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Noms et étymologie[modifier | modifier le code]

La première référence connue liée au nom de « Celte » aurait été rédigée vers 500 av. J.-C. par le géographe grec Hécatée de Milet, dont les ouvrages ont été partiellement retranscrits sous forme de fragments par Étienne de Byzance au VIe siècle. Contrairement à ce qui est souvent rapporté, cette première mention ne renvoie pas à une ethnie mais bien à une région du sud de la France nommée la celtique (τὴν κελτικήν) au niveau de laquelle se situait la Ligystique et la ville de Massalia (actuelle Marseille)[1],[2]. Il se pourrait toutefois que cette mention ait été rajoutée par des auteurs gréco-romains postérieurs à Hécatée tels Strabon ou Artémidore d'Éphèse.[1]

Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote, se référait aux Keltoi vivant autour de la tête du Danube, et aussi dans l'extrême ouest de l'Europe[3]. L'étymologie du terme Keltoi n'est pas claire. Les racines possibles incluent l'indo-européen *kʲel « cacher » (ou dissimuler) (présent aussi dans le vieil irlandais: ceilid), I.E *kʲel « échauffer » (ou mettre en colère) ou *kel « pousser »[4]. Plusieurs auteurs ont supposé que ce terme était d'origine celtique, tandis que d'autres le considèrent comme un nom inventé par les Grecs. La linguiste Patrizia De Bernardo Stempel tombe dans ce dernier groupe, et suggère le sens « les grands »[5].

Au ier siècle av. J.-C., Jules César a rapporté que les personnes connues des Romains comme Gaulois (Galli) se sont appelées Celtes[6], ce qui suggère que même si le nom Keltoi a été accordé par les Grecs, il a été adopté dans une certaine mesure comme un nom collectif par les tribus de Gaule. Le géographe Strabon, écrivain sur la Gaule, vers la fin du ier siècle av. J.-C., se réfère à la « race qui s'appelle maintenant à la fois gauloise et galate », bien qu'il utilise également le terme celtique comme synonyme de Gaule, qui est séparée de l'Ibérie par les Pyrénées. Pourtant, il rapporte des peuples celtiques en Ibérie, et utilise également les noms ethniques Celtiberi et Celtici pour les peuples là-bas, à la différence de Lusitani et Iberi[7]. Pline l'Ancien a cité l'utilisation du terme Celtici, en Lusitanie, comme nom de famille tribal[8], ce que les découvertes épigraphiques ont confirmé[9],[10].

Le latin Gallus (pl. Galli) pourrait provenir à l'origine d'un nom ethnique ou tribal celtique, peut-être emprunté en latin, pendant les expansions celtiques en Italie, au début du Ve siècle av. J.-C.. Sa racine peut être le proto-celte *Galno, signifiant « puissance, force », d'où le Vieil irlandais « audace, férocité » et gallois « être en position, pouvoir ». Les noms tribaux de Gallaeci, et du grec Γαλάται (Galatai, latinisé Galatae, voir la région de Galatie en Anatolie) ont très probablement la même origine[11]. Le suffixe -atai pourrait être une flexion grecque ancienne[12]. Les auteurs classiques n'appliquaient pas les termes Κελτοί ou Celtae aux habitants de la Grande-Bretagne ou de l'Irlande, ce qui a conduit certains savants, par préférence, de ne pas utiliser le terme pour désigner les habitants de l'âge du fer britannique.

« Celt » est un mot de l'anglais moderne, d'abord attesté en 1707, dans l'écrit d'Edward Lhuyd, dont le travail, avec celui d'autres savants de la fin du xviie siècle, a attiré l'attention sur les langues et l'histoire des premiers habitants celtiques de Grande-Bretagne[13]. La forme anglaise « Gaul » (d'abord attestée au XVIIe siècle), et « Gaulish », viennent du français « Gaule » et « Gaulois », emprunt du Franc *Walholant, « terre des étrangers ou des Romains » (voir Gaule#Étymologie), dont la racine proto-germanique est *walha-, « étranger, romain, celte », d'où le mot anglais gallois (vieux anglais wælisċ < *walhiska-, le Welche sud-allemand signifiant « locuteur celtique », « locuteur français » ou « locuteur italien » dans différents contextes, et le vieux norrois valskr, pl. valir, « gaulois, français »). Le proto-germanique *walha, est, en définitive, dérivé du nom des Volcae[14], une tribu celtique qui a vécu primairement dans le sud de l'Allemagne, et en Europe centrale, et a alors émigré en Gaule[15]. Cela signifie que le terme « Gaul », anglais, en dépit de sa similitude superficielle, n'est pas en réalité dérivé du latin Gallia (qui aurait dû produire **Jaille, en français), bien qu'il se réfère à la même région ancienne.

« Celtique » se réfère à une famille de langues et, plus généralement, signifie « des Celtes » ou « dans le style des Celtes ». Plusieurs cultures archéologiques sont considérées comme celtiques en nature, basées sur des ensembles uniques d'objets. Le lien entre langage, et l’artefact, est facilité par la présence d'inscriptions[16]. L'idée relativement moderne d'une identité culturelle celtique identifiable ou « Celticité » se concentre généralement sur les similitudes entre les langues, les œuvres d'art et les textes classiques[17], parfois aussi parmi les artefacts matériels, l'organisation sociale, la patrie et la mythologie celtique[18]. Les théories antérieures ont soutenu que ces similitudes suggèrent une origine raciale commune, pour les divers peuples celtiques, mais des théories plus récentes soutiennent qu'elles reflètent un patrimoine culturel et linguistique commun plus qu'un patrimoine génétique. Les cultures celtes semblent avoir été très diverses, l'usage d'une langue celtique étant la principale chose qu'elles ont en commun.

Aujourd'hui, le terme celtique, désigne généralement les langues et les cultures respectives de l'Irlande, de l'Écosse, du pays de Galles, de la Cornouaille, de l'île de Man et de la Bretagne, également connues sous le nom de nations celtiques. Ce sont les régions où les quatre langues celtiques sont encore parlées dans une certaine mesure en tant que langues maternelles. Les quatre sont le gaélique irlandais, le gaélique écossais, le gallois et le breton; plus deux renaissance récentes, le cornique (une des langues brittoniques) et le mannois (une des langues gaéliques). Il y a aussi des tentatives de reconstruction du cambrien, une langue bretonne du nord-ouest de l'Angleterre et du sud-ouest de l'Écosse). Les régions celtiques de l'Europe continentale sont celles dont les résidents revendiquent un héritage celtique, mais où aucune langue celtique n'a survécu; ces zones comprennent la péninsule ibérique occidentale, à savoir le Portugal et le centre-nord de l'Espagne (Galice, Asturies, Cantabrie, Castille-et-León, Estrémadure)[19].

Les Celtes continentaux sont les peuples de langue celtique de l'Europe continentale et les Celtes insulaires sont les peuples de langue celtique des îles britanniques et irlandaises et de leurs descendants. Les Celtes de Bretagne tirent leur langue des Celtes insulaires, en migration, principalement du Pays de Galles et des Cornouailles, et sont donc regroupés en conséquence.

  1. a et b M. Bouiron, L'Épitomé des Ethniques de Stéphane de Byzance comme source historique : l'exemple de l'Europe occidentale (Thèse de doctorat), , 1942 p. (lire en ligne), p. 657-662
  2. Edmond Cougny, Extraits des auteurs grecs concernant la géographie et l'histoire des Gaules, 1878-1892 (lire en ligne), Etienne de Byzance, Les Ethniques (en abrégé)
  3. Hérodote, Histoires, 2.33; 4.49.
  4. John T. Koch (ed.), Celtic Culture: a historical encyclopedia. 5 vols. 2006. Santa Barbara, California: ABC-CLIO, p. 371.
  5. P. De Bernardo Stempel (2008). “Linguistically Celtic ethnonyms: towards a classification”, Celtic and Other Languages in Ancient Europe, J. L. García Alonso (ed.), p. 101-118. Ediciones Universidad Salamanca.
  6. Jules César, La Guerre des Gaules, 1.1: “Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois.” Trad. Désiré Nisard.
  7. Strabon, Geographie, 3.1.3; 3.1.6; 3.2.2; 3.2.15; 4.4.2.
  8. Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, 21:6  : “les Mirobrigiens, surnommés Celtiques” (“Mirobrigenses qui Celtici cognominantur”)
  9. (es) « Hispania Epigraphica », Inicio, Universidad Complutense de Madrid, vol. 20,‎ (lire en ligne [PDF])
  10. Fernando De Almeida, Breve noticia sobre o santuário campestre romano de Miróbriga dos Celticos (Portugal): D(IS) M(ANIBUS) S(ACRUM) / C(AIUS) PORCIUS SEVE/RUS MIROBRIGEN(SIS) / CELT(ICUS) ANN(ORUM) LX / H(IC) S(ITUS) E(ST) S(IT) T(IBI) T(ERRA) L(EVIS).
  11. John Thomas Koch, Celtic culture: a historical encyclopedia, ABC-CLIO, , 794–795 p. (ISBN 1-85109-440-7)
  12. Andrew and Arnold M Spencer and Zwicky, The handbook of morphology, Blackwell Publishers, (ISBN 0-631-18544-5), p. 148
  13. Lhuyd, E. Archaeologia Britannica; An account of the languages, histories, and customs of the original inhabitants of Great Britain. (reprint ed.) Irish University Press, 1971, p. 290. (ISBN 0-7165-0031-0).
  14. John Thomas Koch, Celtic culture: a historical encyclopedia, ABC-CLIO, (ISBN 1-85109-440-7), p. 532
  15. Harry Mountain, The Celtic Encyclopedia, Volume 1, uPublish.com, (ISBN 1-58112-889-4), p. 252
  16. Venceslas Kruta, The Celts, Thames and Hudson, , 95–102 p.
  17. Paul Graves-Brown, Siân Jones, Clive Gamble, Cultural identity and archaeology: the construction of European communities, pp 242–244, Routledge, 1996 (ISBN 0-415-10676-1), (ISBN 978-0-415-10676-4, lire en ligne)
  18. Carl McColman, The Complete Idiot's Guide to Celtic Wisdom, pp 31–34, Alpha Books, 2003, (ISBN 0-02-864417-4), (ISBN 978-0-02-864417-2, lire en ligne)
  19. Patricia Monaghan, The Encyclopedia of Celtic Mythology and Folklore, Facts on File Inc., (ISBN 978-0-8160-7556-0)