les élections législatives ont lieu au scrutin proportionnel plurinominal suivant la règle de la plus forte moyenne dans le cadre départemental, sans panachage.

Le vote préférentiel est admis, en inscrivant un numéro d'ordre en face du nom d'un, de plusieurs, ou de tous les candidats de la liste. Mais l'ordre ne peut être modifié que si au moins la moitié des suffrages portés sur la liste est numérotée (dans les faits les modifications ne dépassent jamais les 7 %). Le total des voix d'une liste correspond ainsi généralement à la moyenne des suffrages recueillis par chacun de ses membres, d'où la légère différence entre le nombre de voix comptées et le nombre effectif de suffrages exprimés.

La loi électorale du 7 mai 1951 permet à plusieurs listes de s'apparenter entre elles avant le déroulement du scrutin, pour peu qu'elles se rattachent à un des « partis ou groupements nationaux » reconnus par le Ministère de l'Intérieur. Si la somme des voix obtenues par l'apparentement obtient une majorité absolue des suffrages exprimés, ces listes se partagent l’ensemble des sièges à pourvoir. Dans le cas contraire, les sièges sont répartis entre l'ensemble des listes, apparentées ou non, suivant la méthode de la plus forte moyenne. Les apparentements sont autorisés dans 95 des 103 circonscriptions métropolitaines, seuls les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise en étant exclus.

Listes et candidats[modifier | modifier le code]

Listes en présence[modifier | modifier le code]

Liste Parti Tête de liste
Liste du Parti Communiste Français PCF Pierre Poumadère
Liste du Parti Socialiste SFIO SFIO Jean Durroux
Liste du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste RAD Georges Galy-Gasparrou
Apparentement n°1
Liste Républicaine "Socialiste Indépendante" PSD Alexandre Rauzy
Liste d'Union et Fraternité Française présentée par Pierre Poujade UFF René Aynié

Candidats[modifier | modifier le code]

Campagne[modifier | modifier le code]

Bastion de la gauche depuis les débuts de la IIIe République, l'Ariège est un des rares départements où un apparentement entre les listes socialiste et radicale dans le cadre du Front républicain est presque assuré de réunir la majorité absolue des suffrages exprimés, et donc d'emporter tous les sièges. Les perspectives électorales des autres formations politiques sont par conséquent quasiment inexistantes.

Le Parti communiste français, malgré ses bonnes performances dans le département depuis la Libération, a peu de chance de reconquérir le siège perdu par Pierre Poumadère en 1951.

Le MRP choisit initialement de présenter une liste menée par Maurice Byé avant de renoncer, la fédération locale « tenant compte des réalités électorales » en recommandant à ses sympathisants de reporter leur voix sur la liste radicale[1].

Le mouvement Poujade ne présente qu'une seule liste, tandis que l'ancien député socialiste Alexandre Rauzy, exclu de la SFIO en 1945 pour collaboration, tente de retrouver un mandat national à la tête d'une liste « socialiste indépendante ».

Résultats[modifier | modifier le code]

Élus[modifier | modifier le code]

Parti Député sortant Groupe Parti Député élu Groupe
SFIO Jean Durroux SOC SFIO Jean Durroux SOC
René Dejean René Dejean
RAD Georges Galy-Gasparrou RRRS RAD Georges Galy-Gasparrou RRRS

Résultats par liste[modifier | modifier le code]

Parti
Liste
Liste Sièges
Tête de liste Voix % +/- Total +/-
SFIO Jean Durroux 21 725 29,66 −0,06 2 0
Liste du Parti Socialiste SFIO
RAD Georges Galy-Gasparrou 19 982 27,28 +2,37 1 0
Liste du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste
Apparentement n°1 41 707 56,94 +2,31 3 0
PCF Pierre Poumadère 20 095 27,44 −2,09 0 0
Liste du Parti Communiste Français
UFF René Aynié 7 337 10,02 Nv 0 Nv
Liste d'Union et Fraternité Française présentée par Pierre Poujade
PSD Alexandre Rauzy 3 219 4,40 Nv 0 Nv
Liste Républicaine "Socialiste Indépendante"
Somme 72 358 98,80
Votes exprimés 73 242 75,04
Votes blancs et nuls 1 542 1,58
Total 74 784 76,62 +1,06 3 0
Abstentions 22 824 23,38
Inscrits 97 608 100

Résultats par parti et coalition[modifier | modifier le code]

Parti et coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti socialiste SFIO 21 725 29,66 −0,06 2 0
Parti radical 19 982 27,28 +2,37 1 0
Front républicain 41 707 56,94 +2,31 3 0
Parti communiste français 20 095 27,44 −2,09 0 0
Union et fraternité française 7 337 10,02 Nv 0 Nv
Parti socialiste démocratique 3 219 4,40 Nv 0 Nv
Somme 72 358 98,80
Votes exprimés 73 242 75,04
Votes blancs et nuls 1 542 1,58
Total 74 784 76,62 +1,06 3 0
Abstentions 22 824 23,38
Inscrits 97 608 100

Résultats détaillés[modifier | modifier le code]

Cartes[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Comme escompté le Front républicain remporte la majorité absolue des suffrages exprimés dans l'Ariège, permettant la réélection des sortants socialistes et radicaux.

L'apparentement socialiste-radical est largement majoritaire dans l'ensemble des cantons du département. La progression notable de la liste Galy-Gasparrou par rapport à 1951 est quasiment symétrique à la perte de voix enregistrée par les communistes, victimes de leur isolement.

Les poujadistes, s'ils réalisent dans le département un score comparable à leur moyenne nationale, ne profitent pas pleinement de l'absence de concurrence à droite, échouant à rassembler l'ensemble des presque 11 000 suffrages réunis par le RPF et le MRP en 1951.

La liste socialiste indépendante ne connait de succès que dans le seul canton de Tarascon-sur-Ariège (25,91 %), ancien fief d'Alexandre Rauzy.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives du 2 janvier 1956, La Documentation française, 1957, p. 132-134.
  • Louis Claeys, Deux siècles de vie politique dans le département de l'Ariège 1789-1989, Pamiers 1994.
  • Bruno Labrousse, illustré par Denis Martinez, Les politiques ariégeois, 1789-2003, 346 p, Toulouse - Imp. Chauvin, 2004 (ISBN 978-2-9521573-0-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Plusieurs apparentements ont été rompus », Le Monde,‎ (lire en ligne)