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Conseil supérieur de la communication (Burkina Faso)
Histoire
Fondation
14 juin 2005
Prédécesseur
Conseil Supérieur de l'Information (CSI), 1er Avril 1995
Cadre
Sigle
CSC
Type
Objectif
Réguler le secteur de la communication publique et de l’audiovisuel au Burkina Faso
Siège
Pays
Organisation
Membres
Président
Idrissa Ouedraogo
Vice-président
Windingoudi Louis Modeste Ouédraogo
Site web
Statuts

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) est l'organe de régulation de la communication publique et audiovisuelle au Burkina Faso. Créé en 1995 sous le nom du "Conseil supérieur de l'Information (CSI)", il est rebaptisé conseil supérieur de la communication en 2005 pour mieux refléter son champ d'action élargi.

Historique[modifier | modifier le code]

Conseil supérieur de l'information (CSI)[modifier | modifier le code]

La création du "Conseil supérieur de l'information (CSI)" découle de l'élan de démocratisation des États africains dans les années 90. Une initiative qui comprend une garantie constitutionnelle à la liberté de presse et la mise en place d'une autorité administrative indépendante, chargée de superviser le respect des lois du secteur de la communication. Elle est formalisée par le décret n°95-304/PRES/PM/MCC du 1er avril 1995, portant la création du "Conseil supérieur de l’information (CSI)" en vertu de l’article 143 du "Code de l’information"[1].

Conseil supérieur de la communication (CSC)[modifier | modifier le code]

De la loi n° 020-2000/AN du 28 juin 2000 à la loi n° 028-2005/AN du 14 juin 2005, le CSC voit ses compétences s’étendre pour englober tous les domaines de la communication publique. Par cette loi du 14 juin 2005, le CSI est rebaptisée "Conseil supérieur de la communication (CSC)". La consécration du CSC dans la "Constitution du Burkina Faso" en 2012, par l'article 160 alinéa 2 est une étape importante dans son institutionnalisation. Cette reconnaissance constitutionnelle est suivie par l'adoption de la loi n° 013-2013/AN du 14 mai 2013, qui précise les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement du CSC, ainsi que sa modification ultérieure par la loi n°004-2018/AN de mai 2018. La composition du conseil change au fil des ans. Initialement établi avec onze (11) membres par le décret-loi de 1995, le nombre de membres augmente à douze (12) par les lois adoptées en 2000 et 2005. Cependant, la loi n° 015/2003/AN de 2013 apporte un nouveau changement en réduisant le nombre de membres à neuf (09). Outre la réduction du nombre de ses membres, ces changements comprennent la permanence des membres du conseil, la désignation du président par ses collègues avant sa nomination formelle et l'introduction d'un mandat unique de cinq ans[2].

Statut juridique[modifier | modifier le code]

Le CSC bénéficie d'un statut juridique double, lui accordant à la fois une légitimité constitutionnelle en tant qu'organe public et une autonomie opérationnelle en tant qu'autorité administrative indépendante[3].

Rôle et missions[modifier | modifier le code]

Le CSC a pour mission principale de réguler le secteur de la communication et de l’audiovisuel au Burkina Faso. À cet effet, il veille à l'application des lois et réglementations relatives à la communication, tout en garantissant le respect de la déontologie professionnelle par les médias. Il promeut activement la liberté d'expression et le droit à l'information, tout en assurant l'accès des organes de presse aux sources d'information. Le CSC délivre également les autorisations d'exploitation de services et d'usages des fréquences aux médias audiovisuels, contribuant à la diversité et à la qualité du paysage médiatique. Les missions et compétences du CSC évoluent au fil des ans[4],[5],[6].

Organisation et fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le CSC est composé de neuf membres nommés par décret pris en conseil des ministres, représentant diverses autorités et organisations professionnelles. Notamment le Président du Faso, le Président de l’Assemblée nationale, le Président du conseil constitutionnel et les associations professionnelles de la communication et de l’audiovisuel. L'organe délibérant du CSC est le collège des sages, qui prend ses décisions par consensus ou à la majorité absolue. L'institution établit également les règles de fonctionnement de ses organes, services et commissions spécialisées à travers son règlement intérieur. Au sein du CSC, plusieurs organes et instances assurent le bon fonctionnement de l'institution. Parmi eux, on retrouve un bureau exécutif, des commissions spécialisées et des départements chargés de missions spécifiques, tels que la surveillance des médias, l'attribution des autorisations d'exploitation, et la promotion de la liberté d'expression. Le CSC peut organiser des consultations publiques pour recueillir l'avis des parties prenantes et du grand public sur des questions importantes liées à la régulation des médias et à la liberté d'expression[7],[8].

Composition[modifier | modifier le code]

  • Trois membres désignés par le Président du Faso;
  • Un membre désigné par le Président de l’Assemblée nationale;
  • Un membre désigné par le Président du Sénat;
  • Un magistrat désigné par le Président du Conseil constitutionnel;
  • Trois membres désignés par les associations professionnelles représentatives des médias dont un de la presse écrite ou en ligne, un de l’audiovisuel et un du secteur de la publicité.

Présidents[modifier | modifier le code]

  • Adama Fofana, de 1995 à 2001[9]
  • Luc-Adolphe Tiao (2001 à 2008)
  • Béatrice Damiba (13 octobre 2008 – 31 août 2014)
  • Nathalie Ini Edwige SOME/HIEN (12 septembre 2014)[10]
  • Désiré Komboïgo, intérimaire (14 décembre 2017)[11]
  • Soahanla Mathias TANKOANO (20 juillet 2018 - 26 septembre 2021)[12]
  • Abdoulazize Bamogo (06 décembre 2022 - 1er février 2024)[13]
  • Idrissa Ouedraogo (en fonction depuis 1er février 2024)

Vice-présidents[modifier | modifier le code]

  • Désiré Komboïgo
  • Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo (en fonction depuis 7 février 2024)[14]

Conseillers[modifier | modifier le code]

Membres Qualité Institution de désignation
4 juillet 2018
Victor SANOU Juriste, communicateur Présidence du Faso
Alexis KONKOBO Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication Présidence du Faso
Jeanne COULIBALY Journaliste. Présidence du Faso
Soahanla Mathias TANKOANO Avocat Assemblée nationale
Monsieur Zoumana WONOGO Journaliste. Assemblée nationale
Sonnontien Eugénie Séraphine YAMEOGO/OUATTARA Magistrat. Conseil constitutionnel (CC)
Abdoulazize BAMOGO Communicateur Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication
Séni DABO Journaliste Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication
Ismaël NIGNAN Technicien de l’audiovisuel Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication

Nommés lors du conseil des ministres du 24 janvier 2024, neuf conseillers prêtent serment devant le conseil constitutionnel à Ouagadougou le 29 janvier 2024. Ces nominations font suite à la fin du précédent mandat du collège des conseillers du CSC et à l'adoption de la nouvelle loi organique 041-2023/ALT du 21 novembre 2023 régissant les attributions, l'organisation et le fonctionnement du CSC. Le président du conseil constitutionnel, Me Barthélemy Kéré, souligne l'importance du patriotisme et du professionnalisme dans l'exercice de leurs fonctions[15]. Le nouveau président du CSC est Idrissa OUEDRAOGO qui remplace Abdoulazize Bamogo[16],[17],[18].

Membres Qualité Institution de désignation
(depuis 24 janvier 2024)
Idrissa OUEDRAOGO Communicateur Présidence du Faso
Wendingoudi Louis Modeste OUEDRAOGO Juriste, 1ère classe, 10ème échelon Présidence du Faso
Issa Laknapin Alexandre ZOU Professeur certifié des lycées et collèges, 1er grade, 9ème échelon. Présidence du Faso
Tonssira Myriam Corine SANOU Maître-assistant, catégorie P, 1er échelon Assemblée législative de transition (ALT)
Wendouaga Serge Parfait COMPAORE Ingénieur de conception en informatique Assemblée législative de transition (ALT)
Issaka Yves OUEDRAOGO Magistrat, 1er grade, 3ème échelon Conseil constitutionnel (CC)
Abdoulaye TAO Journaliste Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication
Abdoul Karim Ouelezan BANAO Journaliste Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication
Aïcha DABRE Communicatrice Associations professionnelles représentatives des médias et de la communication

Polémiques et sanctions[modifier | modifier le code]

Depuis sa création par décret en 1995, l'institution est régulièrement critiquée pour son apparente dépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. Les modalités de sélection et de nomination de ses membres sont également remises en question, certains dénonçant des processus opaques ou des influences politiques. De plus, le CSC est souvent accusé de restreindre la liberté d'expression et la liberté de la presse à travers ses décisions de régulation[1].

Dans une note du jeudi 23 mars 2023, le CSC recommande aux médias de ne pas diffuser le clip musical intitulé "SOTRACO", de l'artiste Toksa, en raison de son contenu jugé préjudiciable à la société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO)[19],[20].

Trois organisations de défense des droits de l'homme interpellent le CSC concernant le contenu de la chanson "Safi" du chanteur et musicien Blem, affirmant qu'elle porte atteinte à la dignité des femmes. Après examen des plaintes et les explications fournies par l'artiste, l'institution de régulation interdit aux médias la diffusion de la dite chanson à partir du 11 mai 2023[21],[22],[23].

Une réforme majeure de l'organisation du CSC suscite des inquiétudes quant à son impact sur la liberté de la presse[24]. La réforme, approuvée par les députés le 21 novembre 2023, donne au chef de l'État le pouvoir de nommer directement le président du CSC, contrairement à la pratique antérieure où le président était nommé par le collège des conseillers[25],[26].

Le projet de loi étend également les pouvoirs du CSC sur les contenus publiés par les blogueurs, les activistes du web et les influenceurs des médias sociaux, à condition qu'ils aient au moins 5 000 abonnés[27],[28],[29]. Reporters sans frontières (RSF) exprime son inquiétude face à ces changements et appelle le chef de l'Etat à amender le texte afin de préserver l'indépendance de l’institution. Cette réforme intervient après une suspension des programmes de la Radio Omega par le gouvernement burkinabè, une décision jugée illégale et arbitraire par le RSF[30],[31],[32].

Le CSC suspend pour deux semaines depuis le territoire burkinabé, la programmation des stations de radio internationales BBC Afrique et VOA suite à la diffusion d'un rapport de Human Rights Watch. Ce rapport accuse l'armée burkinabé d'avoir "exécuté au moins 223 civils, dont au moins 56 enfants" dans le cadre de la lutte contre les groupes armés djihadistes[33],[34]. En outre, l'accès aux sites web et aux plateformes numériques de la BBC, de VOA, de Human Rights Watch, TV5 Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, Le Monde.fr, The Guardian, Apanews et AgenceEcoFin sont également concernés par la sanction[35],[36],[37].

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Super User, « HISTORIQUE DU CSC - CSC - BURKINA FASO », sur www.csc.bf (consulté le )
  2. « Conseil Supérieur de la Communication (CSC) », sur Présidence du Faso (consulté le )
  3. « REFRAM », sur www.refram.org (consulté le )
  4. « Régulation des médias au Burkina Faso : Le Premier ministre attentif aux préoccupations du CSC », sur Gouvernement du Burkina Faso, (consulté le )
  5. « attributions du csc »
  6. « Burkina Faso », sur ODIL (consulté le )
  7. « Fonctionnement du CSC » [PDF]
  8. (en) Super User, « ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT - CSC - BURKINA FASO », sur www.csc.bf (consulté le )
  9. Ahmed, « Conseil supérieur de la communication : «L’institution fonctionne en dépit des difficultés», vice-président Désiré Comboïgo », sur Aujourd'hui au Faso, (consulté le )
  10. admin, « Ini Nathalie SOME, Présidente du CSC : elle s’en est bien tirée - Artistes.bf », sur ArtistesBF, (consulté le )
  11. « Conseil supérieur de la Communication : Désiré Comboïgo assure l’intérim de la présidence - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  12. « Médias : Mathias Tankoano démissionne du Conseil Supérieur de la Communication - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  13. Willy SAGBE, « Régulation des médias au Burkina Faso : Passation de charge entre Abdoulazize Bamogo et Idrissa Ouédraogo à la tête du CSC », sur Burkina24.com - Actualité du Burkina Faso 24h/24, (consulté le )
  14. « Conseil supérieur de la communication : Louis Modeste Ouédraogo, spécialiste du droit des TIC, nommé vice-président - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  15. « Article »
  16. Rédaction B24, « Burkina Faso : Idrissa Ouédraogo nommé président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) », sur Burkina24.com - Actualité du Burkina Faso 24h/24, (consulté le )
  17. « Conseil supérieur de la communication : Idrissa Ouédraogo nommé président | Quotidien Sidwaya », sur www.sidwaya.info (consulté le )
  18. « Burkina Faso: un nouveau président pour le Conseil supérieur de la communication », sur RFI, (consulté le )
  19. « Burkina Faso : Le Clip « SOTRACO » de Toksa censuré », sur Faso7, (consulté le )
  20. Az Aib, « Musique : Le CSC demande aux médias audiovisuels de ne pas diffuser un clip du rappeur Toksa », sur AIB - Agence d'Information du Burkina, (consulté le )
  21. « Burkina Faso : Le CSC interdit la diffusion de la chanson « Safi » de l’artiste Blem dans les médias », sur Faso7, (consulté le )
  22. Armand KINDA, « Burkina : Le CSC interdit la diffusion du son "Safi" de l'artiste Blem dans les médias », sur Minute.bf, (consulté le )
  23. « Chanson “Safi” de Blem: le CSC n’en veut plus dans les médias », sur LobsPaalga (consulté le )
  24. « Burkina Faso : le chef de l'État ne doit pas bloquer l'organe de régulation des médias | RSF », sur rsf.org, (consulté le )
  25. « Kaceto.net | », sur kaceto.net (consulté le )
  26. Armand KINDA, « Burkina : Le projet de loi sur le CSC adopté à l'unanimité des membres de l'Assemblée législative de transition », sur Minute.bf, (consulté le )
  27. « Loi pour réguler les réseaux sociaux »
  28. « Burkina Faso : Le CSC va désormais réguler les réseaux sociaux comme les médias », sur Faso7, (consulté le )
  29. E. B, « Burkina : Polémique autour de la modification des textes de nomination du président du CSC », sur WADR, (consulté le )
  30. « Burkina Faso : une réforme inquiétante du régulateur des médias | RSF », sur rsf.org, (consulté le )
  31. « Jeune Afrique »
  32. « Burkina Faso: la réforme du Conseil supérieur de la communication fait polémique », sur RFI, (consulté le )
  33. « De nouveaux médias internationaux suspendus au Burkina Faso pour inconduite grave (CSC) – Agence Afrique », sur www.agenceafrique.com (consulté le )
  34. « Burkina: après la BBC et VOA, suspension de TV5 et de sites d'information | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  35. « La VOA et la BBC suspendues au Burkina Faso », sur Voice of America, (consulté le )
  36. « Burkina: BBC et Voice of America suspendues deux semaines | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  37. (en-US) « Burkina Faso's media regulator suspends BBC Africa and Voice of America », sur Committee to Protect Journalists, (consulté le )