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Les ''[[Gammaproteobacteria]]'' représentent la plus grande classe en nombre d'espèces publiées de manière valide. L'ordre type est les [[Pseudomonadales]], c'est-à-dire l'ordre type des Protéobactéries, qui inclut le genre ''[[Pseudomonas]]'' et les bactéries fixatrices d'azotes ''[[Azotobacter]]''{{sfn|Garrity|Bell|Lilburn|2005|p=1|id=BergV2B}}.
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=== Transformation ===
=== Transformation ===

Version du 10 avril 2022 à 23:13

Les Proteobacteria (désormais officiellement renommées Pseudomonadota), plus communément appelées protéobactéries en français, sont un groupe bactéries parmi les mieux caractérisés. Ce groupe inclut des bactéries pathogènes, telles Escherichia, Salmonella, Vibrio et Helicobacter. D'autres interviennent dans la fixation biologique de l'azote, la production d'acide acétique (bactéries acétiques) ou l'altération des minéraux (ordre des Burkholderiales)[2].

Historique

Ce groupe de bactéries appelé a d'abord été appelé «Bactéries pourpres et proches» par Carl Woese en [3]. Ensuite Proteobacteria a été proposé comme une classe par Stackebrandt et al. en afin de les y regrouper[4]. En , les protéobactéries sont élevées au niveau de phylum pour toutes les bactéries dont la séquence ARNr 16S est proche de celles de l'ordre des Pseudomonadales, ordre type de ce phylum[5].

Étymologie

Le terme protéobactéries provient du dieu grec Protée, une divinité marine qui avait la capacité de se métamorphoser, en référence à la grande variété de formes au sein de ce groupe. Il n'a pas été nommé ainsi du fait de l'existence d'un genre bactérien nommé Proteus appartenant aux Protéobactéries[4],[6]. Il a récemment été renommé Pseudomonadota par l'ICSP () [7].

Taxonomie

Ce groupe a d'abord été défini sur la base des séquences de l'ARN ribosomique (ARNr). Les Pseudomonadota sont divisées en plusieurs classes. Celles-ci ont d'abord été désignés comme des sous-classes du phylum mais sont désormais assignées en tant que classes. Chacune d'entre elles est monophylétique[8],[9],[10].

Le genre Acidithiobacillus, a fait partie des Gammaproteobacteria jusqu'à ce qu'il soit transféré à la classe Acidithiobacillia en 2013[11]. Ce genre Acidithiobacillus était auparavant vu comme paraphyletique dans les Betaproteobacteria d'après des études d'alignements multiples de genomes[12]. En 2017, les Betaproteobacteria ont été l'objet de modifications majeures et la classe Hydrogenophilalia a été créée pour contenir l'ordre Hydrogenophilales[13].

Les classes reconnues chez les Pseudomonadota comportent les espèces bactériennes avec les noms publiés de manière valides parmi les plus connus[14] : e.g.:

Description

La plupart des protéobactéries sont mobiles grâce à un flagelle, mais d'autres peuvent être immobiles ou se déplacer par glissement. Ces derniers sont les Myxobacteria, un groupe unique de bactéries capables de s'agréger formant des corps fructifiants multicellulaires ; elles présentent aussi une grande variété de métabolismes. La plupart sont anaérobies strictes ou facultatives et hétérotrophes, comme les animaux, mais les exceptions sont nombreuses. Certaines protéobactéries, les bactéries pourpres, sont autotrophes et photosynthétiques. Les protéobactéries sont à Gram négatif, c’est-à-dire qu'elles possèdent une membrane externe composée de lipopolysaccharides (LPS) mais pauvre en peptidoglycane.

Particularités des classes

Certaines Alphaproteobacteria peuvent croître sur de très faibles niveaux de nutriments ont des morphologies très particulières comme des tiges ou des bourgeons, filamenteuses avec des pédoncules. On compte également des bactéries importantes au niveau de l'agriculture avec des bactéries capables de fixer l'azote en symbiose avec les plantes. L'ordre type est celui des Caulobacterales, comprenant des bactéries filamenteuses gainées capables de former un pédoncule telles que Caulobacter. Selon la théorie endosymbiotique, les mitochondries présentes dans les eukaryotes, et qui leur permettent de « gérer » l'énergie grâce à l'ATP, proviennent de protéobactéries incorporées au sein d'archéobactéries par endosymbiose. Selon certains, la mitochondrie serait un descendant d'une alphaproteobactérie[15].

Les Betaproteobacteria exhibent une très grande variété de métabolismes. On y trouve des bactéries chimiolithotrophes, Photoautotrophes, et hétérotrophes. L'ordre type est représenté par les Burkholderiales, comprenant une très grande diversité de métabolismes et incluant des pathogènes opportunistes.

Les Gammaproteobacteria représentent la plus grande classe en nombre d'espèces publiées de manière valide. L'ordre type est les Pseudomonadales, c'est-à-dire l'ordre type des Protéobactéries, qui inclut le genre Pseudomonas et les bactéries fixatrices d'azotes Azotobacter[5].

Les Zetaproteobacteria sont des bactéries chimiolithotrophes, neutrophiles capables d'oxyder l'ion ferreux, présentes dans les estuaires et habitats marins de part le monde. L'ordre type de cette classe est représenté par les Mariprofundales[16].

Transformation

Le processus de Transformation, par lequel du matériel génétique peut être tansférer d'une bactérie à une autre[17], a été identifié dans plus de 30 espèces de Pseudomonadota parmi les classes alpha, beta, et gamma[18]. Parmi les espèces les plus étudiées sur ce phénomène chez les Pseudomonadota pour la transformation de matériel génétique naturellement sont les pathogènes humains Neisseria gonorrhoeae (classe beta), etHaemophilus influenzae (classe gamma)[19]. La transformation de matériel génétique naturel est une forme de processus sexuel impliquant le transfert d'ADN d'une bactérie à une autre par l'intégration de séquences génomiques du donneur dans le génome du receveur. Chez les Pseudomonadota pathogènes, la transformation aaparaît comme un mécanisme de Réparation de l'ADN, processus permettant de protéger l'ADN du pathogène des dégradations subies par la production de dérivés réactifs de l'oxygène des défenses phagocytaires de l'hôte[19].

Microbiotes

Les Pseudomonadota sont aussi fréquemment associées au déséquilibre du microbiote du tractus génital inférieur féminin. Plusieurs espèces de Pseudomonadota sont associées à l'inflammation de ce tractus[20].

Classification officielle (2005 et 2007)

L'analyse de la séquence du gène codant l'acide ribonucléique ribosomique 16S permet de diviser les protéobactéries en 5 classes, allant de α à ε[5] auxquelles s'est ajoutée une sixième classe en 2007 avec ζ.

Classification de Cavalier-Smith

Dans la classification controversée de Cavalier-Smith, les Proteobacteria sont subdivisées en trois sous-phyla, eux-mêmes subdivisés en de nouvelles classes[21].

  • Phylum Proteobacteria
    • Sous-phylum Rhodobacteria
      • Classe 1. Caulobacteria cl. n. Cavalier-Smith (ɑ-proteobacteria e.g. Caulobacter, Rhodospirillum, Pelagibacter)
      • Classe 2. Chromatiia (nouveau nom des Chromatibacteria) cl. n. Cavalier-Smith (Bactéries pourpres sulfurées et proches)[22],[23],[21]
        • Sous-classe 1. Acidithiobacillidae (γ-proteobacteria e.g. Chromatium, Acidithiobacillus, Escherichia)
        • Sous-classe 2. Neisseriidae Cavalier-Smith subcl. n. (β-proteobacteria e.g. Neisseria)
      • Classe 3. Mariprofundia cl. n. Cavalier-Smith (ζ-proteobacteria e.g. Mariprofundus)
      • Classe 4. Myxococcia cl. n. Cavalier-Smith (δ-proteobacteria)
        • Sous-classe 1. Mycococcidae subcl. n. Cavalier-Smith (e.g. Myxococcus)
        • Sous-classe 2. Geobacteridae subcl. n. Cavalier-Smith (e.g. Geobacter)
        • Sous-classe 3. Oligoflexidae (Bdellovibrio, Oligoflexus)
      • Classe 5. Nitrospinia cl. n. Cavalier-Smith (Nitrospinaceae: Nitrospina)
    • Sous-phylum Acidobacteria
      • Classe 1. Blastocatellia Pascual et al. 2016 (e.g. Chloracidobacterium, Holophaga, Terroglobus)
      • Classe 2. Nitrospiria cl. n. Cavalier-Smith (e.g. Nitrospira, Leptospirillum, Thermodesulfovibrio)
    • Sous-phylum Geobacteria
      • Classe 1. Deferribacteria cl. n. Cavalier-Smith (orders Deferribacterales Huber & Stetter 2002; Chrysiogenales Garrity and Holt 2002, e.g. Chrysiogenes)
      • Classe 2. Nautiliia cl. n. Cavalier-Smith (ε-Proteobacteria e.g. Nautilia, Campylobacter)

Phylogénie

Notes et références

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 12 septembre 2017
  2. Stéphane Uroz, Christophe Calvaruso, Marie-Pierre Turpault, Pascale Frey-Klett, « Altération microbienne des minéraux », Biofutur, no 268,‎ , p. 37-41.
  3. (en) C.R. Woese, « Bacterial evolution », Microbiological Reviews, vol. 51, no 2,‎ , p. 221–271 (PMID 2439888, PMCID 373105, DOI 10.1128/MMBR.51.2.221-271.1987)
  4. a et b Stackebrandt et al. Stack1988, p. 321.
  5. a b et c Garrity, Bell et Lilburn 2005, p. 1.
  6. (en) « Proteobacteria », sur Discover Life (consulté le )
  7. A. Oren et G.M. Garrity, « Valid publication of the names of forty-two phyla of prokaryotes », International Journal of Systematic and Evolutionnary Microbiology, vol. 71, no 10,‎ , p. 5056 (PMID 34694987, DOI 10.1099/ijsem.0.005056, lire en ligne)
  8. Krieg, Brenner et Staley 2005.
  9. F.D. Ciccarelli, T. Doerks, C. von Mering, C.J. Creevey, B. Snel et P. Bork, « Toward automatic reconstruction of a highly resolved tree of life », Science, vol. 311, no 5765,‎ , p. 1283–1287 (PMID 16513982, DOI 10.1126/science.1123061, Bibcode 2006Sci...311.1283C, S2CID 1615592, CiteSeerx 10.1.1.381.9514)
  10. (en) P. Yarza, W. Ludwig, J. Euzéby, R. Amann, K.H. Schleifer, F.O. Glöckner et R. Rosselló-Móra, « Update of the All-Species Living Tree Project based on 16S and 23S rRNA sequence analyses », Systematic and Applied Microbiology, vol. 33, no 6,‎ , p. 291–299 (PMID 20817437, DOI 10.1016/j.syapm.2010.08.001)
  11. a et b (en) K.P. Williams et D.P. Kelly, « Proposal for a new class within the phylum Proteobacteria, Acidithiobacillia classis nov., with the type order Acidithiobacillales, and emended description of the class Gammaproteobacteria », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 63, no 8,‎ , p. 2901–2906 (PMID 23334881, DOI 10.1099/ijs.0.049270-0, S2CID 39777860, lire en ligne)
  12. (en) K.P. Williams, J.J. Gillespie, B.W.S. Sobral, E.K. Nordberg et E. E. Snyder, « Phylogeny of Gammaproteobacteria », Journal of Bacteriology, vol. 192, no 9,‎ , p. 2305–2314 (PMID 20207755, PMCID 2863478, DOI 10.1128/JB.01480-09)
  13. a et b (en) R. Boden, L.P. Hutt et A.W. Rae, « Reclassification of Thiobacillus aquaesulis (Wood & Kelly, 1995) as Annwoodia aquaesulis gen. nov., comb. nov., transfer of Thiobacillus (Beijerinck, 1904) from the Hydrogenophilales to the Nitrosomonadales, proposal of Hydrogenophilalia class. nov. within the "Proteobacteria", and four new families within the orders Nitrosomonadales and Rhodocyclales », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 67, no 5,‎ , p. 1191–1205 (PMID 28581923, DOI 10.1099/ijsem.0.001927 Accès libre, hdl 10026.1/8740)
  14. (en) « Interactive Tree of Life », sur European Molecular Biology Laboratory, Heidelberg, DE (consulté le )
  15. (en) Roger, A.J., Muñoz-Gómez, S.A. et Kamikawa, R., « The origin and diversification of mitochondria », Current Biology, vol. 27, no 21,‎ , R1177–R1192 (PMID 29112874, DOI 10.1016/j.cub.2017.09.015)
  16. (en) D. Emerson, J.A. Rentz, T.G. Lilburn, R.E. Davis, H. Aldrich, C. Chan et C.L. Moyer, « A novel lineage of proteobacteria involved in formation of marine Fe-oxidizing microbial mat communities », PLoS One, vol. 2, no 8,‎ , e667 (PMID 17668050, PMCID 1930151, DOI 10.1371/journal.pone.0000667, Bibcode 2007PLoSO...2..667E)
  17. C. Johnston, B Martin, G Fichant, P Polard et JP Claverys, « Bacterial transformation: Distribution, shared mechanisms and divergent control », Nat. Rev. Microbiol., vol. 12, no 3,‎ , p. 181–196 (PMID 24509783, DOI 10.1038/nrmicro3199, S2CID 23559881)
  18. O Johnsborg, V Eldholm et LS Håvarstein, « Natural genetic transformation: Prevalence, mechanisms and function », Res. Microbiol., vol. 158, no 10,‎ , p. 767–778 (PMID 17997281, DOI 10.1016/j.resmic.2007.09.004)
  19. a et b RE Michod, H Bernstein et AM Nedelcu, « Adaptive value of sex in microbial pathogens », Infect. Genet. Evol., vol. 8, no 3,‎ , p. 267–285 (PMID 18295550, DOI 10.1016/j.meegid.2008.01.002)
  20. John Bennett, Raphael Dolin et Martin J. Blaser, Mandell, Douglas, and Bennett's Principles and Practice of Infectious Diseases, Philadelphia, PA, Elsevier/Saunders, (ISBN 978-145574801-3)
  21. a et b (en) Thomas Cavalier-Smith et Ema E-Yung Chao, « Multidomain ribosomal protein trees and the planctobacterial origin of neomura (eukaryotes, archaebacteria) », Protoplasma, vol. 257, no 3,‎ , p. 621-753 (PMID 31900730, PMCID PMC7203096, DOI 10.1007/s00709-019-01442-7)
  22. (en) « Chromatibacteria », sur LPSN (consulté le )
  23. (en) « Chromatiia », sur LPSN (consulté le )

Bibliographie

  • (en) David Emerson, Jeremy A. Rentz, Timothy G. Lilburn, Richard E. Davis, Henry Aldrich, Clara Chan & Craig L. Moyer, « A Novel Lineage of Proteobacteria Involved in Formation of Marine Fe-Oxidizing Microbial Mat Communities », PLoS ONE, vol. 2, no 8, 2007 [lire en ligne].
  • (en) E. Stackebrandt, R. G. E. Murray et H. G. Trüper, « Proteobacteria classis nov. a Name for the Phylogenetic Taxon That Includes the “Purple Bacteria and Their Relatives" », International Journal of Systematic Bacteriology, vol. 38, no 3,‎ , p. 321-325
  • Don J. Brenner, Noel R. Krieg, James T. Staley, George M. Garrity, David R. Boone, Paul De Vos, Michael Goodfellow, Fred A. Rainey et Karl-Heinz Schleifer, Bergey's Manual of Systematic Bacteriology, vol. 2 The Proteobacteria : Part A Introductory Essays, Boston, Springer, , 304 p. (ISBN 978-0387-24143-2).
  • Don J. Brenner, Noel R. Krieg, James T. Staley, George M. Garrity, David R. Boone, Paul De Vos, Michael Goodfellow, Fred A. Rainey et Karl-Heinz Schleifer, Bergey's Manual of Systematic Bacteriology, vol. 2 The Proteobacteria : Part B The Gammaproteobacteria, Boston, Springer, , 1106 p. (ISBN 978-0-387-24144-9).

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