Aller au contenu

« Équation de Boltzmann » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Cjp24 (discuter | contributions)
m typo + wikif (détails)
BernieBelon (discuter | contributions)
Créé en traduisant la page « Boltzmann equation »
Ligne 1 : Ligne 1 :
L' '''équation''' de '''Boltzmann ou équation de transport''' de Boltzmann décrit le comportement statistique d'un [[système thermodynamique]] hors état d' [[Équilibre thermodynamique|équilibre]], conçue par [[Ludwig Boltzmann]] en 1872<ref name="Encyclopaediaof">Encyclopaedia of Physics (2nd Edition), [[Rita G. Lerner|R. G. Lerner]], G. L. Trigg, VHC publishers, 1991, ISBN (Verlagsgesellschaft) 3-527-26954-1, ISBN (VHC Inc.) 0-89573-752-3.</ref>. L'exemple classique d'un tel système est un [[Fluide (matière)|fluide]] avec [[Gradient#Gradient de température|des gradients de température]] dans l'espace provoquant un flux de chaleur des régions les plus chaudes vers les plus froides, par le transport aléatoire mais orienté des [[Particule matérielle|particules]] composant ce fluide. Dans la littérature moderne, le terme équation de Boltzmann est souvent utilisé dans un sens plus général, se référant à toute équation cinétique décrivant le changement d'une quantité macroscopique dans un système thermodynamique, comme l'énergie, la charge ou le nombre de particules, que ce soit dans un cadre classique, semi-classique ou relativiste.
{{ébauche|thermodynamique}}
[[Fichier:Translational motion.gif|vignette|Simulation microscopique d'un système de N (ici petit) particules dans un container, pour lequel l'équation de Boltzmann s'applique. Sans forces externes, les collisions binairs font évoluer le système. Certaines particules sont colorées en rouge pour un meilleur suivi.]]


L''''équation de [[Ludwig Boltzmann|Boltzmann]]''' (1872) est une [[équation intégro-différentielle]] de la [[théorie cinétique des gaz|théorie cinétique]] qui décrit l'évolution d'un gaz hors d'équilibre. Elle permet notamment de démontrer le {{lnobr|théorème H}} et d'exprimer les [[équations de Navier-Stokes]] comme une petite perturbation de la distribution de [[Statistique de Maxwell-Boltzmann|Maxwell-Boltzmann]] en utilisant la [[méthode de Chapman-Enskog]].


L'équation de Boltzmann est une des équations les plus importantes de la physique par l'étendue de ses applications (par exemple en mécanique des fluides) et par ses implications épistémologiques, en donnant un caractère universel au concept d'entropie introduit par Clausius en thermodynamique<ref>{{Ouvrage|prénom1=Eduardo|nom1=Arroyo Pérez|titre=L'univers va-t-il vers la mort thermique ? : Boltzmann et l'entropie|éditeur=RBA France|date=impr. 2015, cpop. 2015|isbn=978-2-8237-0235-4|isbn2=2-8237-0235-0|oclc=921143034|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/921143034|consulté le=2022-06-12}}</ref>. Elle jette un pont entre la physique microscopique (comportement individuel des composants d'un système) et la physique macroscopique (propriétés collectives comme l'[[énergie thermique]], la [[viscosité]], la [[conductivité électrique]], etc...)
La première solution analytique complète a été obtenue dans le cas des interactions de type « [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] » par Seiji Ukai dans les {{nobr|années 1970}}, mais seulement pour des solutions proches de l'équilibre<ref>{{article|langue=en|auteur=Seiji Ukai|titre=On the existence of global solutions of mixed problem for non-linear Boltzmann equation|périodique=Proceedings of the Japan Academy|volume=50|année=1974|pages=179–184}}.</ref>.


D'un point de vue mathématique, c'est une [[équation intégro-différentielle]] dont l'étude des propriétés et la recherche de solutions analytiques a fortement mobilisé les mathématiciens (Seiji Ukai dans les années 1970 ; ou plus récemment les [[Médaille Fields|médaillés Fields]] [[Pierre-Louis Lions]]<ref>{{Lien web |auteur=R-J. Di Perna |auteur2=P-L. Lions |titre=Solutions globales de l’équation de Boltzmann |description=Séminaire Équations aux dérivées partielles (Polytechnique) (1987-1988) |url=http://www.numdam.org/article/SEDP_1987-1988____A6_0.pdf |format=pdf |accès url=}}</ref> et [[Cédric Villani]]<ref>{{Lien web |auteur=Cédric Villani |titre=Contribution à l'étude mathématique des équations de Boltzmann et de Landau en théorie cinétique des gaz et des plasmas |description=Thèse de doctorat |url=https://bu.dauphine.psl.eu/fileviewer/view.php?doc=1998PA090021&target=internet |format=pdf |date=1998 |consulté le=13 juin 2022}}</ref>). Si l'existence de solutions est prouvée, même loin de l'équilibre, leur régularité et unicité reste un problème ouvert très important<ref>{{Article|auteur1=DiPerna|prénom1=R. J.|auteur2=Lions|prénom2=P.-L.|titre=On the Cauchy problem for Boltzmann equations: global existence and weak stability|périodique=Ann. of Math.|série=2|volume=130|numéro=2|année=1989|doi=10.2307/1971423|jstor=1971423|pages=321–366}}
La plus grande avancée reste la théorie des solutions renormalisées de [[Ronald DiPerna]] et du lauréat de la [[médaille Fields]] [[Pierre-Louis Lions]] qui fournit l'existence de solution, même loin de l'équilibre. Leur régularité et unicité reste un problème ouvert très important<ref group="N">On peut citer également les extensions ultérieures de ces résultats au cas d'interactions à longue portée pour lesquelles le noyau de l'opérateur est singulier, voir respectivement Alexandre et Villani, ''On the Boltzmann equation for long-range interactions'', ''[[Communications on Pure and Applied Mathematics]]'', 55 (2002), {{n°}}1, 30--70, pour une extension (partielle) des solutions renormalisées dans ce cadre, et Gressman et Strain, ''Global classical solutions of the Boltzmann equation with long-range interactions'', ''[[Proceedings of the National Academy of Sciences]]'', {{vol.}}107, {{n°}}13, 5744–5749, pour une extension du résultat de Ukai dans ce cadre (s'inspirant également de travaux préalables de Yan Guo). À noter, en ce qui concerne ce dernier résultat, la communication douteuse scientifiquement par l'université de Pennsylvanie, ''[http://www.upenn.edu/pennnews/news/university-pennsylvania-mathematicians-solve-140-year-old-boltzmann-equation-gaseous-behaviors Mathematicians Solve 140-Year-Old Boltzmann Equation]'', qui semble oublier les travaux précédents sur le sujet.</ref>.
</ref><ref>{{Article|auteur1=Philip T. Gressman|auteur2=Robert M. Strain|titre=Global classical solutions of the Boltzmann equation with long-range interactions|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=107|numéro=13|année=2010|pmid=20231489|pmcid=2851887|doi=10.1073/pnas.1001185107|bibcode=2010PNAS..107.5744G|arxiv=1002.3639|pages=5744–5749}}</ref>. Mais dans la pratique, l'équation est résolue numériquement par différentes [[Analyse numérique|méthodes]] (lagrangienne, eulérienne, particule-in-cell, etc.).


== Modèle mécanique du gaz ==


On considère un gaz de [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] constitué de <math>N</math> atomes ''identiques'' de masse <math>m</math> et de rayon <math>r</math>. Ces atomes :
* sont confinés dans une boîte ;
* voyagent à vitesse constante entre les collisions ;
* rebondissent élastiquement les uns sur les autres ;
* rebondissent élastiquement sur les parois de la boîte.


== Fonction de distribution à une particule ==


=== L'espace de phase et la fonction de densité ===
On note <math>f(\mathbf{r}, \mathbf{u}, t)</math> la fonction de distribution à une particule du gaz, telle que :
:<math>\mathrm{dN} \ = \ f(\mathbf{r}, \mathbf{u}, t) \ \mathrm{d}^3 \mathbf{r} \ \mathrm{d}^3\mathbf{u}</math>


représente le nombre de molécules de gaz situées à l'instant <math>t</math> dans un petit volume d'espace <math>d^3\mathbf{r}</math> autour du point <math>\mathbf{r}</math> et ayant une vitesse <math>\mathbf{u}</math> définie à <math>d^3\mathbf{u}</math> près.


L'équation de Boltzmann détermine l'évolution d'un système de N particules (N très grand) dans l'[[espace des phases]], espace qui contient l'ensemble des valeurs possibles des positions '''r''' et impulsions '''p''' des particules<ref>{{Ouvrage|auteur1=Hélène Ngô|auteur2=Christian Ngô|titre=Physique statistique : introduction, avec exercices|éditeur=Masson|date=1988|isbn=2-225-81287-X|isbn2=978-2-225-81287-3|oclc=19904032|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/19904032|consulté le=2022-06-14}}</ref>. Chaque particule est représentée par 6 nombres <math>(\mathbf{r}\;,\mathbf p) = ( x, y, z\; , p_x, p_y, p_z )</math>. L'espace des phases complet est donc a priori un espace à 6 N dimensions, l'évolution au cours du temps du système étant déterminée par une trajectoire dans l'espace des phases <math>F(\mathbf{r}_1,\mathbf{p}_1\;; \mathbf{r}_2,\mathbf{p}_2\;;...;\mathbf{r}_N,\mathbf{p}_N\;;t)</math>, fonction (dite à N-corps) qui contient une quantité phénoménale d'information ; non calculable, elle n'a pas d'intérêt si on s'intéresse aux propriétés globales du système.
== Équation de Boltzmann non relativiste ==


L'équation de Boltzmann est une équation à un corps qui considère <math>f(\mathbf{r}\,,\mathbf{p}\;;t)</math> la distribution de probabilité pour la position et l'impulsion d'une particule quelconque du système ; c'est-à-dire la [[probabilité]] qu'une particule occupe à un instant donné, une très petite région donnée de l'espace des phases, de volume <math>\mathrm{d}^3 \bf{r}</math> autour de la position <math>\bf{r}</math>, et de volume <math>\mathrm{d}^3 \bf{p}</math>,autour de l'impulsion <math> \bf{p}</math>.
=== Opérateur de Liouville non relativiste (NR) ===


: <math> \text{d}^3\mathbf{r}\,\text{d}^3\mathbf{p} = \text{d}x\,\text{d}y\,\text{d}z\,\text{d}p_x\,\text{d}p_y\,\text{d}p_z. </math>
Soit un gaz placé dans un champ de force externe macroscopique <math>\mathbf{F}(\mathbf{r}, t)</math> (par exemple, le [[Pesanteur|champ de pesanteur]] local). L'opérateur de Liouville <math>\hat{\mathbf{L}}_\mathrm{NR}f</math> décrivant la ''variation totale'' de la fonction de distribution à une particule <math>f(\mathbf{r}, \mathbf{u}, t)</math> dans l'espace des phases à une particule est l'opérateur linéaire défini en mécanique non relativiste par :
:<math>\hat{\mathbf{L}}_\mathrm{NR}f \ = \ \frac{\mathrm{d} f}{\mathrm{d} t} \ = \ \frac{\partial f}{\partial t} \ + \ \mathbf{u}\cdot\nabla_\mathbf{r}f \ + \ \frac{\mathbf{F}}{m}\cdot\nabla_\mathbf{u}f</math>.


Le cœur de l'équation de Boltzmann est donc l'évolution au cours du temps de la [[Variable aléatoire à densité|fonction de densité de probabilité]] <math>f(\mathbf{r}\,,\mathbf{p}\;;t)</math> définie :
=== Équation de Boltzmann non relativiste ===


: <math>\text{d}N = f (\mathbf{r}\,,\mathbf{p};t)\,\text{d}^3\mathbf{r}\,\text{d}^3\mathbf{p}</math>
Du fait des collisions, la fonction de distribution à une particule possède une variation totale non nulle ; elle obéit à l'équation de Boltzmann :
:<math>\hat{\mathbf{L}}[f] \ = \ \mathbf{C}[f]</math>


de sorte que <math>dN</math> est le nombre de toutes les molécules dont les positions et les impulsions sont situées dans l'élément de volume centré autour de <math>(\mathbf{r},\mathbf{p})</math>. Cette fonction ne dépend plus de <math>\mathbf{r}</math> dans un système homogène dans l'espace ; dans un système homogène dans l'espace et isotrope en impulsion (la probabilité des vitesses est la même dans toutes les les directions), le seul degré de liberté est l'énergie cinétique des particules <math>\epsilon=\frac{\| \mathbf{p}\|^2 }{2m}</math>, on obtient
où <math>\mathbf{C}</math> est l'''opérateur de collision'', opérateur intégral non linéaire. Historiquement, Boltzmann a obtenu l'expression analytique de cet opérateur de collision par une analyse fine des collisions à deux corps. Il est également possible de dériver l'équation de Boltzmann par une troncature des équations de la [[hiérarchie BBGKY]] utilisant l'hypothèse du [[chaos moléculaire]].

<math display="block">{\displaystyle {\text{d}}N=g(\epsilon;t)\text{d}\mathbf{r}\,\text{d}\epsilon\; \text{avec}\;g(\epsilon)= 4 \pi\sqrt{(2m^3\epsilon)} }\;f(\epsilon)\;;</math>

forme que l'on retrouve pour la distribution de probabilité des systèmes en équilibre thermique (voir infra).


[[Intégration (mathématiques)|L'intégration]] sur une région de l'espace des positions et de l'espace des impulsions donne le nombre total de particules qui ont des positions et des impulsions dans cette région (intégrale sextuple):

: <math>
\begin{align}
N & = \int\limits_\mathrm{momenta} \text{d}^3\mathbf{p} \int\limits_\mathrm{positions} \text{d}^3\mathbf{r}\,f (\mathbf{r},\mathbf{p},t) \\[5pt]
& = \iiint\limits_\mathrm{momenta} \quad \iiint\limits_\mathrm{positions} f(x,y,z,p_x,p_y,p_z,t) \, \text{d}x \, \text{d}y \, \text{d}z \, \text{d}p_x \, \text{d}p_y \, \text{d}p_z
.\end{align}
</math>

La fonction à un corps ''f'' correspond au niveau le plus bas dans la [[hiérarchie BBGKY]] des équations du [[problème à N corps]] ; ce qui implique que l'on ne prend pas en compte les corrélations entre paires de particules, et donc :


<math>f(\mathbf{r}_1,\mathbf{p}_1 ;\mathbf{r}_2,\mathbf{p}_2)\approx f(\mathbf{r}_1,\mathbf{p}_1 )f(\mathbf{r}_2,\mathbf{p}_2).</math>


On suppose que les particules du système sont identiques (donc chacune a une [[masse]] ''m'' identique). Pour un mélange de plusieurs [[Espèce chimique|espèces chimiques]], une distribution est nécessaire pour chacune d'entre elles, voir ci-dessous.

=== Principe de base ===
La fonction de distribution évolue au cours du temps en fonction de 3 facteurs : les forces exercées sur les particules par une influence externe (le modèle peut s'étendre aux forces s'exerçant entre les particules elles-mêmes dans l'hypothèse du [[champ moyen]]), la [[Diffusion de la matière|diffusion]] ("diff") des particules liée à leur mouvement dans l'espace, et leur éventuelles [[Collision|collisions]] directes ("coll"). L'équation générale peut alors s'écrire

: <math>
\frac{df}{dt} =
\left(\frac{\partial f}{\partial t}\right)_\text{force} +
\left(\frac{\partial f}{\partial t}\right)_\text{diff} +
\left(\frac{\partial f}{\partial t}\right)_\text{coll}.
</math>

Les expressions détaillées de chacune de ces contributions sont fournies ci-dessous.

Note : certains auteurs utilisent la vitesse des particules '''v''' au lieu de la quantité de mouvement '''p''' ; grandeurs liées par la définition de la quantité de mouvement par <math>\mathbf{p}=m\mathbf{v}</math>.

=== Termes de force, de diffusion et de collision ===
Dans un système de particules décrit par la distribution <math>f</math>, soumis à une force externe '''F''', à un instant donné ''t,'' considérons le sous-ensemble de celles situées à la position '''r''' dans l'élément <math> d^3\bf{r}</math> avec la quantité de mouvement '''p''' dans <math> d^3\bf{p}</math>''.'' Au temps <math>t+\Delta t</math>, leur position sera <math> \mathbf{r}+\Delta \mathbf{r}= \mathbf{r}+\frac{\mathbf{p}}{m}\, \Delta t </math> et leur impulsion <math>
\mathbf{p}+\Delta \mathbf{p}=\mathbf{p}+\mathbf{F}\Delta t
</math>. En l'absence de collisions, la conservation du nombre de particules implique que la densité dans l'espace des phases est conservée, soit :

: <math>
f \left (\mathbf{r}+\frac{\mathbf{p}}{m} \, \Delta t,\mathbf{p}+\mathbf{F} \, \Delta t, t+\Delta t \right )\,d^3\mathbf{r}\,d^3\mathbf{p} = f(\mathbf{r}, \mathbf{p},t) \, d^3\mathbf{r} \, d^3\mathbf{p}.
</math>
:
:

Dans cette expression on utilise le fait que l'élément de volume de l'espace des phases <math> d^3\bf{r}</math>&nbsp;<math> d^3\bf{p}</math> est constant au cours du temps (conséquence du [[Théorème de Liouville (hamiltonien)|théorème de Liouville]]). La seule déviation de cette identité est causée par les collisions :

: <math> {\displaystyle {\begin{aligned}dN_{\mathrm {coll} }&=\left({\frac {\partial f}{\partial t}}\right)_{\mathrm {coll} }\,\Delta t\;d^{3}\mathbf {r} \,d^{3}\mathbf {p}
\\[5pt]&=f\left(\mathbf {r} +{\frac {\mathbf {p} }{m}}\Delta t,\mathbf {p} +\mathbf {F} \Delta t,t+\Delta t\right)d^{3}\mathbf {r} d^{3}\mathbf {p} -f(\mathbf {r} ,\mathbf {p} ,t)\,d^{3}\mathbf {r} \,d^{3}\mathbf {p}
\\[5pt]&=\Delta f\,d^{3}\mathbf {r} \,d^{3}\mathbf {p} \;; \end{aligned}}}
</math>

où <math> \Delta f </math> est la variation totale de<math> f </math>. En passant aux limites <math> \Delta t\rightarrow 0 </math> et <math> \Delta f\rightarrow 0 </math>, on obtient :{{NumBlk|:|<math>\frac{d f}{d t} = \left(\frac{\partial f}{\partial t} \right)_\mathrm{coll}</math>|{{EquationRef|2}}}}Par ailleurs, la conservation de la densité dans l'espace implique que, sans collisions, la différentielle totale suivante soit nulle :

<math display="block"> df=\frac{\partial f}{\partial t} dt + \nabla_r f . d \mathbf{r} + \nabla_p .d\mathbf{p} = 0
</math>


<math> {\displaystyle {\begin{aligned}df&={\frac {\partial f}{\partial t}}\,dt+\left({\frac {\partial f}{\partial x}}\,dx+
{\frac {\partial f}{\partial y}}\,dy+{\frac {\partial f}{\partial z}}\,dz\right)+
\left({\frac {\partial f}{\partial p_{x}}}\,dp_{x}+{\frac {\partial f}{\partial p_{y}}}\,dp_{y}+
{\frac {\partial f}{\partial p_{z}}}\,dp_{z}\right)\\[5pt]&={\frac {\partial f}{\partial t}}dt+
\nabla_{\mathbf{r}} f\cdot d\mathbf {r} +{\frac {\partial f}{\partial \mathbf {p} }}\cdot d\mathbf {p} \\[5pt]&={\frac {\partial f}{\partial t}}dt+
\nabla_{\mathbf{r}} f\cdot {\frac {\mathbf {p} }{m}}dt+{\frac {\partial f}{\partial \mathbf {p} }}\cdot \mathbf {F} \,dt\end{aligned}}}
</math>




avec le produit scalaire ( . ), et l'opérateur [[gradient]] <math> \nabla_r </math> usuel pour les positions, qui se formule de manière analogue pour les moments :

<math>
\nabla_\mathbf{p}f = \mathbf{\hat{e}}_x\frac{\partial f}{\partial p_x} + \mathbf{\hat{e}}_y\frac{\partial f}{\partial p_y} + \mathbf{\hat{e}}_z \frac{\partial f}{\partial p_z},
</math>

avec <math> \widehat{e}_x, \widehat{e}_y,\widehat{e}_z
</math> les vecteurs unitaires en [[coordonnées cartésiennes]].


:

=== Forme finale ===
Regroupant tous les termes, on obtient l'équation de Boltzmann :

: <math>\frac{\partial f}{\partial t} + \frac{\mathbf{p}}{m}\cdot\nabla f + \mathbf{F} \cdot \frac{\partial f}{\partial \mathbf{p}} = \left(\frac{\partial f}{\partial t} \right)_\mathrm{coll}.</math>


Dans ce contexte, <math> \mathbf{F}(\mathbf{r},t)
</math> est le [[Champ de force (chimie)|champ de force]] agissant sur les particules du système, et ''m'' est la [[masse]] des particules. Lorsque les forces dérivent d'un potentiel <math>V({\mathbf{r}})</math>, on peut exprimer l'équation de Boltzmann en fonction de l'hamiltonien <math>H(\mathbf{r},\mathbf{p})=\frac{\mathbf{p}^2}{2m}+V(\mathbf{r})</math> avec le [[crochet de Poisson]] :

<math>\frac{\partial f}{\partial t} + \{f,H\} = \left(\frac{\partial f}{\partial t} \right)_\mathrm{coll}</math>

Lorsque les forces entre particules sont répulsives à longue portée, comme l'[[Loi de Coulomb (électrostatique)|interaction coulombienne]], les collisions directes sont impossibles ; on obtient l'équation de Boltzmann sans collision, généralement appelée [[équation de Vlassov]]. L'[[équation de Boltzmann quantique]] est obtenue lorsque la densité dans l'espace des phases et les collisions entre particules tiennent compte des effets du [[principe d'exclusion de Pauli]] pour les [[Fermion|fermions]].

Sans collisions, l'équation se réduit au formalisme classique de la [[mécanique hamiltonienne]] ; le calcul du terme de collisions est donc essentiel et repose sur le type de statistique qui s'applique aux particules du système ([[Loi de distribution des vitesses de Maxwell|Maxwell-Boltzmann]], [[Statistique de Fermi-Dirac|Fermi-Dirac]] ou [[Statistique de Bose-Einstein|Bose-Einstein]]).

===== Solutions à l'équilibre =====
Lorsque le système est homogène et n'est pas soumis à des forces externes, Boltzmann a démontré que la distribution f tend asymptotiquement vers une limite, qui est la [[Statistique de Maxwell-Boltzmann|distribution de probabilité de Maxwell-Boltzmann]]. Comme vu plus haut, le seul degré de liberté des particules étant leur énergie, la loi donne le nombre de particules dans un petit domaine d'énergie <math>dn_E</math>

<math display="block">\mathrm{d}n_E = \frac{N}{\int g(\varepsilon) \mathrm{e}^{-\varepsilon/k_{B}T} \mathrm{d}\varepsilon}~ g(E)\mathrm{e}^{\frac{-E}{k_{B}T}} \, \mathrm{d}E\;;</math>

où ''N'' est le nombre totale de particule, T est la température d'équilibre, <math>k_B</math> la [[constante de Boltzmann]] et <math>g(E)</math> la densité de niveau d'énergie. Cette distribution correspond au maximum de l'[[Entropie (thermodynamique)|entropie]] du système ([[Théorème H|voir Théorème H]]).

== Le terme de collision (Stosszahlansatz) et le chaos moléculaire ==

=== Terme de collision à deux corps ===
Une idée clé de [[Ludwig Boltzmann|Boltzmann]] a été de calculer le terme de collision en le limitant aux collisions à deux corps entre des particules, supposées ponctuelles et non corrélées avant la collision. Cette hypothèse désignée comme le " {{Langue|de|Stosszahlansatz}} " et est également connue sous le nom de " hypothèse du [[chaos moléculaire]] ". Sous cette hypothèse, et parce que l'interaction est locale dans l'espace des positions, le terme de collision peut être écrit comme une intégrale dans l'espace des impulsions sur le produit des fonctions de distribution à une particule<ref name="Encyclopaediaof">Encyclopaedia of Physics (2nd Edition), [[Rita G. Lerner|R. G. Lerner]], G. L. Trigg, VHC publishers, 1991, ISBN (Verlagsgesellschaft) 3-527-26954-1, ISBN (VHC Inc.) 0-89573-752-3.</ref> ;

: <small><math>
\left(\frac{\partial f}{\partial t}\right)_\text{coll} =
\iint g\,I(g, \Omega)[f(\mathbf{r},\mathbf{p}'_A, t) f(\mathbf{r},\mathbf{p}'_B,t) - f(\mathbf{r},\mathbf{p}_A,t) f(\mathbf{r},\mathbf{p}_B,t)] \,d\Omega \,d^3\mathbf{p}_B,
</math></small>

où <math>
\mathbf{p}_A
</math>et <math>
\mathbf{p}_B

</math> sont les impulsions de deux particules quelconques avant la collision (étiquetées ''A'' et ''B'' pour plus de commodité) ; <math>
\mathbf{p}'_A
</math>et <math>
\mathbf{p}'_B

</math> sont les impulsions après la collision ; la conservation des impulsions (chocs élastiques) implique que <math>
g
</math>, la valeur de la quantité de mouvement relative, soit conservée :

: <math>
g = |\mathbf{p}_B - \mathbf{p}_A| = |\mathbf{p}'_B - \mathbf{p}'_A|.
</math>

<math>
I(g,\Omega)
</math> est la [[Section efficace|section efficace différentielle]] de la collision ; la collision se traduit donc par une rotation d'un angle θ dans l'[[angle solide]] <math>
d\Omega
</math> de la quantité de mouvement relative des particules.

=== Simplifications du terme de collision ===
<blockquote>Le principal défi dans la résolution de l'équation de Boltzmann provient du terme de collision. Désormais, la puissance des ordinateurs permet de faire les calculs explicites pour des milliers de particules (voir beaucoup plus, [[Simulation d'un système à N-corps|voir simulation d'un système à N-corps]]) en interaction. Historiquement, des tentatives ont été faites pour «modéliser» et simplifier le terme de collision.

L'équation modèle la plus connue est l'[[Méthode de Bhatnagar-Gross-Krook|équation BGK]] due à Bhatnagar, Gross et Krook <ref>{{Article|auteur1=Bhatnagar|prénom1=P. L.|auteur2=Gross|prénom2=E. P.|auteur3=Krook|prénom3=M.|titre=A Model for Collision Processes in Gases. I. Small Amplitude Processes in Charged and Neutral One-Component Systems|périodique=Physical Review|volume=94|numéro=3|date=1954-05-01|doi=10.1103/PhysRev.94.511|bibcode=1954PhRv...94..511B|pages=511–525}}</ref> ; elle est obtenue en faisant l'hypothèse que l'effet des collisions moléculaires est de forcer une fonction de distribution hors d'équilibre à revenir à la fonction d'équilibre ([[Distribution de Boltzmann|fonction maxwellienne]] dans le cas classique) en tous points de l'espace des positions, et que la vitesse à laquelle cela se produit est proportionnelle à la fréquence des collisions <ref>{{Ouvrage|auteur1=Lev Landau|auteur2=Evgeneij Lifchitz|titre=Physique statistique|éditeur=Éd. Mir|date=1994|isbn=2-7298-9463-2|isbn2=978-2-7298-9463-4|oclc=464219360|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/464219360|consulté le=2022-06-13}}</ref>. L'équation de Boltzmann est donc modifiée sous la forme BGK :</blockquote>

: <math>\frac{\partial f}{\partial t} + \frac{\mathbf{p}}{m}\cdot\nabla f + \mathbf{F} \cdot \frac{\partial f}{\partial \mathbf{p}} = \nu (f_0 - f),</math>

où <math>\nu</math> est la fréquence de collision, et <math>f_0</math> est la fonction de distribution locale (maxwellienne dans le cas classique, voir ci-dessus) compte tenu de la température du gaz en ce point de l'espace.

== Équation générale (pour un mélange) ==
Pour un mélange d'espèces chimiques étiquetées par les indices <math>i=1,2,3,...,n</math>, l'équation pour une espèce ''i'' est <ref name="Encyclopaediaof">Encyclopaedia of Physics (2nd Edition), [[Rita G. Lerner|R. G. Lerner]], G. L. Trigg, VHC publishers, 1991, ISBN (Verlagsgesellschaft) 3-527-26954-1, ISBN (VHC Inc.) 0-89573-752-3.</ref>

: <math>\frac{\partial f_i}{\partial t} + \frac{\mathbf{p}_i}{m_i} \cdot \nabla f_i + \mathbf{F} \cdot \frac{\partial f_i}{\partial \mathbf{p}_i} = \left(\frac{\partial f_i}{\partial t} \right)_\text{coll},</math>

où le terme de collision s'écrit :

: <math>
\left(\frac{\partial f_i}{\partial t} \right)_{\mathrm{coll}} = \sum_{j=1}^n \iint g_{ij} I_{ij}(g_{ij}, \Omega)[f'_i f'_j - f_if_j] \,d\Omega\,d^3\mathbf{p'},
</math>

avec les notations simplifiées <math>
f_i=f(\mathbf{r}_i,\mathbf{p}_i, t )
</math> et <math>
f'_i=f(\mathbf{r}'_i,\mathbf{p}'_i, t )
</math> ; l'amplitude des moments relatifs est

: <math>g_{ij} = |\mathbf{p}_i - \mathbf{p}_j| = |\mathbf{p'}_i - \mathbf{p'}_j|,</math>

et <math>
I_{ij}
</math> est la section efficace différentielle entre les particules des espèces ''i'' et ''j''. La somme des intégrales décrit l'entrée et la sortie des particules d'espèces ''i'' dans ou hors de l'élément de l'espace des phases, sous l'effet des collisions avec les particules de toutes les espèces.

== Applications et extensions ==

=== Équations de conservation ===
L'équation de Boltzmann peut être utilisée pour dériver les lois de conservation de la dynamique des fluides pour la masse, la charge, la quantité de mouvement et l'énergie<ref name="dG1984">{{Ouvrage|prénom1=S. R.|nom1=de Groot|prénom2=P.|nom2=Mazur|titre=Non-Equilibrium Thermodynamics|lieu=New York|éditeur=Dover Publications Inc.|année=1984|isbn=978-0-486-64741-8}}</ref>. Pour un fluide constitué d'un seul type de particules, la densité numérique <math>n</math> (nombre de particules par unité de volume d'espace) est donnée par

: <math>n = \int f \,d^3\mathbf{p}.</math>

La valeur moyenne locale de toute fonction <math>A(\mathbf{r},\mathbf{p})</math> est :

: <math>
\langle A \rangle = \frac 1 n \int A f \,d^3p.
</math><math>\langle A \rangle = \frac 1 n \int A f \,d^3\mathbf{p}.</math>

Étant donné que les équations de conservation impliquent des tenseurs, la [[Convention de sommation d'Einstein|convention de sommation]] d'Einstein sera utilisée : les indices répétés dans un produit indiquent une sommation sur ces indices. Ainsi <math>\mathbf{x} \mapsto x_i</math> et <math>\mathbf{p} \mapsto p_i = m v_i</math>, où <math>v_i</math> est le vecteur vitesse des particules. Considérons une quantité <math>A(p_i)</math>, une fonction de la quantité de mouvement <math>p_i</math> seulement, qui est conservée dans une collision.

Supposons également que la force <math>F_i</math> est une fonction de la position uniquement, et que la distribution <math>f</math> est nulle pour <math>p_i \to \pm\infty</math> . En multipliant l'équation de Boltzmann par ''A'' et en intégrant sur la quantité de mouvement, on obtient quatre termes qui, en utilisant l'intégration par parties, peuvent être exprimés comme :

: <math>\int A \frac{\partial f}{\partial t} \,d^3p = \frac{\partial }{\partial t} (n \langle A \rangle),</math>

: <math>\int \frac{p_j A}{m}\frac{\partial f}{\partial x_j} \,d^3p = \frac{1}{m}\frac{\partial}{\partial x_j}(n\langle A p_j \rangle),</math>

: <math>\int A F_j \frac{\partial f}{\partial p_j} \,d^3p = -nF_j\left\langle \frac{\partial A}{\partial p_j}\right\rangle,</math>

: <math>\int A \left(\frac{\partial f}{\partial t}\right)_\text{coll} \,d^3p = 0,</math>

où le dernier terme est nul, puisque ''A'' est conservé dans une collision élastique. Les valeurs de ''A'' correspondent aux [[Moment (probabilités)|moments]] de vitesse <math>v_i</math> (et l'impulsion <math>p_i</math>, car ils sont linéairement dépendants).

==== Moment zéro ====
Soit <math>A = m(v_i)^0 = m</math>, la [[masse]] de la particule, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de la masse <ref name="dG1984">{{Ouvrage|prénom1=S. R.|nom1=de Groot|prénom2=P.|nom2=Mazur|titre=Non-Equilibrium Thermodynamics|lieu=New York|éditeur=Dover Publications Inc.|année=1984|isbn=978-0-486-64741-8}}</ref> :

: <math>\frac{\partial}{\partial t}\rho + \frac{\partial}{\partial x_j}(\rho V_j) = 0,</math>

où <math>\rho = mn</math> est la masse volumique, et <math>V_i = \langle v_i\rangle</math> est la vitesse moyenne du fluide.

==== Premier moment ====
Soit <math>A = m(v_i)^1 = p_i</math>, la quantité de mouvement des particules, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de la quantité de mouvement <ref name="dG1984">{{Ouvrage|prénom1=S. R.|nom1=de Groot|prénom2=P.|nom2=Mazur|titre=Non-Equilibrium Thermodynamics|lieu=New York|éditeur=Dover Publications Inc.|année=1984|isbn=978-0-486-64741-8}}</ref> :

: <math>\frac{\partial}{\partial t}(\rho V_i) + \frac{\partial}{\partial x_j}(\rho V_i V_j+P_{ij}) - nF_i = 0,</math>

où <math>P_{ij} = \rho \langle (w_i-V_i) (w_j-V_j) \rangle</math> est le tenseur de pression (soit le tenseur des contraintes visqueuses plus la pression hydrostatique , voir l'article [[Équations_de_Navier-Stokes]] pour leurs définitions).

==== Deuxième moment ====
Posant <math>A = \frac{m(v_i)^2}{2} = \frac{p_i p_i}{2m}</math>, l'[[énergie cinétique]] des particules, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de l'énergie <ref name="dG1984">{{Ouvrage|prénom1=S. R.|nom1=de Groot|prénom2=P.|nom2=Mazur|titre=Non-Equilibrium Thermodynamics|lieu=New York|éditeur=Dover Publications Inc.|année=1984|isbn=978-0-486-64741-8}}</ref> :

: <math>\frac{\partial}{\partial t}(u + \tfrac{1}{2}\rho V_i V_i) + \frac{\partial}{\partial x_j} (uV_j + \tfrac{1}{2}\rho V_i V_i V_j + J_{qj} + P_{ij}V_i) - nF_iV_i = 0,</math>

où <math>u = \tfrac{1}{2} \rho \langle (w_i-V_i) (w_i-V_i) \rangle</math> est la densité d'énergie thermique cinétique, et <math>J_{qi} = \tfrac{1}{2} \rho \langle(w_i - V_i)(w_k - V_k)(w_k - V_k)\rangle</math> est le vecteur de flux de chaleur.

=== Mécanique hamiltonienne ===
En [[mécanique hamiltonienne]], l'équation de Boltzmann s'écrit souvent plus généralement comme

: <math>\hat{\mathbf{L}}[f] \ = \ \mathbf{C}[f]</math>

où <math>\mathbf{C}</math> est l'''opérateur de collision'', opérateur intégral non linéaire.


=== Théorème de Lanford ===
=== Théorème de Lanford ===
Ce théorème étudie la validité de l'équation de Boltzmann lorsque les particules ne sont pas considérées comme ponctuelles.


==== Limite de Boltzmann-Grad ====
==== Limite de Boltzmann-Grad ====
La limite dite [[Méthode de Grad|de Boltzmann-Grad]] consiste à prendre la limite conjointe :


* d'un nombre de particules <math>N \ \to + \ \infty</math> ;
La limite dite ''de Boltzmann-Grad'' consiste à prendre la limite conjointe :
* d'un nombre d'atomes <math>N \ \to + \ \infty</math> ;
* d'un rayon <math>r \ \to \ 0</math> ;
* d'un rayon <math>r \ \to \ 0</math> ;


Ligne 47 : Ligne 264 :


==== Théorème de Lanford (1973) ====
==== Théorème de Lanford (1973) ====
[[Oscar Erasmus Lanford III|Lanford]] a démontré rigoureusement<ref>Oscar E. Lanford III, ''Time Evolution of Large Classical Systems'', dans : ''Dynamical Systems, Theory and Application'', J. Moser (éd.), Springer-Verlag (1975). Lire également : Oscar E. {{nobr|Lanford III}}, ''On a derivation of the Boltzmann equation'', dans : ''Nonequilibrium phenomena I: The Boltzmann equation'', Joël L. Lebowitz & Elliott W. Montroll (éd.), North-Holland (1983), 3-17.</ref> qu'un gaz de [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] dilué dans <math>\mathbb{R}^3</math> obéit à l'équation de Boltzmann dans la limite de Boltzmann-Grad, au moins pour un temps très court, égal seulement à un cinquième du temps de parcours moyen d'une particule.

[[Oscar Erasmus Lanford III|Lanford]] a démontré rigoureusement<ref>Oscar E. Lanford III, ''Time Evolution of Large Classical Systems'', dans : ''Dynamical Systems, Theory and Application'', J. Moser (éd.), Springer-Verlag (1975). Lire également : Oscar E. {{nobr|Lanford III}}, ''On a derivation of the Boltzmann equation'', dans : ''Nonequilibrium phenomena I: The Boltzmann equation'', Joël L. Lebowitz & Elliott W. Montroll (éd.), North-Holland (1983), 3-17.</ref> qu'un gaz de [[Sphères élastiques infiniment dures|sphères dures]] dilué dans <math>\mathbb{R}^3</math> obéit à l'équation de Boltzmann dans la limite de Boltzmann-Grad, au moins pour un temps très court, égal seulement à un cinquième du temps de parcours moyen d'un atome<ref group="N">Temps moyen entre deux collisions consécutives.</ref>.


En dépit de cette restriction sur la durée, ce théorème mathématique rigoureux est très important conceptuellement, puisque l'équation de Boltzmann entraîne le {{lnobr|théorème H}}, à propos duquel Boltzmann fut accusé de pratiquer des « mathématiques douteuses ». Il n'en demeure pas moins qu'il reste à démontrer que ce résultat reste vrai pour des temps macroscopiques, ainsi que lorsque les atomes sont confinés dans une boîte.
En dépit de cette restriction sur la durée, ce théorème mathématique rigoureux est très important conceptuellement, puisque l'équation de Boltzmann entraîne le {{lnobr|théorème H}}, à propos duquel Boltzmann fut accusé de pratiquer des « mathématiques douteuses ». Il n'en demeure pas moins qu'il reste à démontrer que ce résultat reste vrai pour des temps macroscopiques, ainsi que lorsque les atomes sont confinés dans une boîte.


:
== Équation de Boltzmann relativiste ==


:
L'opérateur de Liouville s'écrit en [[relativité générale]] :
:<math>\hat{\mathbf{L}}_\mathrm{GR} \ = \ \sum_\alpha p^\alpha\frac{\partial}{\partial x^\alpha} \ - \ \sum_{\alpha\beta\gamma}\Gamma^{\alpha}{}_{\beta\gamma}p^\beta p^\gamma\frac{\partial}{\partial p^\alpha}</math>


=== Théorie quantique et violation de la conservation du nombre de particules ===
où <math>p^\alpha</math> est la quadri-impulsion et les <math>\Gamma^{\alpha}{}_{\beta\gamma}</math> sont les [[symboles de Christoffel]].
{{Article détaillé|en:Quantum Boltzmann equation}}


== Limites hydrodynamiques ==


Il est possible d'écrire des équations de Boltzmann quantiques (ou plus exactement [[Physique semi-classique|semi-classiques]]) qui prennent en compte les contraintes typiquement quantiques sur la densité dans l'espace des phases. L'équation la plus connue est obtenue en appliquant l'approximation du champ moyen pour les interactions moyenne entre particules et un terme de collisions modifié pour interdire les collisions conduisant à des états finaux interdits par le [[Principe d'exclusion de Pauli|principe de Pauli]] (le terme de collision de [[:en: Uehling-Uhlenbeck|Uehling-Uhlenbeck]])
=== Sixième problème de Hilbert ===
{{article détaillé|Sixième problème de Hilbert}}


{{Citation|Le livre de M. Boltzmann sur les Principes de la Mécanique nous incite à établir et à discuter du point de vue mathématique d'une manière complète et rigoureuse les méthodes fondées sur l'idée de passage à la limite, et qui de la conception atomique nous conduisent aux lois du mouvement des continua.|[[David Hilbert]], 1900<ref>[[David Hilbert]], [[Congrès international des mathématiciens]], 1900, Paris.</ref>.}}


De plus, dans aux hautes énergies, dans les systèmes quantiques relativistes le nombre de particules n'est pas conservé dans les collisions. Cela a plusieurs applications en [[Cosmologie Physique|cosmologie physique]]<ref name="KolbTurner">{{Ouvrage|nom1=Edward Kolb|nom2=Michael Turner|titre=The Early Universe|éditeur=Westview Press|année=1990|isbn=9780201626742}}</ref>, y compris la formation des éléments légers dans la [[Nucléosynthèse primordiale|nucléosynthèse du Big Bang]], la production de [[matière noire]] et la [[baryogénèse]]. Il n'est pas établi a priori que l'état d'un système quantique puisse être caractérisé par une densité d'espace de phase classique ''f''. Cependant, pour une large classe d'applications, il existe une généralisation bien définie de ''f'' qui est la solution d'une équation de Boltzmann efficace qui peut être dérivée des premiers principes de [[Théorie quantique des champs|la théorie quantique des champs]]<ref name="BEfromQFT">{{Article|auteur1=M. Drewes|auteur2=C. Weniger|auteur3=S. Mendizabal|titre=The Boltzmann equation from quantum field theory|périodique=Phys. Lett. B|volume=718|numéro=3|date=8 January 2013|doi=10.1016/j.physletb.2012.11.046|bibcode=2013PhLB..718.1119D|arxiv=1202.1301|pages=1119–1124|s2cid=119253828}}</ref>.
=== Dérivation des équations de Navier-Stokes ===


=== Relativité générale et astronomie ===
Il est possible de dériver les [[équations de Navier-Stokes]] à partir de l'équation de Boltzmann par la [[méthode de Chapman-Enskog]].
L'équation de Boltzmann est utile en dynamique galactique. Une galaxie, sous certaines hypothèses, peut être approchée comme un fluide continu ; sa distribution de masse est alors représentée par ''f'' ; dans les galaxies, les collisions physiques entre les étoiles sont très rares, et l'effet des ''collisions gravitationnelles'' peut être négligé pendant des temps bien plus longs que l' [[Âge de l'Univers|âge de l'univers]]. L'opérateur relativiste <math>\hat{L}</math> s'écrit


: <math>\hat{\mathbf{L}}_\mathrm{GR}=p^\alpha\frac{\partial}{\partial x^\alpha} - \Gamma^\alpha{}_{\beta\gamma}p^\beta p^\gamma\frac{\partial}{\partial p^\alpha},</math>
== Notes et références ==

=== Notes ===
où <math>\Gamma^{\alpha}_{\; \beta \gamma}</math> est le [[Symboles de Christoffel|symbole de Christoffel]] de seconde espèce (cela suppose qu'il n'y a pas de forces externes, de sorte que les particules se déplacent le long des géodésiques en l'absence de collisions), avec la subtilité importante que la densité est une fonction dans l'espace des phases en mode mixte contravariant-covariant <math>(x^{i},p_i)</math> par opposition à l'espace des phases entièrement contravariant <math>(x^{i},p^{i})</math><ref>{{Article|auteur1=Debbasch|prénom1=Fabrice|auteur2=Willem van Leeuwen|titre=General relativistic Boltzmann equation I: Covariant treatment|périodique=Physica A|volume=388|numéro=7|année=2009|doi=10.1016/j.physa.2008.12.023|bibcode=2009PhyA..388.1079D|pages=1079–1104}}</ref> <ref>{{Article|auteur1=Debbasch|prénom1=Fabrice|auteur2=Willem van Leeuwen|titre=General relativistic Boltzmann equation II: Manifestly covariant treatment|périodique=Physica A|volume=388|numéro=9|année=2009|doi=10.1016/j.physa.2009.01.009|bibcode=2009PhyA..388.1818D|pages=1818–34}}</ref>.
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
En [[Cosmologie Physique|cosmologie physique]], l'approche entièrement covariante a été utilisée pour étudier le rayonnement de fond diffus cosmologique<ref>Maartens R, Gebbie T, Ellis GFR (1999). "Cosmic microwave background anisotropies: Nonlinear dynamics". Phys. Rev. D. 59 (8): 083506</ref>.Plus généralement, l'étude des processus dans l' [[Histoire de l'Univers|univers primitif]] tente souvent de prendre en compte les effets de la [[mécanique quantique]] et de la [[relativité générale]]<ref name="KolbTurner">{{Ouvrage|nom1=Edward Kolb|nom2=Michael Turner|titre=The Early Universe|éditeur=Westview Press|année=1990|isbn=9780201626742}}</ref>.Dans le milieu très dense formé par le plasma primordial après le [[Big Bang]], des particules se créent et s'annihilent en permanence. Dans un tel environnement, [[Cohérence (physique)|la cohérence quantique]] et l'extension spatiale de la fonction d' [[Fonction d'onde|onde]] peuvent affecter la dynamique, ce qui rend douteux que la distribution d'espace de phase classique ''f'' qui apparaît dans l'équation de Boltzmann soit appropriée pour décrire le système. Dans de nombreux cas, il est cependant possible de dériver une équation de Boltzmann efficace pour une fonction de distribution généralisée à partir des premiers principes de [[Théorie quantique des champs|la théorie quantique des champs]]<ref name="BEfromQFT">{{Article|auteur1=M. Drewes|auteur2=C. Weniger|auteur3=S. Mendizabal|titre=The Boltzmann equation from quantum field theory|périodique=Phys. Lett. B|volume=718|numéro=3|date=8 January 2013|doi=10.1016/j.physletb.2012.11.046|bibcode=2013PhLB..718.1119D|arxiv=1202.1301|pages=1119–1124|s2cid=119253828}}</ref>. Cela inclut la formation des éléments légers dans la [[nucléosynthèse primordiale]], la production de [[matière noire]] et la [[baryogénèse]].
{{Références}}

== Résoudre l'équation ==
Des solutions exactes aux équations de Boltzmann se sont avérées exister dans certains cas<ref>{{Article|auteur1=Philip T. Gressman, Robert M. Strain|titre=Global Classical Solutions of the Boltzmann Equation without Angular Cut-off|périodique=Journal of the American Mathematical Society|volume=24|numéro=3|année=2011|doi=10.1090/S0894-0347-2011-00697-8|arxiv=1011.5441|pages=771|s2cid=115167686}}</ref> ; cette approche analytique donne un aperçu, mais n'est généralement pas utilisable dans des problèmes pratiques.

Au lieu de cela, [[Analyse numérique|les méthodes numériques]] (y compris [[Méthode des éléments finis|les éléments finis]] et [[Méthode de Boltzmann sur réseau|les méthodes de Boltzmann sur réseau]]) sont généralement utilisées pour trouver des solutions approximatives aux différentes formes de l'équation de Boltzmann. Les exemples d'applications vont de l' [[Hypersonique|aérodynamique hypersonique]] dans les flux de gaz raréfiés <ref>{{Article|auteur1=Evans|prénom1=Ben|auteur2=Morgan|prénom2=Ken|auteur3=Hassan|prénom3=Oubay|titre=A discontinuous finite element solution of the Boltzmann kinetic equation in collisionless and BGK forms for macroscopic gas flows|périodique=Applied Mathematical Modelling|volume=35|numéro=3|date=2011-03-01|doi=10.1016/j.apm.2010.07.027|lire en ligne=https://cronfa.swan.ac.uk/Record/cronfa6256|pages=996–1015}}</ref> <ref>{{Article|auteur1=Evans|prénom1=B.|auteur2=Walton|prénom2=S.P.|titre=Aerodynamic optimisation of a hypersonic reentry vehicle based on solution of the Boltzmann–BGK equation and evolutionary optimisation|périodique=Applied Mathematical Modelling|volume=52|date=December 2017|issn=0307-904X|doi=10.1016/j.apm.2017.07.024|lire en ligne=https://cronfa.swan.ac.uk/Record/cronfa34688|pages=215–240}}</ref>, aux flux de plasma<ref>{{Article|auteur1=Pareschi|prénom1=L.|auteur2=Russo|prénom2=G.|titre=Numerical Solution of the Boltzmann Equation I: Spectrally Accurate Approximation of the Collision Operator|périodique=SIAM Journal on Numerical Analysis|volume=37|numéro=4|date=2000-01-01|issn=0036-1429|doi=10.1137/S0036142998343300|pages=1217–1245|citeseerx=10.1.1.46.2853}}</ref>. Une application de l'équation de Boltzmann en électrodynamique est le calcul de la conductivité électrique - le résultat est au premier ordre identique au résultat semi-classique<ref>H.J.W. Müller-Kirsten, Basics of Statistical Mechanics, Chapter 13, 2nd ed., World Scientific (2013), {{ISBN|978-981-4449-53-3}}.</ref>.

Lorsque le système est proche de [[Thermodynamique hors équilibre#Équilibre thermodynamique loca|l'équilibre local]], la solution de l'équation de Boltzmann peut être représentée par un [[développement asymptotique]] en puissances du [[nombre de Knudsen]] (le développement [[Méthode de Chapman-Enskog|de Chapman-Enskog]] <ref>Sydney Chapman; Thomas George Cowling [https://books.google.com/books?id=JcjHpiJPKeIC&hl=en&source=gbs_navlinks_s The mathematical theory of non-uniform gases: an account of the kinetic theory of viscosity, thermal conduction, and diffusion in gases], Cambridge University Press, 1970. {{ISBN|0-521-40844-X}}</ref>). Les deux premiers termes de ce développement donnent les [[équations d'Euler]] et les [[équations de Navier-Stokes]]. Les termes supérieurs ont des singularités. Le problème du développement mathématique des processus limites, qui conduisent de la vision atomistique (représentée par l'équation de Boltzmann) aux lois du mouvement des continus, est une partie importante [[Sixième problème de Hilbert|du sixième problème de Hilbert]]<ref>{{Article|titre=Theme issue 'Hilbert's sixth problem'|périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society A|volume=376|numéro=2118|année=2018|doi=10.1098/rsta/376/2118}}</ref>.

== Limitations et autres utilisations de l'équation de Boltzmann ==
L'équation de Boltzmann n'est valable que sous plusieurs hypothèses. Par exemple, les particules sont supposées être ponctuelles, c'est-à-dire sans avoir une taille finie. Il existe une généralisation de l'équation de Boltzmann qui s'appelle l'équation de Enskog<ref name="sciencedirect.com">{{Lien web |titre=Enskog Equation - an overview {{!}} ScienceDirect Topics |url=https://www.sciencedirect.com/topics/engineering/enskog-equation |série=www.sciencedirect.com |consulté le=2022-05-10}}</ref> (voir plus haut).

Les particules sont supposées n'avoir aucun de degré de liberté interne, aussi les collisions sont considérées comme élastiques. S'il existe un degré de liberté interne, l'équation de Boltzmann doit être généralisée pour prendre en compte des [[Collision inélastique|collisions inélastiques]]<ref name="sciencedirect.com">{{Lien web |titre=Enskog Equation - an overview {{!}} ScienceDirect Topics |url=https://www.sciencedirect.com/topics/engineering/enskog-equation |série=www.sciencedirect.com |consulté le=2022-05-10}}</ref>.

De nombreux fluides réels comme les [[Liquide|liquides]] ou les gaz denses ont en plus des caractéristiques mentionnées ci-dessus des formes de collisions plus complexes, il y aura non seulement des collisions binaires, mais aussi ternaires et d'ordre supérieur. Celles-ci doivent être dérivées en utilisant la [[hiérarchie BBGKY]].

Des équations de type Boltzmann sont également utilisées pour le mouvement des [[Cellule (biologie)|cellules]]<ref>{{Article|auteur1=Chauviere, A.; Hillen, T.; Preziosi, L.|titre=Modeling cell movement in anisotropic and heterogeneous network tissues|périodique=American Institute of Mathematical Sciences|volume=2|numéro=2|date=2007|doi=10.3934/nhm.2007.2.333|lire en ligne=https://www.aimsciences.org/article/doi/10.3934/nhm.2007.2.333|pages=333–357}}</ref><ref>{{Article|langue=en|auteur1=Conte|prénom1=Martina|auteur2=Loy|prénom2=Nadia|titre=Multi-Cue Kinetic Model with Non-Local Sensing for Cell Migration on a Fiber Network with Chemotaxis|périodique=Bulletin of Mathematical Biology|volume=84|numéro=3|date=2022-02-12|issn=1522-9602|pmid=35150333|pmcid=8840942|doi=10.1007/s11538-021-00978-1|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/s11538-021-00978-1|pages=42}}</ref>. Puisque les cellules sont [[Liste de particules|des particules composites]] qui portent un degré de liberté interne, les équations de Boltzmann généralisées correspondantes doivent avoir des intégrales de collision inélastiques. De telles équations peuvent décrire les invasions de cellules [[Cancer|cancéreuses]] dans les tissus, la [[morphogenèse]] et les effets liés à [[Chimiotaxie|la chimiotaxie]] .

== Voir également ==
 
[[Théorème H]]{{Div col|colwidth=20em}}[[Théorie cinétique des gaz]]
[[Physique statistique hors d'équilibre]]
[[Théorème H]]
[[Hiérarchie BBGKY]]
[[Équation de Vlassov]]
[[Équation de Poisson-Boltzmann]]
[[Équations de Navier-Stokes]]{{Div col end}}

== Références ==
<references responsive="1" group=""></references>

==== Bibliographie ====


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
==== Ouvrages de référence ====
* Anouk Barberousse, ''La mécanique statistique - De Clausius à Gibbs'', Collection Histoire des Sciences, Belin (2002) {{ISBN|2-7011-3073-5}}. Cette collection originale propose une histoire du développement de la théorie cinétique des gaz basée sur des extraits des grands textes fondateurs (traduits en français) mis en perspective contemporaine par une historienne des sciences (CNRS). Accessible dès le niveau premier cycle universitaire.
* Anouk Barberousse, ''La mécanique statistique - De Clausius à Gibbs'', Collection Histoire des Sciences, Belin (2002) {{ISBN|2-7011-3073-5}}. Cette collection originale propose une histoire du développement de la théorie cinétique des gaz basée sur des extraits des grands textes fondateurs (traduits en français) mis en perspective contemporaine par une historienne des sciences (CNRS). Accessible dès le niveau premier cycle universitaire.
* Ludwig Boltzmann, ''Leçons sur la théorie des gaz'', Gauthier-Villars (1902-1905). Réédition Jacques Gabay (1987) {{ISBN|2-87647-004-7}}.
* Ludwig Boltzmann, ''Leçons sur la théorie des gaz'', Gauthier-Villars (1902-1905). Réédition Jacques Gabay (1987) {{ISBN|2-87647-004-7}}.
* [[Carlo Cercignani]], ''Ludwig Boltzmann - The man who Trusted Atoms'', Oxford University Press (1998) 330{{nb p.}} {{ISBN|0-19-850154-4}}. Biographie scientifique du professeur Boltzmann, qui a porté la théorie cinétique des gaz à son acmée. Par un professeur de Physique mathématique de l'université de Milan (Italie), spécialiste de l'équation de Boltzmann. Niveau plutôt second cycle universitaire.
* [[Carlo Cercignani]], ''Ludwig Boltzmann - The man who Trusted Atoms'', Oxford University Press (1998) 330{{nb p.}} {{ISBN|0-19-850154-4}}. Biographie scientifique du professeur Boltzmann, qui a porté la théorie cinétique des gaz à son acmée. Par un professeur de Physique mathématique de l'université de Milan (Italie), spécialiste de l'équation de Boltzmann. Niveau plutôt second cycle universitaire.
* Carlo Cercignani, ''The Boltzmann Equation & its Applications'', Series: Applied Mathematical Sciences, 67, Springer-Verlag (1987) {{ISBN|0-387-96637-4}}.
* Carlo Cercignani, ''The Boltzmann Equation & its Applications'', Series: Applied Mathematical Sciences, 67, Springer-Verlag (1987) {{ISBN|0-387-96637-4}}.
* Carlo Cercignani, Reinhard Illner et Mario Pulvirenti, ''The Mathematical Theory of Dilute Gases'', Series: Applied Mathematical Sciences, 106, Springer-Verlag (1994) {{ISBN|0-387-94294-7}}.
* Carlo Cercignani, Reinhard Illner et Mario Pulvirenti, ''The Mathematical Theory of Dilute Gases'', Series: Applied Mathematical Sciences, 106, Springer-Verlag (1994) {{ISBN|0-387-94294-7}}.
* Carlo Cercignani et Gilberto M. Kremer, ''The Relativistic Boltzmann Equation: Theory and Applications'', Series: Progress in Mathematical Physics, 22, Birkhäuser (2002) {{ISBN|3-7643-6693-1}}.
* Carlo Cercignani et Gilberto M. Kremer, ''The Relativistic Boltzmann Equation: Theory and Applications'', Series: Progress in Mathematical Physics, 22, Birkhäuser (2002) {{ISBN|3-7643-6693-1}}.
* Lawrence Sklar, ''Physics and Chance - Philosophical Issues in the Foundations of Statistical Mechanics'', Cambridge University Press (1995) {{ISBN|0-521-55881-6}}.
* Lawrence Sklar, ''Physics and Chance - Philosophical Issues in the Foundations of Statistical Mechanics'', Cambridge University Press (1995) {{ISBN|0-521-55881-6}}.


* {{Ouvrage|prénom1=Stewart|nom1=Harris|titre=An introduction to the theory of the Boltzmann equation|éditeur=Dover Books|année=1971|pages totales=221|isbn=978-0-486-43831-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KfYK1lyq3VYC}}. Introduction très peu coûteuse au cadre moderne (à partir d'une déduction formelle de Liouville et de la hiérarchie Bogoliubov–Born–Green–Kirkwood–Yvon (BBGKY) dans laquelle se place l'équation de Boltzmann). La plupart des manuels de mécanique statistique comme Huang traitent encore le sujet en utilisant les arguments originaux de Boltzmann. Pour dériver l'équation, ces livres utilisent une explication heuristique qui ne fait pas ressortir la plage de validité et les hypothèses caractéristiques qui distinguent les équations de Boltzmann des autres équations de transport comme les équations de Fokker-Planck ou de Landau.
==== Cours ====
* Noëlle Pottier, ''Physique statistique hors d'équilibre : équation de Boltzmann, réponse linéaire'', cours du DEA de Physique des solides ({{nobr|Master 2}}) de la région parisienne (1999-2000), [http://www.lpthe.jussieu.fr/DEA/pottier.html Fichiers PostScript]
* Jean Bellissard, ''Mécanique Statistique des Systèmes hors d'Équilibre'', cours de Master 2, université Paul-Sabatier (Toulouse), [http://www.math.gatech.edu/~jeanbel/Teaching/UM2/coursUM2.pdf lire en ligne] {{pdf}}.


* {{Article|auteur1=Arkeryd|prénom1=Leif|titre=On the Boltzmann equation part I: Existence|périodique=Arch. Rational Mech. Anal.|volume=45|numéro=1|année=1972|doi=10.1007/BF00253392|bibcode=1972ArRMA..45....1A|pages=1–16|s2cid=117877311}}
==== Articles ====
* {{Article|auteur1=Arkeryd|prénom1=Leif|titre=On the Boltzmann equation part II: The full initial value problem|périodique=Arch. Rational Mech. Anal.|volume=45|numéro=1|année=1972|doi=10.1007/BF00253393|bibcode=1972ArRMA..45...17A|pages=17–34|s2cid=119481100}}
* Jos Uffink, [http://plato.stanford.edu/entries/statphys-Boltzmann''Boltzmann's Work in Statistical Physics''], Stanford Encyclopedia of Philosophy (2004).
* {{Article|auteur1=DiPerna|prénom1=R. J.|auteur2=Lions|prénom2=P.-L.|titre=On the Cauchy problem for Boltzmann equations: global existence and weak stability|périodique=Ann. of Math.|série=2|volume=130|numéro=2|année=1989|doi=10.2307/1971423|jstor=1971423|pages=321–366}}
* Jos Uffink, ''Compendium of the foundations of classical statistical physics'', (2006), à paraître dans : ''Handbook for Philsophy of Physics'', J. Butterfield & J. Earman (éd.) (2007), [http://philsci-archive.pitt.edu/archive/00002691/01/UffinkFinal.pdf lire en ligne] {{pdf}}.
* Sergio B. Volchan, ''Probability as typicality'', article soumis à : ''Studies in History and Philosophy of Modern Physics''. ArXiv : [http://fr.arxiv.org/abs/physics?papernum=0611172 physics/0611172].
* [[Cédric Villani]], ''A Review of Mathematical Topics in Collisional Kinetic Theory'', dans : ''Handbook of Mathematical Fluid Dynamics - {{nobr|Volume I}}'', Susan Friedlander & Denis Serre (éd.), Elsevier Science (2002), [https://www.cedricvillani.org/sites/dev/files/old_images/2012/07/B01.Handbook.pdf lire en ligne].
* Cédric Villani, ''Limites hydrodynamiques de l'équation de Boltzmann'', Astérisque, 282, Séminaires Bourbaki, {{vol.}}2000/2001, Exp. 893 (2002), 365-405, [http://www.umpa.ens-lyon.fr/~cvillani/Cedrif/B02.Bourbaki.pdf lire en ligne] {{pdf}}.
* Laure Saint-Raymond, ''À propos de la description des gaz parfaits'', Images des Mathématiques, CNRS (2004), 126-130, [http://www.math.cnrs.fr/imagesdesmaths/pdf2006/StRaymond.pdf lire en ligne] {{pdf}}.
* François Golse et Laure Saint-Raymond, ''The Navier-Stokes Limit of the Boltzmann Equation for Bounded Collision Kernels'', Inventiones Mathematicae, {{vol.}}155, {{n°}}1 (2004), 81–161.


=== Articles connexes ===
== Liens externes ==
* [[Théorie cinétique des gaz]]
* [[Physique statistique hors d'équilibre]]
* [[Théorème H]]
* [[Hiérarchie BBGKY]]
* [[Équation de Vlassov]]
* [[Équation de Poisson-Boltzmann]]
* [[Équations de Navier-Stokes]]


* [http://homepage.univie.ac.at/franz.vesely/sp_english/sp/node7.html L'équation de transport de Boltzmann par Franz Vesely]
=== Liens externes ===
* [https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/equation-de-boltzmann « Équation de Boltzmann : un pas en avant ! »], ''[[La Méthode scientifique]]'', France Culture, 5 mai 2022.
* [https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/equation-de-boltzmann « Équation de Boltzmann : un pas en avant ! »], ''[[La Méthode scientifique]]'', France Culture, 5 mai 2022.
* [https://web.archive.org/web/20151123214334/http://www.upenn.edu/pennnews/news/university-pennsylvania-mathematicians-solve-140-year-old-boltzmann-equation-gaseous-behaviors Comportements gazeux de Boltzmann résolus]

{{Statistical mechanics topics}}
{{Portail|Physique|Mathématiques}}
{{Portail|Physique|Mathématiques}}


[[Catégorie:Physique statistique]]
[[Catégorie:Physique statistique]]
[[Catégorie:Physique mathématique]]
[[Catégorie:Équation et formule en thermodynamique]]
[[Catégorie:Équation|Boltzmann]]
[[Catégorie:Ludwig Boltzmann]]
[[Catégorie:Ludwig Boltzmann]]
[[Catégorie:Mécanique des fluides]]
[[Catégorie:Équation en physique]]
[[Catégorie:Phénomène de transfert]]
[[Catégorie:Équation aux dérivées partielles]]
[[Catégorie:Pages avec des traductions non relues]]

Version du 14 juin 2022 à 15:40

L' équation de Boltzmann ou équation de transport de Boltzmann décrit le comportement statistique d'un système thermodynamique hors état d' équilibre, conçue par Ludwig Boltzmann en 1872[1]. L'exemple classique d'un tel système est un fluide avec des gradients de température dans l'espace provoquant un flux de chaleur des régions les plus chaudes vers les plus froides, par le transport aléatoire mais orienté des particules composant ce fluide. Dans la littérature moderne, le terme équation de Boltzmann est souvent utilisé dans un sens plus général, se référant à toute équation cinétique décrivant le changement d'une quantité macroscopique dans un système thermodynamique, comme l'énergie, la charge ou le nombre de particules, que ce soit dans un cadre classique, semi-classique ou relativiste.

Simulation microscopique d'un système de N (ici petit) particules dans un container, pour lequel l'équation de Boltzmann s'applique. Sans forces externes, les collisions binairs font évoluer le système. Certaines particules sont colorées en rouge pour un meilleur suivi.


L'équation de Boltzmann est une des équations les plus importantes de la physique par l'étendue de ses applications (par exemple en mécanique des fluides) et par ses implications épistémologiques, en donnant un caractère universel au concept d'entropie introduit par Clausius en thermodynamique[2]. Elle jette un pont entre la physique microscopique (comportement individuel des composants d'un système) et la physique macroscopique (propriétés collectives comme l'énergie thermique, la viscosité, la conductivité électrique, etc...)

D'un point de vue mathématique, c'est une équation intégro-différentielle dont l'étude des propriétés et la recherche de solutions analytiques a fortement mobilisé les mathématiciens (Seiji Ukai dans les années 1970 ; ou plus récemment les médaillés Fields Pierre-Louis Lions[3] et Cédric Villani[4]). Si l'existence de solutions est prouvée, même loin de l'équilibre, leur régularité et unicité reste un problème ouvert très important[5][6]. Mais dans la pratique, l'équation est résolue numériquement par différentes méthodes (lagrangienne, eulérienne, particule-in-cell, etc.).



L'espace de phase et la fonction de densité

L'équation de Boltzmann détermine l'évolution d'un système de N particules (N très grand) dans l'espace des phases, espace qui contient l'ensemble des valeurs possibles des positions r et impulsions p des particules[7]. Chaque particule est représentée par 6 nombres . L'espace des phases complet est donc a priori un espace à 6 N dimensions, l'évolution au cours du temps du système étant déterminée par une trajectoire dans l'espace des phases , fonction (dite à N-corps) qui contient une quantité phénoménale d'information ; non calculable, elle n'a pas d'intérêt si on s'intéresse aux propriétés globales du système.

L'équation de Boltzmann est une équation à un corps qui considère la distribution de probabilité pour la position et l'impulsion d'une particule quelconque du système ; c'est-à-dire la probabilité qu'une particule occupe à un instant donné, une très petite région donnée de l'espace des phases, de volume autour de la position , et de volume ,autour de l'impulsion .

Le cœur de l'équation de Boltzmann est donc l'évolution au cours du temps de la fonction de densité de probabilité définie :

de sorte que est le nombre de toutes les molécules dont les positions et les impulsions sont situées dans l'élément de volume centré autour de . Cette fonction ne dépend plus de dans un système homogène dans l'espace ; dans un système homogène dans l'espace et isotrope en impulsion (la probabilité des vitesses est la même dans toutes les les directions), le seul degré de liberté est l'énergie cinétique des particules , on obtient

forme que l'on retrouve pour la distribution de probabilité des systèmes en équilibre thermique (voir infra).


L'intégration sur une région de l'espace des positions et de l'espace des impulsions donne le nombre total de particules qui ont des positions et des impulsions dans cette région (intégrale sextuple):

La fonction à un corps f correspond au niveau le plus bas dans la hiérarchie BBGKY des équations du problème à N corps ; ce qui implique que l'on ne prend pas en compte les corrélations entre paires de particules, et donc :



On suppose que les particules du système sont identiques (donc chacune a une masse m identique). Pour un mélange de plusieurs espèces chimiques, une distribution est nécessaire pour chacune d'entre elles, voir ci-dessous.

Principe de base

La fonction de distribution évolue au cours du temps en fonction de 3 facteurs : les forces exercées sur les particules par une influence externe (le modèle peut s'étendre aux forces s'exerçant entre les particules elles-mêmes dans l'hypothèse du champ moyen), la diffusion ("diff") des particules liée à leur mouvement dans l'espace, et leur éventuelles collisions directes ("coll"). L'équation générale peut alors s'écrire

Les expressions détaillées de chacune de ces contributions sont fournies ci-dessous.

Note : certains auteurs utilisent la vitesse des particules v au lieu de la quantité de mouvement p ; grandeurs liées par la définition de la quantité de mouvement par .

Termes de force, de diffusion et de collision

Dans un système de particules décrit par la distribution , soumis à une force externe F, à un instant donné t, considérons le sous-ensemble de celles situées à la position r dans l'élément avec la quantité de mouvement p dans . Au temps , leur position sera et leur impulsion . En l'absence de collisions, la conservation du nombre de particules implique que la densité dans l'espace des phases est conservée, soit :

Dans cette expression on utilise le fait que l'élément de volume de l'espace des phases   est constant au cours du temps (conséquence du théorème de Liouville). La seule déviation de cette identité est causée par les collisions :

est la variation totale de. En passant aux limites et , on obtient :

 

 

 

 

(2)

Par ailleurs, la conservation de la densité dans l'espace implique que, sans collisions, la différentielle totale suivante soit nulle :




avec le produit scalaire ( . ), et l'opérateur gradient usuel pour les positions, qui se formule de manière analogue pour les moments :

avec les vecteurs unitaires en coordonnées cartésiennes.


Forme finale

Regroupant tous les termes, on obtient l'équation de Boltzmann :


Dans ce contexte, est le champ de force agissant sur les particules du système, et m est la masse des particules. Lorsque les forces dérivent d'un potentiel , on peut exprimer l'équation de Boltzmann en fonction de l'hamiltonien avec le crochet de Poisson :

Lorsque les forces entre particules sont répulsives à longue portée, comme l'interaction coulombienne, les collisions directes sont impossibles ; on obtient l'équation de Boltzmann sans collision, généralement appelée équation de Vlassov. L'équation de Boltzmann quantique est obtenue lorsque la densité dans l'espace des phases et les collisions entre particules tiennent compte des effets du principe d'exclusion de Pauli pour les fermions.

Sans collisions, l'équation se réduit au formalisme classique de la mécanique hamiltonienne ; le calcul du terme de collisions est donc essentiel et repose sur le type de statistique qui s'applique aux particules du système (Maxwell-Boltzmann, Fermi-Dirac ou Bose-Einstein).

Solutions à l'équilibre

Lorsque le système est homogène et n'est pas soumis à des forces externes, Boltzmann a démontré que la distribution f tend asymptotiquement vers une limite, qui est la distribution de probabilité de Maxwell-Boltzmann. Comme vu plus haut, le seul degré de liberté des particules étant leur énergie, la loi donne le nombre de particules dans un petit domaine d'énergie

N est le nombre totale de particule, T est la température d'équilibre, la constante de Boltzmann et la densité de niveau d'énergie. Cette distribution correspond au maximum de l'entropie du système (voir Théorème H).

Le terme de collision (Stosszahlansatz) et le chaos moléculaire

Terme de collision à deux corps

Une idée clé de Boltzmann a été de calculer le terme de collision en le limitant aux collisions à deux corps entre des particules, supposées ponctuelles et non corrélées avant la collision. Cette hypothèse désignée comme le " Stosszahlansatz " et est également connue sous le nom de " hypothèse du chaos moléculaire ". Sous cette hypothèse, et parce que l'interaction est locale dans l'espace des positions, le terme de collision peut être écrit comme une intégrale dans l'espace des impulsions sur le produit des fonctions de distribution à une particule[1] ;

et sont les impulsions de deux particules quelconques avant la collision (étiquetées A et B pour plus de commodité) ; et sont les impulsions après la collision ; la conservation des impulsions (chocs élastiques) implique que , la valeur de la quantité de mouvement relative, soit conservée :

est la section efficace différentielle de la collision ; la collision se traduit donc par une rotation d'un angle θ dans l'angle solide de la quantité de mouvement relative des particules.

Simplifications du terme de collision

Le principal défi dans la résolution de l'équation de Boltzmann provient du terme de collision. Désormais, la puissance des ordinateurs permet de faire les calculs explicites pour des milliers de particules (voir beaucoup plus, voir simulation d'un système à N-corps) en interaction. Historiquement, des tentatives ont été faites pour «modéliser» et simplifier le terme de collision. L'équation modèle la plus connue est l'équation BGK due à Bhatnagar, Gross et Krook [8] ; elle est obtenue en faisant l'hypothèse que l'effet des collisions moléculaires est de forcer une fonction de distribution hors d'équilibre à revenir à la fonction d'équilibre (fonction maxwellienne dans le cas classique) en tous points de l'espace des positions, et que la vitesse à laquelle cela se produit est proportionnelle à la fréquence des collisions [9]. L'équation de Boltzmann est donc modifiée sous la forme BGK :

est la fréquence de collision, et est la fonction de distribution locale (maxwellienne dans le cas classique, voir ci-dessus) compte tenu de la température du gaz en ce point de l'espace.

Équation générale (pour un mélange)

Pour un mélange d'espèces chimiques étiquetées par les indices , l'équation pour une espèce i est [1]

où le terme de collision s'écrit :

avec les notations simplifiées et  ; l'amplitude des moments relatifs est

et est la section efficace différentielle entre les particules des espèces i et j. La somme des intégrales décrit l'entrée et la sortie des particules d'espèces i dans ou hors de l'élément de l'espace des phases, sous l'effet des collisions avec les particules de toutes les espèces.

Applications et extensions

Équations de conservation

L'équation de Boltzmann peut être utilisée pour dériver les lois de conservation de la dynamique des fluides pour la masse, la charge, la quantité de mouvement et l'énergie[10]. Pour un fluide constitué d'un seul type de particules, la densité numérique (nombre de particules par unité de volume d'espace) est donnée par

La valeur moyenne locale de toute fonction est :

Étant donné que les équations de conservation impliquent des tenseurs, la convention de sommation d'Einstein sera utilisée : les indices répétés dans un produit indiquent une sommation sur ces indices. Ainsi et , où est le vecteur vitesse des particules. Considérons une quantité , une fonction de la quantité de mouvement seulement, qui est conservée dans une collision.

Supposons également que la force est une fonction de la position uniquement, et que la distribution est nulle pour . En multipliant l'équation de Boltzmann par A et en intégrant sur la quantité de mouvement, on obtient quatre termes qui, en utilisant l'intégration par parties, peuvent être exprimés comme :

où le dernier terme est nul, puisque A est conservé dans une collision élastique. Les valeurs de A correspondent aux moments de vitesse (et l'impulsion , car ils sont linéairement dépendants).

Moment zéro

Soit , la masse de la particule, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de la masse [10] :

est la masse volumique, et est la vitesse moyenne du fluide.

Premier moment

Soit , la quantité de mouvement des particules, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de la quantité de mouvement [10] :

est le tenseur de pression (soit le tenseur des contraintes visqueuses plus la pression hydrostatique , voir l'article Équations_de_Navier-Stokes pour leurs définitions).

Deuxième moment

Posant , l'énergie cinétique des particules, l'équation de Boltzmann intégrée devient l'équation de conservation de l'énergie [10] :

est la densité d'énergie thermique cinétique, et est le vecteur de flux de chaleur.

Mécanique hamiltonienne

En mécanique hamiltonienne, l'équation de Boltzmann s'écrit souvent plus généralement comme

est l'opérateur de collision, opérateur intégral non linéaire.

Théorème de Lanford

Ce théorème étudie la validité de l'équation de Boltzmann lorsque les particules ne sont pas considérées comme ponctuelles.

Limite de Boltzmann-Grad

La limite dite de Boltzmann-Grad consiste à prendre la limite conjointe :

  • d'un nombre de particules  ;
  • d'un rayon  ;

en maintenant le produit . En particulier, le volume exclu tend vers zéro dans cette limite : .

Théorème de Lanford (1973)

Lanford a démontré rigoureusement[11] qu'un gaz de sphères dures dilué dans obéit à l'équation de Boltzmann dans la limite de Boltzmann-Grad, au moins pour un temps très court, égal seulement à un cinquième du temps de parcours moyen d'une particule.

En dépit de cette restriction sur la durée, ce théorème mathématique rigoureux est très important conceptuellement, puisque l'équation de Boltzmann entraîne le théorème H, à propos duquel Boltzmann fut accusé de pratiquer des « mathématiques douteuses ». Il n'en demeure pas moins qu'il reste à démontrer que ce résultat reste vrai pour des temps macroscopiques, ainsi que lorsque les atomes sont confinés dans une boîte.

Théorie quantique et violation de la conservation du nombre de particules


Il est possible d'écrire des équations de Boltzmann quantiques (ou plus exactement semi-classiques) qui prennent en compte les contraintes typiquement quantiques sur la densité dans l'espace des phases. L'équation la plus connue est obtenue en appliquant l'approximation du champ moyen pour les interactions moyenne entre particules et un terme de collisions modifié pour interdire les collisions conduisant à des états finaux interdits par le principe de Pauli (le terme de collision de Uehling-Uhlenbeck)


De plus, dans aux hautes énergies, dans les systèmes quantiques relativistes le nombre de particules n'est pas conservé dans les collisions. Cela a plusieurs applications en cosmologie physique[12], y compris la formation des éléments légers dans la nucléosynthèse du Big Bang, la production de matière noire et la baryogénèse. Il n'est pas établi a priori que l'état d'un système quantique puisse être caractérisé par une densité d'espace de phase classique f. Cependant, pour une large classe d'applications, il existe une généralisation bien définie de f qui est la solution d'une équation de Boltzmann efficace qui peut être dérivée des premiers principes de la théorie quantique des champs[13].

Relativité générale et astronomie

L'équation de Boltzmann est utile en dynamique galactique. Une galaxie, sous certaines hypothèses, peut être approchée comme un fluide continu ; sa distribution de masse est alors représentée par f ; dans les galaxies, les collisions physiques entre les étoiles sont très rares, et l'effet des collisions gravitationnelles peut être négligé pendant des temps bien plus longs que l' âge de l'univers. L'opérateur relativiste s'écrit

est le symbole de Christoffel de seconde espèce (cela suppose qu'il n'y a pas de forces externes, de sorte que les particules se déplacent le long des géodésiques en l'absence de collisions), avec la subtilité importante que la densité est une fonction dans l'espace des phases en mode mixte contravariant-covariant par opposition à l'espace des phases entièrement contravariant [14] [15].

En cosmologie physique, l'approche entièrement covariante a été utilisée pour étudier le rayonnement de fond diffus cosmologique[16].Plus généralement, l'étude des processus dans l' univers primitif tente souvent de prendre en compte les effets de la mécanique quantique et de la relativité générale[12].Dans le milieu très dense formé par le plasma primordial après le Big Bang, des particules se créent et s'annihilent en permanence. Dans un tel environnement, la cohérence quantique et l'extension spatiale de la fonction d' onde peuvent affecter la dynamique, ce qui rend douteux que la distribution d'espace de phase classique f qui apparaît dans l'équation de Boltzmann soit appropriée pour décrire le système. Dans de nombreux cas, il est cependant possible de dériver une équation de Boltzmann efficace pour une fonction de distribution généralisée à partir des premiers principes de la théorie quantique des champs[13]. Cela inclut la formation des éléments légers dans la nucléosynthèse primordiale, la production de matière noire et la baryogénèse.

Résoudre l'équation

Des solutions exactes aux équations de Boltzmann se sont avérées exister dans certains cas[17] ; cette approche analytique donne un aperçu, mais n'est généralement pas utilisable dans des problèmes pratiques.

Au lieu de cela, les méthodes numériques (y compris les éléments finis et les méthodes de Boltzmann sur réseau) sont généralement utilisées pour trouver des solutions approximatives aux différentes formes de l'équation de Boltzmann. Les exemples d'applications vont de l' aérodynamique hypersonique dans les flux de gaz raréfiés [18] [19], aux flux de plasma[20]. Une application de l'équation de Boltzmann en électrodynamique est le calcul de la conductivité électrique - le résultat est au premier ordre identique au résultat semi-classique[21].

Lorsque le système est proche de l'équilibre local, la solution de l'équation de Boltzmann peut être représentée par un développement asymptotique en puissances du nombre de Knudsen (le développement de Chapman-Enskog [22]). Les deux premiers termes de ce développement donnent les équations d'Euler et les équations de Navier-Stokes. Les termes supérieurs ont des singularités. Le problème du développement mathématique des processus limites, qui conduisent de la vision atomistique (représentée par l'équation de Boltzmann) aux lois du mouvement des continus, est une partie importante du sixième problème de Hilbert[23].

Limitations et autres utilisations de l'équation de Boltzmann

L'équation de Boltzmann n'est valable que sous plusieurs hypothèses. Par exemple, les particules sont supposées être ponctuelles, c'est-à-dire sans avoir une taille finie. Il existe une généralisation de l'équation de Boltzmann qui s'appelle l'équation de Enskog[24] (voir plus haut).

Les particules sont supposées n'avoir aucun de degré de liberté interne, aussi les collisions sont considérées comme élastiques. S'il existe un degré de liberté interne, l'équation de Boltzmann doit être généralisée pour prendre en compte des collisions inélastiques[24].

De nombreux fluides réels comme les liquides ou les gaz denses ont en plus des caractéristiques mentionnées ci-dessus des formes de collisions plus complexes, il y aura non seulement des collisions binaires, mais aussi ternaires et d'ordre supérieur. Celles-ci doivent être dérivées en utilisant la hiérarchie BBGKY.

Des équations de type Boltzmann sont également utilisées pour le mouvement des cellules[25][26]. Puisque les cellules sont des particules composites qui portent un degré de liberté interne, les équations de Boltzmann généralisées correspondantes doivent avoir des intégrales de collision inélastiques. De telles équations peuvent décrire les invasions de cellules cancéreuses dans les tissus, la morphogenèse et les effets liés à la chimiotaxie .

Voir également

 

Théorème H

Références

  1. a b et c Encyclopaedia of Physics (2nd Edition), R. G. Lerner, G. L. Trigg, VHC publishers, 1991, ISBN (Verlagsgesellschaft) 3-527-26954-1, ISBN (VHC Inc.) 0-89573-752-3.
  2. Eduardo Arroyo Pérez, L'univers va-t-il vers la mort thermique ? : Boltzmann et l'entropie, RBA France, impr. 2015, cpop. 2015 (ISBN 978-2-8237-0235-4 et 2-8237-0235-0, OCLC 921143034, lire en ligne)
  3. R-J. Di Perna et P-L. Lions, « Solutions globales de l’équation de Boltzmann », Séminaire Équations aux dérivées partielles (Polytechnique) (1987-1988) [PDF]
  4. Cédric Villani, « Contribution à l'étude mathématique des équations de Boltzmann et de Landau en théorie cinétique des gaz et des plasmas », Thèse de doctorat [PDF], (consulté le )
  5. DiPerna et Lions, « On the Cauchy problem for Boltzmann equations: global existence and weak stability », Ann. of Math., 2e série, vol. 130, no 2,‎ , p. 321–366 (DOI 10.2307/1971423, JSTOR 1971423)
  6. Philip T. Gressman et Robert M. Strain, « Global classical solutions of the Boltzmann equation with long-range interactions », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 107, no 13,‎ , p. 5744–5749 (PMID 20231489, PMCID 2851887, DOI 10.1073/pnas.1001185107, Bibcode 2010PNAS..107.5744G, arXiv 1002.3639)
  7. Hélène Ngô et Christian Ngô, Physique statistique : introduction, avec exercices, Masson, (ISBN 2-225-81287-X et 978-2-225-81287-3, OCLC 19904032, lire en ligne)
  8. Bhatnagar, Gross et Krook, « A Model for Collision Processes in Gases. I. Small Amplitude Processes in Charged and Neutral One-Component Systems », Physical Review, vol. 94, no 3,‎ , p. 511–525 (DOI 10.1103/PhysRev.94.511, Bibcode 1954PhRv...94..511B)
  9. Lev Landau et Evgeneij Lifchitz, Physique statistique, Éd. Mir, (ISBN 2-7298-9463-2 et 978-2-7298-9463-4, OCLC 464219360, lire en ligne)
  10. a b c et d S. R. de Groot et P. Mazur, Non-Equilibrium Thermodynamics, New York, Dover Publications Inc., (ISBN 978-0-486-64741-8)
  11. Oscar E. Lanford III, Time Evolution of Large Classical Systems, dans : Dynamical Systems, Theory and Application, J. Moser (éd.), Springer-Verlag (1975). Lire également : Oscar E. Lanford III, On a derivation of the Boltzmann equation, dans : Nonequilibrium phenomena I: The Boltzmann equation, Joël L. Lebowitz & Elliott W. Montroll (éd.), North-Holland (1983), 3-17.
  12. a et b Edward Kolb et Michael Turner, The Early Universe, Westview Press, (ISBN 9780201626742)
  13. a et b M. Drewes, C. Weniger et S. Mendizabal, « The Boltzmann equation from quantum field theory », Phys. Lett. B, vol. 718, no 3,‎ , p. 1119–1124 (DOI 10.1016/j.physletb.2012.11.046, Bibcode 2013PhLB..718.1119D, arXiv 1202.1301, S2CID 119253828)
  14. Debbasch et Willem van Leeuwen, « General relativistic Boltzmann equation I: Covariant treatment », Physica A, vol. 388, no 7,‎ , p. 1079–1104 (DOI 10.1016/j.physa.2008.12.023, Bibcode 2009PhyA..388.1079D)
  15. Debbasch et Willem van Leeuwen, « General relativistic Boltzmann equation II: Manifestly covariant treatment », Physica A, vol. 388, no 9,‎ , p. 1818–34 (DOI 10.1016/j.physa.2009.01.009, Bibcode 2009PhyA..388.1818D)
  16. Maartens R, Gebbie T, Ellis GFR (1999). "Cosmic microwave background anisotropies: Nonlinear dynamics". Phys. Rev. D. 59 (8): 083506
  17. Philip T. Gressman, Robert M. Strain, « Global Classical Solutions of the Boltzmann Equation without Angular Cut-off », Journal of the American Mathematical Society, vol. 24, no 3,‎ , p. 771 (DOI 10.1090/S0894-0347-2011-00697-8, arXiv 1011.5441, S2CID 115167686)
  18. Evans, Morgan et Hassan, « A discontinuous finite element solution of the Boltzmann kinetic equation in collisionless and BGK forms for macroscopic gas flows », Applied Mathematical Modelling, vol. 35, no 3,‎ , p. 996–1015 (DOI 10.1016/j.apm.2010.07.027, lire en ligne)
  19. Evans et Walton, « Aerodynamic optimisation of a hypersonic reentry vehicle based on solution of the Boltzmann–BGK equation and evolutionary optimisation », Applied Mathematical Modelling, vol. 52,‎ , p. 215–240 (ISSN 0307-904X, DOI 10.1016/j.apm.2017.07.024, lire en ligne)
  20. Pareschi et Russo, « Numerical Solution of the Boltzmann Equation I: Spectrally Accurate Approximation of the Collision Operator », SIAM Journal on Numerical Analysis, vol. 37, no 4,‎ , p. 1217–1245 (ISSN 0036-1429, DOI 10.1137/S0036142998343300, CiteSeerx 10.1.1.46.2853)
  21. H.J.W. Müller-Kirsten, Basics of Statistical Mechanics, Chapter 13, 2nd ed., World Scientific (2013), (ISBN 978-981-4449-53-3).
  22. Sydney Chapman; Thomas George Cowling The mathematical theory of non-uniform gases: an account of the kinetic theory of viscosity, thermal conduction, and diffusion in gases, Cambridge University Press, 1970. (ISBN 0-521-40844-X)
  23. « Theme issue 'Hilbert's sixth problem' », Philosophical Transactions of the Royal Society A, vol. 376, no 2118,‎ (DOI 10.1098/rsta/376/2118)
  24. a et b « Enskog Equation - an overview | ScienceDirect Topics », www.sciencedirect.com (consulté le )
  25. Chauviere, A.; Hillen, T.; Preziosi, L., « Modeling cell movement in anisotropic and heterogeneous network tissues », American Institute of Mathematical Sciences, vol. 2, no 2,‎ , p. 333–357 (DOI 10.3934/nhm.2007.2.333, lire en ligne)
  26. (en) Conte et Loy, « Multi-Cue Kinetic Model with Non-Local Sensing for Cell Migration on a Fiber Network with Chemotaxis », Bulletin of Mathematical Biology, vol. 84, no 3,‎ , p. 42 (ISSN 1522-9602, PMID 35150333, PMCID 8840942, DOI 10.1007/s11538-021-00978-1, lire en ligne)

Bibliographie

  • Anouk Barberousse, La mécanique statistique - De Clausius à Gibbs, Collection Histoire des Sciences, Belin (2002) (ISBN 2-7011-3073-5). Cette collection originale propose une histoire du développement de la théorie cinétique des gaz basée sur des extraits des grands textes fondateurs (traduits en français) mis en perspective contemporaine par une historienne des sciences (CNRS). Accessible dès le niveau premier cycle universitaire.
  • Ludwig Boltzmann, Leçons sur la théorie des gaz, Gauthier-Villars (1902-1905). Réédition Jacques Gabay (1987) (ISBN 2-87647-004-7).
  • Carlo Cercignani, Ludwig Boltzmann - The man who Trusted Atoms, Oxford University Press (1998) 330 p. (ISBN 0-19-850154-4). Biographie scientifique du professeur Boltzmann, qui a porté la théorie cinétique des gaz à son acmée. Par un professeur de Physique mathématique de l'université de Milan (Italie), spécialiste de l'équation de Boltzmann. Niveau plutôt second cycle universitaire.
  • Carlo Cercignani, The Boltzmann Equation & its Applications, Series: Applied Mathematical Sciences, 67, Springer-Verlag (1987) (ISBN 0-387-96637-4).
  • Carlo Cercignani, Reinhard Illner et Mario Pulvirenti, The Mathematical Theory of Dilute Gases, Series: Applied Mathematical Sciences, 106, Springer-Verlag (1994) (ISBN 0-387-94294-7).
  • Carlo Cercignani et Gilberto M. Kremer, The Relativistic Boltzmann Equation: Theory and Applications, Series: Progress in Mathematical Physics, 22, Birkhäuser (2002) (ISBN 3-7643-6693-1).
  • Lawrence Sklar, Physics and Chance - Philosophical Issues in the Foundations of Statistical Mechanics, Cambridge University Press (1995) (ISBN 0-521-55881-6).
  • Stewart Harris, An introduction to the theory of the Boltzmann equation, Dover Books, , 221 p. (ISBN 978-0-486-43831-3, lire en ligne). Introduction très peu coûteuse au cadre moderne (à partir d'une déduction formelle de Liouville et de la hiérarchie Bogoliubov–Born–Green–Kirkwood–Yvon (BBGKY) dans laquelle se place l'équation de Boltzmann). La plupart des manuels de mécanique statistique comme Huang traitent encore le sujet en utilisant les arguments originaux de Boltzmann. Pour dériver l'équation, ces livres utilisent une explication heuristique qui ne fait pas ressortir la plage de validité et les hypothèses caractéristiques qui distinguent les équations de Boltzmann des autres équations de transport comme les équations de Fokker-Planck ou de Landau.

Liens externes

Modèle:Statistical mechanics topics