Madame Lucie Delarue-Mardrus par Jean Cocteau : « Petite reine du désert et de la rue, Femme du Roi des mots en US, Voici l'image, hélas à peine réussie, ..En ce vulgaire papyrus, De Lucie Delarue Mardrus. »
Fille de l'avocat Georges Delarue (né le à Évreux, et mort le 30 janvier 1910 à Paris) et de Marie Louise Jazet (née le à Paris et morte le 22 août 1917 à Paris), Lucie est la dernière née d'une famille de six enfants, élevée comme ses cinq sœurs selon une éducation bourgeoise nourrie d'apprentissage de la musique et de l'anglais[3]. Sa famille déménage à Paris en 1880 et fréquente le milieu artistique de la capitale, musical comme littéraire[3].
Plaque apposée sur la maison natale de Lucie Delarue-Madrus située au 44, rue des Capucins à Honfleur.
Ses parents ayant refusé au capitaine Philippe Pétain la main de celle qu’on surnomme « Princesse Amande », elle épouse le dans le 2e arrondissement de Paris l’orientaliste Joseph-Charles Mardrus (cette union sera dissoute le ). Elle effectue avec lui de nombreux voyages en Afrique du Nord, en Égypte, en Syrie, en Turquie, en Italie, et en tire des reportages photographiques et des récits[4].
Pendant la Première Guerre mondiale, Lucie Delarue-Mardrus est infirmière à Honfleur à l'hôpital no 13. Elle divorce vers 1915. C'est à cette époque qu'elle emménage au no 17 bis quai Voltaire à (7e arrondissement de Paris), où elle vit de 1915 à 1936 (une plaque lui rend hommage). Durant cette période, elle publie de nombreux écrits et prononce des conférences.
Elle vit aussi à Honfleur au no 44 rue des Capucins (aujourd'hui un hôtel)[6] et passe les trois dernières années de sa vie à Château-Gontier où elle se retire en 1942. Elle meurt le et est inhumée au cimetière Sainte-Catherine de Honfleur[7].
Les écrits de cette auteure prolifique, qui a laissé plus de soixante-dix romans, recueils de poèmes (Occident, 1901, Ferveur, 1902 ; Horizons, 1904 ; la Figure de proue, 1908), récits (le Roman de six petites filles, 1909 ; l’Ex-voto, 1921), biographies, Mémoires (1938), contes, nouvelles, récits de voyage, pièces en vers (Thoborge, reine de mer, 1905) et pièces de théâtre (Sapho désespérée, 1906), révèlent une peintre de la vie intime et de la nature.
Ses écrits expriment son désir d’évasion et son amour de sa Normandie natale. Son Ex-Voto est une description pleine de sensibilité du milieu et de la vie des pêcheurs honfleurais au début du XXe siècle. Elle est également l’auteure de chroniques hebdomadaires, critiques littéraires ou musicales, conférences aux Annales parues dans la presse. Dans les dernières années de sa vie, elle a présenté au Salon de la Société nationale des beaux-arts des sculptures dont Danseurs nus (statuette) Dame Patricia, son nègre et son galant (groupe) ou Deux danseuses et un indifférent. Elle exposa au Salon d'hiver de 1936 un autoportrait (no 43)[réf. nécessaire].
Temps présents, Paris : Les Cahiers d'art et d'amitié 1939.
Nos secrètes amours, 1951 (édition posthume par Nathalie Clifford Barney à l'imprimerie Nicolas, de poèmes écrits entre et [8]) et réédition non censurée par les éditions ErosOnyx (2018, Classiques Poche).
L'Âme aux trois visages, Paris : E. Fasquelle, 1919. Gédalge rééditera cet ouvrage à partir de 1928, notamment avec des illustrations d'André Hofer dès 1955. (roman jeunesse)
Le Pain blanc, Paris : J. Ferenczi, 1923. Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des bois originaux de Jean Buhot. lire en ligne sur Gallica
La Cigale, Paris : Fayard 1924. Cette édition comporte 28 bois originaux de Renefer.
La Mère et le Fils, Paris : J. Ferenczi, 1924. Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des bois originaux de Robert Haardt.
À côté de l’amour, 1925 Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des illustrations de Michel Jacquot.
« Hortensia dégénéré, roman inédit et complet » in Les Œuvres libres n°50, Paris : Fayard, 1925.
Graine au vent, Paris : Ferenczi, 1925. Le film Graine au vent est son adaptation au cinéma.
L’Ange et les Pervers, Paris : Ferenczi et fils, 1930. Une édition critique par Nelly Sanchez est publiée en 2017 par la Société des Textes Français Modernes.
« La plus belle preuve d'amour » in Les Dimanches de la femme : supplément de la "Mode du jour", Paris, , p.3 - (Lire en ligne sur Gallica)
Mes mémoires souvenirs littéraires, Paris : Revue des deux mondes, mars 1938 - (lire en ligne son autoboigraphie sur le site de la revue le volume 1 et le volume 2)
Mes mémoires, Paris : Gallimard, 1938 (autobiographie)
Lumières de Honfleur, éd. Vialetay, 1964. Illustrations de André Hambourg
À un nuage : partition pour mezzo-soprano et pour piano, musique de José de Cor-de-Lass ; poésie de Lucie Delarue ; ill. par P. Borie ; E. Gallet (Paris), 1895[10]
↑ a et bChristine Planté, Femmes poètes du XIXe siècle : une anthologie, Littérature et idéologies au XIXe siècle, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, , p. 183
↑Mirande Lucien, Nos secrètes amours, Aurillac, ÉrosOnyx Éditions, , p. 9
↑Samuel Minne ("Lorsque les éditions Flammarion lancent une collection « Leurs amours », consacrée à la vie sentimentale de grands noms de l'Histoire et des arts, c'est à Lucie Delarue-Mardrus qu'est confiée la tâche de rédiger Les Amours d’Oscar Wilde."), « Amours maudites et amitiés sublimes : Lucie Delarue-Mardrus biographe d'Oscar Wilde », Inverses n°8, , p. 103-119
Francis de Miomandre, « Lucie Delarue-Mardrus », in L'Art moderne, Revue critique hebdomadaire, 28e année, n°8, Bruxelles, , p.58. Lire en ligne
Edmond Spalikowski, Honfleur et Mme Lucie Delarue-Mardrus. À travers l'histoire littéraire normande, Albert Lainé, Rouen, 1931.
André Albert-Sorel, Lucie Delarue-Mardrus, sirène de l'Estuaire, née-native de Honfleur, Éd. de la Lieutenance, Honfleur, 1999.
Christine Planté (Direction), Femmes poètes du XIXe siècle : une anthologie, Littérature et idéologies au XIXe siècle, Lyon : Presses Universitaires de Lyon, 1998, p.183.
Christine Planté, « Patricia Izquierdo, Devenir poétesse à la belle époque (1900-1914) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 36 | 2012 . Lire en ligne
Sanchez Nelly, « Trois autobiographies féminines dans l'entre-deux-guerres », in Inverses, no 11, « Littérature féminine du début du XXe siècle », 2011, p. 121-132.
Christophe Dauphin, Lucie Delarue-Mardrus, la princesse amande, livre numérique, Recours au poème éditeurs, 2015.
Saint Martin, Monique de, « Les "femmes écrivains" et le champ littéraire », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Persée, vol. 83, no 1, , p. 52–56 (DOI10.3406/arss.1990.2936, lire en ligne, consulté le )