Xavier du Crest de Villeneuve

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Xavier du Crest de Villeneuve
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Fonction
Adjoint au maire
Vendeuvre-sur-Barse
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
MeudonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Xavier François du Crest de VilleneuveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Pierre du Crest de Villeneuve (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Françoise Exelmans (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflits
Distinctions

Xavier François Marie du Crest de Villeneuve, né le à Damas (Syrie) et mort le à Meudon[1], est un officier français du XXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lignage[modifier | modifier le code]

Il est issu d'une lignée qui s'est consacrée à chaque génération au service des armes. Il a comme arrière-arrière-grands-pères le vice-amiral Alexandre Louis du Crest de Villeneuve, héros de la bataille de Trafalgar, le maréchal de France Rémy Exelmans et l'amiral Louis Henri de Gueydon, gouverneur général de l'Algérie. Les amiraux Alexandre du Crest de Villeneuve, Jean Sallandrouze de Lamornaix, Auguste de Penfentenyo et Maurice Exelmans sont ses arrière-grands-pères. Ses grands-pères sont le capitaine de vaisseau Henri du Crest de Villeneuve et l'amiral Antoine Exelmans. Son père, le général Pierre du Crest de Villeneuve, a été pendant la Seconde Guerre mondiale un des responsables du renseignement de l'armée de terre. Son oncle, le lieutenant-colonel René Génin, mort pour la France en Syrie, est compagnon de la Libération. Il est le cousin d'Alain de Penfentenyo dont le nom est porté par un des commandos de la Marine nationale.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Xavier de Villeneuve veut suivre la vocation militaire familiale. En 1942, il prépare Saint-Cyr au Prytanée national militaire, alors replié à Valence (Drôme). Il ne supporte pas l'occupation étrangère et s'évade de l'école au début de 1943, avec trois camarades, pour rejoindre Alger et combattre. Il traverse clandestinement la France et arrive à Prats-de-Mollo d'où il franchit les Pyrénées. Arrêté en Espagne, il est emprisonné. Se faisant passer pour Anglais, il obtient d'être remis aux autorités consulaires britanniques qui lui permettent d'atteindre Gibraltar.

Il arrive au Maroc et s'engage dans la cavalerie, au 5e régiment de chasseurs d'Afrique. Il passe ensuite au 1er régiment de chasseurs d'Afrique, poursuit son instruction à Nemours et est nommé chef de char. Il participe au débarquement de Provence avec son char, le Faidherbe, remonte la vallée du Rhône avec la 5e DB, combat pendant la bataille d'Alsace. Il est blessé à Chavannes-les-Grands[2], puis gravement touché à Kaysersberg[3]. Il préfère quitter les hôpitaux sans autorisation pour rejoindre son unité et l'équipage de son char[4]. Il reprend le combat en Allemagne et est blessé une troisième fois, à Klingenberg-am-Main[5].

Maroc et Indochine[modifier | modifier le code]

Après avoir participé à l'occupation française en Allemagne, et fait l'École de cavalerie de Saumur, il est affecté au Maroc en 1947, au 1er tabor marocain. Il part en 1950 avec son tabor en Indochine. En septembre, il combat à la bataille de la RC 4[6]. Il participe à l'évacuation de Cao Bằng, aux opérations Tiznit et Thérèse, aux combats de Nakao. Le , Xavier de Villeneuve réussit à Poma un coup de main sur une colonne d'artillerie, qu'il fait prisonnière.

Coc-Xa[modifier | modifier le code]

Au début d’octobre, les Français sont encerclés dans la cuvette de Coc-Xa. Dans la nuit du , les compagnies du 1er bataillon étranger de parachutistes, commandé par le chef de bataillon Pierre Segretain, sont successivement anéanties en tentant de sortir du défilé. Le lieutenant du Crest de Villeneuve s'illustre en chargeant aussitôt après, avec le 59e goum du 1er tabor, qui hurle dans la nuit la chehada[7]. Il réussit sa percée, ouvrant le passage aux rescapés de la colonne Le Page.

Quelques jours plus tard, il est fait prisonnier par les Viets. Il connait pendant deux ans la captivité du camp no 1[8] et en sera un des survivants, comme son camarade le lieutenant Jean-Jacques Beucler.

Après sa libération, Xavier de Villeneuve donne à Saïgon une interview au journaliste Max Clos, alors correspondant de l'Associated Press pour l'Extrême-Orient, dans laquelle il exprime sa solidarité et son soutien à ses camarades encore prisonniers, suivant la promesse qu'il leur avait faite, dans un sens qui puisse contribuer à alléger leurs épreuves. L’interview, reprise aussitôt dans la presse française et notamment Le Monde[9], crée des controverses et la réprobation d'une partie de l'état-major à Paris, ce qui entravera l'avancement de l'officier mais lui vaudra le soutien après leur libération de ses camarades de captivité.

Xavier de Villeneuve est affecté en 1953 auprès du général Jean Lecomte, chef d'état-major des troupes d'Afrique du Nord. Il repart au Maroc, suit les cours des Affaires Indigènes à Ouaouizarth jusqu'à l'indépendance du Maroc. Il est ensuite pendant deux ans chef de cabinet du général Lecomte, commandant de l’École de guerre et de l'École d'état-major. Il quitte l'armée en 1956, à 32 ans, et commence une carrière civile diversifiée qui se poursuivra à la Compagnie bancaire et s'y achèvera en 1989.

Dans ses mémoires, Xavier de Villeneuve consacre de nombreux chapitres au récit de ses campagnes militaires. La bataille de la RC 4 et le long et éprouvant emprisonnement au camp no 1 y font l'objet d'une relation humaniste détaillée.

Distinctions militaires[modifier | modifier le code]

Fonctions électives[modifier | modifier le code]

  • Conseiller municipal, adjoint au maire de Vendeuvre-sur-Barse (1983-1995).

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Chemin de Damas... à Vendeuvre, hommages et témoignages, 504 p., Éditions Pour Mémoire, Paris, 2009.

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • Colonel Pierre Charton, RC 4 : Indochine 1950, la tragédie de l'évacuation de Cao-Bang, 223 p., SPL, Paris, 1975.
  • Jean-Jacques Beucler, Quatre années chez les Viets, préface d'Edgar Faure, 96 p., Lettres du Monde, Paris, 1977 (ISBN 2-7301-0000-8).
  • Erwan Bergotᙲ, La bataille de Dong Khê, la tragédie de la RC 4, Indochine, 1950, 360 p., France Loisirs, Paris, 1988.
  • Colonel Marcel Le Page, Cao-Bang, la tragique épopée de la colonne Le Page, 388 p., Nouvelles Éditions Latines, 1981.
  • Louis Stien, Les soldats oubliés, de Cao Bang aux camps de rééducation du Viet-Nam, 332 p., Albin Michel, Paris, 1993 (ISBN 978-2-226-18977-6).
  • Charles-Henry de Pirey, La route morte, RC4 1950, 256 p., Indo Éditions, Paris, 2002, prix de l'Académie française Jacques de Fouchier 2003.
  • Serge Desbois, Le rendez-vous manqué des colonnes Charton et Le Page : Indochine-RC 4-1950, 193 p., Indo Éditions, Paris, 2003 (ISBN 2-914086-01-6).
  • Georges Longeret, Jacques Laurent et Cyril Bondroit, Les combats de la RC 4 face au Vietminh et à la Chine : Cao Bang, Lang Son, 1947-1950.
  • Marc Dem, Mourir pour Cao Bang ! Le drame de la route coloniale no 4, 249 p., A. Manuel, Paris, 1977.
  • "Xavier du Crest de Villeneuve, un illustre chasseur d'Afrique", Nice-Matin, p. 13, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Figaro, p. 17, 14 décembre 2018.
  2. Dans le Territoire de Belfort
  3. Haut-Rhin.
  4. Nice-Matin, 27 janvier 2018.
  5. En Bavière.
  6. Route Coloniale no 4.
  7. Chant de mort des musulmans.
  8. Camp des officiers, le camp no 13, le ''camp de la mort'' où sévissait Georges Boudarel, étant celui des sous-officiers et hommes de troupe.
  9. Édition du 10 septembre 1952.
  10. Décret du 5 juillet 1999.