« Poire (caricature) » : différence entre les versions

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*{{ouvrage|langue=en|prénom=James|nom=Cuno|titre=Charles Philipon and La Maison Aubert|sous-titre=The Business, Politics, and Public of Caricature in Paris, 1820-1840|nature ouvrage=thèse de doctorat|année=1985|lieu=Cambridge|éditeur=Harvard University}}.
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*{{ouvrage|prénom=Fabrice|nom=Erre|lien auteur=Fabrice Erre|titre=Le Règne de la poire|sous-titre=Caricatures de l'esprit bourgeois de Louis-Philippe à nos jours|éditeur=Champvallon|lieu=Paris|année=2011}}.
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*{{chapite|langue=en|titre=Food for Thought: Consuming and Digesting as Political Metaphor in French Satirical Prints|prénom=Dorothy|nom=Johnson|titre ouvrage=Gut Feeling and Digestive Health in Nineteenth-Century Literature, History and Culture|auteurs ouvrage=Manon Mathias et Alison M. Moore|éditeur=Palgrave Macmillan|lieu=Londres|année=2018|doi=10.1007/978-3-030-01857-3_5}}.
*{{ouvrage|langue=en|titre=Caricature and French Political Culture 1830-1848|sous-titre=Charles Philipon and the Illustrated Press|prénom=David S.|nom=Kerr|éditeur=Clarendon Press|lieu=Oxford|année=2000}}.
*{{ouvrage|langue=en|titre=Caricature and French Political Culture 1830-1848|sous-titre=Charles Philipon and the Illustrated Press|prénom=David S.|nom=Kerr|éditeur=Clarendon Press|lieu=Oxford|année=2000}}.
*{{article|prénom=Ségolène|nom=Le Men|lien auteur=Ségolène Le Men|titre= Calligraphie, calligramme, caricature|périodique=Langages|volume=19|numéro=75|année=1984|doi=10.3406/lgge.1984.1184}}.
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Version du 26 mai 2021 à 20:59

Transformation de Louis-Philippe en poire d'après les « croquades » de Charles Philipon.

La caricature de Louis-Philippe en poire, créée par Charles Philipon en 1831, a connu un immense succès sous la monarchie de Juillet et reste associée à ce roi.

Une caricature célèbre

C'est sous la forme d' une poire que l'image de Louis-Philippe se fixera dans la conscience populaire[1]. Le caractère exceptionnel de cette association a été relevé par plusieurs auteurs.Selon Sandy Petrey, « la caricature en poire du roi Louis-Philippe est différente de tout autre dessin comique d'un homme au pouvoir [...] À l'opposé d'autres chefs d'état, Louis-Philippe a été si étroitement associé à cette forme graphique particulière, la poire, que tout autre figuration comique de lui en devint erronée [...] La poire est unique. Elle fut soudée à son sujet ; l'homme et le fruit devinrent inséparables »[2]. Selon Petra Ten-Doesschate et Gabriel Weisberg, la poire est « l'image mentale qui vient immédiatement à l'esprit à l'évocation de la monarchie de juillet, une image née comme un schéma caricatural du visage à la mâchoire épaisse du roi Louis-Philippe, qui devint l'emblème de la période, en acquérant des connotations aussi douteuses que le conservatisme, la médiocrité, l'étroitesse d'esprit et le manque de fermeté ou de principe »[3]. Fabrice Erre souligne également le destin unique de l'assimilation de Louis-Philippe à une poire : « Elle a connu en son temps un succès prodigieux dont nous percevons encore l'écho : pour une bonne partie des Français, elle demeure pratiquement la seule image associée à la monarchie de Juillet »[4]. Il note également que cet écho est doublement distordu :

« Beaucoup de gens y voient l’œuvre de Daumier, une moquerie destinée à faire passer le roi pour une « poire », un imbécile. En réalité, il a été créé par Charles Philipon, dans le but de défendre sa liberté d'expression, en dissociant la personne du roi de sa « ressemblance », à une époque où le terme de « poire » ne désigne pas encore un imbécile[4]. »

Création par Philipon...

Planche lithographiée de Charles Philipon publiée par Aubert en février 1831.

En février 1831, Charles Philipon publie une planche lithographique sans titren figurant Louis-Philippe qui souffle des bulles de « mousse de juillet », des promesses telles que « liberté de la presse » ou « La Charte sera une vérité ». Cette planche est saisie chez l'éditeur, ainsi que la pierre chez l'imprimeur[5]. C'est la première caricature à subir un tel sort sous la monarchie de Juillet, qui s'était pourtant constitutionnellement engagée à respecter la liberté de presse[6]. Philipon est accusé d'outrage à la personne du roi. Son avocat fait valoir que la caricature ne représente pas celui-ci, mais « le pouvoir personnifié », le dessinateur n'ayant que « respect et vénération » pour la personne royale[7]. L'affaire n'est pas jugée sur le fond, Philipon étant acquitté pour un vice de forme. Jusqu'au mois de novembre 1831, La Caricature, l'hebdomadaire satirique illustré dirigé par Philipon et publié par Aubert, est poursuivi douze fois pour atteinte à la personne du roi[8]. Selon Fabrice Erre, « cet acharnement pousse les satiristes à envisager des procédés détournés pour anticiper une interdiction ferme de représenter le roi »[9].

Le Replâtrage, publié anonymement dans La Caricature le ,[N 1].

En particulier, le , La Caricature publie une caricature anonyme représentant Louis-Philippe en maçon replâtrant un mur pour effacer les traces des Trois Glorieuses. En tant que directeur de la publication, Charles Philipon est poursuivi pour offense à la personne du roi. Au procès devant la cour d'assises, le , l'avocat de Philipon plaide à nouveau que l'exercice de la liberté de la presse, garanti par la Charte de 1830, implique la possibilité de représenter le pouvoir dans une caricature politique, ce pourquoi, affirme-t-il, il n'existe qu'un seul moyen : « prendre la ressemblance, et non la personne, de celui qui en est l'âme, le chef »[11]. Intervenant après lui, Philipon fait valoir que, Si l'on voulait trouver à un quelconque portrait caricatural une ressemblance avec le visage du roi, on pourrait la trouver dès qu'on le voudrait, aussi différente que soit la caricature, de sorte qu'en fin de compte personne ne serait à l'abri d'une accusation de lèse-majesté[10]. Il affirme que cette caricature n'attaque pas la personne du roi, qui n'est désignée ni par un nom, ni par un titre, ni par des insignes, mais « le pouvoir, [qu'il] représente par un signe, par une ressemblance qui peut appartenir aussi bien à un maçon qu'au roi, mais [qui] n'est pas le roi »[11]. Cette argumentation a été rapprochée par plusieurs auteurs des analyses d'Ernst Kantorowicz sur le double corps du roi, physique et symbolique[12],[13],[14],[N 2]. À l'appui de celle-ci, il dessine quatre croquis où la tête de Louis-Philippe se transforme graduellement en poire :

« Ce croquis ressemble à Louis-Philippe, vous condamnerez donc ? Alors il faudra condamner celui-ci qui ressemble au premier. Puis condamner pour cet autre qui ressemble au second... Et enfin, si vous êtes conséquents, vous ne sauriez absoudre cette poire qui ressemble aux croquis précédents [...] Avouez, Messieurs, que c'est là une singulière liberté de la presse[11] ! »

Aussi spirituel que Philipon ait été trouvé et en dépit de son précédent acquittement[N 3], il est condamné à six mois de prison et deux mille francs d'amende[11]. Dans un supplément à la livraison du de La Caricature, où une souscription est lancée pour payer l'amende, Philipon publie ses « croquades » faites au procès[20].

Il existe trois versions de cette série de quatre croquis :

  • Un feuillet à la plume et à l'encre, donné pour l'original des croquis ;
  • Un fac-similé lithographique autographié par Philipon, publié le , sous forme de supplément tiré à part, au verso d'un catalogue des publications d'Aubert, et joint à la livraison du jour de La Caricature ;
  • Une version gravée sur bois debout, non signée, publié dans Le Charivari, le puis le au motif de récolter des fonds destinés à payer les amendes du journal[21], également tirée à part et vendue deux sous[22].

Les trois portraits de la version manuscrite sont plus détaillés que dans la version publiée en 1831, tandis que le tracé de la poire est plus cursif, ce qui renforce le contraste. Il ne porte en outre aucun commentaire et l'annotation « Philipon » n'y est pas autographe[23]. On ignore s'il s'agit du feuillet composé pendant le procès, d'une copie, ou d'un feuillet préparatoire à la reproduction en fac-similé[23]. Dans la version publiée en 1834, les légendes des quatre images sont transcrites typographiquement. Ségolène Le Men relève que cette transcription accompagne un changement de destination des images : « L'idée n'était plus de faire entrer le spectateur, par le biais du manuscrit et du croquis, mais d'afficher un acte de provocation avec un titre en très gros caractères, « les poires », qui remplaçait le calembour sur les « croquades »[24]. » La version gravée sur bois accuse ainsi le durcissement du conflit entre Philipon et le gouvernement, qu'exprime celui des traits du roi[24],[N 1]. Certains auteurs supposent que Daumier a redessiné la version de 1834[25],[21], d'autres se bornant à relever une proximité entre le traitement graphique de Louis-Philippe dans cette dernière version et certaines oeuvres de Daumier[N 4].

Faut avouer que l'gouvernement a une bein drôle de tête, .

La planche lithographiée, tirée à part et vendue sous le titre de La Poire[10] pour contribuer au paiement de l'amende infligée à Philipon[26], est affichée aux vitres du magasin d'Aubert, situé dans le passage Véro-Dodat, où elle suscite des attroupements.

En décembre 1831, la planche est saisie et Philipon proteste en arguant que ces croquis constituent un compte-rendu des débats de son procès[27] et obtient l'abandon de la procédure, comme l'annonce le numéro du 22 décembre de La Caricature, où est publiée, à la suite de cette nouvelle[28], une lithographie de Traviès intitulée Faut avouer que l’gouvernement à une bein drôle de tête, elle aussi saisie[29], montrant un attroupement de badauds devant une caricature de poire à la vitrine de la Maison Aubert qui édite La Caricature. Le , la planche des croquades est à nouveau jointe à la livraison de la Caricature, « pour faciliter l'intelligence [du] procès à ceux qui ne la connaissaient pas »[30].

Dans une lettre de 1846, Philipon précise à quelle intention répondait cette démonstration :

« J'étais certain à l'avance d'être condamné, non parce que notre image était vraiment coupable, mais parce que le hasard aidé par le tirage légal des jurés m'avait composé un jury impitoyable [...] Dans la prévision d'une condamnation certaine je voulus me venger de cette rigueur en vulgarisant par la publicité des débats [...] une image plus vive que celle pour laquelle j'allais être condamné. Je préparais donc ma fameuse poire ; j'en fis le croquis et la description aux débats, et je publiai le lendemain de ma condamnation et mon croquis et son explications[31]. »

... ou projet de groupe ?

Comme l'admet Philipon en 1846, la série de croquis n'a pas été une improvisation à la barre. Pierre Larousse observe qu'on ne sait pas « qui le premier trouva entre une poire et la face large par la base, étroite et arrondie par le haut du roi-citoyen une ressemblance séditieuse »[32]. Selon Ségolène Le Men, « tout se passe comme si l'éditeur avait préparé une campagne publicitaire, en laissant ses dessinateurs introduire le motif, très discrètement, dans les planches dès le début du mois de septembre »[33], ce qui ferait de la poire un « projet artistique de groupe »[N 5] sous l'égide « entrepreneuriale »[N 6] de Philipon.

Au total, David Kerr estime que le brassage d'idées était monnaie courante entre les collaborateurs de La Caricature, dans le cadre de ce que Philipon appelle une « émulation [...] qui fait naître la faveur du public »[37] ; le thème de la poire n'est ainsi que « le plus connu des emblèmes que les collaborateurs des journaux de Philipon lui ont emprunté ou s'empruntaient entre eux »[38]. Plus généralement, Kerr inscrit cette fertilisation croisée dans un jeu de répons auquel se livraient les artistes regroupés autour de Philipon et dont il donne les deux exemples suivants[39] :

Gargantua

Daumier exploite le thème de la poire dans plusieurs caricature publiées par Aubert en décembre 1831.

Départ pour Lyon, qui fait référence à la révolte des canuts et à l'envoi du fils de Louis-Philippe à Lyon pour négocier avec eux, montre un roi à tête piriforme qui tend à son fils une tartine recouverte d'une substance brune, tirée d'un pot étiqueté « beurre », mais dont la forme de pot de chambre suggère qu'il ne contient pas un produit destiné à graisser les rouages des négociations[43]. La planche est saisie[29], après quoi Daumier produit un deuxième état, soumis au dépôt légal le , où le pot de « beurre » a disparu.

Dans Gargantua, une lithographie évoquant la distribution de légions d'honneur, soumise par Aubert au dépôt légal le [44],[N 9], un mois après les croquades de Philipon, et également saisie[29], Daumier représente le roi assis sur un trône-pot de chambre, ingurgitant des paniers d'argent dont la défécation produit des médailles[46].

Comme le note Elizabeth Childs, « la forme indéniablement pyramidale de la tête de Gargantua, définie par ses amples favoris et sa coiffure en pointe, rappelle emphatiquement la poire [...] et la forme de pyramide arrondie de son corps tout entier fait écho à la forme bulbeuse du fruit »[47].

Bien que la taille et le titrage du premier état[N 10] de cette lithographie donnent à penser que sa publication était initialement prévue dans la Caricature, elle fut en fait publiée séparément et brièvement exposée aux vitres du magasin d'Aubert[48] où elle « réjouissa fort les amateurs »[49]. Philipon justifie ce choix par « la faiblesse d'exécution de la planche »[49], il s'agit plus vraisemblablement d'une mesure de précaution au regard des suites judiciaires prévisibles[44]. Nonobstant, Philipon feint de ne pas comprendre le motif de la saisie :

« Gargantua ne ressemble pas à Louis-Philippe : il a bien la tête étroite du haut et large du bas, il a bien le nez bourbonien, il a bien de gros favoris ; mais loin de présenter cet ait de franchise, de libéralité et de noblesse qui distingue si éminemment Louis-Philippe de tous les autres rois vivants [...] M. Gargantua a une face repoussante et un air de voracité qui fait tressaillir les écus dans la poche[49]. »

Au procès, tenu en février 1832[50], Daumier soutient qu'il n'a pas voulu représenter la personne du roi mais, de manière symbolique, le budget gonflé du gouvernement. Il en donne pour argument le fait les petits personnages regroupés autour du personnage principal ont le même vêtement, la même silhouette et la même physionomie que lui, mais il est condamné à une amende de 500 francs et à six mois de prison[51],[N 11].

Le lien entre la poire et le budget sera repris, sous une forme plus abstraite, en janvier 1832 par Auguste Bouquet dans une caricature représentant Casimir Périer adjugeant la liste civile de Louis-Philippe, tandis que la représentation stercoraire du budget fera l'objet, en avril 1832, d'une lithographie de Grandville et Forest, Digestion du budget, où le roi est prudemment représenté de dos.

Sémiotique

Nonobstant l'argumentation de Philipon selon laquelle la ressemblance entre le visage de Louis-Philippe et une poire ne signifiait rien, la poire ne disant rien de Louis-Philippe, elles ont eu pour conséquence que la poire et le roi sont devenus rapidement des équivalents visuels[53]. Comme l'analyse Ernst Gombrich, il ne s'agit pas que d'une ressemblance, mais d'une mise en équivalence : le spectateur, tout en restant conscient de la différence entre les caractéristiques particulières de la poire et celles du roi est frappé par une similitude de l'ensemble ; il perçoit « non pas [des] similarités, mais [des] équivalences qui [lui] permettent de voir la réalité comme s’il s’agissait d’une image, et une image comme une réalité »[54]. Au demeurant, le même Philipon qui protestait à la barre du caractère arbitraire du rapprochement qu'il avait opéré s'autorisait, quelques mois plus tard, un « légitime sentiment de vanité paternelle »[55] en constatant la prolifération du signe de la poire, affirmant au surplus, dans une lettre de 1846, qu'il avait « prévu »[31] cette dernière.

Fabrice Erre souligne le caractère paradoxal de ce succès, eu égard à « l'incongruité » du rapprochement entre le roi et le fruit :

« ce fruit ne porte aucune signification première : il ne désigne ni un imbécile ni un visage qui pourrait se « fendre », deux associations d'idées postérieures au dessin de Philipon. De plus, Louis-Philippe ne ressemble pas particulièrement à une poire, quoi qu'en dise certains observateurs[56]. »

Comme l'observe Sandy Petrey, « la séquence temporelle fut association → ressemblance et non ressemblance → association ; la ressemblance à une poire de Louis-Philippe fut le résultat et non la cause de l'identification [faite par Philipon] »[57]. Elle estime que l'association de Louis-Philippe et de la poire est en même temps « injustifiée et indissoluble, arbitraire et faisant autorité » et qu'elle ne procède pas « de la nature du monde, mais d'une opération de sémiose »[58] dont elle souligne trois traits caractéristiques :

  • L'origine du lien sémiotique est précisément situé dans le temps ; il s'agit dès l'origine d'un acte sociopolitique et sémantique.
  • Ce lien procède de la négation de son existence même. La poire et le roi sont devenus indistinguables à partir d'une insistance à les distinguer.
  • En dépit d'une origine dénégative, ce signe a suscité un effort particulièrement intense pour « nier la négation » et donner à la poire une réalité physique, l'artificiel étant constamment présenté comme naturel[59].

Frances Trollope, décrivant en 1835 la prolifération sur les murs de Paris de poires « de toutes les grandeurs et de toutes les formes », y voit « l'emblème du mépris des jeunes étudiants pour le monarque régnant »[60]. De son côté, Baudelaire voit dans la « pyramidale et processive Poire de processive mémoire » un symbole « trouvé par une analogie complaisante », une « espèce d'argot plastique » permettant de « faire comprendre au peuple tout ce qu'on voulait »[61]. Si la notion « d'argot plastique » recouvre un processus de « condensation jusqu’à l’ablation, [d]’exagération jusqu’à la difformité, [d]e déplacement jusqu’à l’inversion »[62] qui sert à Baudelaire de modèle pour comprendre le travail poétique[63], le succès de ce « dessin symbolique » n'en demeure pas moins « une énigme, parce qu'il « parle » instinctivement à l'esprit sans que l'on en sache vraiment les raisons »[64]. Cette « énigme » peut être analysée à plusieurs niveaux.

Plan socio-politique

Selon Fabrice Erre, la genèse et le succès de l'analogie de la poire s'analysent à partir de « la convergence graphique des trois éléments constituant la monarchie de Juillet : sa base sociale, son idéologie et son souverain »[64].

La forme de la poire correspond à une synthèse graphique de la représentation du bourgeois, qui est censé être le soutien du régime dirigé par Louis Philippe[65], représenté dans la première lithographie du premier numéro de la Caricature : « la synthèse d'un épicier étroit de la tête et d'un ventru gras du bas, le bourgeois se dessine [...] tout naturellement selon une silhouette piriforme »[66]. La Victime de l'ancien système (et profiteuse du nouveau) que représente cette lithographie évoque tant à une chanson célèbre de Béranger, Le Ventru (1818)[67], qu'à la caractérisation de la royauté bourgeoise comme « système pansu »[68]. Comme le note Philippe Régnier, « l'affectation ultérieure à Louis-Philippe de semblable rondeur indique, s'il en était besoin, la perception sociale qu'avait et que voulait diffuser du roi-citoyen la revue fondée par Philipon »[69].

Les collaborateurs de la Caricature reviennent fréquemment sur les liens privilégiés entre Louis-Philippe et son électorat, représenté par la figure de l'épicier.

Au plan idéologique, la poire est associée à la ligne politique du juste-milieu, formulée par Louis-Philippe en janvier 1831 :

« Sans doute la révolution de juillet doit porter ses fruits ; mais cette expression n'est que trop souvent employée dans un sens qui ne correspond ni à l'esprit national, ni aux besoins du siècle, ni au maintien de l'ordre public [...] Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal[71],[72]. »

Cette expression, censée synthétiser une politique de pacifisme pragmatique à l'international et de modération prudente à l'intérieur[73], est décriée par le parti du mouvement que par le parti de la résistance[74].

Les dessinateurs de la Caricature font différentes tentatives pour trouver un traitement graphique du « caractère insaisissable »[75] du juste-milieu. Philipon reprend à son compte une solution en forme de poire trouvée par le dessinateur Vattier en avril 1831 et inspirée de la « victime de l'ancien système », la « convergence thématique du bourgeois et du juste-milieu, de l'homme et de l'idée » facilitant « la convergence de leur représentation » et ouvrant la voie à ce que Louis-Philippe succombe à son tour, « comme le bourgeois et le juste-milieu, à une dégradation piriforme »[76].

Traitement de Louis-Philippe en poire

Bien que, durant le procès de novembre 1831, Philipon ait mis l'accent sur la ressemblance entre le visage du roi et une poire, l'assimilation ne s'est pas limitée au seul visage, mais s'est étendue au corps royal tout entier. Si dans Oh c’te tête de Casati l'utilisation de la poire est limitée à la tête, Mr Chose premier saltimbanque d'Europe montre une application de la métaphore à tout le corps[77].

Deux lithographies de Bouquet témoignent de ce glissement : si la première assimile la poire au seul visage du roi, en jouant sur le double sens du mot « favoris »[N 12], la seconde renvoie au corps royal tout entier, pris dans sa dimension symbolique, pour représenter un système dont profitent les pépins[79].

D'autres lithographies publiées dans La Caricature montrent que l'application de l'analogie de la poire à l'entièreté du corps du roi, telle Mauvaise charge[N 14] et Statue antique de Traviès : la première montre une sorte de redoublement de la métaphore, une poire représentant le visage étant posée sur un corps en forme de poire, tandis que dans la seconde, la tête inclinée fait office de tige feuillue, le ventre et les hanches suggérant la base du fruit[84]. Tournant ainsi en ridicule le corps physique du roi, elles visent son corps symbolique, c'est-à-dire le fondement de sa légitimité[15].

Selon James Cuno, les deux métaphores visuelles, poire/visage et poire/corps ne sont pas indépendantes l'une de l'autre : « elles n'existent pas l'une à côté de l'autre comme des métaphores indépendantes et interchangeables, mais leur sens sont lus comme un ensemble »[79] : la poire met en rapport « la caractéristique faciale proéminente du roi, ses larges mâchoires, avec son ventre et ses hanches épais ou, plus spécifiquement, son visage avec ses fesses »[85]. La mise en équivalence du roi et de ses fesses par le truchement de la métaphore de la poire, déjà présente dans Gargantua de Daumier[46], est également à l'oeuvre dans Monsieur Budget et Mademoiselle Cassette de Pierre Numa, où la forme de la poire est discrètement évoquée[46],[86] et dans Je vous porte tous dans mon coeur d'Alexandre Casati, où l'entrebaillement des rideaux dessine une poire[87].

Cette identification du visage aux fesses, à travers la métaphore de la poire, a une connotation scatologique qui renvoie à de nombreux précédents dans la caricature du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle[79],[88]. Elle se retrouve notamment dans Le Règne de vingt ans, une caricature anonyme de Louis XVIII en 1815, qui associe les thèmes de la gloutonnerie et de la défécation[89], ainsi que dans Origine de ordre du lys, une caricature du comte d'Artois, le futur Charles X, qui exploite également l'idée de la création de médailles par défécation[46].

La dimension scatologique de la poire sera notamment exploitée par Traviès dans deux caricatures de 1832. Dans Le juste milieu se crotte puis dans Le Pot de mélasse, portrait du Juste-Milieu, Traviès assimile la poire royale à une tinette, tout en jouant sur le sens de l'expression pour suggérer en même temps la gloutonnerie symbolique de Louis-Philippe et le fait qu'il est « dans la merde », par manque de soutien populaire[90]. Le commentaire de la planche précise que les deux paillasses portent « une masse informe comme une vessie, une brioche, une poire, ou tout autre objet de pyramidale apparence », dont le public, « ayant remarqué la boue qui le couvrait, [...] pensa que ce devait être le Juste-Milieu »[91]. Le commentaire de la seconde planch invite les épiciers, censés être le soutien par excellence du régime, à se prosterner devant la tinette surmontée d'une poire[92]. Afin d'échapper à la censure, l'accent est mis, tant dans le titre de la caricature sur une prétendue dépersonnalisation de son sujet, censé être la politique du juste milieu et non la personne du roi.

Cette dimension scurrile de la poire est également présente, de manière plus directe, dans deux caricatures anonymes publiées en 1834 dans Le Charivari, Le Bœuf Gras de 1834[93] et Ménagerie royale[94].


Iconographie additionnelle

Iconographie de la poire 1831-1835
Auteur Titre Support Date Description Image Détail
Traviès Qué drôles de têtes !! La Caricature Modèle:Date triable Louis-Philippe à tête de poire, marchant au côté de son fils Ferdinand-Philippe, à tête de concombre.
Daumier Masques de 1831 La Caricature Modèle:Date triable Série de masques caricaturant les visages des ministres de Louis-Philippe, représenté au centre par une poire.
Traviès Ah ! scélérate de poire pourquoi n’es tu pas une vérité ! La Caricature Modèle:Date triable M. Mahieux poiricide[95]. Allusion parodique aux propos de Louis-Philippe en 1830 : « La Charte sera désormais une vérité ». Mayeux proteste contre les atteintes à la liberté de la presse et se venge sur une poire.
Desperet Énigme. Plusieurs têtes de fous dans un bonnet de coton blanc formant la poire... devinez ! c’est le juste-milieu La Caricature Modèle:Date triable « L'aspect général de ce croquis présente la forme d'une énorme poire. En s'approchant, on reconnaît un bonnet de coton, et sous ce bonnet d'épicier, on retrouve le glorieux ministère du 13 mars[96]. »
Traviès Je suis le poiricide Mayeux, t... de D...! vends moi ton éventaire que je le f... à l’eau !!! Aubert Modèle:Date triable
Traviès Je n'veux pas qu'on m'appelle poulot, moi ! La Caricature Modèle:Date triable Caricature « de mœurs enfantines »[97] du prince Ferdinand-Philippe, fils aîné de Louis-Philippe. Au mur, un graffiti de poire.
Philipon Projet d’un monument Expia-poire à élever sur la place de la révolution, précisément à la place où fut guillotiné Louis XVI La Caricature Modèle:Date triable Projet décrit par Philipon comme celui d'une « statue au Juste-Milieu » : « Une poire colossale sur un piédestal bien simple, bien bourgeois ; et sur ce piédestal l'addition suivante gravée en lettres de sang 27 [+] 28 [+] 29 [(soit les Trois Glorieuses)] [=] 00 [...] Ce monument sera érigé sur la place de la Révolution, non pour établir le moindre rapprochement, mais pour rappeler à tout le monde que les journées populaires ont quelquefois un autre résultat que zéro, et qu'il y aurait de l'imprudence à recommencer un calcul comme celui du piédestal »[97].
Daumier Sans titre La Caricature Modèle:Date triable « L'artiste a voulu prouver que la Caricature a son langage particulier ; langage baroque, trivial, et pourtant clair et expressif [...] Quel est celui qui, à la vue de cette bambochade, ne s'écriera pas : ah ! his ! ... ah ! his ! ... ah ! his [83]! »
Grandville Le Bouquet de Persil La Caricature Modèle:Date triable Persil, le ministre de la justice, offre à une poire la tête du journaliste républicain Armand Carrel emballé dans le journal Le National[98]. Le titre fait référence à un propos de Persil sur « le bouquet » dans une plaidoirie.
Grandville Les faux dieux de l'Olympe La Caricature Modèle:Date triable Personnages et concepts du gouvernement figurés en dieux de l'Olympe. Parmi eux, le duc d'Orléans en Hercule « aux formes athlétiques », tenant une poire rabougrie qui symbolise son sexe[99] et à côté de lui, la Discorde tenant une poire au lieu d'une pomme[100].
Grandville Sur mon honneur et sur ma conscience Association pour la liberté de la presse Modèle:Date triable Procès de la Liberté. « Avez-vous fait attention à l'ornement de la tenture ? C'est un Juste-Milieu entre la poire et la fleur de lys, c'est une poire fleurdelisée[101]. »
Grandville Ils ne savent plus à quel saint se vouer La Caricature Modèle:Date triable Tandis que les ministres tendent de sauver le gouvernement, la poire éclipse le soleil[102].
Grandville La Chasse à la liberté La Caricature Modèle:Date triable Figuration des attaques contre la liberté d'écrire. Un boulet de canon tiré par la cour et portant la mention arrêt-saisie percute au passage une poire. Dans son commentaire, Philipon ajoute : « l'historien manquerait un des traits caractéristiques de ce temps, qui oublierait qu'en 1832 la tête d'un artiste faillit tomber sur l'échafaud pour une caricature représentant un monument surmonté d'une poire »[103]!
Delaporte Le Poiricide La Charge Modèle:Date triable
Grandville Réception par les deux poirivores La Caricature Modèle:Date triable « Cette réception, c'est un rêve, un cauchemar poiréiforme [...] Figurez-vous la poire suprême recevant toutes les variétés de l'espèce. À sa droite, je vois [...] la poire à gober se dandiner gauchement à côté du gros martin sec. À la gauche du fruit principal, je vois [...] la poire de Naples. Autrefois je voyais la poire d'amour, elle n'y est plus[104]. »
Grandville Exercices calligraphiques La Caricature Modèle:Date triable Caricature calligraphique des membres du gouvernement où le visage de Louis-Philippe apparaît trois fois : de profil, comme « crocheteur », de face et en poire comme « chérubin couronné » et, toujours en poire, comme « quelqu'un »[104].
Grandville Poulaupair gargotier restaurateur successeur de Charlot La Caricature Modèle:Date triable « — Pourquoi les journaux brûlent-ils ? — Parce que vous avez été assez fous pour y mettre le feu. — Et cette ombre projetée sur le mur par le cuisinier qui se chauffe ? — C'est une simple poire[105]. »
Grandville À la sources des douceurs La Caricature Modèle:Date triable Pseudo catalogue de joujous politiques de la Maison Philipon et Cie, « à l'enseigne du Bon Coing, aujourd'hui la source des douceurs »[106].
Roubaud L'oeuvre d'un petit pépin conçue par l'opération d'une grosse poire Aubert, planche tirée à part 1832
Grandville Étrennes au peuple La Caricature Modèle:Date triable Différents symboles de répression s'abattent sur le peuple, parmi lesquels des poires.
Bouquet Voulez vous aller faire vos ordures plus loin, polissons ! La Caricature Modèle:Date triable La Caricature, qui a déjà fait état à plusieurs reprises de la prolifération des graffitis de poire sur les murs de Paris[107],[108], représente cette dernière.
Grandville À la poire d'or, et à la source des douceurs politiques La Caricature Modèle:Date triable Pseudo-catalogue d'étrennes de la maison Philipon sur lequel figurent plusieurs poires[109].
Desperet Grand conquérant ! Ta renommée fera le tour du monde La Caricature Modèle:Date triable Satire des exploits du duc d'Orléans au siège de la citadelle d'Anvers, pour lesquels La Caricature embouche une trompette de la renommée ornée d'un étendard à l'effigie de la poire[110].
Daumier Mr Montaugibet en pâtissier gâte-sauce Le Charivari Modèle:Date triable
Daumier Chimère de l'imagination La Caricature Modèle:Date triable Daumier « La lecture de La Caricature fait naître chez la future mère la crainte d'enfanter un monstre tel ceux caricaturés, tel Louis-Philippe représenté avec un corps en forme de poire coiffée d’un chapeau décoré de la cocarde tricolore et s’appuyant sur un parapluie »[111].
Grandville Cérémonie des cendres politiques La Caricature Modèle:Date triable Procession carnavalesques des membres du gouvernement et de ses soutiens. La poire apparaît sur la hache du bourreau Persil, dans les taches et sur le carapaçon de la girafe chevauchée par Madier de Montjau, ainsi que sur l'orgue de barbarie dont joue Viennet[112],[113].
Grandville L'Afficheur La Caricature Modèle:Date triable Louis-Philippe en colleur d'affiches consacrées au mariage de la duchesse de Berry. Au mur, des graffitis de poire. À l'arrière-plan, « l'épicier philippiste se frotte les mains et rit de son rire malin »[114].
Desperet La Reconnaissance est la vertu des rois. La Caricature Modèle:Date triable Louis-Philippe en poire, sur un trône décoré de petites poires, congédiant Jacques Laffitte[115].
Grandville Règne animal La Caricature Modèle:Date triable La poire apparaît trois fois sur cette image : en tant que motif de la robe de chambre de Philipon, transpercée de flèches ; en tant qu'étiquette sur le serpent figurant le Journal des débats ; enfin, les oeufs du duc d'Orléans (Fanfaronus Poulotus) sont piriformes.
Traviès Le Diable emporte les fruits !! Le Charivari Modèle:Date triable Mayeux affirmant : « Adam nous a perdu par la pomme et La Fayette par la poire ».
Traviès La poire est devenue populaire ! Le Charivari Modèle:Date triable Légende : « Le voyoux  [sic] [...] la croque sur les murailles pendant ses nombreux loisirs, c'est ainsi que Paris s'embellit tous les jours. »
Desperet Voici le pistolet qui a si longtemps amusé le public. Voici la poire à poudre, la poupée du tir et les drôles de balles dont on s’est servi. La Caricature Modèle:Date triable Cette caricature, présentée comme « la meilleure qui ait été publiée en France »[116], fait référence à l’attentat du 19 novembre 1832 contre Louis-Philippe. À gauche la poire à poudre dont la forme dessine le visage du roi et les balles qui sont les têtes de ministre ; au centre le pistolet, dont la crosse est constituée du corps de Louis-Philippe et le canon, de celui de Persil ; à droite une statue équestre de poire. la caricature met en cause la responsabilité de Louis-Philippe dans l'attentat[117].
Casati Le Cauchemar de la poire Le Charivari Modèle:Date triable « Ceci soit dit une fois pour toutes, la POIRE c'est l'ordre de choses, c'est le juste-milieu, c'est le système auquel nous devons la liberté, le bonheur [...] Autant vaut cette image-là qu'aucune autre ; car enfin il faut bien une image quelconque pour rendre visible une idée morale. Va donc pour la POIRE ! [...] Ce pauvre système, cette pauvre poire est bien malade ; la voilà sur le flanc à force d'excès, se mourant d'une indigestion budgétaire. Ses derniers moments sont terribles. Le fantôme de cette république imaginaire qu'elle a tant poursuivi de son vivant est venu s'asseoir sur sa poitrine, pour assister à son agonie[118]. »
Grandville Attaque des forts détachés La Caricature Modèle:Date triable Dans le contexte des « commencements de forteresses que [...] la royauté mitoyenne fait élever tout autour de Paris », la caricature représente un fort en forme de poire où les journaux gouvernementaux sont assaillis par la presse d'opposition[119].
Grandville Élévation de la poire Association pour la liberté de la presse Modèle:Date triable « Le culte adoripoire remonte à l'an 1830 de l'ère chrétienne, il prit naissance sous le règne de Louis-Philippe, premier et dernier du nom, dit le Presque-Téméraire, et fils de Philippe-Égalité le régicide [...] Son dieu fut un veau d'or représenté par une poire d'argent [...] Le pape officie, il est assisté de deux ministres de sa religion, nommés Thi... et Guiz... ; l'autel est orné de chandelles hydrauliques, propres à rappeler un des miracles du dogme, la transformation d'un maréchal d'armée en apothicaire ; la messe est servie par les notabilités adoripoires[120]. »
Grandville Écritoire monarchique La Caricature Modèle:Date triable Les thuriféraires du gouvernement trempent leur plume dans un encrier en forme de poire.
Daumier Mr Chose premier saltimbanque d'Europe Le Charivari Modèle:Date triable « Cet acrobate aux doigts crochus, que vous voyez chanceler sur la corde du pouvoir, n'est qu'une simple allégorie, une idée morale rendue matérielle, une innocente personnification du juste-milieu[121]. »
Philipon Légion d'horreur La Caricature Modèle:Date triable « Les attributs dont [cette] décoratio[n] [est] orné[e] indiquent suffisamment le but et l'esprit de [sa] fondation[122]. »
Traviès Décidément l'arbre est pourri La Caricature Modèle:Date triable Deux bûcherons républicains coupent un arbre où sont représentées deux branches, celle de la monarchie absolue et celle de la monarchie de Juillet, portant des macarons à motifs de poire, symbolisant les Orléans[123].
Philipon Quatre ans de règne La Caricature Modèle:Date triable « C'est l'histoire au crayon des principales douceurs dont la France a joui jusqu'à présent sous l’œil vraiment paternel du Juste-Milieu[124]. » La légende fait référence à un propos prêté à La Fayette, qualifiant la monarchie constitutionnelle de « meilleure des républiques » et décrit l'auteur de l'illustration comme un « pépin de la poire pourrie ».
Grandville Voyage de la pensée immuable à travers les populations empressées La Caricature Modèle:Date triable Satire des complaisances de la presse pro-gouvernementale. Le motif de la poire apparaît dans la décoration du carrosse gouvernemental, comme ornement du bicorne porté par la personnification du Journal des débats, comme chapeau du Moniteur et sur le guidon de son vélocipède, ainsi que sur le chapeau du Journal de Paris[125],[126].
Bouquet À quelle sauce la voulez-vous ? La Caricature Modèle:Date triable « La cuisine de la Caricature, au moment de la préparation, triture et cuisson de la poire. « À quelle sauce voulez-vous que je la mette ? » s'écrie le grand cuisinier en chef, Philipon. Et tous nos joyeux confrères [...] crayonnant, dessinant, estampant, pétrissant, lavant et découpant la poire, semblent répondre à leur marmiton en chef : « À toutes sauces, Pon-pon [127]! »
Roubaud La France traîne son boulet La Caricature Modèle:Date triable « La France traîne son boulet sous la surveillance des argousins Soult et Lobau[128]. »
Grandville Énigme La Caricature Modèle:Date triable Portrait-devinette constitué, dans la tradition d'Arcimboldo, d'un assemblage des attributs de Louis-Philippe[129] : « C'est un résumé composé de tous les attributs du 9 août, lesquels réunis forment une personnification se mouvant sur un double clysoir, et surmontée par la presse qui fait voltiger sur sa tête des journaux en formes d'abeille[130]. »
Grandville Grand enterrement du gros Constitutionnel décédé en son hôtel rue Montmartre no 121, en face de l’apothicaire et du Marchand de Brioches La Caricature Modèle:Date triable Enterrement du journal pro-gouvernemental Le Constitutionnel, victime de désabonnements, traitée comme une fête de la presse d'opposition. La poire apparaît sous forme de frise ornant le cercueil et d'encrier tenu par Desperet[131].
Korff Ah ! je te connais paillasse ! La Caricature Modèle:Date triable Philipon, déguisé en fou, face à Louis-Philippe, dans le dos duquel Desnoyers dessine une poire. On reconnaît « le Système moins à la poire que le Charivari lui dessine dans le dos qu'à sa tournure jobarde et à sa démarche pataude »[132].
Traviès Voici Messieurs, ce que nous avons l’honneur d’exposer journellement. La Caricature Modèle:Date triable « La Caricature a [...] son exposition de peinture [...] qui fait stationner [...] une si grande foule de curieux devant le magasin d'Aubert [...] Ce ne sont pourtant que des rochers, des volcans, des sacs de blé, des armoiries, des buffets, des maisons, des brioches, des raisins, des poires, des tonneaux, etc[133]. »
Grandville Imitation libre d’un tableau de Mr. Horace Vernet, représentant le massacre des Janissaires La Caricature Modèle:Date triable Parodie d'un tableau d'Horace Vernet exposé au Salon de 1819, comparant les violences à l'égard des Français à celles faites aux mamelouks. A la place d’Ali Pacha se trouve Louis-Philippe, portant un bonnet à pompon et reposant sur la « CHARTE ». Le brûle-parfum a une forme de poire couronnée[134].
Anonyme Les Grenouilles qui demandent un roi Le Charivari Modèle:Date triable
Anonyme La Poire commence à mûrir Le Charivari Modèle:Date triable
Daumier L'Âne chargé de reliques Le Charivari Modèle:Date triable Interprétation de la fable de La Fontaine[135], les oreilles de l'âne étant en forme de poire.
Anonyme Mon cher Monsieur ça ne vous va pas Le Charivari Modèle:Date triable
Anonyme Un trône miné par de mauvaises lois Le Charivari Modèle:Date triable
Traviès Quel rêve ! La Caricature Modèle:Date triable Référence au procès de Guillaume-François Gervais au cours duquel celui-ci fait référence à « l'arbre de la discorde ». Ce dernier est figuré au centre de l'image et ses fruits sont des poires.
Anonyme Rois de l'Europe, tenez-vous bien ; le mois de Juillet ne vous vaut rien. Le Charivari Modèle:Date triable
Daumier Heureux peuple ! Comme on t'amuse ! Le Charivari Modèle:Date triable
Daumier Pot de vin, arrestations arbitraires, mitraillades, transnoninades, elle couvre tout de son manteau. Le Charivari Modèle:Date triable
Daumier La Tête branlante La Caricature Modèle:Date triable Empereur en plâtre promené dans la rue pour aviver la popularité du souverain, dont la « tête branlante a toujours l’air de saluer quand on le porte dans la rue, et ce mouvement ajoute encore à sa ressemblance »[136], flanqué d'une poire.
Anonyme L'Enfer Le Charivari Modèle:Date triable « La prison du Neuf-août est comme l'enfer de Dante : lorsqu'on y entre il faut laisser toute espérance[137]. » Au mur, graffitis de poire.
Traviès Atelier de la Caricature et du Charivari La Caricature Modèle:Date triable « À gauche, un Monsieur que vous connaissez bien, gras, gros, etc., et qui est un des ornements obligés de tout atelier de ce genre »[138].
Daumier Le Triomphateur La Caricature Modèle:Date triable « Récent triomphe de la Doctrine dans la personne de M. Thiers. Le petit foutriquet se pavane dans son char en forme de poire[139]. »
Grandville Ô Soleil de Juillet, viens vite La Caricature Modèle:Date triable Louis-Philippe transformé en bonhomme de neige dans les jardins des Tuileries, entouré de ministres en écoliers[140]. L'inscription « J. V. »évoque son insistance à rappeler son engagement dans les batailles de Jemmapes et de Valmy et sa coutume de dire « J'y vais ! » chaque fois qu'on lui demande de payer de sa personne[141].
Daumier Jugement après la mort Le Charivari Modèle:Date triable « Le personnage allégorique placé dans la balance de l'homme du peuple, et qui est trouvé trop léger, prouvent que les momies seront pesées avec leur mérite et non avec leur argent[142]. »
Anonyme L'Intervention déguisée La Caricature Modèle:Date triable Intervention militaire en Espagne durant la Première Guerre carliste. Louis-Philippe est représenté comme un « ogre », un « croquemitaine » qui fait pleurer la reine-enfant Isabelle et dont le véritable visage apparaît dans le miroir[143].

Notes et références

Notes

  1. a et b Tout comme les Bulles de savon, le Replâtrage donne une expression d'insouciance au visage du roi. Dans sa première correspondance de Paris pour la Gazette d'Augsbourg, en décembre 1831, Heinrich Heine estime que cette expression lui inspire une « horreur » quand il songe au caractère frauduleux (schwindelnde) de sa position, tout en supposant que sa nature (Gemüt) n'est pas aussi insouciante que son visage[10].
  2. Tout en estimant, de manière générale, que « Ce qui se joue avec la blague politique et qu'illustre la poire, c'est la perte des « deux corps du roi », de tout au-delà du pouvoir, de toute symbolique »[12], Nathalie Preiss considère que, à l'inverse de ce que Philipon prétend vouloir démontrer, le sens même de cette caricature est d'anéantir la distinction entre le corps symbolique et le corps physique, le roi perdant ainsi le « fondement sacré » de son pouvoir[15].
  3. Fenimore Cooper et William Makepeace Thackeray, présentant le procès de Philipon à des lecteurs anglo-saxons, ajoutent quelques détails de leur cru, le premier affirmant que le caricaturiste avait sculpté une poire au couteau pour les jurés[16] et le second inversant la séquence de passage du fruit au visage du roi[17], et veulent pour conséquence du caractère inspiré[18] de la démonstration de Philipon, qu'ils soulignent, un acquittement auquel il n'eut cependant pas droit. En France, Philibert Audebrand rapporte également qu'un « acquittement à l'unanimité » suivit la scène « drôlatique » des croquades[19].
  4. Voir par exemple 1830 et 1833 (août 1833) et Passé, présent, avenir (janvier 1834)[24]. Le traitement graphique du roi en poire dans la quatrième image est en outre repris sous la signature de Daumier dans une gravure sur bois publiée dans le Charivari en juillet 1834, Machine législatifère de la monarchie representative, ornée de ses trois pièces principales et de tous ses menus accessoires.
  5. L'expression est employée par Elizabeth Menon à propos du développement graphique du personnage de Mayeux, qui partage avec la poire une thématique physiognomoniste où des considérations morales sont tirées de caractéristiques physiques et pour laquelle Philipon avait en particulier montré son intérêt à l'occasion de la publication en 1829 du Lavater des Dames[34].
  6. James Cuno considère Philipon comme « un artiste qui, s'il manque d'un talent artistique original, fait preuve d'ambitions entrepreneuriales et se montre désireux et capable d'exploiter le marché prometteur des images lithographiques »[35].
  7. La lithographie a été publiée en trois parties, avant et après les « croquades » de Philipon à son procès. Le commentaire de cette dernière partie de la lithographie précise : « en examinant bien le personnage de Saint Henry nous paraît ressembler plus à une des poires séditieuses de Philipon qu'à une nécessité de pélerin[36]. »
  8. L'explication de la planche se contente, pour identifier La Fayette de rappeler son propos de 1830 (au demeurant apocryphe[40]) sur la « meilleure des républiques »[41], également évoqué par l'estampe au mur et le programme de juillet au pied du lit. La perte de cette illusion conduit au cauchemar, à la poire, qui représente aussi bien Louis-Philippe que sa politique[42].
  9. Selon Loÿs Delteil, la date de dépôt légal est le [45].
  10. a et b Loÿs Delteil relève que le premier état de Gargantua porte, en haut, au dessus du titre, « La Caricature (Journal » et en bas, à droite, « On s'abonne chez Aubert », alors que dans le deuxième état ces mentions ont disparu[45]
  11. Dans un mémoire adressé au roi pour faire appel de sa condamnation, Daumier présente Gargantua comme un « dessin inoffensif » et se présente obséquieusement comme le « très humble, très fidèle et très obéissant sujet » de Louis-Philippe[52], alors qu'il vient de publier dans La Caricature, en février 1832, la planche intitulée Très humbles, très soumis, très obéissants ... et surtout très voraces Sujets.
  12. La caricature joue sur la polysémie du terme « favoris » qui désigne aussi bien les rouflaquettes royales que deux de ses ministres, d'Argout et Barthe, dont la posture peut indiquer aussi bien qu'ils cajolent le roi ou qu'ils recherchent sa protection[78].
  13. Cette caricature, présentée comme « assez claire pour qu'il soit inutile de l'expliquer »[80], représente « une poire géante en train de pourrir, coupée en tranches pour révéler la famille royale blottie autour d’un trésor là où auraient dû se trouver les pépins »[81], à moins qu'il ne s'agisse des membres du gouvernement, considérés comme des profiteurs[82].
  14. Dans l'explication de cette planche, Philipon joue sur le sens du mot charge qui signifie le fardeau (que porte le peuple), mais aussi la caricature : « Voici un autre croquis au bas duquel nous n'avions pas besoin d'écrire un titre. Certes ! tout le monde, en le voyant, dira bien : Quelle mauvaise charge nous donne aujourd'hui la Caricature [83]! »

Références

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  2. Petrey 2005, p. 1. — « The caricature of King Louis-Philippe as a pear is different from every other comic drawing of a man in power [...] Unlike other rulers, Louis-Philippe was so thoroughly identified with one particular graphic form, the pear, that every other comic figuration of him came to appear wrong [...] The pear stands alone. It was welded to its object; man and fruit became inseparable. »
  3. Petra Ten-Doesschate et Gabriel Weisberg, « Introduction », dans Petra Ten-Doesschate et Gabriel Weisberg, The popularization of images : visual culture under the July Monarchy, Princeton, Princeton University Press, , p. 3. — « The mental image that most immediately comes to mind at a mention of the July Monarchy is "la poire", the pear, an image that originated as a shorthand caricature of the heavy-jowled face of the monarch Louis-Philippe, but ultimately became the emblem of the period, acquiring such dubious connotations as conservatism, mediocrity, narrow-mindedness, and lack of backboneand principle. »
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  9. Erre 2011, p. 75.
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