Aller au contenu

Émail Plantagenêt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Émail Plantagenêt
Date
vers 1160
Dimensions (H × L)
63 × 33 cm
Localisation

L’émail Plantagenêt, ou émail de Geoffroy Plantagenêt, est une plaque funéraire en cuivre, gravée et émaillée, à l'effigie de Geoffroy V Plantagenêt, comte d'Anjou, du Maine et de Touraine et duc de Normandie (1113-1151). Elle constitue une des pièces les plus importantes du musée Jean-Claude-Boulard Carré Plantagenêt, le musée d'archéologie et d'histoire de la ville du Mans, dans le département français de la Sarthe en région Pays de la Loire.

Cet émail de dimensions exceptionnelles (63 × 33 cm) est daté d'environ 1160 selon les études les plus récentes. Il faisait partie du tombeau de Geoffroy Plantagenêt érigé dans la cathédrale du Mans, sans doute sur commande de l'évêque Guillaume de Passavant et sous l'influence de la veuve de Geoffroy Plantagenêt, Mathilde l'Emperesse, et détruit en 1562. La plaque émaillée est conservée par la suite dans la cathédrale, cachée durant la Révolution puis achetée en 1816 par le département de la Sarthe.

Cette œuvre est fabriquée selon la technique de l'émail champlevé, au cours d'un processus long et minutieux. Le comte d'Anjou y est mis en valeur, présenté par l'image et le texte comme un protecteur de l'Église catholique. Elle rappelle l'émail de Limoges, mais elle semble plutôt être de fabrication locale, avec des influences artistiques et techniques d'autres territoires de l'empire Plantagenêt et du champlevé mosan.

L'identification du personnage représenté est confirmée par la chronique du moine Jean Rapicault, écrite vers 1170. Toutefois, celui-ci commet un anachronisme quand il affirme que, lors de son adoubement en 1127, Geoffroy Plantagenêt reçoit des armoiries de son beau-père Henri Ier. Contrairement à ce qu'on a longtemps affirmé, l’émail Plantagenêt n'est pas la plus ancienne représentation d'armoiries. Certains sceaux sont plus anciens. En revanche, il est bien la plus ancienne représentation héraldique en couleurs connue.

Description

[modifier | modifier le code]

Les noms donnés à cet objet varient au fil du temps. Le nom d’émail Plantagenêt est utilisé par le musée Jean-Claude-Boulard Carré Plantagenêt[1],[2]. Les différents auteurs utilisent des intitulés plus longs : émail de Geoffroy Plantagenêt[3], plaque de Geoffroy Plantagenêt[4], plaque tombale de Geoffroy Plantagenêt ou émail du Mans[5], effigie funéraire de Geoffroy Plantagenêt[6] ou plaque à l'effigie funéraire de Geoffroy Plantagenêt[7].

Cette pièce est un émail de dimensions exceptionnelles[8],[9],[10],[2], le plus grand émail sur cuivre champlevé qui soit conservé[9],[10] et peut-être même qui ait jamais été réalisé[10]. Il mesure 63 cm de haut sur 33 cm de large[9],[10],[11] et pèse 33 kg[9],[7]. La plaque d'origine est épaisse de 6 mm. Ses bords sont rabattus pour former un chanfrein de 18 à 20 mm, ce qui crée une légère saillie mettant en valeur l'objet[7].

Schéma montrant une plaque grise évidée en épaisseur en trois endroits de couleur rouge, jaune et orange
Schéma d'un émail champlevé.

Il s'agit d'un émail champlevé. La plaque de cuivre est d'abord évidée au burin. Les cavités ainsi formées sont émaillées avec des poudres, mélanges de quartz, d’un fondant et d’oxydes métalliques, ce qui permet d'obtenir des couleurs. La plaque est ensuite cuite, poncée, polie et gravée. C'est un long travail, très minutieux[12],[13].

En 1978, cette œuvre d'art a été analysée aux rayons X en laboratoire[14],[15]. Cette analyse a permis à Marie-Madeleine Gauthier de distinguer douze opérations successives :

« 1 – Esquisse gravée, en traits continus ou tirets.
2 – Champlevage.
3 – Émaillage des bleus au cobalt ; des rouges, verts, turquoise, noir ; au cuivre jaune, blanc granité ou nué.
4 – Pose du paillon d'or au fond des alvéoles délimitant visage, chevelure, main peut-être.
5 – Émaillage du visage et de la chevelure sur ce paillon.
6 – Polissage des émaux et des aires de cuivre réservées.
7 – Gravure et ciselure des orfrois[a].
8 – Gravure du modèle graphique sur les aires destinées au vernis brun : pelage des lionceaux, hachures des broderies losangées.
9 – Onction, au doigt et à la plume, d'huile de lin sur les aires choisies ; assombrissement à la braise et au feu.
10 – Dégagement, par grattage au rasoir, du dessin au préalable gravé dans les plages de vernis brun.
11 – Dorure au mercure de toutes les surfaces de cuivre dénudées.
12 – Corrosion par le temps de zones au vernis brun, sauf sous le dessin doré devenu protecteur[16],[17]. »

Sous les émaux fragiles du visage et de la barbe se trouve une feuille d'or (un paillon) qui permet de protéger les émaux disposés dessus et de donner du rayonnement au visage[18].

Un prince protecteur

[modifier | modifier le code]

Certainement pensé dès l'origine pour être visible en hauteur, l’émail Plantagenêt produit un effet monumental par sa taille exceptionnelle[19] et par la verticalité de l'image insérée dans un large chanfrein orné et inscrit[9]. Les couleurs dominantes sont le vert, le bleu et le blanc gris[8]. Geoffroy Plantagenêt est représenté sur un fond d'or réticulé de vert avec des fleurons blancs et bleus. L'effigie est encadrée par une architecture en plein cintre[20],[8]. Les colonnes, aux chapiteaux corinthiens, sont surmontées d'une coupole entre deux tourelles. Cette représentation d'un édifice évoque un tombeau dans le tombeau[21]. Les ornements végétaux, fleurs et tiges, sont nombreux[22].

Le comte représenté est un homme jeune, blond aux yeux bleus et au visage rosé[21]. C'est probablement le seul portrait « au naturel » de la peinture romane qui nous soit parvenu[22]. Il est représenté de trois quarts, le visage tourné vers l'autel du Crucifix[21], debout, vêtu d'un riche costume, tenant dans la main droite une épée levée et sur le bras gauche un bouclier d'azur chargé de lionceaux[8],[23].

Ses vêtements sont un bliaud sur une chemise de soie, brodés et galonnés, des chaussons et une cape fourrée de vair. Il brandit son épée, la guiche de son bouclier est passée sur l'épaule, et il porte une coiffe ou un casque armorié[24]. Les vêtements princiers civils correspondent au récit du mariage et de l'adoubement de Geoffroy Plantagenêt[21]. Ils sont associés à un équipement militaire[25],[26]. L'épée comportait probablement une lame d'or[27],[21],[15]. Sur l'écu, quatre lionceaux jaunes sont visibles[8], mais sur le bouclier entier ils seraient au nombre de six, disposés 3, 2 et 1[28]. Il s'agit donc d'un écu d'azur à six lionceaux d'or[29],[26].

Dessin en noir et blanc montrant la partie supérieure du décor composé de lignes droites, de courbes et de coupoles, sans dessin au milieu, avec une inscription en latin
Dessin de la partie supérieure et de l'inscription, Eugène Hucher, 1860[36].

La partie supérieure de la plaque porte une inscription latine sur deux lignes[37], la première mesurant 28 cm[11]. L'inscription, en lettres capitales droites de 9 mm de hauteur en moyenne se situe entre deux lignes émaillées. Le texte, qui forme un distique élégiaque avec une erreur de quantité[37], est le suivant :

« ENSE TVO PRINCEPS PREDONVM TVRBA FVGATUR
ECCLE(s)IISQ(ue) QVIES PACE VIGENTE DATVR[20],[36],[38],[39],[23],[40],[41],[21],[42],[11]. »

Ce qui peut se traduire ainsi :

« Par ton épée, prince, la troupe des brigands est mise en fuite
et aux églises, le repos est donné par ta paix vigilante[11]. »

Dans le contexte, cette apostrophe est prononcée par l'évêque commanditaire du tombeau[21]. Le comte d'Anjou paraît veiller à la porte d'un édifice dont il est le protecteur et le gardien[24]. Son équipement militaire et cette épitaphe mettent en avant son rôle de protecteur de l'Église[26].

La plus ancienne représentation héraldique en couleurs

[modifier | modifier le code]

Le vestige d'un tombeau

[modifier | modifier le code]

Cette plaque est percée tout autour d'une cinquantaine de trous, ce qui montre qu'elle a été fixée à un tombeau[43],[39]. Dès la collection Gaignières à la fin du XVIIe siècle, la tradition identifie le personnage représenté à Geoffroy V d'Anjou[9], ce qu'on retrouve dans le Musée des monuments français d'Alexandre Lenoir, paru en 1821[44]. Au XIXe siècle, l'érudit Jules Labarte propose d'y voir plutôt le fils de Geoffroy, Henri II Plantagenêt, hypothèse combattue par le directeur du musée d'archéologie et d'histoire du Mans à la même époque, Eugène Hucher[45],[46],[47], rejetée par Eugène Viollet-le-Duc[8], puis définitivement abandonnée[37]. Il ne fait plus de doute que le personnage représenté est Geoffroy Plantagenêt[10].

La chronique rédigée au XIIe siècle par le moine Jean Rapicault, dit Jean de Marmoutier, permet d'identifier le personnage représenté sur cet émail à Geoffroy V d'Anjou[48]. D'après cette chronique, le tombeau de Geoffroy Plantagenêt est érigé dans la cathédrale du Mans sur ordre de l'évêque Guillaume de Passavant[48],[7]. Ce tombeau est détruit par les huguenots en 1562[49],[50],[21],[23] et la plaque émaillée en est séparée (ce que Jules Labarte conteste : pour lui cette plaque vient d'ailleurs et date de la fin du XIIe siècle)[51],[52]. Ensuite, elle demeure apposée à un pilier de la nef de la cathédrale jusqu'en 1792[20],[49],[23],[42]. Elle disparaît alors et n'est retrouvée qu'en 1816, cachée derrière un meuble, lorsque le département de la Sarthe achète le cabinet d'un collectionneur nommé Louis Maulny[23],[9],[21],[42],[11].

Représentation d'un homme barbu blond coiffé d'un couvre-chef bleu, habillé de vêtements de couleur, sur un fond de losanges verts et bruns
Buste de Geoffroy Plantagenêt, détail de l’émail Plantagenêt.

Selon Eugène Hucher, le tombeau de Geoffroy Plantagenêt est construit en 1145, année gravée sur un des piliers du chœur de la cathédrale[53] et l'émail lui-même est fabriqué entre 1145 et 1151, date de la mort de Geoffroy Plantagenêt[53],[23] ou même avant, dès 1140-1144. Il propose que la plaque n'ait pas eu à l'origine une fonction funéraire, mais laudative, une forme de remerciement de la part d'un évêque du Mans, Hugues de Saint-Calais ou Guillaume de Passavant, du vivant même de Geoffroy et qu'elle a ensuite servi pour le tombeau[54]. En fait, on ne peut pas trancher entre ces deux propositions : un gage de reconnaissance fabriqué du vivant de Geoffroy Plantagenêt utilisé ensuite comme effigie funéraire ou un objet fabriqué directement à cette fin[37]. Selon Jules Labarte, il n'y a aucune raison de supposer que le tombeau a été érigé du vivant de Geoffroy Plantagenêt, qui est mort subitement dans la force de l'âge[55]. De même, Robert Viel pense que ce tombeau est postérieur à 1151, puisque c'est l'année de la mort du comte[40].

Installer ainsi le tombeau du comte dans la cathédrale du Mans est une innovation radicale[56],[7]. L'évêque du Mans Guillaume de Passavant en est probablement le commanditaire, si on se fie à Jean Rapicault[1],[7],[57]. Cependant, ce tombeau résulte probablement aussi, selon Hubert Landais, Marie-Madeleine Gauthier puis Laurent Hablot, de la volonté de la veuve de Geoffroy Plantagenêt, Mathilde l'Emperesse[58],[56],[24],[59]. Elle a pu se souvenir du tombeau de son premier mari, l'empereur germanique Henri V, dans la cathédrale de Spire[58],[60]. Le choix du Mans comme lieu de sépulture pour Geoffroy Plantagenêt, plutôt qu'Angers ou Rouen, peut s'expliquer par le fait que c'est dans cette cathédrale que Geoffroy et Mathilde se sont mariés[58]. L’émail Plantagenêt a pu être réalisé avant 1158[1], vers 1158[10] ou entre 1158 et 1167[61]. À la suite des travaux de Marie-Madeleine Gauthier, Michel Pastoureau puis Laurent Hablot adoptent une datation simplifiée, aux environs de 1160/1165[29],[62],[24],[26].

Influences artistiques

[modifier | modifier le code]

L’émail Plantagenêt rappelle les émaux du Limousin[40] et semble en provenir[63]. Le décor avec les colonnes, les chapiteaux et les coupoles paraît en effet typiquement limousin[4]. Cependant on distingue aussi des influences du champlevé mosan[40] : les liserés blancs pour souligner les plis, les dégradés, l'usage du vernis brun sont caractéristiques d'une influence mosane[64].

Plaque creuse semi-circulaire représentant un homme barbu habillé de vert et de gris sur fond doré, avec deux inscriptions en latin
Plaque représentant l'évêque de Winchester Henri de Blois, vers 1150, British Museum.

L’émail Plantagenêt peut aussi avoir été fabriqué par des artistes locaux[65],[40]. La grande taille de la plaque n'a pas d'équivalent à Limoges au XIIe siècle, alors que la plaque qui ornait le tombeau de l'évêque d'Angers Ulger, dans la cathédrale d'Angers, avait des dimensions proches[66]. Il semble y avoir beaucoup de points communs entre ces deux plaques[64],[19] et on voit une influence normande dans l'inscription et la représentation de Geoffroy Plantagenêt[64]. Ses motifs ressemblent à ceux de la peinture sur verre pratiquée à cette époque au Mans[65],[67]. Hubert Landais et Marie-Madeleine Gauthier rapprochent le décor de l’émail Plantagenêt de pages de manuscrits enluminés conservés au Mans[64],[68],[21]. Le probable commanditaire du tombeau de Geoffroy Plantagenêt, Guillaume de Passavant, est angevin, comme Normand de Doué, successeur d'Ulger sur le siège épiscopal d'Angers[58].

plaque rectangulaire de couleur sombre sculptée figurant un homme couché sur le dos avec une inscription tout autour, sur un socle rectangulaire légèrement surélevé
Plaque tombale en bronze de Rodolphe de Rheinfelden dans la cathédrale de Mersebourg.

Par le style, l’émail Plantagenêt rappelle la plaque conservée au British Museum datée de vers 1150 et qui représente l'évêque de Winchester Henri de Blois, acteur du conflit pour le trône d'Angleterre opposant Mathilde l'Emperesse et Étienne de Blois[69],[59]. Ainsi, Hubert Landais propose une fabrication locale plutôt que limousine[58].

Shirin Fozi rapproche également l’émail Plantagenêt de la dalle commémorative du duc de Souabe Rodolphe de Rheinfelden à la cathédrale de Mersebourg, Rodolphe de Rheinfelden ayant été l'ennemi de l'empereur Henri IV, père du premier mari de Mathilde l'Emperesse[70].

Marie-Madeleine Gauthier distingue trois influences régionales dans les ornements de l’émail Plantagenêt : aquitaine pour le rinceau, anglo-normande ou du nord pour le bandeau externe du chanfrein et angevine, moins visible. Elle en conclut à une réalisation locale, au Mans, par exemple par une association entre un artiste venu de la région mosane travailler à Saint-Denis, chantier terminé en 1146, puis parti d'abord à Angers puis au Mans, et des artistes venus d'Aquitaine après le mariage d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor, en 1152[71]. Ainsi, elle imagine que l’émail Plantagenêt a pu être fabriqué par un artiste mosan venu à Angers (en passant par Saint-Denis) passer du vernis brun sur le tombeau de l'évêque Ulger vers 1150 et qui a pu travailler au Mans sous la direction d'un dessinateur anglo-normand, le champlevage et l'émaillage ayant pu être réalisés par un Aquitain[61].

Des armoiries en couleur

[modifier | modifier le code]

Dans sa chronique, Jean Rapicault décrit les armoiries reçues par Geoffroy Plantagenêt, parlant d'un bouclier où sont figurés des lionceaux d'or[72]. Depuis une étude publiée par Louis Bouly de Lesdain en 1897, on a souvent considéré que ce sont les plus anciennes armoiries connues et qu'elles auraient été accordées à Geoffroy Plantagenêt lors de son adoubement en 1127 par son beau-père le roi d'Angleterre Henri Ier. C'est donc l'événement qui a été souvent retenu dans la première moitié du XXe siècle pour dater la naissance des armoiries[28],[73],[74],[75].

Blason rouge avec trois lions horizontaux jaunes, la tête de face
Armoiries des rois d'Angleterre à partir de Richard Cœur de Lion.

Michel Pastoureau a montré qu'il n'en est rien. En effet, l'émail représentant Geoffroy Plantagenêt semble avoir été réalisé vers 1160-1165 et le récit de son adoubement, qui mentionne le bouclier aux six lionceaux, a été écrit vers 1170-1175, tandis que son seul sceau conservé, qui date de 1149, n'a pas d'armoiries. Entretemps, les sceaux héraldiques naissent et se répandent[76],[29],[62]. Il est donc probable que Jean Rapicault a projeté en 1127 une représentation typique de son époque, les années 1170, et il a pu connaître l’émail Plantagenêt déjà réalisé[77].

Toutefois, il s'agit bien d'une représentation héraldique, puisqu'y apparaissent des armoiries qui sont à l'origine de celles des rois d'Angleterre[5],[78],[21],[24],[26]. Les armoiries représentées renvoient aux ducs de Normandie, en particulier au beau-père et adoubeur de Geoffroy, Henri Ier, plutôt qu'aux comtes d'Anjou[79]. L’émail Plantagenêt est, selon l'expression de Laurent Hablot, le « plus ancien témoignage de représentation héraldique en couleurs connu »[26].

À l'époque contemporaine, les photographies de l’émail Plantagenêt sont abondamment reprises[7]. Au XXe siècle, il est prêté par le musée d'archéologie et d'histoire du Mans pour des expositions à Paris en 1900, 1937, 1957 et 1980, à Limoges en 1948 et à Londres en 1978[80]. En 2016, il est prêté au musée du Louvre puis au museum of Modern Art de New York pour des expositions. En 2020, il est exposé au musée du Louvre Abou Dabi[81],[82].

Philatélie

[modifier | modifier le code]

En 1964, l'émail Plantagenêt est le sujet de l'émission d'un timbre français au format tableau, avec une valeur faciale d'un franc. Il est titré Émail champlevé limousin XIIe siècle (catalogue Yvert et Tellier n°1424)[83].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Un orfroi est une bande de broderie d'or.
  2. La légende identifie clairement le personnage représenté à Geoffroy V d'Anjou[9].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c Nikitine et Nikitine 1981.
  2. a et b « L'émail Plantagenêt », sur Ville du Mans (consulté le ).
  3. Hucher 1860, p. 669.
  4. a et b Landais 1976, p. 114.
  5. a et b Viel 1959, p. 25.
  6. Gauthier 1979, p. 105.
  7. a b c d e f et g Gauthier 1987, p. 110.
  8. a b c d e f et g Viollet-le-Duc 1871, p. 218.
  9. a b c d e f g et h Gauthier 1979, p. 107.
  10. a b c d e et f Gauthier 1987, p. 109.
  11. a b c d et e Debiais et al. 2010, p. 227.
  12. « Les techniques de l'émail » [PDF], sur Musée des Beaux-Arts de Limoges (consulté le ).
  13. « L’émail champlevé du Limousin », sur www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr (consulté le ).
  14. Gauthier 1979, p. 114-120.
  15. a et b Christian Lahanier, « Naissance de la recherche scientifique au Laboratoire de recherche des musées de France (LRMF) », Histoire de la recherche contemporaine. La revue du Comité pour l’histoire du CNRS, no Tome II - N°2,‎ , p. 132–141 (ISSN 2260-3875, DOI 10.4000/hrc.290, lire en ligne, consulté le ).
  16. Gauthier 1979, p. 119-120.
  17. Gauthier 1987, p. 110-111.
  18. Gauthier 1979, p. 118.
  19. a et b Fozi 2021, p. 66.
  20. a b et c Texier 1850, p. 144.
  21. a b c d e f g h i j et k Gauthier 1987, p. 111.
  22. a et b Gauthier 1987, p. 112.
  23. a b c d e et f Catalogue du musée de peinture et d'histoire naturelle du Mans : précédé d'une notice historique, Le Mans, Association ouvrière de l'imprimerie Drouin, , 87 p. (lire en ligne), p. 14-16.
  24. a b c d et e Laurent Hablot, « Entre pratique militaire et symbolique du pouvoir, l’écu armorié au XIIe siècle », dans M. Metelo de Seixas et M. de Lurdes Rosa (dir.), Estudos de Heràldica medieval, Lisbonne, (lire en ligne), p. 143-167.
  25. Hucher 1878, p. 49.
  26. a b c d e et f Laurent Hablot, Manuel d’héraldique et d’emblématique médiévale : Des signes, une société, comprendre les emblèmes du Moyen Âge (XIIe – XVIe siècles), Tours, Presses universitaires François Rabelais, , 336 p. (ISBN 978-2-86906-689-2, présentation en ligne), p. 22.
  27. Gauthier 1979, p. 119.
  28. a et b Louis Bouly de Lesdain, « Les plus anciennes armoiries françaises (1127-1300) », Archives héraldiques suisses. Schweizer Archiv für Heraldik. Archivio araldico svizzero. Archivum heraldicum, vol. 11,‎ , p. 69-79, 94-103 (lire en ligne).
  29. a b et c Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, Paris, Picard, coll. « Grands manuels », , 4e éd. (1re éd. 1979), 407 p. (ISBN 2-7084-0703-1), p. 29-30.
  30. Louis Boudan, « Plaque funéraire de Geofroy le Bel, comte du Maine », sur Collecta.
  31. Louis Boudan, « Geofroy Le Bel, comte du Maine », sur Collecta.
  32. Alexandre Lenoir, Musée des monuments français : Description historique et chronologique des statues en marbre et en bronze, bas-reliefs et tombeaux des hommes et des femmes célèbres, pour servir à l'histoire de France et à celle de l'art, t. VII, Paris, Nepveu, (lire en ligne), p. 237.
  33. Vincent-Victor Henri Viénot de Vaublanc, La France au temps des croisades : ou recherches sur les mœurs et coutumes des Français aux XIIe et XIIIe siècles, vol. II : État militaire et chevaleresque, Paris, J. Tichener, , 381 p. (lire en ligne), p. 195.
  34. (nl) « Portret van Godfried V van Anjou, Monogrammist M (Duitsland), 1850 - 1900 », sur Rijksmuseum (consulté le ).
  35. (en) John Foster, Some feudal coats of arms and others, illustrated with 2,000 zinco etchings from the Bayear tapestry, Greek vases, seals, tiles, effigies, brasses and heralcic rolls. Some chart pedigrees, Oxford Londres, James Parker, , 240 p. (lire en ligne), p. 42.
  36. a et b Hucher 1860, p. 673.
  37. a b c et d Debiais et al. 2010, p. 228.
  38. Viollet-le-Duc 1871, p. 217.
  39. a et b Hucher 1878, p. 47.
  40. a b c d et e Viel 1959, p. 27.
  41. Gauthier 1979, p. 113.
  42. a b et c Robert Favreau, « L'épitaphe d'Henri II Plantagenêt à Fontevraud », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 50, no 197,‎ , p. 3–10 (DOI 10.3406/ccmed.2007.2950, lire en ligne, consulté le ).
  43. Hucher 1860, p. 674.
  44. Gauthier 1979, p. 108.
  45. Hucher 1860, p. 671-672.
  46. Labarte 1865, p. 799-802.
  47. Hucher 1878, p. 46-61.
  48. a et b Hucher 1860, p. 677-680.
  49. a et b Hucher 1860, p. 675.
  50. Labarte 1865, p. 798.
  51. Hucher 1860, p. 688-689.
  52. Labarte 1865, p. 790-802.
  53. a et b Hucher 1860, p. 685-686.
  54. Hucher 1878, p. 49-50.
  55. Labarte 1865, p. 796.
  56. a et b Gauthier 1979, p. 111-112.
  57. Fozi 2021, p. 67.
  58. a b c d et e Landais 1976, p. 120.
  59. a et b Fozi 2021, p. 68.
  60. Gauthier 1979, p. 112.
  61. a et b Gauthier 1979, p. 130-131.
  62. a et b Michel Pastoureau, « La naissance des armoiries. De l'identité individuelle à l'identité familiale », dans Une histoire symbolique du Moyen-Âge, Paris, éditions du Seuil, coll. « Librairie du XXIe siècle », , 437 p. (ISBN 9782020136112, lire en ligne), p. 213-243.
  63. Texier 1850, p. 144-145.
  64. a b c et d Landais 1976, p. 118.
  65. a et b Hucher 1878, p. 62-68.
  66. Landais 1976, p. 117.
  67. Landais 1976, p. 119.
  68. Gauthier 1979, p. 129-130.
  69. Landais 1976, p. 121-122.
  70. Fozi 2021, p. 68-69.
  71. Gauthier 1979, p. 125-129.
  72. Hucher 1860, p. 681.
  73. Louis Bouly de Lesdain, « Etudes héraldiques sur le XIIe siècle », Annuaire du conseil héraldique de France, vol. 20,‎ , p. 185-244 (lire en ligne).
  74. Pierre Gras, « Aux origines de l'héraldique. La décoration des boucliers au début du XIIe siècle, d'après la Bible de Cîteaux », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 109, no 2,‎ , p. 198–208 (DOI 10.3406/bec.1951.449440, lire en ligne, consulté le ).
  75. Hervé Pinoteau, « Les origines de l'héraldique capétienne », dans Comunicaciones y conclusiones del III congreso internacional de genealogia y heraldica, Madrid, (lire en ligne), p. 483-511.
  76. Michel Pastoureau, « L'apparition des armoiries en Occident. État du problème », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 134, no 2,‎ , p. 281–300 (DOI 10.3406/bec.1976.450062, lire en ligne, consulté le ).
  77. (de) Lutz Fenske, « Adel und Rittertum im Spiegel früher heraldischer Formen und deren Entwicklung », dans Josef Fleckenstein (éd.), Das ritterliche Turnier im Mittelalter. Beiträge zu einer vergleichenden Formen- und Verhaltensgeschichte des Rittertums, Göttingen, (lire en ligne), p. 75-160.
  78. Gauthier 1979, p. 124.
  79. Jean-François Nieus, « L’invention des armoiries en contexte. Haute aristocratie, identités familiales et culture chevaleresque entre France et Angleterre. 1100-1160 », Journal des savants, vol. 1, no 1,‎ , p. 93–155 (DOI 10.3406/jds.2017.6387, lire en ligne).
  80. Gauthier 1987, p. 113.
  81. « L'Email Plantagenêt, trésor des musées du Mans, bientôt prêté au Louvre Abu Dhabi - France Bleu », sur ici par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  82. [vidéo] « Le Mans. Un chef-d’œuvre du Carré Plantagenêt sera exposé au Louvre à Abu Dhabi (vidéo) », sur lemans.maville.com (consulté le ).
  83. « Geoffrey V The Fair. 12th century enamel effigy », sur Colnect (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

(Classée par ordre chronologique)

  • Jacques Texier, « Recueil des inscriptions du Limousin », Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest,‎ , p. 71-380 (lire en ligne).
  • Eugène Hucher, « L'émail de Geoffroy Plantagenêt conservé au musée du Mans », Bulletin monumental, vol. 26,‎ , p. 669-696 (lire en ligne).
  • Jules Labarte, « L'émail de Geoffroy ou de Henry Plantagenêt au musée du Mans. Réponse à la dissertation de M. Hucher sur cet émail », Bulletin monumental, vol. 31,‎ , p. 789-802 (lire en ligne).
  • Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance, vol. II, Paris, Gründ et Maguet, , 536 p. (lire en ligne), p. 216-218.
  • Eugène Hucher, « Visite du Muséum, à la préfecture du Mans », Congrès archéologique de France. Le Mans et Laval, vol. 45,‎ , p. 46-68 (lire en ligne).
  • Catalogue du musée de peinture et d'histoire naturelle du Mans : précédé d'une notice historique, Le Mans, Association ouvrière de l'imprimerie Drouin, , 87 p. (lire en ligne), p. 14-16.
  • Robert Viel, « La plaque tombale de Geoffroy Plantagenêt », Archives héraldiques suisses. Schweizer Archiv für Heraldik. Archivio araldico svizzero, vol. 73,‎ , p. 25-27 (lire en ligne).
  • Hubert Landais, « Contribution à l'étude des origines de l'émaillerie limousine », Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, vol. 60, no 1,‎ , p. 113–131 (DOI 10.3406/piot.1976.1555, lire en ligne, consulté le ).
  • Marie-Madeleine Gauthier, « Art, savoir-faire médiéval et laboratoire moderne, à propos de l'effigie funéraire de Geoffroy Plantagenêt », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 123, no 1,‎ , p. 105–131 (DOI 10.3406/crai.1979.13580, lire en ligne, consulté le ).
  • Serge Nikitine et Michèle Nikitine, « L'émail Plantagenêt », dans André Mussat, Roger Barrié, Catherine Brisac, Michèle Ménard, Francis Muel, Serge et Michèle Nikitine, La cathédrale du Mans, Paris, Berger-Levrault, , 190 p. (ISBN 978-2-7013-0426-7), p. 70-77.
  • Marie-Madeleine Gauthier, « Plaque à l'effigie funéraire de Geoffroy Plantagenêt », dans Marie-Madeleine Gauthier, Émaux méridionaux : Catalogue international de l'œuvre de Limoges, vol. I : L'époque romane, Paris, Éditions du CNRS, , 316 p. + CCLXIV (264) p. de planches (ISBN 2-222-03650-X, OCLC 185786278, BNF 34942135, lire en ligne), p. 109-114.
  • Delphine Christophe, « La plaque de Geoffroy Plantagenêt dans la cathédrale du Mans », Hortus Artium medievalium, vol. 10,‎ , p. 75-80.
  • Vincent Debiais, Robert Favreau, Jean Michaud et Cécile Treffort, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe (région Pays de la Loire), vol. 24, CNRS, coll. « Corpus des inscriptions de la France médiévale », , 278 p. (lire en ligne), p. 227-229.
  • Aude Briau, La plaque funéraire de Geoffroy V au musée Tessé, un instrument de propagande au service de la dynastie Plantagenêt (Master International en Histoire de l’art et muséologie), Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg, Institut d’Histoire de l’art occidental, , 24 p. (lire en ligne).
  • (en) Shirin Fozi, Romanesque Tomb Effigies: Death and Redemption in Medieval Europe, 1000–1200, University Park, Penn State University Press, , 264 p. (ISBN 978-0-271-08917-1 et 978-0-271-08719-1, DOI 10.5325/j.ctv1hcg07q, lire en ligne Accès limité), p. 65-69.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]