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Le '''syndrome du bébé secoué''' ('''SBS''') est un ensemble de signes cliniques concernant un [[nourrisson]], qui présente un [[hématome sous-dural]], une [[hémorragie rétinienne]] ou un [[œdème cérébral]] (ce que l'on appelle parfois la « triade »), qui indiquent dans la plupart des cas que l'[[enfant]] a subi une [[violence physique]], qui peut être un choc violent (accident de voiture{{etc.}}), ou plus généralement que l'enfant a été secoué par un [[adulte]]. On parle aussi de traumatisme crânien infligé. Le diagnostic peut parfois être rendu difficile du fait de l'existence de maladies rares provoquant des symptômes similaires (diagnostics différentiels<ref group="SOFMER" name=":0">[http://www.sofmer.com/download/sofmer/synd_bbsecoue_reco_commission_audition.pdf ''Recommandations aux professionnels - Syndrome du bébé secoué'' - Audition publique] Sofmer – HAS (Service des bonnes pratiques professionnelles) / mai 2011, {{p.|8}}</ref>).
Le '''syndrome du bébé secoué''' ('''SBS''') est un ensemble de signes cliniques concernant un [[nourrisson]], qui présente un [[hématome sous-dural]], une [[hémorragie rétinienne]] ou un [[œdème cérébral]] (ce que l'on appelle parfois la « triade »), qui indiquent dans la plupart des cas que l'[[enfant]] a subi une [[violence physique]], qui peut être un choc violent (accident de voiture{{etc.}}), ou plus généralement que l'enfant a été secoué par un [[adulte]]. On parle aussi de traumatisme crânien infligé. Le diagnostic peut parfois être rendu difficile du fait de l'existence de maladies rares provoquant des symptômes similaires (diagnostics différentiels<ref group="SOFMER" name=":0">[http://www.sofmer.com/download/sofmer/synd_bbsecoue_reco_commission_audition.pdf ''Recommandations aux professionnels - Syndrome du bébé secoué'' - Audition publique] Sofmer – HAS (Service des bonnes pratiques professionnelles) / mai 2011, {{p.|8}}</ref>).

Le critère diagnostique basé sur la triade fait l'objet d'une controverse scientifique, médico-légale, et judiciaire dans les pays anglo-saxons depuis la fin des années 1990<ref name=":0">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|prénom1=Pour la|nom1=Science|titre=Mortelles secousses ?|périodique=CerveauetPsycho.fr|date=2017|issn=|lire en ligne=http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-le-syndrome-du-bebe-secoue-38013.php|consulté le=2017-04-19|pages=}}</ref>. Les tribunaux de ces pays reviennent peu à peu sur certaines condamnations<ref name=":1">{{Lien web|langue=en-US|titre=Exoneration Detail List|url=https://www.law.umich.edu/special/exoneration/Pages/detaillist.aspx?View=%7BFAF6EDDB-5A68-4F8F-8A52-2C61F5BF9EA7%7D&FilterField1=Group&FilterValue1=SBS|site=www.law.umich.edu|consulté le=2018-06-15}}</ref>. Ce critère est cependant toujours utilisé en France<ref name=":0" group="SOFMER" />.


Cet acte qui peut paraître anodin à certains, peut être imputé à un parent excédé par les pleurs de l'enfant; il est en réalité souvent bien plus grave qu'une chute du bébé de la table à langer par exemple. Il est reconnu comme une [[maltraitance sur mineur]] que le soignant est tenu de signaler au procureur de la République afin de procéder à une enquête, car l'enfant décède dans 13 à 40 % des cas, et s'il survit une fois sur deux il y a récidive<ref>[http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1095926/fr/bebe-secoue-une-forme-mal-connue-de-maltraitance-aux-consequences-irreparables Bébé secoué : une forme mal connue de maltraitance aux conséquences irréparables]</ref>.
Cet acte qui peut paraître anodin à certains, peut être imputé à un parent excédé par les pleurs de l'enfant; il est en réalité souvent bien plus grave qu'une chute du bébé de la table à langer par exemple. Il est reconnu comme une [[maltraitance sur mineur]] que le soignant est tenu de signaler au procureur de la République afin de procéder à une enquête, car l'enfant décède dans 13 à 40 % des cas, et s'il survit une fois sur deux il y a récidive<ref>[http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1095926/fr/bebe-secoue-une-forme-mal-connue-de-maltraitance-aux-consequences-irreparables Bébé secoué : une forme mal connue de maltraitance aux conséquences irréparables]</ref>.
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{{début citation}}Le signalement au procureur de la République, avec copie au président du conseil général, s’impose. Est ainsi déclenchée une double procédure, civile pour protéger l’enfant sans délai et pénale puisqu’il s’agit d’une infraction.{{fin citation}}
{{début citation}}Le signalement au procureur de la République, avec copie au président du conseil général, s’impose. Est ainsi déclenchée une double procédure, civile pour protéger l’enfant sans délai et pénale puisqu’il s’agit d’une infraction.{{fin citation}}


== Associations de parents ==
== Controverse internationale ==
Depuis la fin des années 1990, le syndrome du bébé secoué fait l'objet d'une vive controverse scientifique, médico-légale, et judiciaire dans les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, États-Unis, Canada) ainsi qu'en Suède<ref name=":0" />. Les médias de ces pays traitent régulièrement de ce sujet, en particulier des exonérations de [[Erreur judiciaire|personnes accusées et emprisonnées à tort]] suite à un faux diagnostic de « secouement »<ref name=":1" />.
Des parents déclarant être accusés à tort de secouements sur leurs enfants atteints de maladies causant les mêmes signes que ceux du syndrome du bébé secoué (diagnostics différentiels) se sont regroupés au Canada<ref>{{Lien web|langue=en-CA|titre=EBMSI|url=http://ebmsigroup.weebly.com/|site=ebmsigroup.weebly.com|date=|consulté le=}}</ref>, en France<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Association Adikia|url=http://adikia.fr|site=Association Adikia|date=}}</ref>, au Royaume-Uni<ref>{{Lien web|langue=en-UK|nom1=|titre=The Five Percenters - Shaken Baby Syndrome|url=http://www.sbs5.dircon.co.uk/|site=www.sbs5.dircon.co.uk|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-UK|titre=Help and advice for parents accused of non-accidental injury {{!}} Parents Accused|url=http://www.parentsaccused.co.uk/|site=www.parentsaccused.co.uk|date=|consulté le=}}</ref>, aux États-Unis<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Protecting Innocent Families|url=https://protectinginnocentfamilies.wordpress.com/|site=Protecting Innocent Families|date=}}</ref>, en Suède<ref>{{Lien web|langue=sv-SE|titre=Riksförbundet För Familjers Rättigheter {{!}} Hemsida för Riksförbundet för Familjers Rättigheter, RFFR.|url=http://rffr.se/|site=rffr.se|date=}}</ref>, et aux Pays-Bas<ref>{{Lien web|langue=nl-nl|titre=Medische & juridische hulp bij onterechte beschuldiging|url=http://shakenbaby.nl/|site=shakenbaby.nl|date=}}</ref>.

En effet, le critère médical qui a été utilisé depuis les années 1970 pour le diagnostic du syndrome du bébé secoué (la « triade » d'un hématome sous-dural, d'hémorragies rétiniennes, et d'un œdème cérébral) a été remis en question par de nombreuses recherches scientifiques au cours des années 2000<ref>{{Ouvrage|prénom1=Papetti,|nom1=Randy,|titre=The forensic unreliability of the shaken baby syndrome|isbn=9780998904306|isbn2=0998904309|oclc=1029293026|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1029293026}}</ref>. Ces recherches ont mis plusieurs années avant d'être acceptées par les institutions médicales. C'est ainsi que le critère médical original a évolué, mais de manière subtile et relativement implicite<ref name=":2" />.

Grâce au travail de certains médecins et avocats préoccupés par les erreurs judiciaires<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Innocence Project - Help us put an end to wrongful convictions!|url=https://www.innocenceproject.org/|site=Innocence Project|consulté le=2018-06-15}}</ref>, les tribunaux anglo-saxons reviennent peu à peu sur des condamnations se basant exclusivement sur ce critère spécifique<ref name=":2" />.

Cependant, la France n'a pas encore intégré ces développements et elle continue de promouvoir l'ancien critère diagnostique<ref name=":0" group="SOFMER" /> qui a pourtant été abandonné par les autres pays.

Sachant que la majorité des bébés français diagnostiqués « bébés secoués » présentent des lésions de la triade mais aucun autre signe traumatique (fractures, bleus, lésions cervicales...)<ref>{{Lien web|titre=Syndrome du bébé secoué [Texte imprimé] : hématome sous-dural du nourrisson et maltraitance, à propos d'une série de 404 cas / Etienne Mireau ; sous la dir. de Dominique Renier - Sudoc|url=http://www.sudoc.fr/086163086|site=www.sudoc.fr|consulté le=2018-06-15}}</ref>, il n'est pas impossible qu'il y ait eu un certain nombre d'erreurs judiciaires en France depuis plusieurs décennies.

=== Origines de la théorie ===
Connaître la manière dont la théorie a vu le jour permet de mieux comprendre la controverse scientifique actuelle. Les hématomes sous-duraux du nourrisson consécutifs à un malaise soudain et inexpliqué sont connus depuis longtemps, mais leur origine restait mystérieuse<ref>{{Article|langue=en|prénom1=C. W.|nom1=BURHANS|prénom2=H. J.|nom2=GERSTENBERGER|titre=INTERNAL HEMORRHAGIC PACHYMENINGITIS IN INFANCY|périodique=Journal of the American Medical Association|volume=80|numéro=9|date=1923-03-03|issn=0002-9955|doi=10.1001/jama.1923.02640360012005|lire en ligne=https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/232937|consulté le=2018-06-15|pages=604}}</ref>. En effet, chez l'adulte, ce type de saignement autour du cerveau est très fortement associé à un traumatisme crânien violent. Pourtant, ces nourrissons ne présentaient souvent aucun signe traumatique, et aucun récit de traumatisme n'était évoqué par les parents ou les personnes s'occupant de l'enfant. Les lésions étaient souvent fatales, les séquelles neurologiques lourdes et fréquentes.

En 1968, le neurochirurgien américain d'origine pakistanaise [[Ayub Ommaya]] a démontré que, chez des macaques anesthésiés sujets à une collision par l'arrière à 50 km/h, un mouvement extrêmement brutal de la tête d'arrière en avant (coup du lapin) était associé à des hématomes sous-duraux massifs, des lésions cervicales, et une commotion cérébrale<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ayub K.|nom1=Ommaya|titre=Whiplash Injury and Brain Damage|périodique=JAMA|volume=204|numéro=4|date=1968-04-22|issn=0098-7484|doi=10.1001/jama.1968.03140170001001|lire en ligne=https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/338923|consulté le=2018-06-15|pages=285}}</ref>.

En 1971, le neurochirurgien pédiatrique britannique Norman Guthkelch, qui avait longtemps étudié les hématomes sous-duraux du nourrisson, a émis une hypothèse suite à l'étude d'Ommaya et à quelques rapports de cas<ref>{{Article|langue=en|prénom1=A. N.|nom1=Guthkelch|titre=Infantile Subdural Haematoma and its Relationship to Whiplash Injuries|périodique=Br Med J|volume=2|numéro=5759|date=1971-05-22|issn=0007-1447|issn2=1468-5833|pmid=5576003|doi=10.1136/bmj.2.5759.430|lire en ligne=https://www.bmj.com/content/2/5759/430|consulté le=2018-06-15|pages=430–431}}</ref>. Si certains nourrissons présentent des hématomes sous-duraux sans trace ni récit de traumatisme, c'est peut-être parce qu'ils ont été secoués. Comme les muscles du cou du nourrisson sont faibles et que la tête n'est pas tenue, le mouvement d'avant en arrière de la tête pourrait causer des [[Accélération angulaire|accélérations angulaires]] provoquant une rupture traumatique des veines ponts reliant le cerveau à la dure-mère, et donc un [[hématome sous-dural]]. Ce traumatisme sans impact ne laisserait pas de traces externes et il ne serait pas mentionné par des parents qui ne réaliseraient pas les dangers de ce geste.

En 1972, le radiologue américain John Caffey a lu cette étude et il a élaboré la théorie du syndrome du bébé secoué dans un article fondateur mais spéculatif<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=JOHN|nom1=CAFFEY|titre=THE FIRST ANNUAL NEUHAUSER PRESIDENTIAL ADDRESS OF THE SOCIETY FOR PEDIATRIC RADIOLOGY|périodique=American Journal of Roentgenology|volume=114|numéro=2|date=1972-02|issn=0361-803X|issn2=1546-3141|doi=10.2214/ajr.114.2.216|lire en ligne=https://www.ajronline.org/doi/abs/10.2214/ajr.114.2.216|consulté le=2018-06-15|pages=216–229}}</ref>. Selon lui, des secouements légers mais répétés dans le temps pourraient causer des saignements intracrâniens et des lésions cérébrales. Les secouements violents, mais aussi les secouements plus légers comme ceux occasionnés par des jeux de l'adulte, les mouvements d'avant en arrière dans un transat ou dans des parcs pour enfants, les « secouements » dans les transports en voiture ou en scooter des neiges pourraient également causer ces lésions. Pour lui, quasiment toutes les pathologies neurologiques pédiatriques pourraient en fait être expliquées par des secouements répétés chez l'enfant.

C'est à partir de là que les pédiatres américains ont admis que si un enfant présentait un hématome sous-dural, généralement associé à des hémorragies rétiniennes et des lésions cérébrales, alors cela signifiait qu'il avait été secoué<ref>{{Ouvrage|prénom1=Koen, Wendy|nom1=J.,|prénom2=Bowers, C.|nom2=Michael,|titre=Forensic science reform : protecting the innocent|éditeur=Academic Press|date=2017|isbn=9780128027387|isbn2=012802738X|oclc=967265134|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/967265134}}</ref>. Un signalement devait donc être fait pour maltraitance. Cela conduisait souvent au placement de l'enfant et à la condamnation de l'adulte présent avec lui lors du malaise.

=== Critiques par Ommaya et Guthkelch ===

Ayub Ommaya a critiqué l'utilisation de son étude en dehors du cadre dans lequel elle avait été réalisée. Il a ainsi déclaré dans un article publié en 2002<ref>{{Article|prénom1=A. K.|nom1=Ommaya|prénom2=W.|nom2=Goldsmith|prénom3=L.|nom3=Thibault|titre=Biomechanics and neuropathology of adult and paediatric head injury|périodique=British Journal of Neurosurgery|volume=16|numéro=3|date=2002-6|issn=0268-8697|pmid=12201393|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12201393|consulté le=2018-06-15|pages=220–242}}</ref> :<blockquote>Les accélérations angulaires et les durées très courtes de l'impact mesurées lors de nos premières expériences sont typiques d'accélérations angulaires survenant lors d'impacts violents, et ne sont pas vues dans les secouements même les plus violents (...). Il est improbable que la grande vitesse et la sévérité d'un seul secouement produit dans notre modèle animal puisse être obtenu par un seul ou même plusieurs secouements manuels d'un enfant en un épisode. (...) Plus tard, néanmoins, nos résultats expérimentaux ont été utilisés comme base expérimentale du syndrome du bébé secoué par Caffey, Guthkelch et d'autres, par analogie, mais sans réaliser que les niveaux d'énergie des accélérations dans notre étude étaient reliées à des crashs de véhicules lancés à 50 km/h. (...)</blockquote><blockquote>L'absence d'histoire correspondant aux constatations cliniques est généralement le point de départ pour analyser les données disponibles et trouver le mécanisme le plus probable des blessures. C. J. Hobbs a fourni la mise en garde importante suivante : « Le diagnostic de maltraitance demande une certitude absolue pour éviter la condamnation de parents innocents et le placement abusifs d'enfants loin de leurs maisons. Les preuves doivent satisfaire à la foi les besoins du diagnostic clinique et le procédure médicolégale. »</blockquote>En 2012, Norman Guthkelch<ref name="npr.org">{{lien web|url=https://www.npr.org/2011/06/29/137471992/rethinking-shaken-baby-syndrome |titre=Archived copy |consulté le=2015-05-30 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20150526055135/http://www.npr.org/2011/06/29/137471992/rethinking-shaken-baby-syndrome |archivedate=2015-05-26 |df= }}</ref> a publié un article « après 40 ans de considérations » très critique des poursuites judiciaires qui ne sont basées que sur la seule la triade de lésions<ref name="globalwrong.files.wordpress.com">{{lien web|url=http://globalwrong.files.wordpress.com/2013/01/guthkelch-an-preface-to-narang-hous-j-health-law-poly-2012.pdf |titre=Archived copy |consulté le=2013-01-15 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20141207111213/http://globalwrong.files.wordpress.com/2013/01/guthkelch-an-preface-to-narang-hous-j-health-law-poly-2012.pdf |archivedate=2014-12-07 |df= }}</ref>.

À nouveau, en 2012, {{Dr}} Guthkelch a dit dans une interview, « Je pense que nous devons retourner à la case départ et faire une analyse beaucoup plus précise de ces cas, et je suis prêt à parier (...) que nous trouverions dans chaque cas, ou au moins dans la vaste majorité des cas, que l'enfant avait une maladie grave qui n'a pas été détéctée à temps. »<ref>{{lien web|url=http://onsbs.com/2014/08/20/conversations-with-dr-a-norman-guthkelch/ |titre=Archived copy |consulté le=2014-09-24 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20140919224037/http://onsbs.com/2014/08/20/conversations-with-dr-a-norman-guthkelch/ |archivedate=2014-09-19 |df= }}</ref>.

Par ailleurs, en 2015, le {{Dr}} Guthkelch a dit : « Dès le départ, j'étais contre le fait de définir cette chose comme un syndrome. Aller jusqu'à dire qu'à chaque fois que vous voyez ces lésions, c'est un crime... C'est devenu une manière bien trop facile de finir en prison. »<ref>{{article|url=https://www.nytimes.com/video/us/100000003906982/retro-report-voices-the-lawyer.html?playlistId=1194811622182|titre=The Nanny Murder Trial: Retro Report Voices: The Lawyer|périodique=New York Times|date=2015|consulté le=14 septembre 2015|deadurl=no|archiveurl=https://web.archive.org/web/20150915041225/http://www.nytimes.com/video/us/100000003906982/retro-report-voices-the-lawyer.html?playlistId=1194811622182|archivedate=15 September 2015}}</ref>

=== Développements scientifiques ===
À partir des années 1990, des études biomécaniques ont montré que les impacts à la tête pouvaient générer des forces beaucoup plus importantes qu'un secouement<ref>{{Article|prénom1=Ann-Christine|nom1=Duhaime|prénom2=Thomas A.|nom2=Gennarelli|prénom3=Lawrence E.|nom3=Thibault|prénom4=Derek A.|nom4=Bruce|titre=The shaken baby syndrome|périodique=Journal of Neurosurgery|volume=66|numéro=3|date=1987-03|issn=0022-3085|doi=10.3171/jns.1987.66.3.0409|lire en ligne=https://doi.org/10.3171/jns.1987.66.3.0409|consulté le=2018-06-15|pages=409–415}}</ref><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Michael T.|nom1=Prange|prénom2=Brittany|nom2=Coats|prénom3=Ann-Christine|nom3=Duhaime|prénom4=Susan S.|nom4=Margulies|titre=Anthropomorphic simulations of falls, shakes, and inflicted impacts in infants|périodique=Journal of Neurosurgery|volume=99|numéro=1|date=2003-07|issn=0022-3085|doi=10.3171/jns.2003.99.1.0143|lire en ligne=http://europepmc.org/abstract/med/12854757|consulté le=2018-06-15|pages=143–150}}</ref>. Il a aussi été démontré que des chutes de faible hauteur pouvaient parfois causer les lésions de la triade chez le nourrisson<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=John|nom1=Plunkett|titre=Fatal Pediatric Head Injuries Caused by Short-Distance Falls|périodique=The American Journal of Forensic Medicine and Pathology|volume=22|numéro=1|date=2001-3|issn=0195-7910|lire en ligne=https://journals.lww.com/amjforensicmedicine/Abstract/2001/03000/Fatal_Pediatric_Head_Injuries_Caused_by.1.aspx|consulté le=2018-06-15|pages=1}}</ref><ref>{{Article|langue=English|prénom1=Cindy W.|nom1=Christian|prénom2=Alexandra A.|nom2=Taylor|prénom3=Richard W.|nom3=Hertle|prénom4=Ann-Christine|nom4=Duhaime|titre=Retinal hemorrhages caused by accidental household trauma|périodique=The Journal of Pediatrics|volume=135|numéro=1|date=1999-07|issn=0022-3476|doi=10.1016/S0022-3476(99)70343-4|lire en ligne=https://www.jpeds.com/article/S0022-3476(99)70343-4/fulltext|consulté le=2018-06-15|pages=125–127}}</ref><ref>{{Article|langue=english|prénom1=Horace B.|nom1=Gardner|titre=A Witnessed Short Fall Mimicking Presumed Shaken Baby Syndrome (Inflicted Childhood Neurotrauma)|périodique=Pediatric Neurosurgery|volume=43|numéro=5|date=2007|issn=1016-2291|issn2=1423-0305|doi=10.1159/000106399|lire en ligne=https://www.karger.com/Article/Abstract/106399|consulté le=2018-06-15|pages=433–435}}</ref>.

Surtout, on a découvert que les lésions cérébrales des « bébés secoués » n'étaient pas traumatiques mais [[Hypoxie|hypoxiques]] (liées à un manque d'oxygène)<ref>{{Article|langue=en|prénom1=J. F.|nom1=Geddes|titre=Neuropathology of inflicted head injury in children: I. Patterns of brain damage|périodique=Brain|volume=124|numéro=7|date=2001-07-01|issn=1460-2156|doi=10.1093/brain/124.7.1290|lire en ligne=https://academic.oup.com/brain/article-abstract/124/7/1290/285468|consulté le=2018-06-15|pages=1290–1298}}</ref>. De même, on a découvert que les hématomes sous-duraux du nourrisson n'étaient pas toujours d'origine traumatique<ref>{{Article|langue=en|prénom1=J. F.|nom1=Geddes|prénom2=R. C.|nom2=Tasker|prénom3=A. K.|nom3=Hackshaw|prénom4=C. D.|nom4=Nickols|titre=Dural haemorrhage in non-traumatic infant deaths: does it explain the bleeding in 'shaken baby syndrome'?|périodique=Neuropathology and Applied Neurobiology|volume=29|numéro=1|date=2003-02|issn=0305-1846|issn2=1365-2990|doi=10.1046/j.1365-2990.2003.00434.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1046/j.1365-2990.2003.00434.x|consulté le=2018-06-15|pages=14–22}}</ref><ref>{{Article|langue=en|titre=The neuropathology of infant subdural haemorrhage|périodique=Forensic Science International|volume=187|numéro=1-3|date=2009-05-30|issn=0379-0738|doi=10.1016/j.forsciint.2009.02.005|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0379073809000796|consulté le=2018-06-15|pages=6–13}}</ref>. Certains sont bien causés par une rupture traumatique des veines ponts, mais d'autres proviennent d'un écoulement de sang depuis les capillaires de la dure-mère (hématome intra-dural) dans certaines conditions pathologiques, notamment hypoxiques<ref>{{Article|prénom1=Irene|nom1=Scheimberg|prénom2=Marta C.|nom2=Cohen|prénom3=Rita E.|nom3=Zapata Vazquez|prénom4=Susan|nom4=Dilly|titre=Nontraumatic intradural and subdural hemorrhage and hypoxic ischemic encephalopathy in fetuses, infants, and children up to three years of age: analysis of two audits of 636 cases from two referral centers in the United Kingdom|périodique=Pediatric and Developmental Pathology: The Official Journal of the Society for Pediatric Pathology and the Paediatric Pathology Society|volume=16|numéro=3|date=2013-5|issn=1093-5266|pmid=23113698|doi=10.2350/12-08-1232-OA.1|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23113698|consulté le=2018-06-15|pages=149–159}}</ref>.

Quant aux [[Hémorragie rétinienne|hémorragies rétiniennes]], elles pourraient être favorisées par une [[Hypertension intra-crânienne|augmentation de la pression intracrânienne]]<ref>{{Article|prénom1=Steven C.|nom1=Gabaeff|titre=Challenging the Pathophysiologic Connection between Subdural Hematoma, Retinal Hemorrhage and Shaken Baby Syndrome|périodique=Western Journal of Emergency Medicine|volume=12|numéro=2|date=2011-5|issn=1936-900X|pmid=21691518|pmcid=PMC3099599|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3099599/|consulté le=2018-06-15|pages=144–158}}</ref>. Avant l'avènement du scanner cérébral, les médecins réalisaient un fond d'œil pour détecter la présence d'un hématome sous-dural. La présence d'hémorragies rétiniennes était en effet considérée comme étant pathognomonique d'un hématome sous-dural<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kenneth|nom1=Till|titre=Subdural Haematoma and Effusion in Infancy|périodique=Br Med J|volume=3|numéro=5615|date=1968-08-17|issn=0007-1447|issn2=1468-5833|pmid=5667318|doi=10.1136/bmj.3.5615.400|lire en ligne=https://www.bmj.com/content/3/5615/400|consulté le=2018-06-15|pages=400–402}}</ref>. Aujourd'hui, les pédiatres pensent qu'elles sont causées directement par un secouement<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Gil|nom1=Binenbaum|prénom2=Brian J.|nom2=Forbes|titre=The eye in child abuse: Key points on retinal hemorrhages and abusive head trauma|périodique=Pediatric Radiology|volume=44|numéro=S4|date=2014-12|issn=0301-0449|issn2=1432-1998|doi=10.1007/s00247-014-3107-9|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00247-014-3107-9|consulté le=2018-06-15|pages=571–577}}</ref>, mais cette thèse est contestée par certains médecins<ref>{{Article|langue=En|prénom1=M P|nom1=Clarke|titre=Vitreoretinal traction is a major factor in causing the haemorrhagic retinopathy of abusive head injury? – No|périodique=Eye|volume=23|numéro=9|date=2009-08-07|issn=0950-222X|issn2=1476-5454|doi=10.1038/eye.2009.200|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/eye2009200|consulté le=2018-06-15|pages=1761–1763}}</ref><ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Waney|nom1=Squier|titre=Retinal haemorrhage: a red flag for raised intracranial pressure|périodique=Developmental Medicine & Child Neurology|volume=59|numéro=6|date=2017|issn=1469-8749|doi=10.1111/dmcn.13435/full|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/dmcn.13435/full|consulté le=2018-06-15|pages=}}</ref>.

Enfin, on a découvert un nombre croissant de pathologies plus ou moins rares pouvant provoquer la triade (les diagnostics différentiels)<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Timothy J.|nom1=David|titre=Non-accidental head injury—the evidence|périodique=Pediatric Radiology|volume=38|numéro=3|date=2008|issn=0301-0449|issn2=1432-1998|doi=10.1007/s00247-008-0829-6.pdf|lire en ligne=https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s00247-008-0829-6.pdf|consulté le=2018-06-15|pages=}}</ref>.

Après ces découvertes, il est devenu clair que la seule « triade » ne permettait plus de distinguer de manière fiable les cas avérés de maltraitance de ceux où des causes médicales étaient responsables des symptômes et des lésions associées<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Bache,|nom1=Bill|prénom2=Barnes,|nom2=Patrick|prénom3=Beech,|nom3=Beverly|prénom4=Bellone,|nom4=Flo|titre=Open Letter on Shaken Baby Syndrome and Courts: A False and Flawed Premise|périodique=CORE Scholar|date=2015|lire en ligne=https://corescholar.libraries.wright.edu/pediatrics/81/|consulté le=2018-06-15}}</ref>.

=== Évolution d'un diagnostic ===
Pour ces raisons, les instances pédiatriques américaines ont décidé d'abandonner vers 2010 le terme de « syndrome du bébé secoué » qui était trop fortement associé à la triade et à un mécanisme unique et hypothétique de maltraitance<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Cindy W.|nom1=Christian|prénom2=Robert|nom2=Block|titre=Abusive Head Trauma in Infants and Children|périodique=Pediatrics|volume=123|numéro=5|date=2009-05-01|issn=0031-4005|issn2=1098-4275|pmid=19403508|doi=10.1542/peds.2009-0408|lire en ligne=http://pediatrics.aappublications.org/content/123/5/1409|consulté le=2018-06-15|pages=1409–1411}}</ref>. Ils ont changé le nom du syndrome pour celui de « traumatisme crânien intentionnel », et ils ont abandonné l'utilisation de la seule triade pour diagnostiquer ce syndrome.

Il est désormais admis que le diagnostic du traumatisme crânien intentionnel est extrêmement difficile à poser. Il requiert la concertation d'une équipe pluridisciplinaire, la réalisation de nombreux examens complémentaires, la recherche de signes traumatiques, l'exclusion rigoureuse de tous les diagnostics différentiels connus, et l'évaluation de tous les éléments non-médicaux obtenus au cours des enquêtes sociales et judiciaires<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Dawn|nom1=Saunders|prénom2=Maria|nom2=Raissaki|prénom3=Sabah|nom3=Servaes|prénom4=Catherine|nom4=Adamsbaum|titre=Throwing the baby out with the bath water — response to the Swedish Agency for Health Technology Assessment and Assessment of Social Services (SBU) report on traumatic shaking|périodique=Pediatric Radiology|volume=47|numéro=11|date=2017-08-07|issn=0301-0449|issn2=1432-1998|pmid=28785782|pmcid=PMC5608779|doi=10.1007/s00247-017-3932-8|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00247-017-3932-8|consulté le=2018-06-15|pages=1386–1389}}</ref>.

Pour des juges britanniques<ref>{{Article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Mackey|titre=After the Court of Appeal: R v Harris and others [2005] EWCA crim 1980|périodique=Archives of Disease in Childhood|volume=91|numéro=10|date=2006-10-01|issn=0003-9888|issn2=1468-2044|pmid=16990363|pmcid=PMC2066025|doi=10.1136/adc.2006.100719|lire en ligne=http://adc.bmj.com/content/91/10/873|consulté le=2017-04-19|pages=873–874}}</ref>, « ''la seule présence de la triade ne permet pas de conclure automatiquement ou nécessairement à un diagnostic de bébé secoué et/ou à un infanticide. Tous les faits de chaque cas individuel doivent être pris en compte'' ». Selon des médecins canadiens<ref>{{Lien web|titre=RAPPORT DU COMITÉ AU PROCUREUR GÉNÉRAL : EXAMEN DES DÉCÈS DUS AU SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ - Ministère du Procureur général|url=https://www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca/french/about/pubs/sbdrt/sbdrt.html|site=www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca|consulté le=2017-04-19}}</ref>, « ''l’avis généralement admis selon lequel la triade'' [hématome sous-dural, hémorragies rétiniennes, œdème cérébral] ''en soi est un diagnostic de syndrome du bébé secoué ne tient plus'' ».

En France cependant, le nom du syndrome du bébé secoué est resté, tout comme le diagnostic basé exclusivement sur des lésions de la triade. En 2017, la Haute Autorité de Santé a affirmé la « certitude » du diagnostic chez un nourrisson présentant seulement des hématomes sous-duraux et des hémorragies rétiniennes (deux éléments sur trois de la triade) en l'absence d'explications<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Haute Autorité de Santé - Syndrome du bébé secoué ou traumatisme crânien non accidentel par secouement|url=https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2794425/fr/syndrome-du-bebe-secoue-ou-traumatisme-cranien-non-accidentel-par-secouement|site=www.has-sante.fr|consulté le=2018-06-15}}</ref>.

=== Faible niveau de preuves scientifiques pour les autorités suédoises ===
En 2016, l'instance gouvernementale suédoise chargée d'évaluer les pratiques médicales (SBU) a publié une [[revue systématique]] de la littérature sur le syndrome du bébé secoué. Ce rapport a conclu au « très faible niveau de preuves scientifiques de la triade » pour le diagnostic d'un secouement violent<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=Services|prénom1=Statens beredning för medicinsk och social utvärdering (SBU); Swedish Agency for Health Technology Assessment and Assessment of Social|titre=Traumatic shaking – The role of the triad in medical investigations of suspected traumatic shaking|url=http://www.sbu.se/en/publications/sbu-assesses/traumatic-shaking--the-role-of-the-triad-in-medical-investigations-of-suspected-traumatic-shaking/|site=www.sbu.se|consulté le=2017-04-19}}</ref>.

Selon ce rapport, le plus haut niveau de preuve consisterait en des études où les enfants auraient été diagnostiqués après un secouement constaté dans un lieu public ou sur vidéo. Les auteurs n'ont trouvé aucune étude satisfaisant à ce niveau de preuves. Ils se sont donc rabattus sur les études avec « aveux » de secouements. Ce niveau de preuve est plus faible, car le phénomène des « faux aveux » est bien connu en criminologie<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gudjonsson, Gisli|nom1=H.|titre=The psychology of interrogations, confessions, and testimony|éditeur=Wiley|date=1996|isbn=0471961779|isbn2=9780471961772|oclc=47146465|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/47146465}}</ref>.

Sur près de 4000 articles, les auteurs n'ont ont trouvé que deux avec un niveau de preuve modéré, tandis que les autres avaient un niveau de preuve faible ou très faible.

Selon ce rapport, le faible niveau de la littérature sur le sujet provient de l'omniprésence d'une erreur méthodologique classique appelée « [[Argument circulaire|raisonnement circulaire]] ». Les médecins diagnostiquent les « bébés secoués » chez les bébés présentant une triade inexpliquée de lésions. Ils retrouvent donc une forte association statistique entre le diagnostic et la triade. Mais cela ne permet pas de conclure que la triade est un critère valide pour affirmer l'existence d'un secouement, puisque c'est la triade qui a conduit au diagnostic de secouement<ref>{{Article|langue=en|titre=Circularity bias in abusive head trauma studies could be diminished with a new ranking scale|périodique=Egyptian Journal of Forensic Sciences|volume=6|numéro=1|date=2016-03-01|issn=2090-536X|doi=10.1016/j.ejfs.2015.12.001|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2090536X15000982|consulté le=2018-06-15|pages=6–10}}</ref>.


Par ailleurs, les études ne prennent quasiment jamais en compte la possibilité de « faux positifs », c'est-à-dire d'erreurs diagnostiques. Des [[Specificite (statistique)|spécificités]] et valeurs prédictives de 100% sont parfois obtenues<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Matthieu|nom1=Vinchon|prénom2=Sabine|nom2=de Foort-Dhellemmes|prénom3=Marie|nom3=Desurmont|prénom4=Isabelle|nom4=Delestret|titre=Confessed abuse versus witnessed accidents in infants: comparison of clinical, radiological, and ophthalmological data in corroborated cases|périodique=Child's Nervous System|volume=26|numéro=5|date=2009-11-28|issn=0256-7040|issn2=1433-0350|doi=10.1007/s00381-009-1048-7|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00381-009-1048-7|consulté le=2018-06-15|pages=637–645}}</ref>, mais n'ont que peu de signification scientifique à cause du problème du raisonnement circulaire<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Niels|nom1=Lynøe|prénom2=Måns|nom2=Rosén|prénom3=Anders|nom3=Eriksson|titre=Vinchon’s responses raise additional questions about the shaken baby-study|périodique=Child's Nervous System|volume=34|numéro=1|date=2017-10-19|issn=0256-7040|issn2=1433-0350|doi=10.1007/s00381-017-3621-9|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00381-017-3621-9|consulté le=2018-06-15|pages=11–13}}</ref>.
== Controverse ==
Les bases scientifiques du syndrome du bébé secoué font l'objet d'une controverse à l'étranger<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|prénom1=Pour la|nom1=Science|titre=Mortelles secousses ?|périodique=CerveauetPsycho.fr|date=2017|issn=|lire en ligne=http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-le-syndrome-du-bebe-secoue-38013.php|consulté le=2017-04-19|pages=}}</ref>.


=== Une évolution scientifique hétérogène ===
En 2012, Norman Guthkelch, le neurochirurgien souvent crédité pour avoir "découvert" le diagnostic du syndrome du bébé secoué<ref name="npr.org">{{lien web|url=https://www.npr.org/2011/06/29/137471992/rethinking-shaken-baby-syndrome |titre=Archived copy |consulté le=2015-05-30 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20150526055135/http://www.npr.org/2011/06/29/137471992/rethinking-shaken-baby-syndrome |archivedate=2015-05-26 |df= }}</ref>, a publié un article "après 40 ans de considérations" très critique des poursuites judiciaires qui ne sont basées que sur la seule la triade de lésions<ref name="globalwrong.files.wordpress.com">{{lien web|url=http://globalwrong.files.wordpress.com/2013/01/guthkelch-an-preface-to-narang-hous-j-health-law-poly-2012.pdf |titre=Archived copy |consulté le=2013-01-15 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20141207111213/http://globalwrong.files.wordpress.com/2013/01/guthkelch-an-preface-to-narang-hous-j-health-law-poly-2012.pdf |archivedate=2014-12-07 |df= }}</ref>. À nouveau, en 2012, {{Dr}} Guthkelch a dit dans une interview, "Je pense que nous devons retourner à la case départ et faire une analyse beaucoup plus précise de ces cas, et je suis prêt à parier (...) que nous trouverions dans chaque cas, ou au moins dans la vaste majorité des cas, que l'enfant avait une maladie grave qui n'a pas été détéctée à temps."<ref>{{lien web|url=http://onsbs.com/2014/08/20/conversations-with-dr-a-norman-guthkelch/ |titre=Archived copy |consulté le=2014-09-24 |deadurl=no |archiveurl=https://web.archive.org/web/20140919224037/http://onsbs.com/2014/08/20/conversations-with-dr-a-norman-guthkelch/ |archivedate=2014-09-19 |df= }}</ref>. Par ailleurs, en 2015, le {{Dr}} Guthkelch a même dit: "Dès le départ, j'étais contre le fait de définir cette chose comme un syndrome. Aller jusqu'à dire qu'à chaque fois que vous voyez ces lésions, c'est un crime... C'est devenu une manière bien trop facile de finir en prison."<ref>{{article|url=https://www.nytimes.com/video/us/100000003906982/retro-report-voices-the-lawyer.html?playlistId=1194811622182|titre=The Nanny Murder Trial: Retro Report Voices: The Lawyer|périodique=New York Times|date=2015|consulté le=14 septembre 2015|deadurl=no|archiveurl=https://web.archive.org/web/20150915041225/http://www.nytimes.com/video/us/100000003906982/retro-report-voices-the-lawyer.html?playlistId=1194811622182|archivedate=15 September 2015}}</ref>
De nombreux commentaires ont été publiés suite au rapport des autorités suédoises<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Niels|nom1=Lynøe|prénom2=Göran|nom2=Elinder|prénom3=Boubou|nom3=Hallberg|prénom4=Måns|nom4=Rosén|titre=Authors' overarching reply to all the responses received to the systematic literature review on shaken baby syndrome|périodique=Acta Paediatrica|volume=106|numéro=7|date=2017-05-19|issn=0803-5253|doi=10.1111/apa.13887|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/apa.13887|consulté le=2018-06-15|pages=1031–1031}}</ref>. Le principal argument utilisé pour rejeter les conclusions de ce rapport est que la triade n'est jamais utilisée isolément pour le diagnostic du syndrome du bébé secoué<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Steven|nom1=Lucas|prénom2=Anna|nom2=Bärtås|prénom3=Anna‐Karin Edstedt|nom3=Bonamy|prénom4=Lisa|nom4=Törnudd|titre=The way forward in addressing abusive head trauma in infants – current perspectives from Sweden|périodique=Acta Paediatrica|volume=106|numéro=7|date=2017|issn=1651-2227|doi=10.1111/apa.13840/full|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/apa.13840/full|consulté le=2018-06-15|pages=}}</ref><ref>{{Article|langue=en|prénom1=Arabinda Kumar|nom1=Choudhary|prénom2=Sabah|nom2=Servaes|prénom3=Thomas L.|nom3=Slovis|prénom4=Vincent J.|nom4=Palusci|titre=Consensus statement on abusive head trauma in infants and young children|périodique=Pediatric Radiology|date=2018-05-23|issn=0301-0449|issn2=1432-1998|doi=10.1007/s00247-018-4149-1|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s00247-018-4149-1|consulté le=2018-06-15}}</ref>. En effet, les institutions médicales internationales ont abandonné la triade aux alentours de 2010. La pratique clinique est cependant différente puisque de nombreux médecins hospitaliers ont été formés à l'utilisation de la triade pour diagnostiquer le syndrome du bébé secoué. Les tribunaux ont aussi appliqué ce critère dans de nombreuses condamnations pendant des décennies<ref name=":2" />.


Par ailleurs, en France, la triade est encore utilisée officiellement<ref name=":0" group="SOFMER" />. Les institutions médicales internationales rejettent donc aujourd'hui le critère utilisé quotidiennement en France pour les diagnostics de bébé secoué, les signalements pour maltraitance, les placements en famille d'accueil, les poursuites criminelles, et les condamnations.
La controverse scientifique porte principalement sur les critères permettant de poser le diagnostic de maltraitance sur un bébé. Historiquement, la seule découverte d'un hématome sous-dural et d'hémorragies rétiniennes, même en l'absence d'autres traces de traumatisme, permettait de diagnostiquer le syndrome du bébé secoué de manière fiable<ref>{{Article|langue=en|prénom1=David L.|nom1=Chadwick|prénom2=Robert H.|nom2=Kirschner|prénom3=Robert M.|nom3=Reece|prénom4=Lawrence R.|nom4=Ricci|titre=Shaken Baby Syndrome—A Forensic Pediatric Response|périodique=Pediatrics|volume=101|numéro=2|date=1998-02-01|issn=0031-4005|issn2=1098-4275|pmid=9457163|doi=10.1542/peds.101.2.321|lire en ligne=http://pediatrics.aappublications.org/content/101/2/321|consulté le=2017-04-19|pages=321–323}}</ref>. C'est d'ailleurs le critère utilisé en France actuellement<ref name=":0" group="SOFMER" />.


=== Associations de personnes victimes d'erreurs judiciaires ===
Depuis plusieurs années cependant, le consensus scientifique est que ces signes ne suffisent plus au diagnostic. La présence de fractures, de bleus, ou de lésions cervicales sont des signes supplémentaires permettant le diagnostic. Pour des juges britanniques<ref>{{Article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Mackey|titre=After the Court of Appeal: R v Harris and others [2005] EWCA crim 1980|périodique=Archives of Disease in Childhood|volume=91|numéro=10|date=2006-10-01|issn=0003-9888|issn2=1468-2044|pmid=16990363|pmcid=PMC2066025|doi=10.1136/adc.2006.100719|lire en ligne=http://adc.bmj.com/content/91/10/873|consulté le=2017-04-19|pages=873–874}}</ref>, « ''la seule présence de la triade ne permet pas de conclure automatiquement ou nécessairement à un diagnostic de bébé secoué et/ou à un infanticide. Tous les faits de chaque cas individuel doivent être pris en compte'' ». Selon des médecins canadiens<ref>{{Lien web|titre=RAPPORT DU COMITÉ AU PROCUREUR GÉNÉRAL : EXAMEN DES DÉCÈS DUS AU SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ - Ministère du Procureur général|url=https://www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca/french/about/pubs/sbdrt/sbdrt.html|site=www.attorneygeneral.jus.gov.on.ca|consulté le=2017-04-19}}</ref>, « ''l’avis généralement admis selon lequel la triade'' [hématome sous-dural, hémorragies rétiniennes, œdème cérébral] ''en soi est un diagnostic de syndrome du bébé secoué ne tient plus'' ». En 2017, des médecins suédois de l'[[Institut Karolinska]] et travaillant pour l'Agence suédoise pour l'évaluation des technologies de la santé et des services sociaux ont publié une revue systématique de la littérature sur le syndrome du bébé secoué<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=Services|prénom1=Statens beredning för medicinsk och social utvärdering (SBU); Swedish Agency for Health Technology Assessment and Assessment of Social|titre=Traumatic shaking – The role of the triad in medical investigations of suspected traumatic shaking|url=http://www.sbu.se/en/publications/sbu-assesses/traumatic-shaking--the-role-of-the-triad-in-medical-investigations-of-suspected-traumatic-shaking/|site=www.sbu.se|consulté le=2017-04-19}}</ref>. Leur conclusion est qu'« ''il n'y a pas assez de preuves scientifiques établissant la validité diagnostique de la triade pour identifier le secouement traumatique »''.
Des associations de parents et gardes d'enfants déclarant être accusés à tort d'avoir secoué un bébé se sont formées dans plusieurs pays : en France<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Association Adikia|url=https://adikia.fr|site=Association Adikia|date=}}</ref>, au Royaume-Uni<ref>{{Lien web|langue=en-UK|nom1=|titre=Falsely Accused of NAI|url=https://www.falselyaccusedofnai.com/|site=www.falselyaccusedofnai.com|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-UK|titre=Help and advice for parents accused of non-accidental injury {{!}} Parents Accused|url=http://www.parentsaccused.co.uk/|site=www.parentsaccused.co.uk|date=|consulté le=}}</ref>, aux États-Unis<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Protecting Innocent Families|url=https://protectinginnocentfamilies.wordpress.com/|site=Protecting Innocent Families|date=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=TornFamily|url=https://tornfamily.com/|site=TornFamily|date=}}</ref>, au Canada<ref>{{Lien web|langue=en-CA|titre=EBMSI|url=http://ebmsigroup.weebly.com/|site=ebmsigroup.weebly.com|date=|consulté le=}}</ref>, en Suède<ref>{{Lien web|langue=sv-SE|titre=Riksförbundet För Familjers Rättigheter {{!}} Hemsida för Riksförbundet för Familjers Rättigheter, RFFR.|url=http://rffr.se/|site=rffr.se|date=}}</ref>, aux Pays-Bas<ref>{{Lien web|langue=nl-nl|titre=Medische & juridische hulp bij onterechte beschuldiging|url=http://shakenbaby.nl/|site=shakenbaby.nl|date=}}</ref>, au Japon<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=SBS Review Project Japan|url=http://shakenbaby-review.com/index_e.html|site=shakenbaby-review.com|date=}}</ref>.


=== Médias étrangers ===
En 2011 et 2015, le New York Times et le Washington Post ont publié deux longs dossiers sur la controverse du bébé secoué et sur les personnes accusées à tort<ref>{{Article|prénom1=Emily|nom1=Bazelon|titre=Shaken-Baby Syndrome Faces New Questions in Court|périodique=The New York Times|date=2011-02-02|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2011/02/06/magazine/06baby-t.html|consulté le=2017-04-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=20|prénom1=Debbie Cenziper Published: March|nom2=2015|titre=Prosecutors build murder cases on disputed Shaken Baby Syndrome diagnosis|url=https://www.washingtonpost.com/graphics/investigations/shaken-baby-syndrome/|site=Washington Post|consulté le=2017-04-19}}</ref>. En 2014, la professeure de droit américaine Deborah Tuerkheimer a publié un livre sur la controverse du syndrome du bébé secoué et sur les erreurs judiciaires qui en découlent<ref>{{Ouvrage|prénom1=Deborah|nom1=Tuerkheimer|titre=Flawed Convictions: "Shaken Baby Syndrome" and the Inertia of Injustice|éditeur=Oxford University Press|date=2014-05-15|isbn=9780199913633|lire en ligne=https://global.oup.com/academic/product/flawed-convictions-9780199913633?cc=fr&lang=en&|consulté le=2017-04-19}}</ref>. Le film ''The Syndrome'', réalisé par Meryl Goldsmith, est sorti en 2016<ref>{{Ouvrage|prénom1=Meryl|nom1=Goldsmith|titre=The Syndrome|date=2016-04-15|lire en ligne=http://www.imdb.com/title/tt3183936/|consulté le=2017-04-19}}</ref>. La thèse principale de ces travaux est que les connaissances scientifiques ont évolué, mais pas les connaissances des médecins et des juges. Le décalage entre les évolutions de la science et l'inertie de la pratique clinique serait la cause d'erreurs de diagnostics du syndrome du bébé secoué.
En 2011 et 2015, le New York Times et le Washington Post ont publié deux longs dossiers sur la controverse du bébé secoué et sur les personnes accusées à tort<ref>{{Article|prénom1=Emily|nom1=Bazelon|titre=Shaken-Baby Syndrome Faces New Questions in Court|périodique=The New York Times|date=2011-02-02|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2011/02/06/magazine/06baby-t.html|consulté le=2017-04-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=20|prénom1=Debbie Cenziper Published: March|nom2=2015|titre=Prosecutors build murder cases on disputed Shaken Baby Syndrome diagnosis|url=https://www.washingtonpost.com/graphics/investigations/shaken-baby-syndrome/|site=Washington Post|consulté le=2017-04-19}}</ref>. En 2014, la professeure de droit américaine Deborah Tuerkheimer a publié un livre sur la controverse du syndrome du bébé secoué et sur les erreurs judiciaires qui en découlent<ref name=":2">{{Ouvrage|prénom1=Deborah|nom1=Tuerkheimer|titre=Flawed Convictions: "Shaken Baby Syndrome" and the Inertia of Injustice|éditeur=Oxford University Press|date=2014-05-15|isbn=9780199913633|lire en ligne=https://global.oup.com/academic/product/flawed-convictions-9780199913633?cc=fr&lang=en&|consulté le=2017-04-19}}</ref>. Le film ''The Syndrome'', réalisé par Meryl Goldsmith, est sorti en 2016<ref>{{Ouvrage|prénom1=Meryl|nom1=Goldsmith|titre=The Syndrome|date=2016-04-15|lire en ligne=http://www.imdb.com/title/tt3183936/|consulté le=2017-04-19}}</ref>. La thèse principale de ces travaux est que les connaissances scientifiques ont évolué, mais pas les connaissances des médecins et des juges. Le décalage entre les évolutions de la science et l'inertie de la pratique clinique serait la cause d'erreurs de diagnostics du syndrome du bébé secoué.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 15 juin 2018 à 12:52

Syndrome du bébé secoué
Description de cette image, également commentée ci-après
Image d'un hématome sous-dural une des conséquences possible du fait de secouer un bébé
Classification et ressources externes
CIM-10 Y07.9 et T74.1Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-9 995.55Voir et modifier les données sur Wikidata
MedlinePlus 000004
MeSH D038642

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Le syndrome du bébé secoué (SBS) est un ensemble de signes cliniques concernant un nourrisson, qui présente un hématome sous-dural, une hémorragie rétinienne ou un œdème cérébral (ce que l'on appelle parfois la « triade »), qui indiquent dans la plupart des cas que l'enfant a subi une violence physique, qui peut être un choc violent (accident de voiture, etc.), ou plus généralement que l'enfant a été secoué par un adulte. On parle aussi de traumatisme crânien infligé. Le diagnostic peut parfois être rendu difficile du fait de l'existence de maladies rares provoquant des symptômes similaires (diagnostics différentiels[SOFMER 1]).

Le critère diagnostique basé sur la triade fait l'objet d'une controverse scientifique, médico-légale, et judiciaire dans les pays anglo-saxons depuis la fin des années 1990[1]. Les tribunaux de ces pays reviennent peu à peu sur certaines condamnations[2]. Ce critère est cependant toujours utilisé en France[SOFMER 1].

Cet acte qui peut paraître anodin à certains, peut être imputé à un parent excédé par les pleurs de l'enfant; il est en réalité souvent bien plus grave qu'une chute du bébé de la table à langer par exemple. Il est reconnu comme une maltraitance sur mineur que le soignant est tenu de signaler au procureur de la République afin de procéder à une enquête, car l'enfant décède dans 13 à 40 % des cas, et s'il survit une fois sur deux il y a récidive[3].

Les séquelles possibles sont un sujet d'études. Elles concernent la majorité des cas selon données statistiques, notamment à long terme, et elles peuvent être lourdes ou légères, voir qualifiable de « handicap invisible » comme on les qualifie dans les traumatismes crâniens en général[Note 1].

Physiologie

Le bébé, principalement avant six mois, a un cerveau qui ne remplit pas toute la boîte crânienne, une tête grosse et lourde relativement au reste du corps, et des muscles trop peu développés pour la maintenir ou la retenir en cas de secousse. Des mouvements forts et répétés, non comparables avec ceux du jeu, peuvent donc faire que le cerveau bouge suffisamment dans la boîte crânienne pour entraîner la rupture de vaisseaux sanguins dans le cas de ce syndrome.

Signes évocateurs

Le diagnostic repose sur la présence des signes évocateurs d'une atteinte neurologique qui vont être recherchés: malaise, trouble de la vigilance, convulsions, coma dans les cas les plus graves, mais aussi des signes plus légers, comportementaux souvent, d'irritabilité, de décrochement dans les compétences, de trouble du sommeil, pâleurs ou encore trouble respiratoires voire apnée prolongée[SOFMER 2]. Dans les cas les plus graves l'enfant est retrouvé mort, et une autopsie s'impose[SOFMER 3].

Des indices concordants peuvent être associés au contexte, des parents ayant des explications changeantes ou ayant tardé dans le recours au soin, ou encore l'existence d'une mort inexpliquée dans la fratrie. Dans tous les cas si ce diagnostic est envisagé, une hospitalisation en urgence est indiquée[SOFMER 4].

Diagnostics différentiels

Le diagnostic du syndrome du bébé secoué se base sur la présence d'un hématome sous-dural et d'hémorragies rétiniennes. Cependant, des maladies rares peuvent provoquer ces symptômes en l'absence de tout traumatisme[SOFMER 1]: troubles de l'hémostase (thrombopénie, hémophilie, maladie de Willebrand, déficit en facteurs de coagulation comme la vitamine K), malformations artério-veineuses cérébrales, maladies métaboliques (acidurie glutarique, maladie de Menkes), maladies infectieuses (méningite), maladies génétiques (ostéogenèse imparfaite).

Les médecins doivent effectuer des examens complémentaires (bilans sanguins et analyses d'urine) pour rechercher ces maladies et permettre un meilleur diagnostic. Si ces examens sont incomplets, des personnes risquent d'être accusées à tort de maltraitance. Selon des médecins français[4], « il s’agit d’éviter de méconnaître une situation de maltraitance et de ne pas poser trop hâtivement ce diagnostic, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur la vie familiale. »

L'hydrocéphalie externe, qui est reliée à un périmètre crânien élevé (macrocrânie) et à un élargissement des espaces sous-arachnoïdiens, est aussi un facteur confondant. Plusieurs études rapportent la survenue d'hématomes sous-duraux et d'hémorragies rétiniennes chez certains enfants atteints de cette pathologie[5],[6],[7]. Cela peut avoir lieu spontanément ou faire suite à un traumatisme mineur, sans qu'il ne soit possible d'affirmer l'existence d'un secouement[8]: « en se basant sur la présomption d'innocence, si un hématome sous-dural est associé à l'hydrocéphalie externe mais pas à des lésions traumatiques, le diagnostic de bébé secoué ne peut pas être fait. »

Données statistiques

D'après une étude canadienne de 2001 [9] reposant sur les enfants hospitalisés après avoir été secoués :

  • 19 % d’entre eux sont morts
  • 59 % accusaient un déficit neurologique ou visuel ou d’autres troubles de santé
  • 22 % semblaient bien guéris au moment de leur congé. mais « selon certaines données récentes, ces bébés qui semblent bien guéris peuvent présenter des troubles comportementaux ou cognitifs plus tard. »

En France, 180 à 200 bébés de moins d'un an seraient victimes de secouements violents, chiffre probablement sous-évalué[SOFMER 5], soit par un homme (7 fois sur 10), soit par une femme qui peut être la mère, soit par un tiers (2 fois sur dix un ou une garde d'enfant)[10].

Dix à quarante pour cent (10 à 40 %) des enfants décéderaient, la majeure partie des survivants gardant des séquelles à vie (75 %[11]), parmi lesquelles on trouve l'épilepsie, la paralysie, des troubles visuels et des difficultés d'apprentissage.

Séquelles possibles

Contrairement à une croyance répandue le pronostic n'est pas meilleur chez l'enfant. Le handicap invisible est encore plus fréquent que chez l'adulte, les lésions diffusent et le jeune âge (typique du SBS) est un facteur aggravant. Les études sur le sujet ont certaines données en commun, notamment une récupération partielle a un an, ou encore le fait que « le jeune âge est toujours un facteur de mauvais pronostic » [12]

Le Dr Chevignard rapporte en plus de l'incidence sur la scolarité une incidence statistique sur l’emploi et la vie active et même une sur-représentation des traumatisés crâniens en milieu carcéral[13]. Globalement :

« Des troubles cognitifs multiples sont rapportés, ainsi que des troubles de la compétence sociale, et une immaturité affective. »

« Les adolescents et les adultes victimes d'un traumatisme crânien pendant l'enfance présentent souvent des séquelles neuropsychologiques appelées « handicaps invisibles »[14]. »

Plan juridique

« Le bébé secoué est toujours la victime d’une infraction pénale qualifiée de délit ou de crime selon la gravité des conséquences du secouement[15]. »

La victime est considérée comme potentiellement en danger car il y a récidive dans 50 % des cas. Les soignants sont donc tenus d'informer les autorités judiciaires qui peuvent procéder à un jugement[16]. Même si le diagnostic n'est que probable, « l'enfant doit être protégé et ses droits en tant que victime doivent être préservés. » C'est ce qu'affirme la publication de la SOFMER et de la Haute autorité de la santé qui précise[SOFMER 6] :

« Le signalement au procureur de la République, avec copie au président du conseil général, s’impose. Est ainsi déclenchée une double procédure, civile pour protéger l’enfant sans délai et pénale puisqu’il s’agit d’une infraction. »

Controverse internationale

Depuis la fin des années 1990, le syndrome du bébé secoué fait l'objet d'une vive controverse scientifique, médico-légale, et judiciaire dans les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, États-Unis, Canada) ainsi qu'en Suède[1]. Les médias de ces pays traitent régulièrement de ce sujet, en particulier des exonérations de personnes accusées et emprisonnées à tort suite à un faux diagnostic de « secouement »[2].

En effet, le critère médical qui a été utilisé depuis les années 1970 pour le diagnostic du syndrome du bébé secoué (la « triade » d'un hématome sous-dural, d'hémorragies rétiniennes, et d'un œdème cérébral) a été remis en question par de nombreuses recherches scientifiques au cours des années 2000[17]. Ces recherches ont mis plusieurs années avant d'être acceptées par les institutions médicales. C'est ainsi que le critère médical original a évolué, mais de manière subtile et relativement implicite[18].

Grâce au travail de certains médecins et avocats préoccupés par les erreurs judiciaires[19], les tribunaux anglo-saxons reviennent peu à peu sur des condamnations se basant exclusivement sur ce critère spécifique[18].

Cependant, la France n'a pas encore intégré ces développements et elle continue de promouvoir l'ancien critère diagnostique[SOFMER 1] qui a pourtant été abandonné par les autres pays.

Sachant que la majorité des bébés français diagnostiqués « bébés secoués » présentent des lésions de la triade mais aucun autre signe traumatique (fractures, bleus, lésions cervicales...)[20], il n'est pas impossible qu'il y ait eu un certain nombre d'erreurs judiciaires en France depuis plusieurs décennies.

Origines de la théorie

Connaître la manière dont la théorie a vu le jour permet de mieux comprendre la controverse scientifique actuelle. Les hématomes sous-duraux du nourrisson consécutifs à un malaise soudain et inexpliqué sont connus depuis longtemps, mais leur origine restait mystérieuse[21]. En effet, chez l'adulte, ce type de saignement autour du cerveau est très fortement associé à un traumatisme crânien violent. Pourtant, ces nourrissons ne présentaient souvent aucun signe traumatique, et aucun récit de traumatisme n'était évoqué par les parents ou les personnes s'occupant de l'enfant. Les lésions étaient souvent fatales, les séquelles neurologiques lourdes et fréquentes.

En 1968, le neurochirurgien américain d'origine pakistanaise Ayub Ommaya a démontré que, chez des macaques anesthésiés sujets à une collision par l'arrière à 50 km/h, un mouvement extrêmement brutal de la tête d'arrière en avant (coup du lapin) était associé à des hématomes sous-duraux massifs, des lésions cervicales, et une commotion cérébrale[22].

En 1971, le neurochirurgien pédiatrique britannique Norman Guthkelch, qui avait longtemps étudié les hématomes sous-duraux du nourrisson, a émis une hypothèse suite à l'étude d'Ommaya et à quelques rapports de cas[23]. Si certains nourrissons présentent des hématomes sous-duraux sans trace ni récit de traumatisme, c'est peut-être parce qu'ils ont été secoués. Comme les muscles du cou du nourrisson sont faibles et que la tête n'est pas tenue, le mouvement d'avant en arrière de la tête pourrait causer des accélérations angulaires provoquant une rupture traumatique des veines ponts reliant le cerveau à la dure-mère, et donc un hématome sous-dural. Ce traumatisme sans impact ne laisserait pas de traces externes et il ne serait pas mentionné par des parents qui ne réaliseraient pas les dangers de ce geste.

En 1972, le radiologue américain John Caffey a lu cette étude et il a élaboré la théorie du syndrome du bébé secoué dans un article fondateur mais spéculatif[24]. Selon lui, des secouements légers mais répétés dans le temps pourraient causer des saignements intracrâniens et des lésions cérébrales. Les secouements violents, mais aussi les secouements plus légers comme ceux occasionnés par des jeux de l'adulte, les mouvements d'avant en arrière dans un transat ou dans des parcs pour enfants, les « secouements » dans les transports en voiture ou en scooter des neiges pourraient également causer ces lésions. Pour lui, quasiment toutes les pathologies neurologiques pédiatriques pourraient en fait être expliquées par des secouements répétés chez l'enfant.

C'est à partir de là que les pédiatres américains ont admis que si un enfant présentait un hématome sous-dural, généralement associé à des hémorragies rétiniennes et des lésions cérébrales, alors cela signifiait qu'il avait été secoué[25]. Un signalement devait donc être fait pour maltraitance. Cela conduisait souvent au placement de l'enfant et à la condamnation de l'adulte présent avec lui lors du malaise.

Critiques par Ommaya et Guthkelch

Ayub Ommaya a critiqué l'utilisation de son étude en dehors du cadre dans lequel elle avait été réalisée. Il a ainsi déclaré dans un article publié en 2002[26] :

Les accélérations angulaires et les durées très courtes de l'impact mesurées lors de nos premières expériences sont typiques d'accélérations angulaires survenant lors d'impacts violents, et ne sont pas vues dans les secouements même les plus violents (...). Il est improbable que la grande vitesse et la sévérité d'un seul secouement produit dans notre modèle animal puisse être obtenu par un seul ou même plusieurs secouements manuels d'un enfant en un épisode. (...) Plus tard, néanmoins, nos résultats expérimentaux ont été utilisés comme base expérimentale du syndrome du bébé secoué par Caffey, Guthkelch et d'autres, par analogie, mais sans réaliser que les niveaux d'énergie des accélérations dans notre étude étaient reliées à des crashs de véhicules lancés à 50 km/h. (...)

L'absence d'histoire correspondant aux constatations cliniques est généralement le point de départ pour analyser les données disponibles et trouver le mécanisme le plus probable des blessures. C. J. Hobbs a fourni la mise en garde importante suivante : « Le diagnostic de maltraitance demande une certitude absolue pour éviter la condamnation de parents innocents et le placement abusifs d'enfants loin de leurs maisons. Les preuves doivent satisfaire à la foi les besoins du diagnostic clinique et le procédure médicolégale. »

En 2012, Norman Guthkelch[27] a publié un article « après 40 ans de considérations » très critique des poursuites judiciaires qui ne sont basées que sur la seule la triade de lésions[28].

À nouveau, en 2012, Dr Guthkelch a dit dans une interview, « Je pense que nous devons retourner à la case départ et faire une analyse beaucoup plus précise de ces cas, et je suis prêt à parier (...) que nous trouverions dans chaque cas, ou au moins dans la vaste majorité des cas, que l'enfant avait une maladie grave qui n'a pas été détéctée à temps. »[29].

Par ailleurs, en 2015, le Dr Guthkelch a dit : « Dès le départ, j'étais contre le fait de définir cette chose comme un syndrome. Aller jusqu'à dire qu'à chaque fois que vous voyez ces lésions, c'est un crime... C'est devenu une manière bien trop facile de finir en prison. »[30]

Développements scientifiques

À partir des années 1990, des études biomécaniques ont montré que les impacts à la tête pouvaient générer des forces beaucoup plus importantes qu'un secouement[31][32]. Il a aussi été démontré que des chutes de faible hauteur pouvaient parfois causer les lésions de la triade chez le nourrisson[33][34][35].

Surtout, on a découvert que les lésions cérébrales des « bébés secoués » n'étaient pas traumatiques mais hypoxiques (liées à un manque d'oxygène)[36]. De même, on a découvert que les hématomes sous-duraux du nourrisson n'étaient pas toujours d'origine traumatique[37][38]. Certains sont bien causés par une rupture traumatique des veines ponts, mais d'autres proviennent d'un écoulement de sang depuis les capillaires de la dure-mère (hématome intra-dural) dans certaines conditions pathologiques, notamment hypoxiques[39].

Quant aux hémorragies rétiniennes, elles pourraient être favorisées par une augmentation de la pression intracrânienne[40]. Avant l'avènement du scanner cérébral, les médecins réalisaient un fond d'œil pour détecter la présence d'un hématome sous-dural. La présence d'hémorragies rétiniennes était en effet considérée comme étant pathognomonique d'un hématome sous-dural[41]. Aujourd'hui, les pédiatres pensent qu'elles sont causées directement par un secouement[42], mais cette thèse est contestée par certains médecins[43][44].

Enfin, on a découvert un nombre croissant de pathologies plus ou moins rares pouvant provoquer la triade (les diagnostics différentiels)[45].

Après ces découvertes, il est devenu clair que la seule « triade » ne permettait plus de distinguer de manière fiable les cas avérés de maltraitance de ceux où des causes médicales étaient responsables des symptômes et des lésions associées[46].

Évolution d'un diagnostic

Pour ces raisons, les instances pédiatriques américaines ont décidé d'abandonner vers 2010 le terme de « syndrome du bébé secoué » qui était trop fortement associé à la triade et à un mécanisme unique et hypothétique de maltraitance[47]. Ils ont changé le nom du syndrome pour celui de « traumatisme crânien intentionnel », et ils ont abandonné l'utilisation de la seule triade pour diagnostiquer ce syndrome.

Il est désormais admis que le diagnostic du traumatisme crânien intentionnel est extrêmement difficile à poser. Il requiert la concertation d'une équipe pluridisciplinaire, la réalisation de nombreux examens complémentaires, la recherche de signes traumatiques, l'exclusion rigoureuse de tous les diagnostics différentiels connus, et l'évaluation de tous les éléments non-médicaux obtenus au cours des enquêtes sociales et judiciaires[48].

Pour des juges britanniques[49], « la seule présence de la triade ne permet pas de conclure automatiquement ou nécessairement à un diagnostic de bébé secoué et/ou à un infanticide. Tous les faits de chaque cas individuel doivent être pris en compte ». Selon des médecins canadiens[50], « l’avis généralement admis selon lequel la triade [hématome sous-dural, hémorragies rétiniennes, œdème cérébral] en soi est un diagnostic de syndrome du bébé secoué ne tient plus ».

En France cependant, le nom du syndrome du bébé secoué est resté, tout comme le diagnostic basé exclusivement sur des lésions de la triade. En 2017, la Haute Autorité de Santé a affirmé la « certitude » du diagnostic chez un nourrisson présentant seulement des hématomes sous-duraux et des hémorragies rétiniennes (deux éléments sur trois de la triade) en l'absence d'explications[51].

Faible niveau de preuves scientifiques pour les autorités suédoises

En 2016, l'instance gouvernementale suédoise chargée d'évaluer les pratiques médicales (SBU) a publié une revue systématique de la littérature sur le syndrome du bébé secoué. Ce rapport a conclu au « très faible niveau de preuves scientifiques de la triade » pour le diagnostic d'un secouement violent[52].

Selon ce rapport, le plus haut niveau de preuve consisterait en des études où les enfants auraient été diagnostiqués après un secouement constaté dans un lieu public ou sur vidéo. Les auteurs n'ont trouvé aucune étude satisfaisant à ce niveau de preuves. Ils se sont donc rabattus sur les études avec « aveux » de secouements. Ce niveau de preuve est plus faible, car le phénomène des « faux aveux » est bien connu en criminologie[53].

Sur près de 4000 articles, les auteurs n'ont ont trouvé que deux avec un niveau de preuve modéré, tandis que les autres avaient un niveau de preuve faible ou très faible.

Selon ce rapport, le faible niveau de la littérature sur le sujet provient de l'omniprésence d'une erreur méthodologique classique appelée « raisonnement circulaire ». Les médecins diagnostiquent les « bébés secoués » chez les bébés présentant une triade inexpliquée de lésions. Ils retrouvent donc une forte association statistique entre le diagnostic et la triade. Mais cela ne permet pas de conclure que la triade est un critère valide pour affirmer l'existence d'un secouement, puisque c'est la triade qui a conduit au diagnostic de secouement[54].

Par ailleurs, les études ne prennent quasiment jamais en compte la possibilité de « faux positifs », c'est-à-dire d'erreurs diagnostiques. Des spécificités et valeurs prédictives de 100% sont parfois obtenues[55], mais n'ont que peu de signification scientifique à cause du problème du raisonnement circulaire[56].

Une évolution scientifique hétérogène

De nombreux commentaires ont été publiés suite au rapport des autorités suédoises[57]. Le principal argument utilisé pour rejeter les conclusions de ce rapport est que la triade n'est jamais utilisée isolément pour le diagnostic du syndrome du bébé secoué[58][59]. En effet, les institutions médicales internationales ont abandonné la triade aux alentours de 2010. La pratique clinique est cependant différente puisque de nombreux médecins hospitaliers ont été formés à l'utilisation de la triade pour diagnostiquer le syndrome du bébé secoué. Les tribunaux ont aussi appliqué ce critère dans de nombreuses condamnations pendant des décennies[18].

Par ailleurs, en France, la triade est encore utilisée officiellement[SOFMER 1]. Les institutions médicales internationales rejettent donc aujourd'hui le critère utilisé quotidiennement en France pour les diagnostics de bébé secoué, les signalements pour maltraitance, les placements en famille d'accueil, les poursuites criminelles, et les condamnations.

Associations de personnes victimes d'erreurs judiciaires

Des associations de parents et gardes d'enfants déclarant être accusés à tort d'avoir secoué un bébé se sont formées dans plusieurs pays : en France[60], au Royaume-Uni[61],[62], aux États-Unis[63],[64], au Canada[65], en Suède[66], aux Pays-Bas[67], au Japon[68].

Médias étrangers

En 2011 et 2015, le New York Times et le Washington Post ont publié deux longs dossiers sur la controverse du bébé secoué et sur les personnes accusées à tort[69],[70]. En 2014, la professeure de droit américaine Deborah Tuerkheimer a publié un livre sur la controverse du syndrome du bébé secoué et sur les erreurs judiciaires qui en découlent[18]. Le film The Syndrome, réalisé par Meryl Goldsmith, est sorti en 2016[71]. La thèse principale de ces travaux est que les connaissances scientifiques ont évolué, mais pas les connaissances des médecins et des juges. Le décalage entre les évolutions de la science et l'inertie de la pratique clinique serait la cause d'erreurs de diagnostics du syndrome du bébé secoué.

Notes et références

Notes

  1. par exemple ici

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Voir Aussi

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Articles connexes

Liens externes